No 1,094. Dimanche,
28 Juin 1885.
0 FRANCS PAR AN.
JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
Le scrutin de Dimanche.
Heures de départ Ypres
Ypres, le 27 Juin 1885.
Sous le titre Nécrologie nous lisons
dans le Journal d Ypres
Nous lisons dans XEtoile belge, du 23 Juin
45e aînée.
LE PROGRÈS
PAltAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. vires acquirit eundo.
Les annonces de la Belgique et de l'Etranger sont reçues par XAgence Havas (Publicité)* 89, Marclié-aux-llorbes, Bruxelles et chez ses correspondants:
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Idem. Pour le restant du pays7-00.
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INSERTIONS Annonces: la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames: la ligne, fr. 0-23.
CHEMIN DE FER. lr Mars.
Popçringhe, 6-27 9-09 10-00 12-07 3-09
4-00 6-25 9-05 9-58.
Poperinghe-Hazebrouck, 6-27 12-07 6-25.
Houthem, 5-30 8-20 - 11-16 5-20.
Comines, 5-30 8-05 8-20 - 9-58 - 10-10 11-16
2-41 2-53 5-20 8-58.
Comines-Armentières,5-30—8-05 11-16 2-53 8-58.
Roulera, 7-45 10-45 - 12-20 4-10 6-30
Langemarck-Ostende,7-23 12-22 3-586-22.
Courtrai, 5-30 8-20 9-58 11-16 2-41 5-20.
Courtrai-Bruxelles, 5-30 9-58—11-16 -2-41 5-20.
Courtrai-Gand, 5-30 8-20 - 11-16 2-41 5-20
Une des familles notables de Menin vient d'être doulou
reusement éprouvée par la mort de son chef, M. Philippe
Van den Berghe, décédé Dimanche en cette ville, l'âge de
63 ans.
M. Philippe Van den Berghe était un de ces hommes
d'élite dont la fidélité aux principes religieux, la bonté et
la générosité constituent le fond du caractère. Il laisse ses
enfants un nom aimé et estimé; sa mémoire sera bénie.
Le Krach de Meiiin. Trois millions.
c Un de nos collaborateurs qui s'est rendu Menin nous
adresse les renseignements suivants puisés bonne
source sur cette affaire qui a produit, principalement
dans la Flandre occidentale, une très vive et très pénible
émotion.
Menin, le 21 Juin 1885.
Le héros de ce krach nouveau un des plus scanda
leux qui se soient produits dans notre pays est un per
sonnage politique qui faisait la pluie et le beau temps dans
le canton de Menin. Ancien prétendant aux fonctions de
bourgmestre, il est parvenu, grâce l'influence et aux in
trigues du clergé, dont il était l'enfant chéri, k se faire élire
conseiller provincial depuis douze ans. Il a rempli aussi
les fonctions d'échevin depuis 1872 k 1878. Il avait alors
dans ses attributions l'administration des finances; ses apti
tudes toutes spéciales, comme on le verra plus tard, l'a
vaient naturellement désigné pour cette branche du service
administratif. On ne pouvait faire un meilleur choix. L'ad
ministration cléricale de même a quitté le pouvoir en 1878,
en laissant 250,000 fr. de dettes criardes l
Castelein faisait encore partie du conseil communal,
comme simple conseiller, mais, déclaré en faillite, par le
tribunal de commerce de Courtrai, il doit être considéré
comme démissionnaire.
Les dernières élections communales ayant donné la ma
jorité au parti clérical. Castelein a fait l'impossible pour
être nommé bourgmestre.
Le ministère clérical, connaissant les antécédents de
Castelein, n'a pas osé le nommer. Le souvenir de ses ex
ploits langrandistes a fait peur k nos maîtres.
Et ma foi. ce n'est pas sans raison, car on se rappelle
encore avoir lu dans un journal bruxellois du mois de Juil
let 1869, que M. Langrand lui-même, l'honnête Langrand,
avait lancé k la tète de Castelein l'épithète flatteuse de
voleur
Le même journal disait alors, en parlant des tripotages
financiers du notaire meninois: k ce jeu, après sa fortune,
il y perdra sa réputation et son honneur.
Jamais prophétie n'a été plus vraie! Depuis la débâcle
de Langrand, Castelein n'a jamais été k flot et il a toujours
continué son grand train de maison avec l'argent que les
trop naïfs campagnards lui confiaient.
Président de la société cléricale de musique, il s'y dis
tinguait par ses largesses.
Président d'une société cléricale de tir k l'arc, sa bourse,
fournie de l'argent d'autrui, était toujours ouverte.
Castelein a déjà été suspendu de ses fonctions de no
taire pour six mois, par arrêt de la cour d'appel de Gand.
C'était un notaire au cœur léger, n'ayant ni le caractère,
ni les aptitudes, ni le sérieux voulu pour remplir ces fonc
tions aussi difficiles qu'honorables.
Sa débâcle, comme nous le disons plus haut, provient
d'une situation financière obérée depuis de longues années.
Non content de gagner honnêtement une trentaine de mille
francs par an, Castelein, esprit aventureux, s'est lancé dans
une foule de spéculations véreuses. Sa soif de l'or était
insatiable. Sa conduite était d'autant plus blâmable que
c'était avec l'argent de ses clients et non pas avec le sien
qu'il courait ainsi k l'aventure.
L'acte le plus malhonnête posé par lui, c'est d'avoir eu
l'impudence de chercher chez ses meilleurs clients un demi
million pour le donner k son soi-disant ami M. Vanden-
berghe-Mulle, qu'il savait ruiné depuis plus de cinq ans. Il
l'avoue lui-même imprudemment et bêtement dans sa cor
respondance livrée au public.
Vandenberghe-Mulle se faisait passer k Menin comme
clérical, ailleurs il affichait des allures libérales. Au fond,
c'était un clérical pur sang: Président des anciens élèves du
collège épiscopal de Menin et fruit sec de l'université catho
lique de Louvain.
Vandenberghe était peu considéré k Menin fier, hau
tain et arrogant, il était antipathique tous. Sa faillite a été
également prononcée la semaine dernière par le tribunal de
commerce de Courtrai. On dit qu'il laisse un déficit de plus
d'un million. Ses victimes appartiennent en grande partie
la classe aisée. Il n'en est pas de même avec celles de
Castelein. Tous les petits campagnards, les ouvriers lui con
fiaient leurs épargnes. On parle d'un krach de plus de
3 millions de francs
Les dévotes, le clergé et les couvents sont également
victimes de Castelein. Et comment pouvait-il en être autre
ment? Chef du parti clérical, élève et protecteur du collège
épiscopal de Menin, élève de l'Université de Louvain, il he
manquait jamais un jour d'aller k la messe, où il faisait
semblant de prier avec une ferveur k tromper le diable en
personne.
Menin et ses environs sont dans la désolation et une
quantité de gens sont complètement ruinés par ces deux
faillites Castelein et Vandenberghe.
Les journaux de la localité qui rendent compte de ces
deux déconfitures se vendent par milliers d'exemplaires
Menin, Ypres, Courtrai et villages environnants.
Jai oublié de vous dire que Vandenberghe-Mulle est
mort subitement et que Castelein a quitté la ville.
<T~m
Nous nous rallions complètement aux réflexions
judicieuses de XOrgane de Mous, notamment en ce
qui concerne les idées saugrenues que certains libé
raux de Bruxelles cultivent au sujet de la Provin
ce.
En faisant connaître, dit notre confrère, le résul
tat de l'élection provinciale Bruxelles, nous avons
dit que des discours déraisonnables ont été, l'élec
tion laite, prononcés l'Associalion libérale et la
Ligue id. sœurs ennemies qui depuis quelques
temps, font en public une lessive de famille vraiment
peu ragoûtante.
Les orateurs ont été d'une part MM. Janson et
Demeur, de l'autre MM. Goblet et Heyvaerl.
A l'Association M. Janson a tenu ce langage
Désormais, de par le scrutin, il est avéré qu'il n'y
a qu'une seule politique qui puisse avoir raison du
gouvernement des prêtres, qu'il n'y a qu'une seule
politique qui puisse défendre, propager et faire res
pecter le progrès c'est la nôtre.
Voyons, est-ce sensé et le scrutin dit-il réel
lement cela M. Demeur est élu, c'est vrai; mais
M. Carbonneile le sera aujourd'hui Tournai et il
y aura là le triomphe d'une politique qui n'est pas
précisément celle de M. Janson et de ses amis.
AI. Demeur, lui est venu déclarer ses associés
qu'en province on trompe les libéraux, qu'en pro
vince il y a des gens qui croient que les chefs de
l'Association libérale sont des hommes de désordre.