ODE A LA BELGIQUE. Noua ne noua sommes pas trompés. Il est vrai que, pour ae faire absoudre, M. Iweins changea de diocèse, et il se peut qu'il ait eu ensuite une entrevue avec M. De Lantsheere. Mais avant d'aller Saint-Boniface d'Ixelles, il avait transmis au ministre de la justice la lettre du curé de Saint-Pierre, et peu de jours après cet ecclésiastique se rétracta par écrit avec une spontanéité dont personne ne fut dupe. Sa lettre au procureur du roi est curieuse.Elle a probablement échappé notre conlrère de la Flandre libérale. Il nous saura gré de la lui mettre sous les yeux Comparez la lettre du 22 mars l'autorité compétente a décidé et notez le casuisme Cette autorité n'a pas décidé la lettre du curé de Saint- Pierre non Mais elle avait pris la décision de principe en vertu de laquelle cette lettre fut écrite. Cependant pour la tirer de ce mauvais pas il fallait que le curé se sacrifiât. Et il se sacrifie avec une abnégation presque touchante. Je vois d'ici briller cette étoile superbe, Que les hommes méchants ternissent quelquefois; Je vois ces doux rayons s'étendre comme l'herbe Que je foule souvent aux confins de nos bois. Elle apaise les temps troublés par les tempêtes Elle montre aux mortels par Dieu faits pour souf- [frir, Que malgré les chagrins prodigués aux poètes, L'espérance toujours soutient leur avenir. Elle donne leur âme une force inconnue Les inspire au milieu de leurs nobles travaux Les élève au Seigneur quand l'éclair fend la nue; Les grandit dans l'histoire aux récits des héros Cette étoile c'est toi, Muse tendre et chérie Fais résonner encore un luth harmonieux, Pour célébrer en chœur une belle Patrie Qui sait dompter l'orage et les flots furieux Le doux barde,animé d'une ardeur libre et fière, Se lève pour chanter la gloire de son Roi (i). Le peuple qui du ciel a reçu la lumière, S'incline devant Dieu qu'il adore en sa foi. Le pauvre vieux fait pitié. Ce sont là, comme le constatait le Bien public d'alors, les plus humbles et les plus complètes excuses Le curéexigeait une rétractation du magistrat. Et c'est lui qui se rétracte Spontanément, c'est entendu mais après que M. Iweins eut transmis sa première lettre au ministre de la justice. Personnellement, il y insiste, mais il est clair que que l'autorité compétente est touchée, et qu'elle a reculé devant le scandale. Le Pape, lui, ne recule pas. N'est-il pas infaillible Souhaitons aux magistrats,auquel il dicte leurs jugements en matière de divorce, la même éner gie, le même respect de leur mission sociale et de la loi civile dont M. Iweins fit preuve en 1872. Ou bien, s'ils n'en sont pas capables, qu'ils méditent ce mot de ce magistrat catholique son curé Si pareille mesure devait être générali sée... plus un catholique ne pourrait participer l'exercice des fonctions publiques. Nous serions curieux de connaître l'opinion du Journal d'Ypres au sujet des prétentions du Pape et nous nous demandons comment notre confrère parviendra concilier sa fidélité aux enseignements du Pape infaillible avec les élo ges qu'il décernait récemment au magistrat qui a su résister aussi dignement l'arrogance sacerdotale. Il serait peut-être piquant de reproduire, en regard l'une de l'autre, l'appréciation du Jour nal dYpres de 1872 sur M. Iweins, Procureur du Roi, et celle du même Journal de 1886 sur M. Iweins, Président du Tribunal. Nous le ferons peut-être un jour. nouvelles locales. Plusieurs gardes civiques de notre ville se sont distingués dernièrement au tir national àBruxel- Merci, Seigneur, merci de notre indépendance Nos bras sont renforcés et nos fers sont détruits Vingt siècles de malheurs méritaient ta clémence, De ce divin bienfait nous portons les doux fruits. Loin de nous l'oppresseur nous voulons qu'on [admire Le peuple que son œuvre a rendu glorieux Que jamais on n'a pu dans ses revers séduire, Et qu'on retrouve encor digne de ses aïeux Semblable ce lion dont il fait son emblème, Le Belge reste fier dans le plus grand malheur Il connaît son courageet retrouve en lui-même Un stoïque plaisir vaincre la douleur. Que de sang répandu! de questions horribles De cachots encombrés d'ostracismes trahis De nos affreux tyrans, les vengeances terribles N'ont servi qu'à former d'éternels ennemis. Hélas combien de fois la discorde civile Et le sort des combats poursuivant son chemin, N'ont-ils pas ravagé la Belgique fertile Et même exhubérante au prix du sang humain? les. Voici les résultats que nous trouvons dans le Monitenr de Mercredi (partie non officielle) 49. Ligy, Albert, 5365545362 44 Catégorie B. Cible fixe aux blancs. 160 Swekels, Léon, 55,460 256 Froidure, Eugène, 49,520 264 Poot, Arthur, 50,340 Ajoutons que, d'après le Moniteur de Jeudi, M. Ligy se trouve parmi les quatre-vingts tireurs admis pour le concours d'honneur. Nous apprenons que le parc de M. Carton sera ouvert au public, demain Dimanche, l'occasion des fêtes du hameau de Kruipendaarde. La musique du corps des Sapeurs-Pompiers de notre ville se rend aujourd'hui Heyst et Blan- kenberghe pour y donner deux concerts. Elle sera reçue la gare, par l'harmonie com munale les Enfants de Neptune. Bonne chance nos excellents musiciens. Société de Gardes Civiques d'Ypres. Tir du Lundi 30 Août 1886. ÉTAT-CIVIL D'YPRES, Décès Non nous ne verrons plus d'une race cruelle L'injustice forger pour nous de nouveaux fers Nos bras sont aguerris, notre vie est rebelle Au joug de l'étranger ou d'un maître pervers. Pendant qu'en Orient le monde est en alarmes, Et que la terre tremble aux bruits de longs échos, Chez nous, garantissons la paix avec nos armes, Elevons nos guerriers, préparons nos héros. La Belgique prudente, en dépit de l'envie, Gardera ses foyers, son commerce et ses arts Désormais résolue conserver sa vie, Elle renforce Anvers d'imprenables remparts. Il faut songer tout Amasser en silence, Eviter des revers ce qu'on peut prévenir, Protéger l'industrie, élever la science, Pour que notre nom brille en l'histoire venir. L'aurore d'un beau jour viendra sur la Nature: Les champs reverdiront, et l'heureux laboureur Instruit par le passé, marchant dans la droiture, Recueillera le fruit de son fécond labeur Jean MOLS, Officier pensionné. instructions. C'est un honorable ecclésiastique d'Ixelles, feu M. le curé d'Hanis.de la paroisse de Saint-Boniface,com- Îlètememt indépendant de l'évêque de Bruges, qui accorda M. le procureur du Roi l'absolution que le curé de Saint- Pierre d'Ypres lui refusait. L'honorable magistrat eut en suite une entrevue avec M. le ministre de la justice qui ne cacha point qu'il regardait l'incident comme étant de la plus haute gravité, et en fit l'objet d'une correspondance avec l'évêque de Bruges dont le texte n'a jamais été livré la publicité. Ypres, le 6 Avril 1872. M. le procureur du roi, La publicité que vous avez donnée ma communication toute confidentielle du 22 mars dernier m'impose le devoir, si pénible qu'il me puisse être, de vous rappeler par écrit et de rendre publique mon tour la démarche que j'ai eu l'honneur de faire auprès de vous, quelques jours après l'envoi de ma lettre. Cette lettre, monsieur, je suis venu vous dire que je la regrettais et la rétractais. Bien que vos interruptions me permissent peine de placer quelques mots, j'ai affirmé plusieurs reprises, comme j'affirme ici sur l'honneur, que mes supérieurs ecclésiastiques étaient complètement étran gers ma lettre, qu'ils n'en avaient connaissance aucune. Je vous ai avoué plusieurs fois mon erreur, erreur qui m'est toute personnelle. J'ai ajouté que je m'étais servi d'expressions impropres (1), et, après vous avoir assuré que, même dans ma pensée et aux termes de ma lettre, il ne pouvait être question de refus public des sacrements et moins encore d'excommunication (2), je vous ai supplié de me restituer mon écrit. Tout en m'adressant quelques paroles amicales, vous avez repoussé ma demande lorsque je vous ai dit que les coups que vous porteriez retomberaient et devraient re tomber sur moi seul, vous avez persisté ne point vouloir me croire vous n'avez eu égard, pardonnez-moi de le dire, ni mes éxcuses, ni mes supplications, ni mon trouble, ni ma vieillesse. (1) Le pro rata sans doute. (2) Qu'est-ce donc alors que l'absolution, et partant la communion, surbordonnées une rétractation et une réparation (i) Voir l'ode au Roi du 9 Juillet 1886. Vous m'avez laissé partir, monsieur, en proie une émotion qu'il est impossible que vous n'ayez point remar quée. C'était, veuillez m'en croire, bien moins la crainte que la douleur qui opprimait mon âme. Je me disais, en songeant au passé, que vous u'auriez pas dû être le premier et le seul d'entre mes bien aimés paroissiens traiter avec autant de rigueur un curé presque septuagénaire. En publiant cette lettre, mou principal but est de prou ver au public que si, mon âge, j'ai pu commettre l'erreur que vous avez divulguée, j'ai su aussi en faire la rétracta tion loyale et solennelle. Je prie, du reste, ceux qui me liront de vous pardonner comme je vous pardonne du fond de mon cœur, et je vous présente, monsieur le procureur du roi, l'assurance de ma grande et sincère considération. p. DE SMET. Curé de Saint-Pierre. Catégorie B. Cible fixe aux points. Prix. Feux. Total. Mesurage. Aux points. Froidure, Robert, 6 S 6 5 1 23 Boedt, Léon, 2 5 6 4 3 20 Ligy, Albert, 6 6 0 2 4 18 Bogaert, Alphonse, 1 3 6 3 3 16 Dezutter, Arthur, 3 3 0 3 6 15 Masscheleyn, Alphonse, 3 2 4 3 3 15 Froidure, Eugène, 2 6 2 1 3 14 Swekels, Léon, 3 4 3 3 1 14 Au blanc. Vantholl, Henri. du 27 Août au 3 Septembre 1886. Naissances Sexe masculin, 7 id. féminin, 5. Mariages Ronsse, François, charron, et Liebaert, Stéphanie, re passeuse. De Beuckelaere, Julienne, sans profession, 72 ans, veu ve de Clément Moreeuw, rue des Récollets. Ketels, Clément, sans profession, 58 ans, époux de Julie Margodt, rue de Menin. Libot, François, marchand forain, 48 ans, époux d'Amélie Bauwens, rue de Menin. Metsu, Virginie, servante, 33 ans, célibataire, rue Longue de Thourout. Enfants au-dessous de 7 ans: sexe masc., 2, id. fém., 2. Ypres, le 29 Août 1886.

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Le Progrès (1841-1914) | 1886 | | pagina 2