No 1,109. Jeudi, 45e ANNÉE. 20 Août 1885. 6 FRANCS PAR AN. JOURNAL D'Y PRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. la organe autorisé de la Saiute-Eglise. Les iètes nationales. LE ROGRES PAMA ISS ANT LE JEIJDL ET LE DIMANCHE^ VIRES ACQUIRIT EUNDO. Les annonces de la Belgique et de l'Etranger sdnt reçues par VAgence Havas(Publicité), 89, Marolié-aux-IIerbes, Bruxelles et chez ses correspondants: Pour la France: l'Agence Havas, 8, Place de la Bourse; Paris. Pour l'Allemagne, l'Austro-Hongrie pt la Suisse chez Rudolf Mosse (Annoncen-Expediliou) Cologne, Berlin, Francfort, Strasbourg, Munich., Hambourg, Leipzig, Sluttgard, Vienne et Zurich. Pqur la Grande-Bretagne et l'Irlande: chez Géo Street et C*, 30, Cornhill, E C et 3, Serle Street W C, Londres. Pour la Hollande chez N'ygh et Van Ditmar, Rotterdam. Pour l'Amérique: chez Pethinghill et C\ 38, Park Row-New-York. ABONNEMENT PAR AN Pour l'arrondissement administratif et ;udiciaire d'Ypres, fr. 6-00. Idem. Pour le restant du pays. 7-00. Tout ce qui concerne le jourhal doit être adressé l'éditeur, rue de Dixmude, 39. INSERTIONS Annonces: tta ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames: la ligne, fr. 0-25. Ypres, le 19 Août 1885. D'ici quelques jours auront lieu les distri butions de prix aux élèves de nos Ecoles com munales. Vous irez peut-être admirer les ouvrages exposés par jeunes gens et jeunes filles vous applaudirez leurs chœurs et vous acclamerez peut-être les noms des lauréats vous vous direz avec orgueil: voilà des jeunes gens, qui deviendront un jour des ouvriers instruits et laborieux, nous serons heureux de voir les plus capables admis aux positions honorées dans la société; voilà des jeunes filles qui seront un jour bonnes ménagères et bonnes mères de famille. Vous serez heureux delà joie des parents; et l'Administration commu nale croira qu'elle pourra se féliciter des sa crifices qu'elle s'impose. Eh bien détrompez-vous. Ces jeunes gens deviendront des bandits, des incendiaires, des voleurs de grand chemin, que sais-je encore. Quant aux jeunes filles, le Nieuwsblad ne nous apprend pas jusqu'ici ce qu'elles devien dront, mais ce sera quelque chose de bien honteux sans doute. Oui, lisez ce que le Nieuwsblad écrit dans son numéro de Samedi, 8 de ce mois: il est l'exécuteur de ce qui pourrait répugner au Journal d Ypres Quand donc prendront fin ces attaques main armée, ces vols, ces assassinats, qui désolent notre pays de Flandre? Que les gens de la campagne y songent et veillent. Des gens suspects rodent de tous côtés, on en trouve même pendant le jour le long des chaussées, et on peut les recon- naître bien vite. Ce sont des jeunes gens pour la plupart. Des gamins élevés dans ces écoles, érigées par les libéraux dans tous les villageset où jamais il n'était question ni de Dieu, ni de ses com- -> mandements. Si les libéraux étaient restés au pouvoir encore quelques années, nous aurions vu se produire toute une génération de voleurs- d incendiaires et d (XSSGLSSMS Nous l'avons prédit, et on n'a pas voulu nous croire. Maintenant que le fruit de cette instruc- tion est mûr, toute la Belgique peut fappré- cier. Et maintenant, que chacun en tire les ré flexions et les enseignements qu'il pourra. Pareille polémique serait odieuse, si elle n'était ridicule. H. Le cortège historique Bruxelles, le 1« Août 1SS5. Les milliers de spectateurs qui, sur l'ilinéraire du corlége, se massaient sur les trottoirs, se pressaient aux fenêtres, aux lucarnes, étaient perchés sur les toits ou, "privilégiés, occupaient les estrades, ont admiré, ont applaudi, ont été empoignés par lu tableau unique, mouvant, pittoresque qui s'est lente ment déroulé sous leurs yeux. Les gares de Bruxelles ont présenté un spectacle, toute la matinée, d'une animation invraisemblable. Cela a commencé la première heure. Chaque train était bondé et déposait sur nos débarcadères des centaines de paysans, de provinciaux, revêtus de leurs habits de grands jours, les femmes ayant pris pour la plupart sous le bras, l'inévitable pa nier rempli de provisions. Tout cela se répandait par la ville, désireux avant l'après-midi, de faire une promenade, de voir les monuments. Vers midi, celle foule énorme s'est dirigée vers le haut de la ville; la porte de Schaerbeek, le monde affluait bien avant l'heure futée pour le passage du corlége. C'est Schaerbeek, derrière l'église Sainte-Marie, rue Royale Sainte-Marie et chaussée de Haecht pour les chars c'rculant sur les voies du tram que se formait le cortège. Vers une heure et demie, on est parvenu se former et l'on s'est mis en marche. Rue Royale Extérieure, un peu de trouble s'est mis dans le cor tège un bœuf altelé au traîueau des Nerviens s'ef frayait et refusait d'avancer; coups de cravache, la pauvre bête a repris courage et s'est décidée obéir, résignée son sort. A part cela, le cortège, dont suit une rapide des cription, s'est avancé sans incident notable. Un re tard seulement du dernier char, le char apothéose que traînaient seize chevaux. Le premier groupe, tout allégorique, n'avait pas se préoccuper de la vérité historique. Il élail com posé d'un cavalier portant le superbe étendard de la Bourse des mélaux, en drap d'or, sur lequel se dé tachait les couleurs bruxelloises, rouge et vert, sur monté d'une slatuelte de la Fortune d'autres cava liers, vêtus de co-tûmes superbes, portait les carte's .des diverses industries métallurgiques et charbon nières. La musique du 2e guides accompagnait ce grou pe, dont l'arrivée a fait sensation partout. Mais nous voici aux temps primitifs. L'art musical n'a encore sa disposition que le conque, une trom pette de guerre dont les rauques sonneries martyri sent les tympans modernes. Le public, habitué d'autres instruments que celui-là, m'a paru goûter médiocrement la musique sauvage qui sortait des flancs de ces conques, de même que les trompes danoises n'ont guère charmé les oreilles de notre foule assez dilettante. Le cortège des cavaliers munis de conques et de trompes a eu du succès on a fort admiré ces soli des gars, les bras et les jambes nus, la peau d'ours sur l'épaule, couvrant une tunique de laine. En ces temps heureux, le seul véhicule existant était le radeau. Voici venir le radeau très original, avec un plan cher grossier formé de troncs d'arbres reliés par des lanières. Le patron de ce bachot, un de nos ancêtres, qu'il n'eût pas été bon de rencontrer, le soir, au fond des bois, se tient debout près de la hutte, qui abrite sa famille il lance des regards farouches aux rameurs chargés de la manœuvre de l'esquif, qui est porteur d'un canot taillé grand coup de hache de silex dans un arbre. Le canot aura son utilité en cas de naufrage et sa présence sur le ra deau prouve que nos aînés songaient aux mesures prendre en cas d'accidents. Mais s'avancent les moyens de transport de temps plus civilisés. C'est l'époque où commence le marty rologe de la bête de somme. L'homme s'est aperçu que la nature avait spécialement créé le dos du bœuf pour être chargé de marchandises. Et, dans le cortège, figurent chevaux et bœufs, portant des ballots, un tronc d'arbre conduit par des gardiens armés de javelots et de hachettes. Le char de voyage d'un chef nervien semble mar quer le commencement du règne du luxe ce chef et sa famille ont la prétention d'avoir des toilettes

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Le Progrès (1841-1914) | 1885 | | pagina 1