N<> 1,131. Jeudi,
45e ANNÉE.
5 Novembre 1885
6 FRANCS PAR AN.
JOUR N A I.
D'HMIEH ET DE L'ARRONDISSEMENT.
Si Hubert
Horrali!!!
LE PROGR
PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. VIRES ACQUÎRIT EUNDO.
de la Belgique et de l'Etranger sont reçues par XAgence Havas (Publicité), 89, Marché-aux-Herbes, Bruxelles et chez ses correspondants:
rAgerrcctfimts, 'tfP'tr Bourse, Paris. Pour l'Allemagne, l'Austro-Hongrie et Ij'Stftsse-: dieg-iftrftelf-Mosse(Annonceii-Expedition)
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Décidément la foi s'en va! Il n'est pas
jusqu'à l'orthodoxe Journal d'Ypres qui ne
raconte longuement les intéressantes décou
verte^ de Pasteur concernant le virus rabique
et n'exalte la gloire de l'illustre savant fran
çais.
Bon! Mais St-Hubert alors, qu'est-ce qu'il
va devenir ce vieux brave homme?
Les curés ne le lâchent pas cependant et la
preuve,c'est que Mardi dernier, jour de la fête
de ce chasseur enragé, tous les frocards de la
ville, suivant une vieille et pieuse coutume,
ont béni un nombre incalculable de pains, de
pistolets et de couques dont l'absorption doit
comme on sait, préserver le genre humain de
la rage.
Qu'est-ce dire?
De deux choses l'une ou bien le Journal
qui a semblé faire fi de St-Hubert et de ses
miracles en vantant ses lecteurs les splen
deurs de la science-moderne, sera grondé et
devra se rétracter comme un vulgaire de Mo-
reau; ou bien les curés devront se ranger son
avis, envoyer toutes leurs statues de St-Hu
bert là où l'on collectionne les vieilles lunes et
reconnaître ipso facto que pendant des siècles
ils ont exploité la bétise humaine.
Est-ce ce dernier parti qu'on s'arrêtera
Nous n'osons l'espérer: En ce siècle de lumiè
res où nous vivons, il y a encore tant d'imbé
ciles.
Sous ce titre,nous lisons dans la Chronique:
Nous avons atteint le but désiré. L'enseigne
ment de la cuisine va se donner dans les écoles de
Bruxelles. La capitale n'a pas voulu se laisser dis-
tanserdans cette œuvre de progrès matériel et moral.
Au moment où nous annoncions que, par l'initiative
de M. Frick, l'enseignement de la cuisine allait être
organisé Saint-Josse-ten-Noode, la ville de Bruxel
les décidait aussi que les cours de cuisine feraient
partie désormais du programme des éludes dans ses
écoles commundes de filles.
C'est M. l'échevin André que revient la mise
exécution de se projet, dont l'adoption sera saluée
comme un bienfait inappréciable dans toutes les fa
milles. Nous lui adressons nos sincères et bien cha
leureuses félicitations.
C'est une œuvre énorme laquelle il vient d'atta
cher son nom
y Empressons-nous de dire ce qui a été décidé
Les cours de cuisine qu'on va organiser dans
les écoles moyennes de filles comprendront un dou
ble enseignement pratique et théorique.
Les cours pratiques se donneront dans la cuisine
de l'Ecole normale d'institutrices, rue des Visitan-
dines. On y enseignera l'art de préparer les plats de
cuisine que nous pourrions appeler lalimenlation
classique Il faudrait, en effet,éviter de développer
chez les jeunes filles des écoles communales le goût
des friandises et des petits plats fins.C'est là en quel
que sorte la poésie de la cuisine; commençons par
la prose, la grammaire du pol-au feu. L'autre spé
cialité d'aptitudes se développera suffisamment plus
tard, s'il le faut.
Les cours théoriques se donneront dans tous les
établissements d'instruction pour filles et com
prendront
L'art de faire son marché;
La connaissance de la valeur alimentaire des
produits employés la composition et la prépara-
lion des plats
La connaissance des diverses catégories de
viandes de boucherie, des volailles, du gibier, des
légumes, etc.;
La comptabilité domestique du marché et de la
cuisine.
Voilà un premier pas fait et un résultat acquis
pour les élèves de nos écoles communales.
Mais les autres? Celles qui ont passé l'âge
d école, dont l'instruction telle qu'on la donne ordi
nairement est terminée, ne fera t-on rien pour elles?
N'ouvrira-t-on pas des cours publics de cuisi
nières adultes où l'on pourra envoyer sa fille, sa
femme, sa servante?
Ce complément de l'innovation décrétée nous
semble indispensable pendant les premières an
nées du moins, et nous espérons pouvoir bientôt
annoncer que, de ce côté aussi, nos souhaits se sont
réalisés, nos efforts ont abouti.
Nous l'espérons surtout pour les si nombreuses
correspondantes dont hs lettres charmantes et lou
chantes nous ont encouragé poursuivre celte petite
campagne si heureusement menée bien.
On ne se fait pas d'idée des choses intéressantes
que révèlent ces gracieuses correspondantes quand
elles ont l'occasion de confier au papier avec la
garantie d'une discrétion scrupuleuse le secret de
leurs souvenirs, de leurs impressions .eu de leurs
pressentiments, dans des questions qui les touchent
de si près et pour lesquelles d'ordinaires on les con
sulte si peu dans Pur entourage!
Si nous pouvions publier certaines lettres qu'on
nous a écrites sur l'éducation dans les couvents et
sur la façon dont on y prépare les jeunes filles au
charme de la vie en commun pour laquelle la
nature les a créées
Nousjy reviendrons peut-être plus tard. En at
tendant, nous sommes convaincu qu'en organisant
l'enseignemeut de la cuisine pourles jeunes Bruxel
loises, l'administration communale a plus fait pour
la joie et le bonheur des ménages venir que tout ce
qu'on a imaginé depuis cinquante ans.
Encore une fois, nous l'en félicitons, et très
sincèrement.
Nous aussi nous ne pouvons qu'applaudir
cette heureuse innovation et nous saisissons
cette occasion pour rappeler que l'institution
dont il s'agit existe dans notre ville depuis deux
années et qu'elle donne.les meilleurs résultats.
C'est probablement pour cette raison que le
Gouvernement et la Province se sont empres
sés de lui retirer tout subside.
L'administration communale de Bruxelles
sera-t-elle plus heureuse que celle d'Ypres?
c'est ce qu'un avenir prochain nous apprendra.
On lit dans la Meuse:
C'est aujourd'hui le jour des morts!
Le ministère en a profité Il a fait une nouvelle
hécatombe d'écoles communales.
Cinquante-trois communes viennen' encore d'être
dispensées de maintenir leur dernière école officielle.
Jusqu'à présent, 167 communes avaient été auto
risées supprimer chez elles tout enseignement pu
blic. II y en a maintenant 220.
M. Thonissen en représentant la signature du
Roi ces cinquante-trois nouveaux arrêts de mort,
assure S. M., dans un rapport que nous publions