Ko 1,108. Samedi. 15 Août 1885 6 FRANCS PAR AN. J 0 U II A E D'Y PU ES ET DE L'ARRONDISSEMENT. A !a Chambre. Bien jugé! 45e année. PAHAI8SAÏ1T LE JEUDI ET LE DIMlïlCIIE. vires acquirit eundo. Les annonces de la Belgique et de l'Etranger sont reçues par XAgence //ams.(Publicité), 89, Marché-aux-IIerbes, Bruxelles et chez ses correspondants Pour la France: l'Agence Havas, 8, Place de la Bourse, Paris. Pour l'Allemagne, l'Austro-IIongrie et la Suisse chez Rudolf Mosse (Annoncen-Expedition) Cologne, Berlin, Francfort, Strasbourg, Munich, Hambourg, Leipzig, Sluttgard, Vienne et Zurich. Pour la Grande-Bretagne et l'Irlande: chez Géo Street et C\ 30, Cornhill, E C et S, Serle Street W C, Londres. Pour la Hollande chez Nygh et Van Ditmar, Rotterdam. Pour l'Amérique: chez Pethinghill et C*, 38, Park Row-New-York. ABONNEMENT PAR AN Pour l'arrondissement administratif et :udiciaire d'Ypres, fr. 6-00. Idem. Pour le restant du pays7-00. Tout ce qu> concerne le journal doit ôtre adressé l'éditeur, rue de Dixmude, 39. INSERTIONS Annonces: la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames: la ligne, fr. 0-23. Ypres, le 14 Août 1885. Parmi les roueries auxquelles nos cléricaux ont recours pour enfoncer les écoles communales,on peut citer en premier lieu le moyen employé par l'admi nistration communale d'Elverdinghe. Le croirait-on? Celle cléricale administration vient de faire défense son instituteur communal d'en seigner dans son école la Religion et la langue fran çaise. Ainsi l'instituteur communal ne peut même plus apprendre le catéchisme. Cette double défense a évidemment pour but de faire déserter l'école communale. Et dire que la défense d'enseigner le français émane d'un bourg mestre qui ne sait pas un mot de flamand. Aurait- il peur par hasard de comprendre ses admi nistrés. Nous recommandons ces lignes nos confrères il ne faut pas que de pareilles fourberies passent inaperçues. La Chambre s'est réunie Mercredi une heure, et au millieu de l'inallation générale, on a volé la loi sur les vices fedhibitoires. Avant quatre heures, presque tout le monde était au poste pour le vote définitif du projet de loi électorale. A droite, il ne manquait personne les chefs avaient craint sans doute naïvement que les XVI n'eussent été capables d'un mouvement de vraie indépendance gauche, quelques vides seulement. La loi a été adoptée par 73 voix contre 41 et 6 abstentions. Les XVI, fidèles leur manœuvre habituelle qui n'a jamais trompée personne, étaient bien certains que leur formation par petits groupes les uns votants oui les autres non d'autres enfin s'abslenant ne pouvait avoir aucune influence sur le résultat définitif. Quand M le président a demandé aux six absten tionnistes le motif de leur vote, ils ont répondu qu'il y avait dans la loi des dispositions qui leur plaisent et d'autres qui ne leur conviennent pas. Raisons banales et qui ne suffisent pas masquer leur pi toyable manœuvre. La Chambre espérait bien pouvoir prendre ses vacances dès hier mais elle avait compté sans M. Woeste, qui lui a intimé l'ordre de discuter le pro jet de loi sur les fils de coton une machine qui intéresse infiniment l'arrondissement d'Alost. 11 y eu donc séance Jeudii. Nous avons fait connaître hier le jugement du tribunal de première instance de Bruxelles donnant gain de cause XEtoile belge dans le procès que lui avait intenté M. de Blockhausen, ancien ministre d'Elat du grand-duché de Luxembourg. L'Etoile belge avait raconté dans une correspon dance du Luxembourg par quelles combinaisons avait été amenée la brusque fluctuation qui s'est produite au mois de Décembre dernier dans le cours des litres du chemin de fer du Prince-Henri. Il y avait eu là des manœuvres absolument coupables, qui aVaient amené une véritable catastrophe finan cière. M. de Blockhausen, ministre d'Elat, visé dans les révélations faites ce propos, avait intenté XEioile un procès en calomnie, réclamant 5,000 fr. de dommages-intérêts, plus un certain nombre d'in sertions dans les journaux Adjugeraient intervenir. Le tribunal a déboulé l'ancien fonctionnaire lu xembourgeois et déclaré dans son jugement que non seulement l'Etoile belge avait eu le droit de dire ce qu'elle avait dit, mais qu'elle avait, ce faisant, ac compli son devoir. Le passage du jugement qui affirme cette vérité, trop rarement reconnue en matière de procès, est des plus importants au point de vue de la liberté de la presse, Quand un journal, mise en présence d'une mau vaise action, d'un acte irrégulier, dolosif, coupable, le dénonce et le condamne, on est trop facilement enclin supposer qu'il agi par méchanceté, par perversité pure, pour le plaisir de dénoncer un abus, une fraude, une illégalité. Comme si on pouvait trouver de plaisir fouiller dans ces choses-là On le fait avec regret, contre-cœur, parce que c'est le devoir, la mission de la presse et que c'est une des principales raisons d'être de celte utile et nécessaire institution. Le jugement que vient de rendre le tribunal de Bruxelles consacre cette grande vérité. Attendu, y est il dit, qu'il appartient la presse de discuter les événements de la vie publique et de commenter ceux qui se rattachent la vie po. lilique, même extérieure qu'il est de son devoir de prémunir le public contre les agagissements des boursiers, agioteurs et spéculateurs, et de lui si- gnaler les causes d'un événement qui avait, bon droit, excité sa surprise et son indignation. Nous espérons bien que cette déclaration, main tenue en appel et en cassation, établira la jurispru dence en matière de procès de presse, non seule ment lorsqu'il s'agira d'agiotages financière; mais pour toutes autres espèces de forfaitures dans les quelles il pourra nous incomber de «signaler les causes d'un événement qui excite bon droit la sur prise et l'indignation du public. (Chronique.) Ce que parler veut dire Tandis que M. Eeemaert saisit toutes les occasions d'établir ses théories sur le droit des minorités et sur la nécessité de leur as surer une équitable représentation dans les assem blées électives, le grand ministre fait voler par sa majorité un projet de réforme électorale dont le but est de supprimer chez nous la minorité parlementaire et d'assurer ainsi aux cléricaux celte prédominance dont Léopold 1' ne voulait pas, qu'il jugeait dange reuse et contre laquelle on ne pourra plus réagir par la raison bien simple que les dispositions de cette loi n'ont qu'un but éliminer les libéraux du scrutin et y appeler tous les cléricaux même les insolvables. Sous prétexte de supprimer la fraude on l'érigé en système. Ce n'est pas assez pour nos maîtres de posséder une majorité qui leur permet tout,ils veu lent rendre impossible le retour du libéralisme en corrompant dans sa source le corps électoral. C'est l'escamotage appliqué la politique, Bosco, opérant en grand, pipant les dés et faisant sauter la coupe. Mais le public n'est pas aussi naïf qu'on veut bien le croire, et si l'énorme majorité dont ils disposent ne suffit pas nos gouvernants pour l'accomplisse ment de leurs projets, s'il veulent après avoir détruit l'enseignement officiel, fermé, supprimé nos écoles, fouiller dans les bas-fonds de l'ignorance pour évo quer en leur faveur les illettrés, le pays qui a vu le suffrage universel l'œuvre sous le second Empire saura l'arrêter brusquement dans cette voie qui mène l'abîme. Journal de Bruges La cour d'appel de Gand a réformé le jugement du tribunal correctionnel de cette ville qui, posant en principe que le bourgmestre peut établir des divi sions dans les cimetières, avait condamné le bourg mestre de Nazareth, M. le baron Kervyn de Volkaer- beke, cinquante francs d'amende, par le que l'inhu mation qui faisait l'objet de l'infraction s'était faite d'une manière peu décente; l'inhumation s'était faite dans un terrain situé proximité des urinoirs. La cour de Gand, maintenant la jurisprudence unanime de la cour de cassation et de nos cours d'appel, a

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Le Progrès (1841-1914) | 1885 | | pagina 1