N° 1,114. Dimanche, 45e année. 6 Septembre 1885 JOURNAL D'Y PRES JET DL L'A RRON-DISSEM E$T. 6 FRANCS PAR AN. AVIS. Nouvelles locales. ABONNEMENT PAR AN Pour l'arrondissement administratif et;udiciaire d'Ypres, fr. 6-00. Idem. Pour le restant du pays7-00. Tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue de Dixmude, 39. INSERTIONS Annonces: la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames: la ligne, fr. 0-23. pamaissant le jeudi et le dimanche. VIltES ICQCIRIT EUXDO. Les "annonces de Ta Belgique èrd'e l'Etranger'sont reçues par XAgence Ilavas (Publicité), 89, Marché-aux-ïlcrbes, Bruxelles et cïïez ses cbrrèspbndants Pour la France: l'Agence Havas, 8, Place de la Bourse, Paris. Pour l'Allemagne, l'Austro-Hongrie et lja Suisse chez Rudolf Mosse (Annoncen-Expedilion) Cologne, Berlin, Francfort, Strasbourg, Munich, Hambourg, Leipzig, Sluttgard, Vienne et Zurich.Pour.la Grande-Bretagne et l'Irlande: chez Géo Street et C°, 30, Cornhill, E G et 5, Serle Street W C, Londres. Pour la Hollande: chez Nygh et Van Ditmar, Rotterdam. Pour l'Amérique: chez Pethinghill et G*, 38, Park Row-New-York. Le Comité, de l'Association libérale fait con naître que les listes électorales, provisoire ment arrêtées par le Collège échevinal le 14 Août, ont dû être affichées dans toutes les communes, comme l'ordinaire le 15 Août, mais qu'en vertù de la loi du 22 Août 1885, les citoyens qui croient avoir des réclamations faire, peuvent les adresser au dit Collège échevinal, jusqu'au 20 Septembre inclusive ment. Ils peuvent aussi s'adresser, sous forme de recours la Cour d'appel jusqu'au 21 Octobre au plus tard, en se conformant aux prescrip tions des art. 59 et suivants des lois coor données. Les électeurs libéraux qui éprouveraient quelque difficulté cet égard, peuvent s'adres ser M. le Président ou M. le Secrétaire de l'Association libérale, rue des Récollets, n" 9, les Mercredis, Samedis et Dimanches, de 9 h. du matin jusqu'à midi. On sait le degré de confiance qu'il faut avoir dans les renseignements émanants du département de l'in térieur, quand il s'agit de renseignements concer nant le service de ce qui reste de l'instruction pu blique, il ne faut les accueillir que sous bénéfice d'inventaire, tes documents prétenduement officiels accusent actuellement un nombre d'écoles primaires supprimées s'élevant 931. 11 y a tout parier que ce chiffre est faux, car il y a plus d'un millier de communes ayant un conseil communal clérical, et il n'est pas une seule d'entre elles qui n'ait au moins supprimé une de ses écoles beaucoup en ont sup primé deux; il est donc impossible que le chiffre donné actuellement par le ministère de l'intérieur soit le chiffre vrai. Le chef de ce département fait des statistiques pour les besoins du moment. Rien ne le gêne d'ailleurs. On l'a vu nier l'existence de documents qu'il avait par devers lui. On l'a vu dé clarer qu'il n'avait pas des renseignements que, cinq minutes plus tard, il avouait avoir entre les mains. Quand un ministre tient une pareille conduite, il ne peut plus être cru. Il en est des déclarations que fait m. le ministre de l'intérieur comme des pièces qu'il produit. Il faut les vérifier de très près si l'on ne veut pas être induit en erreur. On se rappelle, eu effet, que dans une circonstance récente le ministre de l'intérieur invo quait l'appui d'un de ses arrêtés un rapport qui disait tout fait le contraire de ce qui lui faisait dire; le rapport était défavorable l'adoption d'une école; le ministre de l'intérieur en faisait un rapport favorable uniquement en supprimant la première partie du document sur lequel il s'appuyait. Ce qui amena un membre de l'opposition récla mer, pour la discussion d'une autre affaire, la pro duction du dossier, afin qu'on pût suivre sur les originaux les pièces dont le ministre ferait lecture. C'est la première fois, dit l'Echo du Parlement, que, dans le Parlement belge, un ministre se met dans une situation telle que, lorsqu'il parle de ren seignements officiels, il faille révoquer en doute ses assertions. Les choses en sont arrivées ce point qu'on n'a plus aucune donnée exacte sur le peu qui reste du service de l'enseignement public. Ce sera l'ini tiative personnelle t suppléer au mauvais vouloir du ministre qui, pour son déshonneur, a entrepris de rejeter notre pays d'un demi-siècle en arrière. Il y a en ce moment la signature du Roi une soixantaine d'arrêtés de suppression d'écoles qui ont tout l'air de devoir attendre sous l'orme, le Roi ma nifestant une extrême répugnance les signer. Alors, que faire 1 Le département de l'intérieur a trouvé un biais: il fait préparer dans ses bureaux un tableau composé de toutes les écoles qu'on Veut supprimer, et un arrêté royal unique, décrétant sous une forme hypo crite et détournée la suppression en bloc de toutes ces écoles. Et l'on compte faire signer cela par le Roi, en glissant l'arrêté au millieu d'un tas d'autres parfai tement insignifiants. Chronique -jïâSrr. l!XK DISTRIBUTION DE PRIX. La troisième de ces fêtes d'enfants a eu lieu Dimanche 30 Août, 10 1/2 h. du matin dans la grande Salle des Halles. Cette fois, ce sont les élèves de la Loye, qui sont les héros du jour. Comme précédemment,les autorités assistent en grand nombre cette intéressante cérémonie qui a attiré sous les ii&menses voûtes de l'antique monument une foule pl us considérable encore que celle qui était venue applaudir aux succès des élèves du Collège, de l'école moyenne et de l'Ecole primaire de demoiselles. C'est que la Loye existe depuis un temps presqu'im- mémorial; la plupart pour ne pas dire la totalité de nos ouvriers y ont reçu l'instruction, et il en est peu, bien peu, qui,par reconnaissance pour leurs anciens maîtres, pour leurs anciens bienfaiteurs, ne tiennent honneur d'assister la distribution de prix,voulant ainsi rendre un témoignage public d'eBtime et de sympathie ceux que poursuit aujourd'hui la haine cléricale. Car telle est bien la note qui domine aujourd'hui. On ne veut pas, Ypres de l'enseignement des Petits Frères. La classe ouvrière a là-dessus des idées très- arrêtées, très-fixes, et si les Ignorantins ont réussi né» anmoins accaparer quelques douzaines d'enfants, on sait l'aide de quelles manœuvres, et au moyen de quelle pression scandaleuse et déloyale que réprouve toute âme honnête. Si nous parlons de cette cérémonie, ce n'est pas dans l'intention de la raconter dans tous ses détails, ni de vanter nouveau l'Ecole de musique, cette pépinière de toutes les sociétés musicales de notre ville, ni de faire l'éloge de la section chorale qui, sous la direction de M. Balmaekers, a très-bien enlevé les deux chœurs, flamand et français, qui figuraient au programme.Non, nous voulons tout simplement profiter de l'occasion, comme on dit vulgairement, pour dire deux mots de l'épargne, et des bienfaits moraux de l'épargne, telle qu'elle fonclîoHné dans cet excellent établissement. Et tout d'abord qu'est-ce qu'épargner? Epargner c'est dit M. Laurent, dans son intéres sante conférence faite devant les élèves normalistes de G and, épargner, c'est retrancher toutes les dépenses inutiles,toutes les dépenses qui dépassent nos besoins réels,toutes les dépenses qui ne sont pas en harmonie avec notre condition sociale. Pour épargner, il faut donc modérer ses désirs toute économie que nous faisons est uue victoire remportée sur quelque mau- vaise passion. En ce sens l'épargne est |e principe de la vertu. Voyez ce petit enfant de nos écoles gardiennes qui, le Lundi, apporte sa malt essé les deux centimes qu'on lui a donnés le Dimanche pour jae pas acheter un fruit avec sa pièce de monnaie, il a dû vaincre un désir, il est sorti vainqueur de cette lutte: c'est la voie du perfectionnement moral. Les désirs grandis- sent avec l'âge; celui qui, tout enlant, a appris les modérer, les réprimer,saura aussi plus tard vaincre des passions plus fortes. Voilà comment l'épargne devient l'apprentissage et la pratique du devoir. Et n'est-çq pas là notre destinée Dieu ne nous appelle- t-il pas lutter sans cesse contre nos mauvais pen- chants? et la victoire dans cette lutte incessante n'est- elle pas le couronnement de notre vie Que si, au contraire, l'enfant s'habitue satisfaire tous ses désirs,il fait pour ainsi dire,dès son berceau, l'apprentissage du mal car il fera adolescent ce qu'il faisait dans son enfance. Vainement la raison et la a conscience lui diront elles qu'il doit combattre les pas- sions qui prennent tous les jours plus d'empire sur son âme; il n'a pas la force de lutter, parco-qu'il a pris l'habitude de contenter toutes les fantaisies. De même que l'homme qui n'a pas développé son intelli- gence et son corps par le travail reste faible et igno- rant, celui qui n'à jamais lutté contre ses passions, a n'a plus la force de les combattre; il est vaincu d'à. vance, il succombe sans avoir fait d'effort pour résis- ter au mal, il va de chute en chute, et il aboutit la a mort de l'àme. a

HISTORISCHE KRANTEN

Le Progrès (1841-1914) | 1885 | | pagina 1