N<> 1,083. Jeudi. 45e ANNÉE. 21 Mai 1885. 6 FRANCS PAR AN. JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. L'enseignement normal. PAHAISSANT LE JEUDI °ET LE DIMANCHE. VIRES acquirit EUNDO. Les annonces de la Belgique et de l'Etranger sont reçues par XAgence Havas (Publicité), 89, Marché-aux-Herbes, Bruxelles et chez ses correspondants: Pour la France: l'Agence Havas, 8, Place de la Bourse, Paris. Pour l'Allemagne, l'Austro-Hongrie et la Suisse chez Rudolf Mosse (Annoncen-Expedition) Cologne, Berlin, Francfort, Strasbourg, Munich, Hambourg, Leipzig, Slultgard, Vienne et Zurich. Pour la Grande-Bretagne et l'Irlande: chez Géo Street et C°, 30, Cornhill, E G et 5, Serle Street W G, Londres. Pour la Hollande: chez Nygh et Van Ditmar, Rotterdam. Pour l'Amérique: chez Pethinghill et C% 38, ParkRow-New-York. Heures de départ gTYpres Ypres, le 20 Mai 1885. Il faut donc que nous ayons le caractère bien mal fait pour ne pas aimer et adorer la loi maudite Une si belle loi Une loi qui per met aux communes de faire tout ce qu'elles veulent, qui les autorise même, si tel est leur bon plaisir, créer des écoles athées Car il n'y a pas le méconnaître. Le sentiment de la liberté, est si profond chez nos maîtres qu'ils veulent le respecter toujours et quand même L'école sera avec ou sans religion, avec ou sans morale elle servira aux enseignements les plus anarchiques elle sera un foyer d'impiété ou de fanatisme, d'athéisme ou de matérialisme, peu importe. C'est la liberté et la liberté d'autant plus digne et respectable qu'elle est entre les mains des communes. Les communes feront tout ce qu'elles vou dront. Et nous ne sommes pas satisfait! Voilà le reproche plaisant que l'on nous adresse.Eh bien, oui, parlons-en de la commune maîtres se de l'enseignement. C'est joli ce qu'elle en fait. La liberté de la commune, c'est la sup pression du service de l'enseignement partout où il y a une majorité cléricale. C'est l'anéan tissement des résultats obtenus en cinquante années de luttes et d'efforts de toute nature. C'est le pays rejeté d'un demi-siècle. Nous re voici au point où nous étions après 1830. A cette époque-là aussi, on avait proclamé la li berté pour les communes c'était elles qu'au nom de la liberté on avait laissé le soin de veiller aux intérêts de l'enseignement popu laire, Au bout de quelques années, il n'y avait plus d'écoles que dans les villes et les commu nes de quelque importance. Ailleurs tout avait disparu. De ci de là, des écoles de petits-frères, puis des écoles de reli gieuses venant s'établir là où il y avait quel que argent gagner. Jamais situation plus lamentable ne se produisit. On nous ramène pas de géants vers cet état de choses.Encore quelques années du régime actuel et il ne restera plus rien du service de l'enseignement public.Les communes sont invitées se désin téresser de plus en plus. Tout les y convie.On les prend de toutes les façons possibles. On leur coupe les vivres. On les met dans la né cessité de s'imposer pour équilibrer leur bud get nombre d'entre elles refuseront de recou rir cette extrémité;même dans les communes où l'on comprend la nécessité de l'instruction, on laissera tomber les écoles, faute de res sources sufîsantes; dans les autres,ça ira tout seul, ça va déjà bien. Le nombre des écoles supprimées jusqu'à ce jour atteint un chiffre considérable.Et ce n'est encore que le commencement, car les difficul tés financières n'ont pas encore pris une forme tagible. Les budgets communaux sont encore l'instruction. On marche sur le provisoire. On est dans l'attente. On va toujours, eomme si l'on pouvait compter sur les recettes des an nées précédentes. Mais il n'en est rien. Les budgets devront être taillés et remaniés, et si, malgré tout, il n'y a pas de fonds pour payer les dépenses, il faudra bien, la fin de l'an née, s'incliner devant la nécessité. On devra fermer les écoles lorsqu'il n'y aura plus d'ar gent dans la caisse. On ne peut juger encore de l'étendue des désastres qu'occasionnera la loi maudite, et Dieu sait comment on pourra jamais les réparer. Et dire qu'il n'y a,dans cette guerre infâme faite l'enseignement, qu'un vile, qu'un misé rable intérêt de boutique Car l'expérience est faite maintenant. La loi de 1879 s'applique avec le concours du clergé dans un certain nombre de communes. L'enseignement y reste ce qu'il était sous l'em pire de la loi de 1879. Rien, mais rien, n'a été modifié. Livres, méthodes, programme, personnel, tout est resté ce qu'ils étaient. Et le clergé applique la disposition de l'article 4. Ailleurs, comme Bruges, il fait mieux. Il juge inutile de se rendre l'école. Il demande que les élèves soient conduits l'église, qu'il donne l'enseignement religieux. Que devien nent, dès lors, les anathèmes contre la loi de 1879? Ce n'était donc qu'une indigne comédie que l'opposition haineuse et diffamatoire qui a été faite cette loi.Ce n'était donc que pour obéir des mobiles inavouables que l'on a déchaîné la guerre, jeté la discorde dans les familles, porté le trouble jusque dans les plus infimes bourgades. Et maintenant on jouit du triom phe. L'enseignement public tombe morceaux par morceaux. Chaque jour des écoles se fer ment. Les écoles qui restent debout se dépeuplent, car nul ne s'inquiète plus de pourvoir leur recrutement. Partout, c'est le découragement et l'indifférence; mais n'est-ce pas la liberté? et c'est elle que les malfaiteurs publics osent invoquer pour justifier leurs crimes contre la prospérité morale et matérielle du pays Les écoles primaires d'abord, dit XAvenir, les écoles normales viendront ensuite, on leur a déjà porté un bon coup, il faut faire le reste, c'est-à-dire le vide autour d'elles et en elles. A quoi bon, l'enseignement normal d'ailleurs? Un semblant pour les niais et pour la masse qui se con tente d'une étiquette, suffit amplement. Si vous vous imaginez qu'il faut savoir enseigner pour faire classe dans les écoles libres, détrompez-vous Bruxelles même, l'école catholique de la rue de la Braie un exemple entre tous les classes qui ont 95 100 élèves, sont confiées des filettes de 15 46 ans, sans éducation pédagogique naturellement, et qui l'on donne 700 francs de traitement. Dans une autre école libre de Bruxelles, c'est un ex-receveur de tram qui dirige la 2e division. Ce quoi l'on veut arriver, le but réel qu'il faut atteindre, c'est refaire l'école primaire l'ancienne garderie d'enfants. Voilà l'avenir Que viendrait faire l'enseignement normal dans tout cela Les quelques années de liberté qu'on a laissées, de 1879 1884, aux établissements épis- LE PROGRES ABONNEMENT PAR AN Pour l'arrondissement administratif et;udiciaire d'Ypres, fr. 6-00. Idem. Pour le restant du pays7-00. Tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue de Dixmude, 39. INSERTIONS Annonces: la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames: la ligne, fr. 0-25. CHEMIN DE FER.lr Mars. Poperinghe, 6-27 9-09 10-00 12-07 3-00 4-00 6-25 9-05 9-58. Poperinghe-Hazebrouck, 6-27 12-07 6-25. Houthem, 5-30 8-20 41-16 —5-20. Comines, 5-30 8-05 8-20 9-58 10-10 11-16 2-41 2-53 5-20 - 8-58. Comines-Armentières,5-30 8-0511-162-53 - 8-58. Roulera, 7-45 10-45 - 12-20 4-10 - 6-30 Langemarck-Ostende, 7-23 12-22 3-586-22. Courtrai, 5-30 - 8-20 9-58 11-16 2-41 5-20. Courtrai-Bruxelles, 5-30 9-58— 11-16 2-41 5-20. Courtrai-Gand, 5-30 8-20 - 11-16 2-41 5-20

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