AVIS. 5 Septembre 1886. JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. N° 1,218. Dimanche, 46e ANNÉE. 6 FRANCS PAR AN PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE* VIRES ACQUIRIT EDNltO. CHEMIN HE EEK. Nous engageons nos amis politiques vérifier les listes électorales avec tout le soin possible. Il importe surtout de rechercher 1° Ceux qui paient et ont payé des contribu tions dans d'autres localités. 2° Ceux qui, par suite de décès, continuent les affaires ou ont hérité des biens et peuvent comp ter des contributions titre successif. 3° Les fils aînés et défaut les gendres des veuves payant le cens. 4° Ceux qui soit par leurs fonctions, grades ou diplômes ou bien encore par leur certificat d'ex amen, peuvent être inscrits en qualité d'électeur capacitaire pour la commune et la province. Ces réclamations doivent être adressées sous forme de requête la Cour d'appel de Gand, laquelle requête doit être dénoncée par exploit notifié la personne intéressée et ces pièces doivent être remises au Commissariat d'arron dissement au plus tard le 30 Septembre, sous peine de nullité. Cette vérification est d'autant plus importante que ces listes doivent servir pour les élections du mois d'Octobre 1887. Les personnes qui ont des réclamations faire aux fins d'inscription ou de radiationpeuvent du reste s'adresser au bureau de l'Association libé rale,qui sechargera de les parinstruire, sans frais, et sans faire connaître la source d'où elles émanent. Ypres, le 4 Septembre 1886. Le Journal d'Ypresdans un article vérita blement idiot, parle des démarches qui ont été faites par l'administration communale dans le but d obtenir du département des finances un certain délai, pour le paiement de la somme de 13,000 francs, due comme prix de la cession des terrains militaires. Le pieux menteur aurait pu ajouter que le département de l'instruction publique est resté jusqu'à ce jour en défaut de payer un subside de 12,850 francs du la ville. Ce bon Gouvernement clérical exige, la date de l'échéance, le paiement de ce que doit la ville, et il ne lui accorde un délai qu'à la con dition qu'elle paye les intérêts 5 *ja. Mais il reste sourd quand l'administration, de son côté, réclame les sommes auxquelles elle a droit. Pas de compensation, vu qu'il s'agit de services différents, mais en attendant, on frustre la ville des intérêts de ses avances Allons, Messieurs les députés montrez donc que vous êtes au monde. Employez voire encre et votre plume pour défendre les contribuables. Cela vaudra mieux, Monsieur le Sénateur, que de déverser ridiculement votre fiel dans le journal des mensonges. Excitations imprudentes. Les journaux catholiques en général et la Patrie, en particulier, ne négligent rien, c'est le cas ae le dire pour rendre la classe ouvrière odieuse aux yeux de la bourgeoisie riche. Ces tristes organes d'un parti qui ne se sou tient qu'à force de malhonnêteté et de duplici té, représentent nos braves ouvriers comme des bandits prêts tout saccager et piller. On ne parlerait pas autrement d'une bande d'as sassins et de voleurs. On les a vus cependant le 15 Août dans les rues de Bruxelles. Ont-ils brisé? Ont-ils pillé? Ils étaient plus calmes et plus dignes que les 80,000 robustes campagnards cléricaux dont l'air provocateur et insolent a soulevé la juste colère des Bruxellois. Aussi, ces parfaits cléricaux savent-ils com ment ils sont allés dans la capitale, mais non comme ils en sont revenus. Après avoir semé le trouble et le désordre dans cette ville, ils ont été chassés comme une bande de lâches et de misérables. Les ouvriers, au contraire, ont circulé paisi blement dans les rues. Les habitants de Bruxelles, comprenant enfin que ces ouvriers sont des citoyens Belges, avant le droit de manifester comme les autres, leur ont jeté des fleurs. Cette réception a trompé les espérances des cléricaux qui, par leur excitation, avaient déjà entrevu une excellente occasion de nuire l'honorable bourgmestre de Bruxelles, M. Buis. On croyait que le calme des manifestants imposerait silence aux journaux cléricaux. Erreur profonde Depuis quinze jours, ils publient avec des commentaires terrifiants, les chansons que les ouvriers ont chantées dans les rues de la capi tale, le 15 août dernier. Ne dirait-on pas que ces chants sont des sentences de mort pour la bourgeoisie Ce serait profondément absurde et ridicule, si ce n'était inquiétant. Inquiétant, en effet. Les excitations de nos cléricaux sont telles qu'elles pourraient la fin provoquer l'émeute et la révolution. Nos maîtres, en ce moment, jouent peut-être l'avenir du pays. Nous lisons dans l'Indépendance A propos des instructions pontificales de Léon XIII aux magistrats catholiques, au sujet du divorce, nous avons rappelé le refus d'absolution qu'encourut, il y a quelques annéees, un magistrat d'Ypres pour avoir ose, dans un procès qui fit alors beaucoup de bruit, émettre un avis con traire aux prétentions cléricales. Une note communiquée la Flandre libérale précise nos souvenirs, et nous fournit l'occasion de revenir sur cet incident qui emprunte une actualité nouvelle cette pression que le Pape prétend exercer, au nom de la religion, sur la conscience des juges. L'affaire remonte 1870, et le magistrat dont il s'agit est M. Iweins, alors procureur du roi près le tribunal d'Ypres. Il occupait le siège du ministère public lorsque fut plaidé, devant ce tribunalun procès en reddition de compteremise de titres, etc., intenté par l'administration com munale de la ville la directrice de la fondation Lamotte ou école Sainte-Mario. Dans ce procès, l'un des premiers qui furent soutenus pour l'exécution de la loi sur les bourses d'études, M. Iweins conclut en faveur de la ville demanderesse, et le clergé lui en garda rancune. Cette rancune attendit deux ans pour se montrer. Mais le 22 mars 1872 le chef du parquet d'Ypres recevait le poulet suivant p. DE SMET, L'autorité compétente, c'est bien l'épiscopat, sans doute, tout au moins l'évêque de Bruges, supérieur ecclésiastique du curé de Saint-Pierre. Elle allait bien, l'autorité compétente: rétrac tation, réparation solidaire ou au pro rata, tout au moins, telles étaient les conditions auxquelles il lui plaisait de surbordonner l'absolution. M. Iweins, tout catholique qu'il était, la trouva mauvaise, et il répondit ae bonne encre au curé de Saint-Pierre. Voici un passage de sa réponse Le correspondant de la Flandre libérale croit que nous nous sommes trompés en supposant que 1 intervention de M. le ministre de la justice JDe Lantsheere auprès de l'évêque de Bruges fit obtenir M. Iweins son absolution. Et il rectifie ainsi notre assertion JA S" LE PROGRES ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres, fr. 64)0. Idem. Pour le restant du pays7-00. Tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue au Beurre, 20. INSERTIONS Annonces: la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames: la ligne, fr. 0-25. Insertions Judiciaires la ligne un franc. Pour les annonces de France et de Belgique s'adresser l'Agence Havas, Bruxelles, 89, Marché aux Herbes. Heures de départ cTYpres Poperinghe, 6-50 9-09 10-00 12-07 3-00 4.00 6-25 9-05 9-58. Poperinghe-Hazebrouck, 6-50 12-07 6-25. Houthem, 5-30 8-20 11-16 5-20. Comines, 5-30 8-05 8-20 9-58 10-10— 11-16 2-41 2-53 5-20 8 58. Comines-Armentières, 5-308-0511-16—2-53—8-58. Boulers, 7-45 10-45 - 12-20 4-10 6-30 Langemarck-Ostende, 7-23 12-223-58 6-22. Courlrai, 5-30 - 8-20 9-58 11 16 2-41 5-20. Courtrai-Bruxelles, 5-30 9-58 11-16 2-41 5-20. Courtrai-Gand, 5-30 8-20 11-16 2-41 5-20. Monsieur le procureur du roi, Je regrette de devoir vous annoncer que l'autorité compétente a décidé que les confesseurs ne peuvent pas absoudre les personnes qui, par leur vote ou leur coopéra tion, ont mis la main dans l'affaire Lamotte de celle ville, avant une rétractation préalable et une réparation pro rata au moins, ou solidairement. Agréez, monsieur le procureur, les expressions de ma haute considération. curé de Saint-Pierre. La gravité de la mesure dont j'ai été l'objet ne réside pas dans le fait de la lettre. Ce qui est grave, c'est la déci sion prise de frapper de peines ecclésiastiques un magistrat comme magistrat, raison d'actes qu'il a posés et dû poser pour obéir la loi et sa conscience, et pour rester fidèle son serment Si pareille mesure devait être généralisée, l'existence de la magistrature serait compromise Que dis- je, plus un catholique ne pourrait participer l'exercice des fonctions publiques Dans la réalité l'évêque de Bruges n'y fut pour rien, et il n'existe aucun motif de croirequ il ait jamais rétracté se.«>

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Le Progrès (1841-1914) | 1886 | | pagina 1