L Exposition universelle d'Anvers. Nouvelles locales. Monument Yaudenpeereboom. Nouvelles diverses. Actes officiels. COMMERCE. accorder un privilège nouveau aux médecins des peti tes villes ce serait leur donner un droit qui léserait lus intérêts des pharmaciens. (Suite et fin). Le Un bon point'au jardin de l'exposition. Les pessimis tes annonçaient qu'il ne serait pas terminé pour le jour de l'ouverture. Il a tenu leur donner un complet dé- I menti il est prêt, tout pimpant dans sa parrure grise et verte, plus grise que verte, et son riche encadre ment de pavillons. Resserré entre la façade principale et la clôture, le parc a malheureusement des proportions exiguës. De ce terrain, beaucoup moins vaste que celui dont l'ex position de 1880 disposait, on a tiré tout le parti possi ble. De belles pelouses, rehaussées de parterres, ont été dessinées, au milieu d'un réseau de chemins aux capricieuses sinuosités. Partout, l'est, l'ouest, au nord, au sud, des pa villons ont été construits, les uns affectant les formes du chalet suisse, les autres de l'isba russe, d'autres copiés sur des maisons du XVIe siècle, d'autres encore sur d'antiques habitations du XIVe et du XVe siècle, les derniers enfin coquets et gracieux comme des villas italiennes. La vue de ces légères constructions de style s: diffé rent offre de l'agrément, tant par le contraste de ses architectures variées que par leur intelligente disper sion toutes les extrémités du parc. Deux pavillons méritent une mension spéciale. Le premier a été élevé par le Portugal et renferme les produits de ses colonies; avec sa façade blanche, rayée de bleu, ses arcades mauresques,ses élégantes arabesques et ses deux petits minarets terminés par le clocheton oriental aux flancs dorés, il ressemble un petit palais de Tanger ou de Tunis. Le second pavillon est d'un style opposé. La France a voulu qu'il éclipsât tous les autres, et elle y est parve nue. Décidément, elle sortira victorieuse de l'exposition d'Anvers. Afin de grouper les envois de ses colouies venus de l'extrème-Orient, elle a fait sortir de terre un véritable temple, qui rappelle, en ses principales lignes, l'archi tecture des pagodes hindoues. Des dieux aux figures de monstres, aux corps tourmentés, se détachent en relief sur la faça 'e et complètent heureusement l'édifice, dont la toiture en forme de chapeau pointu rappelle les an tiques constructions du Cambodge et de la Cochinchine. Le jardin renferme encore, comme attractions, des cafés, le restaurant populaire, le restaurant Grubber, le mur de l'Escaut, un carillon venu de Louvain et un pont d'où la vue s'étend sur le fleuve et qui dominera l'exposition maritime. Il n-^ manque ce joli parc que des arbres ils sont moins nombreux que les pavillons. On s'en consolera en contemplant plus tard le gazon vert des pelouses, et quand on voudra de l'ombre on n'aura, pour s'abriter, que l'embarras du choix. De l'avis de tous, le jardin dépasse les espérances et constitue un des sérieux attraits de l'exposition d'An vers. La cantate. La cantate composée par Peter Benoit, l'éminent directeur du Conservatoire d'Anvers, et qui sera exé- cu;éa tout l'heure devant Leurs Majestés dans la salle des fêtes, a réclamé le concours d'un grand nombre de chanteurs et de musiciens. Les chœurs se composent de 384 voix de femmes, 403 voix d'hommes et 434 voix d'enfants, et l'orchestre compte 150 instrumentistes renforcés "de 8 harpistes et d'un organiste. Les six pupitres de premier violon sont tenus par des jeunes filles appartenant aux meil leures familles anversoises, ce qui est l'honneur de l'esprit et du goût artistique de notre métropole com merciale. Des dispositions particulières sont prises pour l'exé cution de la cantate. Quand les chœurs entonneront 1 e Sanclus Flamand, dit un avis de la commission, chacune des trois excla mations sera soulignée d'un coup de canon. Chacun de ces coups sera répété par un autre coup de canon par tant du fort Sainte-Anne. Au troisième coup, toutes les cloches de la ville se mettront en branle et des fan fares joueront le choral final du Feestzang du haut de la tour Notre Dame, annonçant ainsi la Blijde Maare (la joyeuse nouvelle) la grande cité maritime. La cantate a eu plusieurs répétitions générales dont la dernière, Vendredi soir, en l'honneur des délégués de la presse internationale et nationale. L'effet a été très grand. 11 est malaisé de porter un jugement sur ces immen ses fresques musicales dont Peter Benoit est l'heureux peintre. Ce qui est indéniable, c'est qu'elles sont tou tes essentiellement personnelles et d'un caractère bien flamand. Sa dernière composition vaut les précédent s et se recommande par les mêmes qualités de force, de coloris et de facture. Le poème établit une opposition entre l'ancien An vers, subissant le joug sanglant de l'Espagne ou l'auto cratie de tout autre domination étrangère, râlant dans ses fers, et la glorieuse cité actuelle, gonflée de riches ses, fière de sa prospérité et pouvant, pour la célébrer, convier tous les peuples des luttes pacifiques. Ce sujet prêtait a de puissantes antithèses musicales. Peter Benoit l'a compris, et, avec ses facultés de maî tre, il en a tiré une œuvre très vivante, couronnée par un hosauna final quelque peu bruyant, mais d'une puis sante allure. L'arrivés de Leurs Majestés. La gare du Nord présentait un aspect inaccoutumé. Au lieu du public qui, d'ordinaire, envahit les trains, se pressait un public composé de messieurs en cravate blanche, en uniforme de toute espèce. C'étaient les in vités se rendant l'ouverture de l'exposition d'Anvers. En leur honneur, des voitures de première classe avaient été ajoutées chacun des trains. Mais le nom bre de ces voitures était insuffisant et bien des person nes munies de coupons de premières ont été heureuses de trouver place dans des compartiments de troisième. Anvers était magnifiquement pavoisé. Peu de maisons qui manquent de drapeaux leurs fenêtres. Les ruel les, comme les grandes avenues par où devait passer le cortège, avaient tenu manifester leurs sentiments envers le Roi. Sur l'Escaut, dans les bassins, bateaux et navires avaient leurs mâts ornés de drapeaux et de bannières multicolores. Lu gare s'était distinguée. Partout des drapeaux aux couleurs belges. Un salon d'honneur, orné de draperies et de fleurs ornementales, avait été préparé pour la réception de Leurs Majestés. Sur la quai avaient été rangés des soldats et les mu siques des 7* et 8e de ligne. Ces deux régiments, qui ont quitté Anvers, il y a quelques jours, sont revenus ce matin de Bourg-Léo- pold et sont retournés l'après-midi. 11 eût été plus lo gique de les laisser Anvers jusqu'aujourd'hui. A la gare parmi les autorités civiles et militaires qui attendaient le train dans lequel se trouvaient LL. MM. et LL. AA. RR., nous avons remarqué MM. De VVael, bourgmestre, Lefèvre, Allewaert, Gits, Nauts, Vande- nest, échevins M. le chevalier Pycke, gouverneur de la province d'Anvers; le général David, commandant la garde civique d'Anvers; le général Deraaeter, comman dant la 2" division d'infanterie le général Daywaille, commandant la province d'Anvers; le colonel Verbrug- ghe, du 14e de ligne, commandant la place. Cinquante et un coups de canon, tirés par une batte rie établie au rempart du Sud ont salué l'arrivée du train royal. Le train est entré en gare 1 heure 34. A ce moment les musiques militaires ont entonné la Brabançonne, des acclamations ont retenti, tous les assistants se sont découverts. Le Roi portait l'uniforme de général en chef. La Reine portait un corsage de velours bronze, une tuni que de faille rayé» bleue, agrémentée de dentelles blanches, un chapeau orné de plumes bleu pale. Le Comte de Flandre avait revêtu l'uniforme de gé néral la Comtesse était vêtue d'une élégante toilette printanière, et le prince Baudouin portait l'uniforme d'élève de l'école militaire. M. le bourgmestre De Wael a souhaité la bienvenue Leurs Majestés. Le Roi a répondu. Deux charmantes petites filles se sont alors avan cées Mlle Nauts, fille de l'échevin, a offert un superbe bouquet la Reine, et Mlle Vandertaelen, fille de l'an cien échevin d'Anvers, un bouquet la Comtesse de Flandre. Parmi les personnages accompagnant LL. MM. se trouvaient MM. le général Nicaisse, aide de camp du Roi; le capitaine d'Oultremont, le baron Goetbals, M"" la comtesse de Grùnne, la vicomtesse de Namur. Les ministres présents étaient MM. Beernaert, Tho- nissen et de Caraman Cbimay. Ce qu'ils ont prodigué de saluts au public qui, lui, ne pensait qu'à acclamer nos souverains, est inimagi nables. Le Roi a passé en revue les troupes qui se trouvaient dans la gare. Puis le cortège s'est formé. Une foule énorme stationnait avenue De Keyser de vant la gare. Au moment où Leurs Majestés sont entrées, des acclamations enthousiastes ont été poussées. Des cris de: Vive le Roi Leve de Koning! ont été pous sés. Des voitures la Daumont ont conduit Leurs Majes tés et Leurs Altesses Royales l'exposition. Le parcours du cortège royal par l'avenue De Keyser, l'avenue des Arts, l'avenue de l'Industrie, a été, pour nos souverains, l'occasion d'une belle manifestation. D'un côté seulement de cette route se trouvaient la garde civique 2,500 hommes environ et l'armée 6,000 hommes infanterie, génie et artilerie qui rendaient lea honneurs militaires. Mais la foule qui se massait librement a chaleureuse ment acclamé LL. MM. A toutes les fenêtres se trou vaient des gents agitant leurs mouchoirs, poussant des vivats. Une petite pluie fine est tombée vers 2 heures, alors que le cortège passait avenue des Arts. Faut-il ajouter qu'une foule énorme a envahi Anvers? Les hôtels sont encombrés les restaurants ont eu un contingent extraordinaire de consommateurs. La ville présente un aspect animé, l'aspect des grands jours de fêtes. DENIER DES ÉCOLES LAÏQUES. Listes précédentes, fr. 46,826-41 Boite du Saumon, 14-00 Total fr. 46,840-41 Dépenses jusqu'à ce jour, fr. 45,240 69 Reste en caisse, fr. 1,599-72 Les lauriers de l'illustre homme d'Etat empéchen le rédacteur en chef du Journal cCYpres de dormir. Sous le titre ci-dessus, le pieux Journal, dans son numéro du 6 Mai, tombe la Commission organisa trice, et l'accuse de vouloir tirer profil, pour la cause libérale, de l'homme que tout Yprois impartial qua lifie juste litre de Grand citoyen. Nous le laissons paisiblement continuer sa polé mique, persuadés que ses agissements ne feront que stimuler la Commission pour mener bonne fin l'œuvre entreprise. Après la participation du matador en question la manifestation de 1883, c'est de lui qu'on peut dire Le masque tombe; L'homme reste Le Jésuite apparaît. Vendredi dernier, 8 heures du matin, un nommé Neuville, Pierre, âgé de 75 ans, mendiant Neuve- Eglise, a été trouvé mort, dans sa maison. La tête et les jambes portent des traces de nombreu ses blessures. On a tout lieu de croire qu'on se trouve en présence d'un crime, dont on ne connaît pas le mobile. Le parquet de cette ville s'est transporté sur les lieux. L'ILLUSTRATION EUROPÉENNE vient de consa crer la ville et l'Exposition d'Anvers, un numéro des plus remarquables, par les gravures comme par le texte. Il contient, titre de supplément, deux belles aquarelles de Puttaert, représentant Anvers vue de la téte de Flandre (effet de lune) et une vue du beau Parc dont s'énorgueillit notre métropole commerciale. M. Veys, docteur en droit et candidat notaire Vla- mertinghe, est nommé juge de paix du canton de Pas- schendaele, en remplacement de M. Gernay, démission naire. Marché d'Tpres. ÉTAT indiquant les quantités et le prix moyen des grains, fourrages et autres produits agricoles, vendus le 9 Mai 1885. NATURE DES GRAINS ET DENRÉES. QUANTITÉS VENDUES KILOGRAMMES Prix mo) en PAR CENT KILOGR. POIDS M** DE l'hecto litre. Froment 11,500 22 25 80 1,500 18 50 73 000 00 00 00 000 00 00 00 Féveroles 800 20 75 80 Pommes de terre 5,000 5 25 12,324 250 00

HISTORISCHE KRANTEN

Le Progrès (1841-1914) | 1885 | | pagina 3