POPEIUNGHE,
Nouvelles locales.
Beaux-Arts.
Nouvelles diverses.
26 Novembre 1885.
Les fêtes que la société Philharmonique a donné
l'occasion de sa fêle patronale ont été toutes des
plus brillantes et les vastes salles de ce cercle se sont
trouvées trop petites pour contenir la foule qui s'y
pressait tous les soirs.
On eut dit vraiment que les membres de la Phil
harmonie s'étaient donnés rendez-vous pour pro
tester contre l'indigne conduite de certains frocards,
dont l'un, aussi arrangeant qu'impoli, veitiit de
saisir le moment où un de ses sociétaires était
l'agonie pour tourmenter celui-ci pendant plus de
trois quarts d'heures, a (in qu'il reniai ses frères.
Empressons nous d'ajouter quece triste personnage
n dû honteusement retourner comme il était venu sans
avoir pu, même en présence de l'éternité, faire d'un
honnête homme, un traître!
Nous pourrons plus tard entrer dans de plus
amples détails. Ils prouveront une fois de plus que
certains prêtres, même au lit de la mort, n'ont pas
d'autres préoccupations que celles de la politique.
m
Ceci dit, continuons en exprimant avec bonheur
que depuis la réorganisation de la Philharmonie,
jamais tant de monde ne s'était vu réuni dans son
local; ajoutons que les têtes ont toutes réussi au
mieux.
Le banquet comptait 200 souscripteurs et plus de
300 dames ont pris part au jeu de boule. Au
Bal les danseurs étaient tellement nombreux que
jusqu'à passé minuit les danses étaient pour ainsi
dire impossibles.
La soirée musicale du troisième jour était donnée
par les membres du Vlaamsche Bond Le talent
de celle phalange artistique est trop connu de nos
lecteurs pour que nous jugions nécessaire de laire
l'éloge de chacun d'eux cependant nous croirions
manquer notre devoir de reporter, si, au nom des
spectateurs présents celte soirée, nous ne félici
tions d'une manière toute particulière MM. Devos,
Paul, Vandenbrouck, René, et Monleyne, Emile,
pour le grand succès qu'ils ont obtenu dans l'opé
rette de Frédéric Lints, Drij oude hanen en eene
jonge hen où ils ont rempli leurs rôles en vrais
artistes.
Nos bien sincères félicitations également M.
Rans et Mlle Cuipers dont le Seau talent a été si
chaleureusement applaudi.
Un mot encore. Puisque dans ce monde il n'y
a que les véritables amis qui osent dire la vérité.
Nous nous permettons de conseiller certains ar
tistes de la section dramatique du Vlaamsche
Bond de ne pas prétendre par des ajoutes
quelquefois très-déplacés, se substituer |aux auteurs
et amplifier sans avantages les pièces qu'ils repré
sentent. Nous leur donnons ce conseil en ami et
dans l'intérêt de la société flamande.
Poperinghe, 26 Novembre 1885.
Honteux de la manière dont ils gasp'llent les
deniers publics, nos édiles craignent que la lumière
se fasse sur leur gestion.
Pour s'en convaincre on n'a qu'à voir de quelle
façon et avec quel sans gène ils viennent d'escamo
ter le budget de 1885, que déjà ils auraient dû affi
cher depuis le 10 Novembre 1884 et ce jusqu'au 20
du même mois.
Mais nos gros bonnets ne se moquent-ils pas de
la légalité comme si la loi n'existait pas pour eux!
m
L'exercice administratif commence le lr Janvier,
et partir du premier jour de l'année jusqu'au mo
ment où le budget de 1885 a été voté, nos maîtres
ont administrés d'une manière irréguliêrê et illé
gale. Nous sommes la fin de Novembre et déjà
le budget de 1886 eut dû être affiché depuis le 10 de
ce mois et il n'est pas encore voté!
Maintenant que dire de la Députation permanente
qui ne rappelle pas l'ordre celte ridicule admi
nistration.
Dans cet état de choses quoi sert la publicité du
budget et de la comptabilité
Le 10 du mois de Novembre le citoyen, désireux
de connaître ce qu'on propose de faire de ses deniers
et croyant que notre édililé se conforme la loi, se
rend l'hôtel-de-ville pour examiner le budget qui
DOIT être affiché. Il ne trouve rien et quand il
s'informe on l'accueille avec un sourire de dédain et
on l'envoie promener.
Quelques jours après, on choisit prudemment un
moment favorable pour placarder la pièce sans que
personne ne le sache et le tour est joué.
Voilà, contribuables, les beautés de l'administra
tion cléricale tant pronce par les journaux bien pen
sants et qu'il faut maintenir sous peine d'encourir
les foudres de l'Eglise. Esau.
Poperinghe, 26 Novembre 1885.
Nous avons annoncé dernièrement nos lecteurs
que la comptabilité de 1884 (ne pas confondre avec
celle de 1885 qui, conformément la loi communale,
devait déjà avoir vu le jour en ce momentavait
enfin été exposée aux regards des heureux habitants
de la ville de Poperinghe.
Ce chef-d'œuvre administratif, digne d'Escobar,
n'est qu'un tissu de chiffres plus ou moins adroite
ment allignés de façon dérouler complètement
ceux qui l'examinent.
Aussi nos maîtres, après avoir invoqué dans
l'entête le 4 de l'art. 140 de la loi communale, ont
ils jugé propos de ne pas mentionner l'année la
quelle le compte se iapporte...! de façon que le con
tribuable peut croire que ce compte est celui de
1885, alors qu'il n'est que celui de 1884. Malheu
reusement que nous pouvons en découvrir la date
dans le chapitre I qui renseigne l'exédant de 1883.
Il serait également très-utile de connaître la date
laquelle le compte a été arrêté par le collège pour
pouvoir en vérifier l'exaptitude. Ce renseignement
fait aussi complètement défaut.
Nous n'avançons rien la légère et nous le prou
vons en donnant le texte de l'entête du compte ainsi
conçue
Le collège des Bourgmestre et Ecbevins.
Conformément aux dispositions du paragraphe 4
de l'art. 140 de la loi communale du 30 Mars
1836, fait par le conseil communal dans sa séance
du....? a arrêté le compte de 18....? comme suit:
etc. etc.
Et après cela, est-il étonnant que dans ce compte
présenté la Yancompernole il soit difficile de se
trouver?
Parmi les numéros d'ordre, brillent ensuite par
leur absence les numéros 1, 11 et 13, tandis qu'en
revanche le numéro 28 se trouve devant une ligne
vide. Nous nous demandons vainement ce qui rap
porte ces numéros d'ordre et pourquoi on ne les
a pas énoncés dans le compte.
Enfin, au chapitre des recettes extraordinaires,
nous constatons qu'il y a fr. 24,378-50 d'excédent
pour le compte de 1883.
Bons et naïfs contribuables, ne croyez pas qu'en
présence de cet excédant les affaires communales
sont dans un état prospère; vous trouverez la preuve
du contraire au numéro 3 qui constate une re
celte de fr. 30.756-00, on a seulement oublié de
vous dire combien de centimes additionnels vous
avez dû payer pour parfaire cette somme
Nous vous ferons observer cependant qu'en 1884
les contributions communales n'étaient pas encore
majorées.
Le compte de 1883, s'il n'est pas jésuitemenl l
escamoté comme le budget de 1885, nous édifiera
cet égard.
Nous continuerons dans un prochain numéro
l'examen de la comptabilité de la ville de Poperinghe
et nous mettrons au jour les agissements de nos
édiles quand il s'agiljde cacher leurs électeurs la
véritable situation des finances communales.
(A continuel').
DENIER DES ÉCOLES LAÏQUES.
Listes précédentes, fr. 48,083-02
Au Sultan.
Quête faite par A!p. D l'occasion
de la St-Victorine. o-5n
Partie smosias entre Alp. D. et son ami 0-50
Alp. D., attrape une nouvelle Buse. 0-50
Toujours le même fort (au piquet) battu
par la même mazette 0-50
Total fr. 48,085-02
Dépenses jusqu'à ce jour, fr. 46,890 -54
Reste en caisse, fr. 1,194-48
C«rele artistique et littéraire.
Séance du Samedi 28 Novembre, 8 3/1 heures.
Ordre du jour
Conférence par M. A. Lagrange.
C'est avec une vive satisfaction que nous annonçons
qu'à partir de Dimanche,29 courant, l'Hôtel-de-Vijle,
Salle Bleue, une exposition de Tableaux dus au pinceau
de notre jeune concitoyenne Mademoiselle Louise De
Hem, élève de Monsieur Th. Ceriez sera ouverte.
En voici les sujets
1* Paysage: Environs d'Ypres.
2° Nature morte: Les Huîtres.
3° id id. Pêches et Raisins.
4° Tête d'étude, d'après A. Vantours.
Décidément les conducteurs de voitures deviennent
d'une négligence impardonnable.
Le 21 de ce mois, Gheluwe, Marie Demey, âgée de
52 ans, a été complètement écrasée par un chariot,con
duit par un nommé Hamers Othon.
Le lendemain, Moorslede, la sortie de la grande
messe, Marie Vandenbussche, a été renversée par le
cheval et le tilbury de Jules Vandevoor.ie, négociant
en cette commune, et est morte trois jours après.
Ce qui ajoute la gravité de cet accident, c'est que
plus de cinquante personnes se trouvaient sur la route,
et que l'imprudent conducteur avait lancé son cheval
au grand trot.
Marie Vandenbussche qui était une femme de 82 ans
atteindese surdité et ayant la vue affaiblie, n'avait ni
vu l'attelage Vandevorde ni entendu les cris de person
nes qui étaient sur le gravier.
ÉTAT-CIVIL D'YPRES,
du 20 au 27 Novembre 1885.
Naissances Sexe masculin, 8 id. féminin, 5.
Décès
Delahaye, Henri, sans profession, 61 ans, célibataire,rue
Longue de Thourout. Noielle, Marie, cultivatrice, 72
ans, veuve de Joseph Logie, St. Jacques extra. Wous-
sen, Valérie, écolière, 13 ans, rue Longue de Thourout.
Robbe, Félix, sans profession, 77 ans, veuf de Caroline
Serruys, rue de Lille.
Enfants au-dessous de 7 ans: Sexe masculin 2; id. féminin2.
SOMMAIRE du Numéro Prime Illustré de L'Indépen
dance BelgeLA VIE D'HIVER, en vente chez tous les li
braire au prix de cinquante centimes (12 pages illustrées
grand format),
Texte par Théodore de Banville, Alphonse Daudet, Mme
Alphonse Daudet, Armand Silveslre, André Theuriet, Geor
ges Ohnet, Abraham Dreyfus, Gustave Frédérix, Alfred
Sauvenière, Autan. Farfadet, Ch. Le Roy, Snob, etc., etc.
Dessins de S. Arcos, Georges Clairin, Jean Béraud, L.
Leloir, Comte Lepic, Caran d'Ache, Allongé, Karl Bodmer,
Sézanne, Steinlen, Jeanniot, Crafty, Mars, etc., etc.
On peut aussi se procurer ce numéro en en faisant la
demande l'Administration de l'Indépendance Belge,9 rue
d'Argent, Bruxelles, ou Paris, 23, rue Richer. Envoyer le
montant en timbres-poste.