N<> 1,088. Dimanche, 45e ANNÉE. 7 Juin 1885. 6 FRANCS PAR AN. JOURNAL D'ï PUEiS ET DE L'ARRONDISSEMENT. LA, LOI M AUDITE. A ElverdiHghe. Encore la conférence de M. Sabbe. Comédianle,comédiaD(e. PARAISSANT LE JEUDI ET LE DI1IANC1IE. virfs acqcihit eukm. Les annonces de la Belgique et de l'Etranger sont reçues par XAgence Havas (Publicité), 89, Marché-aux-Horbes, Bruxelles et chez ses correspondants: Pour la France l'Agence Havas, 8, Place de 13 Bourse, Paris. Pour l'Allemagne; l'Austro-Hongrie et la Suisse chez Rudolf Mosse (Annoncen-Expedition) Cologne, Berlin, Francfort, Strasbourg, Munich, Hambourg, Leipzig, Stuttgard, Vienne et Zurich. Pour la Grande-Bretagne et l'Irlande: chez Géo Street et C°, 30, Cornhill, E C et 5, Serle Street W C, Londres. Pour la Hollande chez Nygh et Van Ditmar, Rotterdam. Pour l'Amérique: chez Pethinghill et C", 38, Park Row-New-York. Yprks, le 6 Juin 1885. On sait ou l'on ne sait pas,en haut lieu,si les dis positions légales et les instructions ministérielles relatives au paiement de la rétribution scolaire sont scrupuleusement observées dans nos campagnes. M. Jacobs et son triste compagnon, Maître Pleur nichard, peuvent avoir ce sujet tous leurs apai sements. Cela marche et cela marche tellement bien que nous allons nous en occuper un brin. Aux termes de l'art. lr de l'arrêté royal du 21 Septembre 1884 (contresigné Jacobs), sont admis jouir du bienfait de l'instruction gratuite dans les écoles primaires communales ou adoptées 1Les enfants de personnes secourues par les Bureaux de Bienfaisance 2. Les enfants des ouvriers qui n'ont pour re- venu que le produit de leur salaire journalier 3. Tous les autres enfants habitant la commune, l'égard desquels il sera reconnu, conformément aux dispositions ci-après, que les personnes qui en sont chargées ne se trouvent pas dans une posi- lion aisée. Le texte est clair, précis, et ne laisse aucune pla ce l'ignorance. Dès lors comment se fait-il que la plupart des enfants qui fréquentent les rares écoles communales maintenues,soient soumis au paiement d'une rétribu tion de 24 francs par an, alors que ces enfants se trouvent dans les conditions prévues par le susdit arrêté royal. Nous connaissons, quelques kilomètres de la ville, un simple ouvrier du chemin de fer, dont les cinq enfants fréquentant l'école communale, ont été impitoyablement privés du bienfait de l'instruction gratuite»et pour chacun desquels les édiles calotins réclament 24 francs par an. Total fr. 120. C'est là un acte de cruauté contre lequel nous pro testons hautement et digne tout au plus d'un sauva ge de l'Afrique Centrale Le père n'a qu'à les prélever sur son salaire ou les mendier s'il le faut. Nous croyons devoir faire connaître aux intéressés qu'ils ont le droit de prendre leur recours au Roi contre la décision qui a rayé leurs enfants de la liste des élèves ayant droit l'instruction gratuite. Il n'importe que cette décision émane du Bureau de Bienfaisance, du Conseil communal ou de la Dé- putalion permanente, le recours est ouvert dans tous les cas et alors même que la commune et la Dépulation ont été d'accord. (Rapp. docum. p. 18)- Ce recours est ouvert l'instituteur, aux parents, aux tuteurs, tous les intéressés. (Réponse du Gou vernement, docum. p. 21). Mais ce n'est pas tout Dans une autre commune, l'exécution de la déci sion du conseil communal fixant le taux de la rétri bution scolaire, est poursuivie avec une rigueur im pitoyable. L'autorité locale fait remettre vers la fin de cha que mois l'instituteur officiel, avec mission d'en percevoir le montant, les quittances des sommes dues par chaque enfant du chef de la fréquentation sco laire pendant le mois suivant. Les fonds, ainsi per çus par anticipation, doivent être remis dès le lr du mois au receveur communal. Or, le 2 Juin courant, un certain nombre d'en fants d'ouvriers, soumis arbitrairement d'ailleurs au paiement du minerval, n'avaient pas encore remis l'instituteur l'argent injustement réclamé. Leurs parents avaient-ils confiance dans leur bon droit ou n'avaient-ils pas de quoi payer? Nous ne sommes pas encore fixés sur ce point. Qu fit le très clérical et très honorable (sic) bourgmestre de cette commune? Le même jour, il se rendit l'école officielle, pé nétra, la canne la main et le chapeau sur la tète, dans le local où l'instituteur se trouvait avec ses élèves, sans rendre personne le salut que chacun accorde encore au premier magistrat de lacommune. 11 se fit remettre la liste des élèves, se fil indi quer du doigt les enfants qui n'avaient p^s encore payé la rétribution scolaire, et la bo che remplie d'écume, les traits altérés par une rage indicible, chassa brutalement de l'école les petits malheureux auxquels il infligeait gra uilement ce sanglant affront en présence de leurs camarades. Nous avons parlé tantôt de cruauté. Ceci est une infamie qui dépasse toutes les autres et dont le sus dit bourgmestre aura rendre compte tôt ou tard, quand l'heure de la juslicedelaréparation aura sonné. Doit-on s'étonner après cela s'il existe dans cette pauvre commune, terrorisée, enchainée, courbée sous le joug d'un prêtre et d'un châtelain, des fer ments de haine, qui, contenus aujourd'hui, n'atten dent qu'une occasion pour éclater et dont l'aristocra tie et le clergé seront les premières victimes. C'est un avertissement. Puissent nos adversaires en profiler. r. AB- Le Journal d'Ypres nous reprochera sans doute encore de ne pas oser citer la commune et le nom du bourgmestre. Nous le prévenons qu'il peut connaître l'un et l'autre dans nos bureaux, rue de Dixmude, n° 39. Nous prions itérativement le Journal d Ypres de bien vouloir nous donner des renseignements au sujet du décès d'une petite fille d'Elverdinghe, ex élève d une des écoles de celte commune. 11 circule ce propos des bruits étranges aux quels il est temps de mettre un terme, s'ils sont faux, et dont la justice pourrait bien avoir s'occuper s'ils étaient exa.ls. Nous avons dit de prime abord que nous croyions .M. Sabbe incapable d'avoir tenu le langage que le Journal dYpres lui attribue. Nous avons conclu que notre confrère mentait, dans l'intérêt de sa boutique. M. Sabbe nous donne raison et, dans une verte lettre adressée la Patriefait bonne justice de l'in signe mauvaise foi du Journal. Que fait celui-ci? Au lieu de reproduire la lettre de M. Sabbe, il publie un article extrait du Patriote rééditant l'é gard de l'honorable fonctionnaire les calomnies dont lui, Journal, s'était le premier fait l'écho. La première fois que le Journal parlera de loyauté, nous aurons de quoi répondre. Attendez, Basile, vous ne perdrez rien pour at tendre. Ah les bonnes larmes de crocodile que la sainte presse verse aujourd hui sur la tombe de Charles Rogier Désolé le Journal de Bruxelles qui jadis appelait le grand patriote fils du bourreau Désolée la Patrie de Bruges qui s'écriait en 1863 en enregistrant l'élection de Rogier Tournai Résumé de la journée il y a un homme usé de LE PROGRES ABONNEMENT PAR AN Pour l'arrondissement administratif et ;udiciaire d'Ypres, fr. 6-00. Idem. Pour le restant du pays7-00. Tout ce qui concerne le journal doit être adresse l'éditeur, rue de Dixmude, 39. INSERTIONS Annonces: la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames: la ligne, fr. 0-2o.

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Le Progrès (1841-1914) | 1885 | | pagina 1