(In pou de (ont.
Les Congoiaus Anvers.
plus au Parlement, et cet homme qui s'est ae-
crin lie un portefeuille comme le démon s'acero-
du une âme damnée, échappera bientôt ce por-
lefeuille, objet de toutes les bassesses auxquelles
il s'est li\ré.
Désolé Y Escaut, successeur du Journal d'Anvers,
qui imprimait la même époque Si M. Rogier,
ce rel ut flétri tombé de chute en chute jusqu'au
bourg-pourri par excellence de la franc-maçon-
neiie n inistérielle, a vaincu par le nombre, il a
été vaincu par l'honnêteté. Il a laissé Tournai
les dernières épaves de son honneur politique! Sa
victoire est pour lui un coup mortel. Il entrera
sans doute la Chambre le front haut, mais la
r> pudeur ne lui permet que d'y entrer tête basse.
D un bout l'autre du pays, il n'y aura qu'un sen-
liment de dégoût la vue de cette politique pu-
tride qui va chercher aux limites les plus reculées
de l'abjection un dernier soutien...
Désolés nos bons cléricaux tournaisiens qui, alors
déjà s'abritant prudemment derrière des insulteurs
gages, éditaient d'infâmes pamphlets dans lesquels
Rogier était représenté comme un traître, comme
un concussionnaire, comme un voleur!
Désolé le Patriote. Ah celui-là nous a bien l'air
d'être inconsolable. Il s'encadre de noir. Il y a
quelques jours, il disait de l'illustre vieillard agoni
sant: Ce n'est plus guère qu'un tube plus ou moins
digestif!...
Qui donc oserait douter aujourd'hui delà sincé
rité de tous ces gaillards-là! [Economie).
Copiant la Semaine catholique de Toulouse, il re
produisait l'autre jour une de ces histoires comme
savent en raconter les capucins et autres exploiteurs
de la bêtise humaine.
Voici le fait
11 y a quelque vingt ans, huit amis s'alablèrent
pour boire un bol de vin chaud dans la chambre
d une cabarelière, chambre au mur de laquelle était
accroché un crucifix. Il paraît que les buveurs, avec
ou sans intention, brisèrent l'image divine, et que
l'image divine se vengea en faisant périr sept des
profanateurs. Un seul, nommé Aymar, survivait
l'ia, village dans les environs de Perpignan où le sa
crilège avait été commis; ce Aymar aurait, d'après
la Semaine religieusecoupé la cuisse au crucifix.»
Or, tout dernièrement, voilà le malheureux
Aymar qui est pris subitement d'un mal affreux la
cuisse dioite, et la pieuse feuille nous fait le récit
suivant
C'e.-l, en effel, faire frémir. Le malheur, dit
la Flandre libérale, c'esl que tout le monde, Pia,
ril gorge déployée. Pourquoi cela? On rit d'abord
parce que le docteur X..., fort surpris de voir pu
blier son nom l'appui d'un miracle, a écrit la
Semaine religieuse que rien de terrifiant, rien même
d'anormal n'a troublé le cours de l'opération chirur
gicale pratiquée sur Aymar, et que si l'opéré n'a pas
perdu tiop de sang, c'esl que l'habileté des méde
cins assistants a permis de lier rapidement les
vaisseaux d'où il s'écoulait. On riait ensuite parce
qhe Aymar lui-même, près de qui l'on conseille
aux incrédules de se renseigner, adresse la môme
feuille un démenti formel, Il nie absolument (ju'une
Selon sa louable habitude le Journal n'insérera pas
la protestation.
0.x continue a travailler activement au bassin de
natation,dit le Moniteur des abbés et il paraît certain
que l'établissement pourra être livré sa destination
dans un très bref délai.
Attendons-nous ce que les adorateurs de S'Labre
poussent les bauls cris et renouvellent encore une
fois leur vœu de malpropreté.
Un mauvais plaisant assure que les chefs de file
du parti clérical, renonçant désormais une oppo
sition d'autant plus absurde, qu'elle est systémati
que, répéteront au bassin, le jour de son inaugura
tion, leur fameux plongeon du 19 Octobre dernier.
C'est le pîlre du Journal qui donnera le signal.
Il est très certain comme l'a fait remarquer Litlré,
que l'on ne pourrait reconstituer l'ancienne société
catholique qu'en rendant aux populations la croyance
au miracle. L'imagination, eu effet, est reine du
inonde religieux. Il ne faut donc pas s'élonner de la
persistance des cléricaux vouloir persuader aux
gens qu'il se fait encore des miracles rien n'est
plus judicieux de leur pari. Mais comment y réussir?
La chose, dans les conditions de liberté et de publi
cité dans lesquelles nous vivons, tourne leur con
fusion chaque fois qu'il est possible de contrôler les
faits. Le Bien public, tout en affirmant que de
nombreux témoins ont attesté la guérison n'en
nomme aucun. 11 serait difficile de vérifier leurs
dires et d'examiner jusqu'à quel point ils sont dignes
de foi. fFlandre libérale).
Basile daigne s'expliquer au sujet du fait Soenen,
le vendeur de journaux cléricaux.
Soenen embnuyait son monde au marché et
rendait les transactions impossibles.
Il se glissait entre acheteurs et vendeurs, au
marché au grain', fourrait ses saints pamphlets sous
le nez des paysans et sciait ceux ci tel point que
descléricaux, enlendcz-vous,confrère, des cléricaux,
ont réclamé, protesté, tant el si bien que la police a
dû intervenir el prier Soenen d'aller crier ses jour
naux ailleurs.
Dire que Soenen avait mal compris les injonctions
de la police, c'est une mauvaise défaite et c'est vou
loir faire passer Soenen pour ce qu'il n'est peut être
pas.
Il serait plus franc de reconnaître sans ambages
qu'on a cherché une occasion de dauber la police.
Voilà tout
Noire affiche de Dimanche dernier sur les
écoles ménagères n'a pas eu l'heur de plaire M.
Arthur Surmont.
Aussi l'honorable Sénateur répond, ou fait répon
dre par son organe attitré,qu'il s'est permis tout sim
plement de plaisanter un peu les maîtresses et
apprenties cuisinières de la rue de Lille.
Mauvaise excuse, confrère.
De deux choses l'une Ou bien votre patron s'est
moqué de l'institution el alors il a commis une ane-
rie, et M. d'Oultremonl s'est chargé de Je lui faire
voir.
Ou bien il n'a pas attaqué l'institution et il s'est
permis de plaisanter un peu les maîtresses et ap
prenties-cuisinières», et alors il a commis une polis
sonnerie.
Devine si lu peux et choisis si lu l'oses.
Gai, gai, toujours gai, ce brave Journal
L'amputation de ce membre fut jugée impérieuse
par les médecins, et c, lui qui la pratiqua, M le docteur
X..., demeura terrifié en voyant que ce membre n'avait
lui- une goutte de sang.
Depuis son amputation, Aymar, repentant et lerri-
fié, fait pénitence et s'efforce d'obtenir le pardon du di
vin crucifié.
Allez Pia, tout le monde vous confirmera la vé
rité de ces événements; vous entendrez le récit de la
bouche d'Aymar, le dernier survivant de cet horrible
drame.
profanation ait eu lieu, déclare qu'il n'a pas se re
pentir, el ajoute
Vous me laites dire que le membre amputé ne con
tenait pas une goutte de sang comment le saurai-je
puisque j étais endormiDu reste, les 5 médecins qui
ont coopéré l'amputation vous ont déjà répondu ce
sujet.
Allons, luul pis
Encore les miracles. - Le Bien public imprimait
récemment les lignes suivantes
Hier, le second jour de la Pentecôte, un concours im
mense de pèlerins s'est rendu au sanctuaire de Notre-
Dame de Lourdes Oostacker.
Dans l'après-midi, cette foule a été fortement impres
sionnée par la guénson extraordinaire d'une jeune fille
deKoeiwacht, âgée de 18 ans, paralysée depuis 7 ans, et
qui devant la giotte a recouvré l'usage de ses mem
bres. De nombreux témoins ont attesté cette guérison
qui sera soumise l'étude des médecins.
C'est Lundi soir, 8 heures, dans la grande salle des
fêtes de lExposition, que la Société de Géographie, réunie
en séance solennelle, a officiellement présenté ses hôtes de
l'Afrique centrale au public anversois. Une foule énorme,
qui stationnait dès 7 heures au quai Flamand, avait envahi
l'enceinte dès l'ouverture des portes. L'éclairage était fait
au moyen de l'électricité.
Le fond de 1 estrade était garni de lauriers, de palmiers
et d'autres plantes vertes d'où émergeaient un trophée
composé du drapeau belge et du drapeau du Congo (étoile
d'or sur champ d'azur) réunis par une guirlande suppor
tant une couronne Le centre était occupé par l'excellent
orchestre du 14e de ligne, sous la direction de M. Turine,
et des chœurs des deux sexes.
Au devant de l'estrade, droite du bureau, présidé par
M. le colonel Wauwermans, siégeaient le colonel Vanden
Bogaerde, les lieutenants Dhanis, Becker et Haneuse, les
capitaines Zhoinski et Braconnier, MM. Callewaert, Brun-
faut et Roger et le docteur Vandenheuvel, explorateurs du
Congo. A gauche du bureau, avaient pris place les naturels
de l'Afrique centrale.
Le bureau lui-même était composé de MM.Wauwermans,
président de la Société de Géographie Victor Lynen, pré
sident du comité exécutif de l'Exposition Gratan, consul
d'Angleterre Anvers Delgeur et Génard, archivistes de
la ville. M. Léopold de Wael, bourgmestre, retenu Bru-
xellesjusquk 4 heures parles funérailles de M. Rogier,
s'était fait excuser.
M. Wauwermans, a ouvert la séance par un excellent
discours; après avoir rappelé les vaillants efforts de notre
Roi pour arracher l'Afrique centrale la barbarie, il a
constaté que l'Europe avait récompensé c s efforts en don
nant Léopold II un empire immense, empire qui offre
l'industrie si éprouvée de notre pays de nouveaux et puis
sants débouchés.
L'orateur a annoncé ensuite que la Société de Géographie
ouvrira sous peu son exposition; déjà s'élève dans les jar
dins un pavillon construit sur le plan du sanitarium de
Borna qui donnera une idée des habitations que nos com
patriotes occupent là-bas.
Ce pavillon sera rempli d'objets curieux empruntés, en
gi ande partie, aux belles collections de l'Association afri
caine. De plus, a dit M. Wauwermans, nous avons »oulu
donner une image aussi exacte que possible d'un village
nègre; cet effet, nous avons convié une députation de nos
frères noirs venir Anvers.
Us sont venus douze, ayant leur tête Massala, chef
d'une tribu importante, el, en nous arrivant ainsi, désarmés,
bravant l'inconnu et un climat dangereux pour eux, ils ont
fait preuve d'un courage aussi digne d'admiration que nos
explorateurs. Cette partie du discours de M. Wauwermans,
a été chaudement applaudie
L'orateur a terminé en remerciant et en félicitant, au
milieu d'une ovation imposante, les explorateurs de l'Afri
que centrale représentés cette séance solennelle par un
bataillon d'élite.
M. Lynen, sur l'invitation de l'honorable président de
la Société de géographie, a adressé en anglais, l'interprète
Tate, quelques paroles bien senties, que ce dernier a trans
mises Massala et ses congénères.
Massala. qui, pour la circonstance, portait une sorte de
capote de hussard avec des brandebourgs d'or, a prononcé,
dans son idiôme, un long discours, fl a dit en substance
qu'il se ferait un plaisir de rappeler dans son pays les trai
tements si hospitaliers, si touchants, dont lui et ses com
pagnons avaient été l'objet en Belgique et qu'il ne doutait
pas que ce témoignage ne rendit plus étroits les rapports
déjà établis entre les gens de sa race et leurs frères blancs*