No 1,125. Jeudi, 45e AIMÉE 15 Octobre 1885. 6 FRANCS PAR N'A. JOURNAL D'YPRES ET 1>E L'A RHO K D1SSEMEN T. La guerre scolaire. Les économies communales. LE PROGRÈS PARAISSAIT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. VIRES ACQMRIT EUMO. Les annonces dè la Belgique et de l'Etranger sont reçues par VAgence Havas ^Publicité), 89, Marché-aux-Herbes, Bruxelles et chez ses correspondants: Pour la France: l'Agence Havas, 8, Place de la Bourse» Paris. Pour l'Allemagne, l'Austro-Hongrie et la Suisse chez Rudolf Mosse (Annoncen-Expedition) Cologne, Berlin, Francfort, Strasbourg, Munich, Hambourg, Leipzig, Sluttgard, Vienne et Zurich. Pour la Grande-Bretagne et l'Irlande: chez Géo Street et C°, 30, Cornhill, E G et 3, Serle Street W C, Londres. Pour la Hollande chez Nygh et Van Ditmar, Rotterdam. Pour l'Amérique: chez Pethinghill et C*, 38, Park RowrNew-York. ABONNEMENT PAR AN Pour l'arrondissement administratif et Judiciaire d'Ypres, fr. 6-00. Tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue de Dixmude 39. INSERTIONS Annonces: la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames: la ligne, fr. 0-2, Idem. Pour le restant du pays7-00. Insertions Judiciaires la ligne un franc. Ypres, 14 Octobre 1885. Nous regrettons vivement que l'Etoile con sidère comme sujet caution, ce que nous avons affirmé au sujet des électeurs capaci- taires.Eh bien! Nous maintenons nos affirma tions et c'est précisément, parce que les jour naux de Bruxelles n'ont aucune idée de ce qui se passe dans les Flandres, que nous sommes en dissidence avec eux sur la question de la révision La Patrie de Bruges se réjouit naturelle ment de l'incrédulité de son confrère de Bru xelles et il nous demande qui est cet on qui défend aux instituteurs communaux de for mer des capacitaires?Mais parbleu la réponse est simple, l'administration communale agis sant par ordre du curé qui l'a fait élire. Encore une fois nous garantissons qu'il n'y a aucune exagération dans les faits que nous avons rapportés et nous maintenons, que la plupart des instituteurs communaux n'ose raient pas préparer l'examen de capacitaire, par ce qu'ils savent, qu'ils seraient mis la portion congrue. Si nos confrères des grandes villes venaient habiter quelque temps parmi nous, ils auraient d'autres chats fouetter que l'art. 47. Dans son numéro de Dimanche dernier, le pieux Journal d Ypres rappelant une phra se du Progrès où il est dit que l'aumône dégrade l'ouvrier s'est empressé de l'ac cueillir dans ses colonnes sous la rubrique Extrait du bêtisier du Progrès Nous ne savons si le rédacteur du Journal qui cepen dant ne doit pas être un ignorant, a voulu s'adresser au Progrès ou l'éminent écono miste de l'Université de Liège» M. Emile de Laveleye.qui certes n'a pas de leçon recevoir du petit écrivassier de la rue au Beurre.Voici, en effet, ce que le savant professeur écrit dans ses Eléments d'Economie politique, Ch. VI, livre III, page 165. L'analyse économique a démontré que l'aumône prélève sur le tra- vail de quoi entretenir l'oisiveté indigente Elle diminue la responsabilité et la dignité; affaiblit le stimulant de l'activité et ainsi entretient la misère. Deux institutions l'ont bien prouvé les distributions de vivres faites chaque jour par les couvents sous l'ancien régime et la loi des pauvres eu Angleterre, encore en vigueur aujourd'hui. Il y aura toujours des infortunes volontai- res secourir; mais ce n'est pas l'aumône qui améliorera définitivement le sort du plus grand nombre. Pieux journal, vos lecteurs dont vous devez sans aucun doute avoir une haute idée, ont pu répéter avec vousle Progrès a dit une bêtise Quant nous,le crachat que vous nous vouliez lancer, vous retombe avec force sur le nez. Nous trouvons dans la Reforme un frap pant exemple de la façon dont MM. les curés parviennent supprimer les écoles commu nales sans l'intervention daucun arrêté royal-. La commune de Wytschaete, (Flandre oc cidentale), 3,500 habitants, il y avait dit la Réforme, en 1879, une école communale de garçons et une école adoptée de filles, celle-ci tenue par des religieuses, dans un bâtiment communal. Cette écolè de filles ne fut aban donnée par les religieuses qu'en Mai de l'an née 1882, et, partir de cette époque, il y eut Wytschaete trois écoles 1° l'école commu nale de garçons qui devint mixte; 2° une école libre ou catholique de garçons 3" une école libre de filles tenue par des nonnettes. A la suite de la loi désorganisatrice de 1884, les deux écoles catholiques furent adop tées par le conseil communal, sur les instan ces du curé. »La commune de Wytschaete possédait dès lors une école communale mixte et deux écoles adoptées. L'école communale gênait M. le curé et il trouva le moyen de la supprimer,sans recours au roi. Pour cela, le conseil communal de Wytschaete, par délibération du 14 Janvier 1885, créa une école communale de filles et nomma institutrices les deux religieuses te nant l'école adoptée de filles. La loi,disaient les conseillers pléricaux, nous permet la créa tion d'autant d'écoles que nous trouvons bon d'avoir et, comme conséquence, nous donne le pouvoir de supprimer toute école sous la ré serve d'en maintenir une. Or, il y a deux écoles communales une de garçons, une de filles. Le 26 Août 1885, le conseil communal de Wytschaete trou va que deux écoles communa les c'était trop, décida d'en supprimer une.Les conseillers communaux passèrent alors au presbytère et demandèrent M. le curé quelle école il convenait de maintenir La réponse ne dut être ni douteuse ni défavorable aux nonnettes, car les conseillers cléricaux déci dèrent de supprimer l'ancienne école commu nale, la tête de laquelle se trouve un ancien instituteur honoré et respecté par tous ceux qui ne sont pas la dévotion du curé. Ordre fut donné l'instituteur de laisser l'école fermée partir du lr Octobre. Et c'est ainsi que l'école communale de Wytschaete est suppriméejsans arrêté royal. La mesure prise par l'administration de Wytschaete est évidemment illégale des re cours ont été adressés la députation perma nente, M. Thonissen et au roi, personne n'a répondu et maintenant Wytschaete n'a plus en réalité d'école communale. Les effets de la politique cléricale en matière d'enseignement commencement se faire assez rudement sentir. Nous ne parlons pas des effets de cette politique, au point de vue du conflit religieux «.C'est là une question vidée et-jugée depuis qu'on a vu la majorité parle mentaire cléricale sanctionner le principe même de l'école neûtre, et les communes les plus inféodées au clergé refuser d'inscrire la religion au programme de l'école. C'est du côté financier de cette politique que nous entendons parler. La question financière, c'était là le grand grief invoqué par nos adversaires sous l'ancien cabinet libéral, c'était lui qu'ils exploitaient lé plus habilement contre le régime de la loi de 1879. Les gaspillages scolaires furent pendant des années le thème le plus rebattu de la presse cléricale et de l'opposition parlementaire. Des économies, des économies! il en fallait, elles

HISTORISCHE KRANTEN

Le Progrès (1841-1914) | 1885 | | pagina 1