Inspecteurs communaux
Les brasseurs belges en Angleterre.
Suffit il probablement de communiquer des cir
culaires l'autorité n'esl-elle plus tenue de veiller
leur exécution? Il faut bien le croire. On pleure; on
lance une circulaire on repleure, et Amen
Répétons que nous ne devons nous faire aucune
illusion sur le sort réservé aux écoles publiques.
Un grand nombre sont supprimées depuis longtemps;
d'autres disparaîtront en vertu de l'arrêté royal qui
accorde la dispense de maintenir l'école communale
unique.
Les réclamations de vingt pères de famille, le
nombre respectable d'élèves, la confiance dont jouit
l'instituteur officiel, tout cela entrera-1 il en ligne de
compte; tout cela empêchera-l-il l'obtention de la
dispense? Nous en doutons par les précédents. Dans
toutes les communes, non seulement de la province,
mais du pays entier, existe le même motif pour le
quel l'école officielle n'est plus aussi fréquentée que
sous le régime de la loi de 1842. La pression exer-
cée par le clergé la ruine ou l'aisance, la vie ou
la mort pour les habitants Et cependant, si tous
nous relèvions la tête, si nous marchions la main
dans la main, la puissance du curé serait réduite
quelque chose d'infiniment petit.
Le ministre de l'intérieur et de l'ignorance pu
blique, dans la séance du 28 Mars au Sénat, a posé
en fait et déclaré avec une audace inouïe que chaque
fois qu'une école est adoptée et qu'il donne son
assentiment, c'est que c'est une bonne école la
hauteur des besoins de l'enseignement... Oh! le bon
billet Une bonne école n'est assurément que celle
qui réunit les conditions exigées par la loi. Or, que
voyons-nous Les bâtiments communaux mis la
disposition de l'école libre, parce que celle-ci n'est
pas installée dans un local convenable, et cependant
la loi veut que l'école libre soit installée dans un
local convenable avant de pouvoir être adoptée.
Ensuite, o dérision le personnel doit être capable
et pour la moité au moins être diplômé. Et combien
d'instituteurs capables et diplômés ne sont pas déjà
expulsés de leur école pour faire place une légion
d'ignorants qui n'ont jamais vu de loin les murs
d'une école normale. 11 ne s'agit plus l'heure qui
court d'un brevet de capacité: un billet de confession
suffit.
Nous taxerait-on de pessimisme, dit le Journal de
Bruges, si nous disions que l'exemple d'Oudenbou g
et de Cortemarck sera encore suivi, malgré la cir
culaire du 30 Mars 1885. Dans les communes où la
dispense de maintenir l'école officielle n'est pas ac
cordée, le clergé atteindra son but par un autre
moyen. L'instituteur p.-ivé, malgré son infériorité,
sera nommé direcleur-inspecteur-insliluteur chargé
du cours supérieur l'instituteur communal sera
expulsé de la maison d'école, l'instituteur privé y
entrera, y régnera en maître, et aux yeux du public,
l'école communale n'existera plus en fait elle sera
devenue l'école du curé. Aux personnes qui récla
meront, l'autorité répondra que c'est l'autonomie
communale, que la commune pourra revenir sur sa
décision, mais comme c'est une violation de la loi
qui tuera l'école officielle, la commune pourra dor
mir sur ses lauriers. De retrait de subsides, il n'y
aura jamais question, et le subside est la seule arme
du gouvernement.
Qu'on ne vienne pas dire cependant, que toutes
les suppressions, toutes les demandes de dispense
du maintien de l'école unique sont dues l'initiative
des conseils communaux, et qu'il n'y en a pas qui
soient faites contre-cœur. 11 y a des communes où
le conseil n'a cédé au clergé, que devant les mena
ces d'échec dans les élections ou de ne pas obtenir
une nouvelle nomination de bourgmestre et d'écho-
vins.
Où en est la paix et la concorde que devait emme
ner la loi du 20 Septembre 1884! Le clergé est plus
violent qu'avant, la guerre scolaire est plus acharnée
que jamais. A lui, la responsabilité de ses œuvres,
nous ne pouvons que prédire les suites de sa con
duite, suites qui ne manqueront pas d'être bien
funestes au pays.
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4° A Becelare, un docteur en médecine remplit
les fonctions d'inspecteur communal. 11 y a dans
celte commune une seule école officielle.
2" A Roulers, un instituteur privé est inspecteur
communal. Il y a deux écoles officielles.
3° A Cortemarck, un ancien instituteur privé, ac
tuellement sous-instituteur communal, est inspecteur
communal. Il y a une école.
T
Le Bien public se plaint amèrement de la jubila
tion manifestée par la presse libérale au sujet des
derniers scandales ecclésiastiques et congréganistes.
11 a, ce sujet, quelques belles phrases, appuyées
du témoignage d'un grand éveque Mgr Plan-
lier. Quoi, vous, Messieurs les libéraux, Messieurs
les laïques, vous osez accuser les prêtres, vous vous
rejouissez quand ils succombent? Et vous donc, que
faites-vous Que sont donc vos conversations et vos
conduites? Comment traitez-vous vos femmes? que
faites-vous du mariage, etc.
Nous faisons grâce nos lecteurs de l'amplicalion
de rhétorique laquelle le thème prête et que le
journal épiscopal a soin de ne point laisser échap
per.
Nous répondons
Non, les libéraux ne se réjouissent pas des scan
dales qui viennent trop souvent souiller la robe du
prêtre.
C'est leur prêter un sentiment bas, méprisable et,
pour dire le vrai mol, un sentiment clérical, que de
les supposer capables de trouver un sujet de joie
dans ces misères humaines.
Us ne jubilent pas, mais ils signalent le mal parce
que le mal existe et qu'il faut qn il soit connu.
L'homme est ni ange ni bête, a dit le grand Pas
cal, et le malheur veut que qui veut faire l'ange fait
la bête.
On nous demande de considérer certains hommes
comme plus quedes hommes. Dieu les achoisis, nous
dit-on il les inspire c'est lui qui agit par eux
inclinez-vous devant leur caractère sacré obéissez-
leur ce sont des ministres de Dieu
Nous refusons, parce que nous croyons que ces
prétendus ministres de Dieu sont des hommes, sans
plus des hommes qui veulent faire les anges, mais
qui ne sont point des anges.
Et chaque fois que la pensée profonde de Pascal
se vérifie, et elle se vérifie, hélas, bien souvent
nous signalons le fait, sans joie, mais aussi sans
crainte, parce que la vérité passe avant 'out.
Qu'importe, après cela, la conduite, les propos,
la manière de vivre de certains laïques
Prétendons-nous que ces laïques, flétris par Mgr
Plantier, sont des représentants de Dieu sur la terre
qu'il faut les respecter, leur obéir servilement?
Non, n'est-ce pas! Ils sont hommes, ils faillissent,
c'est lhistoire d'aujourd'hui, comme c'était celle
d'hier, comme ce sera celle de demain, tant qu'il y
aura des hommes.
Mais vos prêtres devraient être au-dessus de ces
faiblesses pour avoir droit aux hommages qu'ils ré
clament.
S'ils succombent comme les laïques, tout votre
système croule, car c'est la preuve que Dieu ne les
a pas choisis.
Les scandales sont (exceptionnels, dit la presse
cléricale.
Pas si exceptionnels que cela, semble-1-ila en
juger par la fréquence avec laquelle les tribunaux
sont appelés en connaître.
Mais dmettons qu'il ne s'agisse que de cas isolés.
Allons même jusqu'à avouer que le clergé, les ordres
religieux, pris dans leur ensemble, sont de bonne vie
et mœurs, que leurs vertus privées sont incontesta
bles.
Qu'est-ce que cela fait
On peut en dire autant de toutes les classes de la
société.
Dès lors que le prêtre ou le religieux n'est point
placé, par la marque de Dieu, au-dessus des faibles
ses humaines, il n'est respectable qu'en raison de ce
qu'il est personnellement. A chacun de le juger,
comme chacun juge les négociants, les militaires,
les magistrats, les ouvriers. La robe n'est plus l'in-
d ce d'une supériorité nécessaire qu'il est interdit de
discuter. Elle est le signe d'une fonction, rien de
plus. L'homme qui la porte peut être un saint, mais
il peut aussi être un coquin. Avant de lui obéir vé
rifiez. Lorsqu'il vous commande, demandez-vous,
en vous même, si ce qu'il ordonne est juste, en vous
souvenant toujours qu'il est homme comme vous, fail
lible comme vous, sujet aux mêmes passions et aux
mêmes erreurs.
Le jour où le élergé tiendra aux fidèles ce langa
ge, où il se soumettra volontairement leur juge
ment, où il renoncera leur faire imposer par Dieu
un respect qu'il n'essaiera d'obtenir que par ses seu
les vertus,on ne verra plus la presse libérale signaler
avec une insistance particulière les scandales que
pourront donner certains prêtres.
En attendant, elle est forcée de rétablir la vérité
et il est naturel qu'elle saisisse toutes les occasions
favorables pour le faire.
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Sous ce titre, nous lisons dans le Courrier de l'Eu
ropequi se publie Londres
Cette semaine, l'Angleterre a été envahie par une
légion de brasseurs belges qui ont reçu chez nous l'ac
cueil te plus cordial. Ils étaient soixante-dix environ,
Flamands et Wallons venus des bords de l'Escaut, de
la Meuse, de la Sambre, de la Senne, saiis parler d'une
foule d'autres rivières sur les bords desquelles se brasse
la bière chantée par Antoine Clesse. Leur voyage, orga
nisé sous les auspices du Moniteur de la Brasserie,
par les soins de M. Charles Parmentier, directeur de
l'Excursion, Bruxelles, avait pour but l'étude des
méthodes de fabrication des bières anglaises.
Les brasseurs belges ont d'abord visité les princi
paux établissements de leurs confrères de Londres, no
tamment les brasseries de MM. Barclay and Perkins,
Combe and C% Watuey, Truman and Hanbury, Cbar-
rington, la Commercial Brewery et la city of London
Brewery. Dès leur entrée dans ces grandioses installa
tions, l'admiration fut générale. L'importance de la fa
brication les capitaux engagés, les machines en mou
vement, l'activité de ces immenses ruches industrielles,
tout cela excitait vivement leur admiration. Mais Ce qui
devait porter son comble l'enthousiasme général,
c'était l'excursion Burton-on-Trent, où MM. Allsopd
et fils, et MM. Bass nous autorisaient parcourir leur
royaume.
A peine descendus du train spécial qui nous avait
amenés, nous fûmes reçus par les représentants de ces
maisons dont le nom nous était certainement connu,
mais dont nous n'avions jamais soupçonné la véritable
puissance. La ville est propre et coquette. Jusque dans
les moindres détails, on devine des ordres donnés de
haut et strictement exécutés. Nous eûmes la bonne for
tune de rencontrer M. Joseph Leete, directeur du com
merce continental de la maison Allsopp, le guide le plus
aimable et le plus compétent. Homme d'esprit et hom
me d affaires, M. Joseph Leete a bien voulu nous ini
tier tous les détails de l'organisation des grandioses
établissements de Burton.
Sous le nom modeste de déjeûner, un banquet
splendide nous attendait dans une salle magnifique dont