No 1,109. Jeudi,
45e ANNÉE.
20 Août 1885.
6 FRANCS PAR AN.
JOURNAL D'Y PRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
la organe autorisé de la Saiute-Eglise.
Les iètes nationales.
LE
ROGRES
PAMA ISS ANT LE JEIJDL ET LE DIMANCHE^
VIRES ACQUIRIT EUNDO.
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Ypres, le 19 Août 1885.
D'ici quelques jours auront lieu les distri
butions de prix aux élèves de nos Ecoles com
munales.
Vous irez peut-être admirer les ouvrages
exposés par jeunes gens et jeunes filles vous
applaudirez leurs chœurs et vous acclamerez
peut-être les noms des lauréats vous vous
direz avec orgueil: voilà des jeunes gens, qui
deviendront un jour des ouvriers instruits et
laborieux, nous serons heureux de voir les
plus capables admis aux positions honorées
dans la société; voilà des jeunes filles qui
seront un jour bonnes ménagères et bonnes
mères de famille. Vous serez heureux delà
joie des parents; et l'Administration commu
nale croira qu'elle pourra se féliciter des sa
crifices qu'elle s'impose.
Eh bien détrompez-vous. Ces jeunes gens
deviendront des bandits, des incendiaires, des
voleurs de grand chemin, que sais-je encore.
Quant aux jeunes filles, le Nieuwsblad ne
nous apprend pas jusqu'ici ce qu'elles devien
dront, mais ce sera quelque chose de bien
honteux sans doute.
Oui, lisez ce que le Nieuwsblad écrit dans
son numéro de Samedi, 8 de ce mois: il est
l'exécuteur de ce qui pourrait répugner au
Journal d Ypres
Quand donc prendront fin ces attaques
main armée, ces vols, ces assassinats, qui
désolent notre pays de Flandre?
Que les gens de la campagne y songent et
veillent. Des gens suspects rodent de tous
côtés, on en trouve même pendant le jour
le long des chaussées, et on peut les recon-
naître bien vite.
Ce sont des jeunes gens pour la plupart.
Des gamins élevés dans ces écoles, érigées par
les libéraux dans tous les villageset où jamais
il n'était question ni de Dieu, ni de ses com-
-> mandements.
Si les libéraux étaient restés au pouvoir
encore quelques années, nous aurions vu se
produire toute une génération de voleurs-
d incendiaires et d (XSSGLSSMS
Nous l'avons prédit, et on n'a pas voulu
nous croire.
Maintenant que le fruit de cette instruc-
tion est mûr, toute la Belgique peut fappré-
cier.
Et maintenant, que chacun en tire les ré
flexions et les enseignements qu'il pourra.
Pareille polémique serait odieuse, si elle
n'était ridicule. H.
Le cortège historique Bruxelles,
le 1« Août 1SS5.
Les milliers de spectateurs qui, sur l'ilinéraire du
corlége, se massaient sur les trottoirs, se pressaient
aux fenêtres, aux lucarnes, étaient perchés sur les
toits ou, "privilégiés, occupaient les estrades, ont
admiré, ont applaudi, ont été empoignés par lu
tableau unique, mouvant, pittoresque qui s'est lente
ment déroulé sous leurs yeux.
Les gares de Bruxelles ont présenté un spectacle,
toute la matinée, d'une animation invraisemblable.
Cela a commencé la première heure. Chaque train
était bondé et déposait sur nos débarcadères des
centaines de paysans, de provinciaux, revêtus de
leurs habits de grands jours, les femmes ayant pris
pour la plupart sous le bras, l'inévitable pa
nier rempli de provisions.
Tout cela se répandait par la ville, désireux avant
l'après-midi, de faire une promenade, de voir les
monuments.
Vers midi, celle foule énorme s'est dirigée vers le
haut de la ville; la porte de Schaerbeek, le monde
affluait bien avant l'heure futée pour le passage du
corlége.
C'est Schaerbeek, derrière l'église Sainte-Marie,
rue Royale Sainte-Marie et chaussée de Haecht
pour les chars c'rculant sur les voies du tram
que se formait le cortège.
Vers une heure et demie, on est parvenu se
former et l'on s'est mis en marche. Rue Royale
Extérieure, un peu de trouble s'est mis dans le cor
tège un bœuf altelé au traîueau des Nerviens s'ef
frayait et refusait d'avancer; coups de cravache, la
pauvre bête a repris courage et s'est décidée obéir,
résignée son sort.
A part cela, le cortège, dont suit une rapide des
cription, s'est avancé sans incident notable. Un re
tard seulement du dernier char, le char apothéose
que traînaient seize chevaux.
Le premier groupe, tout allégorique, n'avait pas
se préoccuper de la vérité historique. Il élail com
posé d'un cavalier portant le superbe étendard de la
Bourse des mélaux, en drap d'or, sur lequel se dé
tachait les couleurs bruxelloises, rouge et vert, sur
monté d'une slatuelte de la Fortune d'autres cava
liers, vêtus de co-tûmes superbes, portait les carte's
.des diverses industries métallurgiques et charbon
nières.
La musique du 2e guides accompagnait ce grou pe,
dont l'arrivée a fait sensation partout.
Mais nous voici aux temps primitifs. L'art musical
n'a encore sa disposition que le conque, une trom
pette de guerre dont les rauques sonneries martyri
sent les tympans modernes. Le public, habitué
d'autres instruments que celui-là, m'a paru goûter
médiocrement la musique sauvage qui sortait des
flancs de ces conques, de même que les trompes
danoises n'ont guère charmé les oreilles de notre
foule assez dilettante.
Le cortège des cavaliers munis de conques et de
trompes a eu du succès on a fort admiré ces soli
des gars, les bras et les jambes nus, la peau d'ours
sur l'épaule, couvrant une tunique de laine.
En ces temps heureux, le seul véhicule existant
était le radeau.
Voici venir le radeau très original, avec un plan
cher grossier formé de troncs d'arbres reliés par des
lanières. Le patron de ce bachot, un de nos ancêtres,
qu'il n'eût pas été bon de rencontrer, le soir, au
fond des bois, se tient debout près de la hutte, qui
abrite sa famille il lance des regards farouches
aux rameurs chargés de la manœuvre de l'esquif,
qui est porteur d'un canot taillé grand coup de
hache de silex dans un arbre. Le canot aura son
utilité en cas de naufrage et sa présence sur le ra
deau prouve que nos aînés songaient aux mesures
prendre en cas d'accidents.
Mais s'avancent les moyens de transport de temps
plus civilisés. C'est l'époque où commence le marty
rologe de la bête de somme. L'homme s'est aperçu
que la nature avait spécialement créé le dos du
bœuf pour être chargé de marchandises.
Et, dans le cortège, figurent chevaux et bœufs,
portant des ballots, un tronc d'arbre conduit par des
gardiens armés de javelots et de hachettes.
Le char de voyage d'un chef nervien semble mar
quer le commencement du règne du luxe ce chef
et sa famille ont la prétention d'avoir des toilettes