No 1,094. Dimanche, 28 Juin 1885. 0 FRANCS PAR AN. JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. Le scrutin de Dimanche. Heures de départ Ypres Ypres, le 27 Juin 1885. Sous le titre Nécrologie nous lisons dans le Journal d Ypres Nous lisons dans XEtoile belge, du 23 Juin 45e aînée. LE PROGRÈS PAltAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. vires acquirit eundo. Les annonces de la Belgique et de l'Etranger sont reçues par XAgence Havas (Publicité)* 89, Marclié-aux-llorbes, Bruxelles et chez ses correspondants: Pour la France: l'Agence Havas, 8, Place de la Bourse, Paris. Pour l'Allemagne, l'Austro-Hongrie et la Suisse,': chez Rudolf Mosse (Annoncen-Expedition) Cologne, Berlin, Francfort, Strasbourg, Munich, Hambourg, Leipzig, Stultgard, Vienne et Zurich. Pour la Grande-Bretagne et l'Irlande: chez Géo Street et C°, 30, Cornhill, E C et 5, Serle Street W C, Londres. Pour la Hollande chez Nygh et Van Ditmar, Rotterdam. Pour l'Amérique: chez Pethinghill et C*, 38, Park Row-New-York. ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et ;udiciaire d'Ypres, fr. 6-00. Idem. Pour le restant du pays7-00. Tout ce qui concerne le journal doit être adresse h l'éditeur, rue de Dixmude, 39. INSERTIONS Annonces: la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames: la ligne, fr. 0-23. CHEMIN DE FER. lr Mars. Popçringhe, 6-27 9-09 10-00 12-07 3-09 4-00 6-25 9-05 9-58. Poperinghe-Hazebrouck, 6-27 12-07 6-25. Houthem, 5-30 8-20 - 11-16 5-20. Comines, 5-30 8-05 8-20 - 9-58 - 10-10 11-16 2-41 2-53 5-20 8-58. Comines-Armentières,5-30—8-05 11-16 2-53 8-58. Roulera, 7-45 10-45 - 12-20 4-10 6-30 Langemarck-Ostende,7-23 12-22 3-586-22. Courtrai, 5-30 8-20 9-58 11-16 2-41 5-20. Courtrai-Bruxelles, 5-30 9-58—11-16 -2-41 5-20. Courtrai-Gand, 5-30 8-20 - 11-16 2-41 5-20 Une des familles notables de Menin vient d'être doulou reusement éprouvée par la mort de son chef, M. Philippe Van den Berghe, décédé Dimanche en cette ville, l'âge de 63 ans. M. Philippe Van den Berghe était un de ces hommes d'élite dont la fidélité aux principes religieux, la bonté et la générosité constituent le fond du caractère. Il laisse ses enfants un nom aimé et estimé; sa mémoire sera bénie. Le Krach de Meiiin. Trois millions. c Un de nos collaborateurs qui s'est rendu Menin nous adresse les renseignements suivants puisés bonne source sur cette affaire qui a produit, principalement dans la Flandre occidentale, une très vive et très pénible émotion. Menin, le 21 Juin 1885. Le héros de ce krach nouveau un des plus scanda leux qui se soient produits dans notre pays est un per sonnage politique qui faisait la pluie et le beau temps dans le canton de Menin. Ancien prétendant aux fonctions de bourgmestre, il est parvenu, grâce l'influence et aux in trigues du clergé, dont il était l'enfant chéri, k se faire élire conseiller provincial depuis douze ans. Il a rempli aussi les fonctions d'échevin depuis 1872 k 1878. Il avait alors dans ses attributions l'administration des finances; ses apti tudes toutes spéciales, comme on le verra plus tard, l'a vaient naturellement désigné pour cette branche du service administratif. On ne pouvait faire un meilleur choix. L'ad ministration cléricale de même a quitté le pouvoir en 1878, en laissant 250,000 fr. de dettes criardes l Castelein faisait encore partie du conseil communal, comme simple conseiller, mais, déclaré en faillite, par le tribunal de commerce de Courtrai, il doit être considéré comme démissionnaire. Les dernières élections communales ayant donné la ma jorité au parti clérical. Castelein a fait l'impossible pour être nommé bourgmestre. Le ministère clérical, connaissant les antécédents de Castelein, n'a pas osé le nommer. Le souvenir de ses ex ploits langrandistes a fait peur k nos maîtres. Et ma foi. ce n'est pas sans raison, car on se rappelle encore avoir lu dans un journal bruxellois du mois de Juil let 1869, que M. Langrand lui-même, l'honnête Langrand, avait lancé k la tète de Castelein l'épithète flatteuse de voleur Le même journal disait alors, en parlant des tripotages financiers du notaire meninois: k ce jeu, après sa fortune, il y perdra sa réputation et son honneur. Jamais prophétie n'a été plus vraie! Depuis la débâcle de Langrand, Castelein n'a jamais été k flot et il a toujours continué son grand train de maison avec l'argent que les trop naïfs campagnards lui confiaient. Président de la société cléricale de musique, il s'y dis tinguait par ses largesses. Président d'une société cléricale de tir k l'arc, sa bourse, fournie de l'argent d'autrui, était toujours ouverte. Castelein a déjà été suspendu de ses fonctions de no taire pour six mois, par arrêt de la cour d'appel de Gand. C'était un notaire au cœur léger, n'ayant ni le caractère, ni les aptitudes, ni le sérieux voulu pour remplir ces fonc tions aussi difficiles qu'honorables. Sa débâcle, comme nous le disons plus haut, provient d'une situation financière obérée depuis de longues années. Non content de gagner honnêtement une trentaine de mille francs par an, Castelein, esprit aventureux, s'est lancé dans une foule de spéculations véreuses. Sa soif de l'or était insatiable. Sa conduite était d'autant plus blâmable que c'était avec l'argent de ses clients et non pas avec le sien qu'il courait ainsi k l'aventure. L'acte le plus malhonnête posé par lui, c'est d'avoir eu l'impudence de chercher chez ses meilleurs clients un demi million pour le donner k son soi-disant ami M. Vanden- berghe-Mulle, qu'il savait ruiné depuis plus de cinq ans. Il l'avoue lui-même imprudemment et bêtement dans sa cor respondance livrée au public. Vandenberghe-Mulle se faisait passer k Menin comme clérical, ailleurs il affichait des allures libérales. Au fond, c'était un clérical pur sang: Président des anciens élèves du collège épiscopal de Menin et fruit sec de l'université catho lique de Louvain. Vandenberghe était peu considéré k Menin fier, hau tain et arrogant, il était antipathique tous. Sa faillite a été également prononcée la semaine dernière par le tribunal de commerce de Courtrai. On dit qu'il laisse un déficit de plus d'un million. Ses victimes appartiennent en grande partie la classe aisée. Il n'en est pas de même avec celles de Castelein. Tous les petits campagnards, les ouvriers lui con fiaient leurs épargnes. On parle d'un krach de plus de 3 millions de francs Les dévotes, le clergé et les couvents sont également victimes de Castelein. Et comment pouvait-il en être autre ment? Chef du parti clérical, élève et protecteur du collège épiscopal de Menin, élève de l'Université de Louvain, il he manquait jamais un jour d'aller k la messe, où il faisait semblant de prier avec une ferveur k tromper le diable en personne. Menin et ses environs sont dans la désolation et une quantité de gens sont complètement ruinés par ces deux faillites Castelein et Vandenberghe. Les journaux de la localité qui rendent compte de ces deux déconfitures se vendent par milliers d'exemplaires Menin, Ypres, Courtrai et villages environnants. Jai oublié de vous dire que Vandenberghe-Mulle est mort subitement et que Castelein a quitté la ville. <T~m Nous nous rallions complètement aux réflexions judicieuses de XOrgane de Mous, notamment en ce qui concerne les idées saugrenues que certains libé raux de Bruxelles cultivent au sujet de la Provin ce. En faisant connaître, dit notre confrère, le résul tat de l'élection provinciale Bruxelles, nous avons dit que des discours déraisonnables ont été, l'élec tion laite, prononcés l'Associalion libérale et la Ligue id. sœurs ennemies qui depuis quelques temps, font en public une lessive de famille vraiment peu ragoûtante. Les orateurs ont été d'une part MM. Janson et Demeur, de l'autre MM. Goblet et Heyvaerl. A l'Association M. Janson a tenu ce langage Désormais, de par le scrutin, il est avéré qu'il n'y a qu'une seule politique qui puisse avoir raison du gouvernement des prêtres, qu'il n'y a qu'une seule politique qui puisse défendre, propager et faire res pecter le progrès c'est la nôtre. Voyons, est-ce sensé et le scrutin dit-il réel lement cela M. Demeur est élu, c'est vrai; mais M. Carbonneile le sera aujourd'hui Tournai et il y aura là le triomphe d'une politique qui n'est pas précisément celle de M. Janson et de ses amis. AI. Demeur, lui est venu déclarer ses associés qu'en province on trompe les libéraux, qu'en pro vince il y a des gens qui croient que les chefs de l'Association libérale sont des hommes de désordre.

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Le Progrès (1841-1914) | 1885 | | pagina 1