Provocalions cléricales La l'ermelure des gares. Hier el Aujourd'hui. cision iii IIonienI extraordinaires pour échapper aux poursuites. M. Fruiilzcn a déconcerté tous ses poursuivants au nombre de huit et après une brillante chevau chée, a été clmudctin-ntacclainé comme vainqueur de ce brillant tournoi. Nous ne pouvons terminer sans adresser nos plus sincères remerciements la Commission du Sport et particulièrement Monsieur le major Bricoux et au corps d'olliciers de l'Ecole d'Equilalion. Des tètes de ce genre ont toujours le double avan tage de faire apprécier par le publie l'excellent ensei gnement que nos cavaliers reçoivent l'Ecole d'Equi lalion d'Y près et de resserrer davantage encore les liens de sympathie qui n'ont jamais cessé d'exister entre l'armée et notre population. Souhaiter qua l'avenir il y ail encore des fêles aussi intéressantes c'est faire des vœux pour que cette bonne entente et cette union intime persistent C'est ce que nous voulons et c'est ce que l'armée sans aucun doute veut avec nous. A bientôt donc! A ALOST. M. Woeste a eu Alosl, Dimanche 31 Mai, une ovation triomphale comme il les aime. Oui sait que pendant la période d'émotions popu laires qui a marqué son passage au pouvoir, il a toujours prêché les répressions violentes et que ce n'est pas lui qu'il faut savoir gré si les troupes n'ont pas contribué ee que le cabinet dont il faisait partie appelait le rétablissement de l'ordre. Aujourd'hui, le sang a coulé, sinon cause de lui, tout au moins propos de lui. A la suite de la manifestation organisée en son honneur par la ville d'Alost, une bagarre terrible s'est engagée. Quelqu s libéraux étaient tranquillement assis dans un café, lorsque des manifestants cléricaux, exaltés par la cérémonie laquelle ils venaient de prendre part et les nombreuses libations dont ils l'avaient accompagnée, vinrent les attaquer. Sans la moindre provocation, nos slokslagers s'emparèrent des verres qui étaient sur la table et les jetèrent, contenant et contenu, la tête des consommateurs. Ceux-ci, furieux, on le serait moins, ri postèrent avec tout ce qu'ils purent trouver sous la main, lis étaient un contre dix et, malgré leur dé fense acharnée, ne tardèrent pas avoir le dessous. Dès que le bruit de celle attaque brutale se fut ré pandu en ville, les libéraux alostois accoururent sur la Grand'Place et, de tous côtés, s'engagèrent de sanglantes rixes. Le sang a abondamment coulé et la police n'est même pas intervenue l'administration communale n'avait pas songé prendre la moindre précaution contre les excès de ses amis cléricaux. L'indignation est grande, Alosl, contre l'incurie des édiles. Beaucoup de blessés ont été ramassés sur le champ de bataille, et parmi ces victimes du fanatisme alostois, on en compte de très gravement atteintes; on parle notamment d'un candidat huissier, M. Van Goetbein. Nous allons voir comment nos maîtres vont s'y prendre pour rejeter toute la faute sur ceux qui ont été assaillis. [Avenir des Flandres). Deux jugements, l'un du tribunal correctionnel de Gand, l'autre du tribunal correctionnel de Liège, viennent de décider que le bourgmestre est libre d'établir dans les cimetières des localités où un seul culte est professé, autant de séparations ou de dis tinctions qu'il le juge convenable. C'est une innova- lion. Les feuilles cléricales en sont toutes heureuses. Ce serait le rétablissement du coin des réprouvés et du trou des chiens par l'autorité administrative. Par tout où il y aurait un bourgmestre sous la coupe du curé, la police du cimetière appartiendrait en réalité au dernier et c'est lui qui désignerait l'emplacement des fosses. 1 aurait ainsi le bras séculier sa dispo sition, et il aurait le moyence que l'Eglise a tou jours recherché de frapper la sanction temporelle la peine spirituelle de la privation des funérailles religieuses. A en croire les feuilles cléricales, le droit pour le bourgmestre d'établir le trou des chiens existe tant en Belgique qu'eu France sous l'empire du décre1 de prairial. C'est faux et archifaux. Cèst tout au plus si en France on a permis d'établir dans les ci metières un endroit réservé pour les enfants morts- nés. Nous voudrions bien, dit YEcho du Parlement, qu'on nous montrât les décisions qui ont jamais re connu chez nous la légalité du trou des chiens. On a soutenu avec autant d'impudence que d'obstination que, sous ce rapport, h cour de cassation avait changé d'avis. Nous avons maintes fois mis nos contradicteurs au défi d'administrer la preuve de leurs allégations. On ne nous a jamais répondu. Et pour cause. Le prétendu jugement de jurisprudence de la cour de cassation est un de ces mille menson ges sui lesquels reposent la plupart des thèses clé ricales. La vérité est que les jugements des tribunaux de Gand et de Liège procèdent d'hérésies juridiques qui i ne résisteront pas un examen sérieux et approfondi. Ils placent le bourgmestre au-dessus de la loi. La loi défend la division des cimetières dans les localités où un seul culte est professé. Ce que la loi défend, le bourgmestre pourrait le faire en vertu d'un pou voir qui lui serait propre, en vertu d'une autonomie d'une espèce nouvelle, qui ferait du bourgmestre l'exécuteur des basses vengeances du clergé et lui permettrait de consommer les attentats les plus odieux contre la liberté de conscience. Le principe de l'article 15 du décret de prairial est que les divi sions et les séparations ne peuven exister que là où plusieurs cultes sont prolessés, et par cultes pro fessés on entend des cultes organisés avec temple et ministres. Partout ailleurs, la loi ne conn .it qu'un seul cimetière sans division, sans séparation d'au.-^ cuiie espèce. La cour de cassation, dans son arrêt de 1879, rendu dans laffaire Sampermans, a ré pondu d'une manière victorieuse et irréfutable celle prétention du bourgmestre de créer, en vertu de son droit de police, des divisions, des subdivisions ou des catégories d'après les opinions des personnes décédées. Un tel pouvoir, dit l'arrêt de la cour, serait absolument contraire la liberté de conscience, sur laquelle est fondé la liberté des cultes, consacrée par la Constitution la protection de celte liberté, assurée aux citoyens pendant la vie, ne doit point leur faire défaut après la mort De quel droit le bourgmestre pourrait il pénétrer les convictions qu'un citoyen a eues de son vivant pour lui assigner dans le champ du repos, telle ou telle place, selon que ces convictions lui plaisent ou lui déplaisent, ou plutôt selon qu'elles plaisent ou déplaisent au curé? Cette objection-là est capitale les jugements de Liège et de Gand n'y ont seulement pas fait allusion; il faudra donc que les jui isconsulles de la nouvelle école cherchent autre chose, s'ils veulent énerver l'autorité d'une jurisprudence consacrée jusque dans ces derniers temps par l'unanimité des cours d'appel et des tribunaux du pays. Le recolemcnt des billets continue toujours se faire comme précédemment sur les lignes dont les gares sont formées les gardes circulent le long des trains pour le contrôle des tickets. Mais ën revan che, ou a tous les désagréments et tous les ennuis q i résultent de la fermeture des gares. C'est n'y rien comprendre. On dirait qu'on n'a voulu attein dre qu'un seul but, vexer le public. Ce but là, il faut le reconnaître, est absolument atteint. Prendre les enfants et en faire des hommes, prendre les hommes et en faire des citoyens; des citoyens intelligents, honnêtes, utiles el heureux. Le progrès intellectuel d'abord,le progrès moral d'abord, le progrès matériel ensuite. Les deux premiers pro grès amènent d'eux mêmes et irrésistiblement le dernier. Que fait M. Bonaparte? Il percécute el étouffe partout l'enseignement. Il y a un paria dans notre France d'aujourd'hui, c'est le maître d'école. Avez-vous jamais réfléchi ce que c'est qu'un maître d'école, cette magistrature où Se réfugiaient les tyrans d'autrefois, comme les criminels dans un temple, lieu d'asile? Avez-vous jamais songé ce que c'est que l'homme qui enseigne aux enfants? Vous entrez chez un charron, il fabrique des roues et des limons; vous dites: c'est un homme utile vous entrez chez un tisserand,il fabrique de la toile: vous dites c'est un homme précieux; vous entrez chez un forgeron, il fabrique des pioches, des mar teaux,des socs de charrue;vous dites: c'est un hom me nécessaire; ces hommes, ces bons travailleurs vous les saluez, vous entrez chez un maître d'école, saluez plus bas; savez vous ce qu'il fait? il fabrique des esprits. Il est le charron, le tisserand, le forgeron de celte œuvre dans laquelle il aide Dieu l'avenir. Eh bien! aujourd'hui, grâce au parti prêtre régnant, comme il ne faut pas que le maîtie d'école travaille à-cet avenir, comme il faut que l'avenir soit fait d'ombre et d'abrutissement,el non d'intelligence et de clarté, voulez-vous savoir de quelle façon on fait fonctionner cet humble et grand magistral, le maître d'école?le maître d'école sert la messe,chante au lutrin, sonne vêpres, range Ips chaises, renou velle les bouquets devant le Sacré Cœur, fourbit h s chandeliers de l'autel, épousselle le tabernacle, plie les chapes et les chasubles,lient en ordreet en compte le linge de la sacristie,met de l'huile dans les lampes, bal le coussin du confessionnal, balaye l'église,et un peu le presbytère; le temps qui lui reste, il peu la condition de ne prononcer aucun de ces trois mots du démon: Patrie, République, Liberté, l'employer, si bon lui semble, faire épeler l'A, B, C, aux petits enfants. Victor Ileco.(Napoléon le Petit).

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Le Progrès (1841-1914) | 1885 | | pagina 2