6 FRANCS PAR AN. Logique cléricale. Alphonse XII. 1.138, Oiraanclio, iv awiéi 20 OH llllliv 1885 LE PROGRES joi)ii:ul ivy i> iii:h et de i:\h iiondissement. IMRAISSAUT LBJÇliBI t-T M) IlfWANClHE imiti'fii' VIRES ACQUIRIT EUNRO. Les annonces de la Belgique et de l'Etranger sont reçues par y Agence IJdoas (Publicité), 89, M arché-itux- Herbes, Bruxelles et chez ses correspondants: l'our la France l'Agence Havas,. 8, Place de la Bourse, Paris. Pour l'Allemagne, l'Austro-Hongrie et la Suisse chez Rudolf Mosse (Annoncen-Expedition) Coloene, Berlin, Francfort, Strasbourg, Munich, Hambourg, Leipzig, Stutlgàrd, Vienne'et Zurich. Pour la Grande-Bretagne et l'Irlande: chez Géo Street et G", -30, Cornhill, E G et 5, Serle Street W C, Londres. Pour la Hollande chez Nygh et Van Dilinar, Rotterdam. Pour l'Amérique: chez Pethinghill et C*, 38, ParkRow-New-York. ABONNEMENT PAR AN Pour l'arrondissement administratif et mdieiaire d'Ypres, fr. 6-00. Idem. Pour le restant du pays.-7-00. Tout ce qu' concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue de Dixmude, 39. INSERTIONS Annonces: la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames: la ligne, fr. 0-23. Insertions: Judciaires la liane: un franc. Donc les Blauwe Koussen ont cacaphoné cuivres que veux-tu, Dimanche dernier, la messe de 11 1/2 heures, en l'église de St-Mar- tin. Le Journal d'Y près qui avait déjà publié le programme du concert., a donné ensuite un compte-rendu enthousiaste de cette fête musi cale. Le boa scribe, trop payé en vérité pour pareille besogne, proclame que les plus mal veillants dans l'auditoire ont dû être ravis l'audition des sons stridents et tympanisants sortant des instruments chers son cœur. Constatons, en passant, que le scribe qua lifie de malveillants tous ceux qui ne se pâ ment point devant les charivaris de la fanfare cléricale. Nous l'avons déjà dit, et nous le ré pétons: nous ne demanderions pas mieux que de pouvoir décerner des éloges la musique faite par les fanfares, tout cléricale qu'elle soit; mais enfin, la louer serait mentir et nous tenons le mensonge pour un gros péché que nous ne voulons point commettre, n'étant point jésuites. Mais il y a autre chose. A nojtre avis, le Journal d'Ypres semble faire assez bon marché du respeet qu'il doit au lieu saint et aux cérémonies du culte. Il parle de l'exécution de sa fanfare absolument- com me si celle-ci n'avait pas joué dans l'église, et l'on voit, en lisant entre les lignes, que ce bon catholique se souciait fort peu du saint Sacri fice qui se célébrait au, milieu de ce tapage. La messe et le prêtre officiant disparaissent complètement dans ce tintamarre, et 1 on voit tout'de suite ce qu'au fond le clérical pense des Saints Mystères delà Sainte Religion.... Ro maine.... Le Journal d Y près oublie sans doute on ne peut pas penser tout qu'il a jadis fort approuvé la suppression des messes militaires et qu'il était absolument de l'avis du clergé quiavec raisontenait ces concerts peur trop profanes et peu faits pour éveiller clans les âmes des sentiments de recueillement et de piété. Le bon Journal a même publié, il n'y a pas longtemps, un bref du Pape défendant d'une manière absolue toute musique profane dans les églises! Et le bon apôtre renchérissait encore, par ses commentaires, sur les paroles sévôrqs de l'autorité religieuse condamnant un abus qu'elle qualifiait d'intolérable!! Mais les temps sont changés Aujourd'hui les Ouverture fantastique et les Ouverture de la Bohémienne sont devenus des chants sacrés et fort propres éveiller la piété des fidèles auditeurs, condi tion qu'ils soient exécutés, exécutés c'est le mot, par une fanfare cléricale. Les harmonies militaires qui jadis faisaient de la bonne musique et pas de politique, furent chassées de.l'Eglise: aujourd'hui on y appelle les Fanfares Catholiques pour la raison contraire. Voilà, mes frères, la logique cléricale! Nous lisons dans l'Etoile Belge: Dans noire numéro de Dimanche, nous avons parlé en des termes quelque peu voilés, des exploits d'un nouveau père scherreweg. Un journal clérical insinue que celte histoire est inventée par nous dans l'unique but de nuire la religion catholique. Cette feuille a été mal avisée en faisant cette insi nuation et aurait mieux fait de se renseigner, au préalable la nonciature, par exemple, qui a été mise au courant de cette affaire et en connaît tous les détails. Mais puisque le pieux confrère n'a pas pris celle précaution et qu'il s'est plu lancer contre nous une accusation aussi perfide, nous nous croyons obligés de suppléer son ignorance, de préciser davantage, de mettre, comme I on dit vulgairement, les points sur les i. La plupart de nos lecteurs ont remarqué,sans doute, en passant chaussée de Wavre, près la rue du Viaduc, une construction en briques rouges, d'aspect sombre: c'est la chapelle et lé couvent des frères de l'adoratiou perpétuelle. Le supérieur du couvent, le père Temière est d'origine française. H est bien fait de sa personne, aimable, séduisant, très persuasif et joint ces qua lités mondaines une grande force de caractère, une volonté que rien n'arrête. Il est la coqueluche des dévotes ixelloises et, dans beaucoup de maisons, le portrait du père Temière fait le plus bel ornement de l'oratoire de ces dames. Le père Temière va donc beaucoup dans le monde où l'on prie, mais il recherche de préférence l°s mai sons où il y a quelque poule croquer au nom du Seigneur. Il se montrait particulièrement assidu chez la fa mille laquelle nous avons fait allusion Dimanche dernier, et dans laquelle, comme nous l'avons dit, avait été élevée la demoiselle L..., alliée plusieurs autres familles des plus honorables, fort estimées, et très connues. Mademoiselle L.... est âgée de 50 ans, petite, bryne, accorle, très spirituelle, accomplissait régu lièrement ses devoirs religieux,elle n'était pas bigote et on ne s'était jamais aperçu qu'elle eût des dispo sitions mystiques tendant au point de faire aux pieds des autels le snerifiee rte sa fnrtiine. Car sa forlune se trouve sérieusement compro mise parles Scherreweg du père Temière. Cette forlune est évaluée un million et les sommes re mises par Mlle L... au susdit père s'élèvent déjà 470,000 francs. Pour pouvoir remeltre celle somme en beaux der niers comptants, il a fallu réaliser des valeurs mo bilières qui représentaient une valeur nominale de 700,000 fr., mais qui, raison delà crise et des conditions précipitées dans lesquelles la réalisation a dù être laiteont subi une dépréciation de 230,000 francs. Le père Temière ne tint aucun compte des remon trances qui lui furent faites, ni des engagements d'honneur qu'il avait pris; il était maître de la place et voulut drainer Je reste du capital. C'est ainsi que l'entrée de la maison habitée par Mme L... lui ayant été interdite, il trouva moyen de détourner celle-ci et la décida fuir une maison si peu hospitalière pour les trères de l'adoration perpétuelle. Mlle L.a quitté ses anciens amis sans les pré venir et n'a plus donné de ses nouvelles. Nous disions plus haut que le couvent que dirige le père Temière a l'aspect lugubre; il n'en est pas de même l'intérieur. Là, tout est riant. Le luxe et le confortable de I ameublement n'ont rien envier l'ameublement des hôtels les plus aristocratiques. A côté du couvent et communiquant avec celui-ci, le père Temière a construit, tout récemment, peut- être avec l'argent de Mlle L... un petit édifice, fort élégant, une véritable bonbonnière, où rien n'a été épargné pour donner toutes les illusions de la vie mondaine aux pécheresses lassées et leur prouver qu'il fait de leurs largesses un usage utile. Le roi d'Espagne, qui vient de mourir, était né Madrid le 28 Novembre 1857, fils de l'ex-reine Isa belle et de don François d'Assise. Il n'avait donc que H ans lorsque sa mère fut chassée d'Espagne par la révolution de 1868. Ses partisans réussirent se procurer quelque argent.Des journaux espagnols furent achetés. Deux millions furent habilement distribués, et un coup d'Etal militaire, dirigé par le général Pavla, ren versa, le 30 Décembre 1874, la république pour y substituer la monarchie. Le fils d'Isabelle était proclamé. Si les choses suivent leur cours régulier au point de vue de la succession et des traditions monarchi ques,on proclamera comme reine d'Espagne la jeune princesse dona Maria de las Mercedès, une enfant de cinq ans. La reine Marie-Christine serait régente en attendant la majorité de l'enfant. Mais il y a aussi Don Carlos et les partisans de la république, qu'en adviendra-t-il?

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Le Progrès (1841-1914) | 1885 | | pagina 1