Légumes et ministre.
La sanctifications du Dimanche.
lu scandale clérical Bmxe les.
Victor Hugo.
copaux pern.t-lîenl de juger les résultats. La com-
miïii dVi.lùii.euieut des diplômes délivrés pen
dant cette période par les écoles normales libres,
commission composée en grande majorité de cléri
caux, a dû refuser d'entériner 600 diplômescomme
insuffisants ou peu sérieux.
Il parait qu'on a\ail mis dans celte commission
voyez I erreur! quelques hommes qui ont voulu
faire honnêtement ce qu'ils devaient faire et qui
ont rejeté impitoyablement tous ces diplômes de
complaisance. Cela ne pouvait pas durer, aussi M.
Jacobs est-il rentré en scène pour secouer M. Tho-
nissen et lui prescrire le palliatif suivant: la com
mission va procéder l'examen de ces 600 diplômés
pour rire, il s'agissait donc d'arranger le jury;
c'est pourquoi on vient de diviser le jury en tronçons
soigneusement arrangés, afin de disjoindre le petit
groupe honnête dont je parlais plus haut. Ces
messieurs réclameront bien, mais comme ils seront
isolés, on les laissera crier, on passera outre, et les
600 passeront en même temps. N'est-ce pas joli?
Les écoles normales de l'Etat, devenues successi
vement inutiles seront supprimées et il ne restera
plus que quelques officines épiscopales pour la
foi me.
Eh bien, pourquoi les libéraux n'enverraient-ils
pas leurs enfants aux écoles normales de l'Etat, et
celles maintenues par les grandes communes libéra
les? L'enseignement normal ne sert pas seulement
former des institutrices et des instituteurs. C'est un
enseignement moyen supérieur excellent, auquel les
éludes pédagogiques et psychologiques donnent un
complément précieux. Il se donne des conditions
très avantageuses, ce qui n'est pas dédaigner, con
ditions telles que peu de pennionnats privés peuvent
les offrir.
Et le ministère clérical, lorsqu'il se verrait devant
une population scolaire respectable comme nombre,
n'oserait certes pas supprimer l'école normale en
question et en serait pour sa courte honte.
L'agriculture est fort malade M. le chevalier
de Moreau d'Andoy est spécialement chargé de la
sauver.Ce ministre, qui a dans ses attributions les
beaux-arts et les engrais, les conservatoires et les
distilleries, les académies de belles-lettres et les co
mices agricoles, la poésie et l'élève du petit cochon,
la philosophie et les légumes, l'archéologie et la race
bovine, la musique et l'inoculation, l'histoire et les
navets que c'est comme un bouquet de fleurs
vient de se distinguer par un trait de génie.
Cet excellent M. de Moreau n'est point un homme
ordinaire tout est extraordinaire chez lui et
ce qu'il a proposé la Chambre, la semaine der
nière, pour sauver l'agriculture, prouve une intel
ligence peu commune, tout-à-fait extraordinaire.
Selon ce ministre, dont un second exemplaire est
introuvable la graine en est perdue la culture
des grains a cessé d'être rémunératrice les cultiva
teurs, au lieu de semer encore du froment, de l'orge
et de l'avoine, doivent planter des choux, des carot
tes et des navets. La Belgique doit être transformée
en un vaste champ de légumes.
Là est le salut choux, carottes et navels!
Mais, il ne suffît pas de cultiver les légumes, il
faut les faire manger. Tous les Belges ne pourraient
suffire pour avaler tant de choux, de carottes et de
navets; le gouvernement, dont M. de Môreau est un
des plus beaux ornements, prendra des mesures
énergiques pour les faire manger par les Anglais.
Là est le trait de génie! Proposer la culture en
grand, en très grand même, des choux, des carottes
et des navets, est certes quelque chose et prouve un
caractère,mais trouver le moyen de faire manger les
légumes Belges par Messieurs les Anglais ça c'est le
sublime, le comble de l'art, la conception la plus
hardie que jamais homme d'Etal ait enfantée.
On nous assure, que dès la semaine prochaine, M.
le ministre de l'agriculture et des beaux-arts,deman
dera aux Chambres un important subside pour lui
permettre d'établir en Angleterre des restaurants où,
pour plats du jour, on pourra se faire servir des
choux, des carrotles est des navets Belges.
Généralement, pour faire valoir la saveur de ces
légumes on leur adjoint des saucissons, avec les sau
cissons nos légumes seront assurés d'être appréciés
par les Anglais. L'industrie de la saucisse est impor
tante et a des droits la solicilude de M. de Moreau.
Si après ces efforts de M. le ministre, l'agricul
ture n'est pas sauvée ce ne sera pas de sa faute
c'est qu'elle est incurable.
nrrï> U>9lté9^\ <TTï—
Une pétition qui va être envoyée M. Thonissen
le plus larmoyant des hommes politiques par
un groupe de garde civiques
A Monsieur Thonissen,
ministre de l'intérieur,
Monsieur de l'intérieur,
Nous, soldats-citoyens, partisans de la bonne
cause, pénétrés d'admiration pour les mesures sagés
que le gouvernement issu du 10 Juin a prises, vous
adressons un humble et respectueux salut.
Votre collègue au pouvoir, M. Vandenpeereboom,
celui que ces gredins de libéraux chansonnent sur
un air funèbreja décidé que les employés de son
département prendraient congé le Dimanche,respec
teraient le saint jour que Dieu a dans sa haute sagesse,
destiné la prière et au repos.
Les fonctionnaires des travaux peuvent ainsi s'ac
quitter de leurs devoirs religieux. A la bonne heure,
monsieur le ministre. Mais, nous, gardes civiques,
c'est le Dimanche matin aussi que Ion nous fait tra
vailler. A l'heure où le saint sacrifice de la messe
s'accomplit dans tous les temples, où toutes les âmes
s'adressent la divinité, il nous fait apprendre
l'exercice, étudier portez arme! présentez arme!
par file gauche par file droite
Une pareille situation ne peut durer. Nous aussi
nous devons pouvoir profiter du repos dominical et
pouvoir assister la messe en toute liberté.
Nous vous prions donc, monsieur le ministre, de
nous dispenser dorénavant de tout exercice le Di
manche. Nous vous serons reconnaissants, croyez-le
bien, et vous aurez rendu Notre Mère la sainte
Église le plus grand et le plus utile des services.
Veuillez agréer, etc. Suivent les signatures.)
On écrit de Bruxelles que d'autres commissaires
d'arrondissement, connus par leurs opinions anti
cléricales, sont condamnés subir le sort de M. G.
Van Butsele.
Mais afin de ne pas tirer le pays de son profond
sommeil et de sa coupable indifférence, les mises en
disponibilité s'échelonneront des distances assez
longue 8.
Ou veut bien tuer la poule, mais non la faire
crier. Cinq commissaires sont désignés dès aujour
d'hui une fin prochaine. Avis aux catholiques sans
place.
Oh les premières chaleurs dit la Chronique
qui nous empruntons les lignes suivantes:
Deux prêtres flamands rencontraient avant-hier
soir, près de la gare du Nord, une de ces prêtresses
de trottoir qui pullulent dans ces environs.
Nos deux curés, en quête d'aventures..,, amou
reuses, s'adressèrent celle femme. Un marché fut
vile conclu.
Us se rendirent ensemble au domicile de cette
personne, rue Saint-Pierre, accompagnés par une
autre hétaïre raccrochée en chemin par la première.
Ce qu'on fit? Inutile de le dire. Mais si, comme
le prétend la presse catholique, les instituteurs com
munaux ne sont bons qu'à élever des lapins, les ton
surés se connaissent mieux, paraît-il,dans l'art de...
poser ces intéressants animaux.
En effet, vers une heure du matin s'éleva tout
coup un grand tumulte dans la rue Saint-Pierre.
Une femme appelait la police, criant tous les échos
I que des curés couchés chez elle ne voulaient pas
solder le montant de leurs dépenses (dont 3 bouteil
les de Bordeaux).
L'agent emmena tout le monde au bureau de police
pour s'y expliquer.
Dans le parcours de la rue Saint-Pierre au poste
de la rue de Ligne, une foule d'amateurs de la
franche gaîté étaient amassés et suivaiei t le cor
tège et prodiguant aux oints du Seigneur des épi-
thètes ne ressemblant que de loin des noms d'oi
seaux.
Au commissariat, tout s'arrangea.Les deux saints
poseurs de lapins abandonnèrent regret un maigre
louis la femme, après avoir toutefois débattu avec
animation le prix de la cérémonie religieuse qu'ils
avaient célébrée avec elle.
Le différend était vidé, prêtresses de Vénus et
prêtres du Christ furent renvoyés dos dos leurs
religions respectives, au grand contentement des
gens qui les avaient suivis et attendaient impatiem
ment la porte du bureau de police la fin de cette
belle équipée.
Qu'est-ce qu'on va dire en bas de ça dans le
pays du houblon?
Le plus grand poète du 19e siècle, et l'un des
plus grands poètes de tous les temps, Victor Hugo,
est sur le point de mourir.
11 a été pris, Jeudi soir, d'une indisposition qui
d'abord paraissait légère, mais qui, depuis deux
jours, s'est terriblement aggravée.
Victor Hugo souffre d'une lésion du cœur et d'une
congestion pulmonaire.
Les dernières dépêches représenten son état com
me désespéré.
On redoute bref délai une issue fatale.
La respiration est haletante, le visage commence
s'altérer.
Hier matin Victor Hugo a dit aux siens qu'il se
savait perdu et qu'il sentait que la mort approchait.
Il était d'une sérénité parfaite, s'exprimant difficile
ment cause de la gêne de la respiration, mais avec
la plus entière lucidité.