Nouvelles locales. élégantes, aux couleurs vives el le véhicule qui les transporte et qui devait manquer de confortable a des ornements, entre autres, une tête de loup sjulptée. Ce c'iar, que traînaient neuf superbes bœufs et qu'escortaient des guerriers cuirassés, vêtus de tuni ques bleues, de braies rouges, coiffés de casques et armés de lances, a provoqué des applaudissements en mains endroits du parcours. D'étranges fanfares se font entendre ce sont les joueuis d'oliplianls et de buccines qui précèdent le groupe de l'époque de Cliarlemagne. Les costumes sont de toute beauté et la sonnerie de ces cuivres aux formes bizarres ne manque pas de charme. Passe présent une litière, reposant sur les épau les de quatre porteurs, servant de véhicule une jeune femme. Le char princier d'une architecture byzantine, qui vient après, est somptueux il excite partout l'ad miration de la foule qui bal des mains. Les costu mes des guerriers, des gens de l'escorte, sont splen- dides. A l époque luxueuse de Charlemagne, succèdent les temps plus durs, plus bardés de fer des croisa des. Les colles de mailles des guerriers partant pour la Palestine sont ornées de croix rouges. Voici des mulets chargés en guerre, un char qui servait aux chefs se faire transporter sur le champ de bataille, des civières marchandises et substan ces. Les sonneurs de lituus précèdent ce groupe, qui est d'un pittoresque parfait. A l'époque communale, elles voyageaient luxueu- ment, les dames nobles. Peut-être le char n'élail-il pas d'un confortable absolu mais autrefois les po pulations, la vue d'un pareil spécimen de véhicule aristocratique, devaient écarquiller les yeux. Aujourd'hui ce char, d'une richesses de tentures, avec ses jolies voyageuses, avec une avan l-garde de sonneurs de bazuin, une escorte de porteurs de mar chandises de tout genre, a fait grande impression sur le public. Et c'est justice, car ce groupe de l'é poque communale était magnifiquement composé. Grand succès également pour le chariot pour transport de guerre,armes et vivres une forêt de piques, sortant d'un énorme camion sur roues mas sives, et traîné par six robustes chevaux accompagné de fiers communiers, armés de piques. La voiture de dame qui le suivait avec un dais bleu et ses quatre fenêtres en ogive et aussi la personne qui figurait la haute et noble dame du XIIIe siècle mérite encore une mention spéciale. Le règne de la maison de Bourgogne est ainsi décrit par un des guides officiels du cortège et nous reproduisons intégralement cette description Une nouvelle fanfare de trompettes se fait en tendre, accompagnée d'un roulement de timbales. Elle rappelle les débuts des musiques militaires et marche devant le chariot de voyage d'un seigneur du temps. La lourde voilure, recouverte de cuir fau ve, porte la fois le seigneur et ses bagages. A côté, marchent les porteurs de dépêches du maître, munis d un sac et tenant la main la pique et la lanterne, le cuisinier, le valet de chambre, cheval, tenant une servante en croupe, et divers autres serviteurs. Un peu en arrière vient la litière rouge de la dame de Basel, toute sculptée et dentelée, ornée de bronze et d'acier poli, avec des courtines de tapisse rie bleu gris, semées de lions d'or. Un cavalier dé ployant la banniè e de la dame, des pages, des va lets accomi agnent cette gracieuse litière. Pour terminer ce groupe, tout un équipage de chasse des porteurs de gros et de petits gibier. Le groupe rappelant la domination espagnole elle nous a pourtant laissé de tristes souvenirs, celte domination a eu un succès mérité. La litière gothique, avec son entourage de pages et de trou badours, la musique des lansquenets ceux que les bruxellois ont eu l'occasion d'entendre lors de la Zwans-Exhibilion est réussie eu loui pointa. La musique des lansquenets a fait grande impres sion sur la foule. Majestueusement s'avance maintenant la barge décorative destinée rappeler la richesse commer ciale de Bruges et de Gand. Le nom de Van Toire- borre, peint sur une banderole l'arrière, rappelle le fondateur, au XVe siècle, du service de bateaux entre Gand et Bruges, service qui continue encore. La décoration de la barge ne laisse rien désirer et l'ensemble du tableau les cavaliers portant les étendards des villes libres de la Hanse, les bannières qui flottent au haut des mâts, les conducteurs de chevaux qui portent le costume des mariniers de jadis est d'un brillant effet. Et derrière, le ebar de la Hanse, d'une grande richesse, précédé de la musique hanséatique avec ses trois schatmeys, ses pommer*sa bombarde, et sa saquebute, suivi des lourds chariots de roulage qui voyageaient des Pays-Bas Novogorod, cause égale sensation. Aux groupes suivants celui du règne d'Albert et Isabelle et celui de la domination autrichienne nous sommes en pays de connaissance. Ces voilures, dites Rubens, le carrosse Louis XIV, ce coche le prédécesseur de la diligence ces postillons, ces maraîchers qui viennent la ville, ces gardes autri chiennes, cette voiture de voyage d'un ambassadeur, cette chaise porteurs, cette vinaigrette, toutes ces personnes, tous ces véhicules si fidèlement repro duits, nous les avons vus dans les tableaux de nos musées. Les pein'res du XVIIe et du XVIII' siècles nous ont légué, dans d'innombrables toiles, tous les renseignements possibles, sur la vie extérieure leur époque. Mais ce qui a produit une énorme impression, c'est la musique des gardes autrichiennes la même impression qu'en 1880, lors de la cavalcade histori que.Notre musique de grenadiers a joué les marches délicieuses du XVIIIe siècle avec une rare perfection, et partout l'on a acclamé ces artistes. A présent, parmi la foule immence qui se presse aux deux côtés du cortège, se rencontrent des con temporains des véhicules roulant nouveau par suite de circonstances exceptionnelles sur le pavé. Ces diligences, ces malles-postes, ces berlines des messageries royales du temps du roi Guillaume, ces cabriolets, ces voitures aux formes surannées, rap pellent bien des vieillards le bon temps de leur jeunesse. L'effet-est émouvant.De pefites vieilles ont la larme l'œil, au souvenir de leur vingt ans: elles revoient un instant quelque voyage accompli autre fois avec l'être édoré Mais nous voilà arrivés la dernière partie du cortège, elle fait un effet énorme. Le train de 1830 remorqué par une !ecomotive du Iram excile la curiosité de tous des voilures de trois classes avec des vovageurs, vêtus de coslumes que nous paraissaient préhistoriques,serrés sur les banquettes dans des troisièmes ciel ouvert, encaqués dans les premières, ahurissent le public. Le corps de musique porlanl l'uniforme de la garde civique de 1830 a fait grande impressionnais les voitures de Tramways elles sont trop connues de la génération actuelle n'ont pas semblé exci ter la jubilialion des masses. En revanche,le superbe char du cinquantenaire, reproduisant la plus grande locomotive qui existe, était absolument réussi. Le groupe figurant la Belgique couronnant Léopold 1er et Charles Rogier, et entouré des neuf provinces, a fait sensation. Au balcon du palais, le Roi. la Reine et la prin cesse Clémentine, et un grand nombre de personna- goa «m assiste au detiie du cortège. La foule était énorme sur la plaèe des Palais. Une société, les Houilleurs du Hainaul, se tenait sur le trottoir du Parc. Toutes les musiques du cortège ont joué en pas sant devant LL. MM. et on a applaudi surtout les musiciens du char hanséatique, les lansquenets et les gardes autrichiennes. Le cortège a suivi son itinéraire devant une foule énorme, sans qu'aucun accident se soit produit. De mauvais plaisants se sont amusés biffer, au crayon, certains noms, sur les listes électo rales affichées sous le Nieuwwerk. Nous engageons ces Messieurs, quels qu'ils soient, déposer, l'Hôtel-de-Ville, des récla mations contre l'inscription des personnes dont il ne leur plait pas de voir figurer les noms sur ces listes. Ce sera plus honnête que leur manœuvre de basse vengeance. Nous lisons dans le Journal dYpres Tous les jours, au canal le long du chemin pu- blic, un tas d'individus vont se baigner dans un cos- tume des plus primitifs. Il est impossible d'aller se promener par là sans être témoin de scènes scanda- leuses. La police ne pourrait-elle pas mettre ordre un état de choses qui constitue un perpétuel attentat aux mœurs Les journaux nous ont appris qu'en d'autres villes les baigneurs de l'espèce ont été im- pitoyablement traînés devant les tribunaux de répres- sion. Ne pourrait-on pas faire de même ici Nous croyons d'ailleurs qu'un seul exemple de sévérité suffirait pour rappeler les baigneurs au respect d'eux mêmes et des autres. Voilà qui est parler d'or et nous nous joignons notre confrère pour demander une répression sévère de ce perpétuel attentat aux mœurs. Deux mots d'explications cependant calmeront peut- être l'ardeur du Journal. Les faits dont il s'agit ne se passent pas sur Je terri toire d'Ypres, mais bien sur le territoire de la très-clé ricale commune de Boesinghe, que la volonté du clergé a mise aux mains de très-calolin et très-noble sire de Thiebault-Rotsaert. Et notez bien que ce ne sont pas de vulgaires voyous qui vont ainsi, nus comme des vers, se balader sur les berges du canal, après avoir pris leur bain. Oh que non Nous avons vu, de nos yeux vu, ce qui s'appelle vu, des jeunes gens très-bien, du Cercle catholique, trop l têtus sans doute pour se rendre au bassin de natation construit par une administration libérale, prendre leurs ébats le long du canal, sur le territoire de Boesinghe et par conséquent en dehors de l'action de la police d'Ypres. Allez y voir plutôt, o chaste rédacteur du Journal, et essayez donc, de grâce, de morigéner ce tas d'indivi dus qui se livrent des scènes scandaleuses et com mettent un perpétuel attentat aux mœurs. Allez, mais allez donc! Jeudi dernier a eu lieu, dans la Grande Salle des Halles, la Distribution des prix aux élèves de l'Ecole Moyenne et du Collège Communal de notre ville. Les parents et amis assistaient nombreux la cérémonie nous avons remarqué au premier rang de l'assistance, outre les Autorités Communales, M. le Chevalier Hynderick, con seiller la Cour de Cassation, M. Ferdinand Merghelynck, Commissaire d'arrondissement, et le corps des officiers de la garnison.

HISTORISCHE KRANTEN

Le Progrès (1841-1914) | 1885 | | pagina 2