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Postes. On ne sait qui en rendre responsable et l'instruction
sera difficile, en juger par les faits suivants:
Le 19 courant MM. L. H. et J.,agents de change, demeu
rant k Paris, ont adressé M. 0. C., agent de change
Bruxelles, dix actions de la Société anonyme de la Fabrique
de fer de Charleroi. Jusqu ii ce jour, l'envoi n'est pas arrivé
destination et l'on ne parvient pas k le retrouver.
La veille, M. W., changeur Bruxelles, vint déclarer
la police que M. Maurice B., changeurk Paris, lui avait
envoyé un pli chargé, contenant pour 13,000 fr. de Rente
française, qui ne lui était parvenu.
Donc deux vols un jour d intervalle.il est probable qu'il
y en a d autres.
Une nouvelle expédition africaine quitté Bruxelles
ces jours derniers.
Elle se compose de MM. Van Gcel et Waeterinckx, qui
font leur deuxième voyage au continent noir,de M. Licnaert,
officier d'artillerie,M. Baert,officier d'infanterie,et M.Eykens,
premier sergent d'infanterie.
Un vol a été commis Samedi matin dans l'église d'An-
derlecht.
Profitant d'un moment où le bedeau était entré dans la
sacristie,deux individus dont on possède le signalement,ont
enlevé un petit reliquaire en cuivre argenté qui était disposé
sur un petit autel. Les voleurs supposaient sans aucun doute
que ce reliquaire qui contient, affirme le curé plaignant,
un morceau de la vraie croix était en argent.
Ces hardis coquins ont en l'audace de se présenter Samedi
chez un antiquaire, rue au Beurre, pour lui offrir l'objet.
L'antiquaire, se doutant de la provenance illicite du reli
quaire, demanda k réfléchir et proposa aux négociateurs de
faire estimer le^bijou par un expert. Il leur demanda de
revenir quelques heures plus tard, le temps d'avertir la
police Celle-ci "fut, en effet, prévenue aussitôt. Mais les
coquins flairant la ruse se gardèrent bien de reparaître.
Us auront quelque peine k se débarrasser de leur mar
chandise Tous les marchands d'orfèvrerie ont été prévenus
du vol.
L'aéronaute Lhoste qui, il y a quelque temps, a tra
versé la Manche en ballon, écrit qu'il a fait une ascension
assez intéressante k Dunkei que Parti k 5 heures de la place
Jean Bart, il a atterri k 8 h. 1,2 k Goes, près de Middel-
bourg; il a continuellement suivi la côfc k une altitude
variant entre 1000 k 2300 mètres; k cette dernière hauteur,
il a rencontré une couche de nuages neigeux qui, pendant
quelques inslants, a envahi sa nacelle.
Des lettres d'El Paso (Texas) donnent quelques dé
tails sur la trombe qui s'est abattue ces jours-ci près de
Lagos (Mexique) et a causé d'immenses dommages. Plus de
deux cents personnes ont perdu la vie k Puebla-Cuarautas
seulement, où un torrent de vingt-cinq pieds de haut a fait
irruption et tout détruit sur son passage.
La détressè est extrême dans la vallée entière.
Les rues de la ville Guanajuato ont été métamorphosées
subitement en torrents de six pieds de haut environ. La
salle du théâtre, où l'on donnait une représentation en l'hon
neur du gouverneur, était pleine de monde. Le signal d'a
larme a causé une grande panique. Des vingtaines de dames
se sont évanouies, et beaucoup de personnes ont reçu des
blessures mortelles dans leur précipitation du sauve qui-
peut général. Les dommages matériels dépassent 100,000
livres sterling k Guanajuato.
On est encore sans nouvelles des autres localités traver
sées par la trombe.
Variétés.
Le hal e la princesse de Sagan.
Après les obsèques païennes, les honneurs divins,
l'apothéose de César romain faite Vietor Hugo, nous
avons le bal de la princesse de Sagan, fille du baron
Seillières, le grand industriel; et dans ce bal, comme
ces obsèques, il y a plus d'un sujet d'observation pour
l'homme politique.
Le bal Sagan était un bal déguisé, et les invités de
vaient être déguisés en bêtes, ce qui n'imposait pas
grands frais un certain grand nombre,, les bêtes
étant en majorité dans tous les mondes. La maîtresse
de maison était en paonne, et, en touchant un ressort,
sa queue se déployait en éventail, et elle faisait la roue
devant les animaux du sexe fort qui l'admiraient 11 y
avait là le tout Paris riche, élégant, aristocratique,
le dessus de panier, les pêche.s quinze sous de la so
ciété parisienne, des classes dirigeantes qui ne di
rigent plus rien, qui ne se dirigent même pas elles-
mêmes.
Ces classes, je les honore, parce qu'elles ont fait mon
pays; les noms de leurs représentants sont les noms
même de notre histoire, mais je ne puis défendre d'un
serrement de cœur, en voyant aujourd'hui leur isole
ment, leur oisiveté, leur décadence. Et le bal Sagan
n'est pas un accident dans leur existence Elles possè
dent aussi uu cirque, le cirque Molier, où l'on voit les
descendants des plus illustres familles françaises sauter
dans des cerceaux ou faire les clowns. De frivoles, leurs
plaisirs deviennent bouffons; et de leurs nobles tra
vaux et de leurs glorieux services, les voilà tombées
sur les tréteaux, divertir la foule.
Vous croyez qu'elles s'amusent ces jeux qui ne sont
point dignes d'elles? Non, elles s'y ennuient mourir,
mais elles s'y livrent pour faire quelque chose. Le pou
voir et les fonctions se sont fermés elles, et elles ne
font rien pour se les l'aire rouvrir., elles répugnent aux
moyens de rentrer en grâce auprès du peuple, elles
boudent et on les boude. La frivolité de leur existence,
qui tourne la pitrerie, l'ait tomber le respect qu'on
gardait l'illustration de leur nom et la dignité de
leur loyer. C'est ^in. monde qui s'en va.
Mon Dieu, je serais désolé qu'on s'imaginât que je
prétende m'en prendre la princesse de Sagan, fort ai
mable et fort bienfaisante femme, d'ailleurs. Puisque
tous les journaux parlent de son bal, je ne commets
pas une indiscrétion, et le comte de Paris lui-même,
donnkt-t-il un bal déguisé en bêtes, que je me permet
trais de le déplorer, je le ferais avec bien plus de liberté
encore, parce que l'exemple partirait de plus haut
La plupart de ses femmes qui se déguisent en paon
nes et de ces hommes qui sautent dans des cerceaux
sont monarchistes. Or, je me demande quelle idée ils
doivent donner de la monarchie la foule qui lit le récit
de leurs excentricités dans les journaux. Il y a si loin
de ces excentricités la vie française, qui est une bonne
vie bourgeoise, qu'il doit lui sembler qu'elle est séparée
de tous ces gens-là par un abîme infranchissable.
Voilà des monarchistes qui se plaignent de la Répu
blique, et ils ont raison, non-seulement parce qu'elle
fait d'eux des émigrés l'intérieur, mais encore et sur
tout parce qu'elle ruine et avilit le pays, et ils s'amu
sent tant qu'ils peuvent. D'où il résulte d'abord que
leurs actes ne sont pas d'accord avec leurs paroles, que
le gouvernement n'est point si mauvais qu'ils disent
puisqu'ils se livrent leurs plaisirs, comme si la Fran
ce était en pleine prospérité; et, ensuite, qu'au lieu de
travailler la chute de ce régime, ils le consolident,
non-seulement en montrant leur frivolité, en faisaut
douter de la sincérité de leur parole, mais encore en
faisant morcher le commerce par leur luxe et par leurs
fêtes.
On lit dans YUnivers, propos du bal de la prin
cesse de Sagan
Les republibains peuvent être tranquilles. Tant qu'à
des journées révolutionnaires comme celles d'avant-
hier les classes dirigeantes répondront par des fêles
comme celle d'hier, personne ne leur disputera sérieu
sement la puissance, et ils peuvent continuer fouler
aux pieds l'honneur et la fortune de la France.
Car c'est en masse que le monde élégant avait répon
du l'invitation au bal des bétes de M°" la princesse
rie Sagan. Les journaux que nous venons de nommer
semblent dans leurs comptes-rendus passer en revue
presque tous les noms du noble faubourg. Et, juste
ciel, sous quels déguisements s'abritaient les porteurs
de ces grands noms
Des princess costumées en cigales ou ea abeilles;
celle-ci en péiicane, cette autre en tigresse des mar
quises, des comtesses, des vi-comtesses, des baronnes
qui en hibou, qui en oiseau bleu, qui en chauve souris,
en chatte. Du côté des hommes, ce n'est pas moins fou.
Des guerriers, des politiques, des écrivains avec des tê
tes d'insectes, d'oiseaux, de bêtes quatre pattes et
même cornes. C'était charmant. F.t Figaro, dans son
enthousiasme, termina ainsi ses descriptions
c On s'est interpellé toute la nuit de la façon la plus
pittoresque. Hé! la perruche! T'es bien chouette!
Va donc, buse! Oh c'té dinde! Bé! bé!
Hou! hou! Coin! coin! Hi! ban! Hi! hau!
Paye tes dettes T'es encore un drôle d'animal
T'en es un autre
Voilà qui est tout fait disting lé et qui donnera au
peuple une grande idée de la supériorieé des aristo
crates. Notez que le Figaro et les autres journaux
donnent en toutes lettres les noms des gentilshommes
et des grandes dames qui seraient peut-être moins flat
tés de voir leurs noms dans YUnivers.
Librairie A.-N. LEBÈGUE et C",
46, rite de la Madeleine, Bruxelles.
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ÉDITION ARTISTIQUE ET POPULAIRE.
SOUSCRIPTION NATIONALE
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On souscrit
chez Ange VAN EECKHOUT, Imprimeur-Editeur,
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