Sous ce titre Les Etrennes du clergé, nous lisons dans l'Union libérale de Verviers A l'occasion du nouvel an, le gouverne ment des curés n'a eu garde d'oublier de rem plir ses devoirs envers ses patrons, et lui ou vrant toutes grandes les caisses publiques, lui a, par arrêté royal, permis d'y puiser les sub sides suivants Pour le clergé et les fabriques d'églises de la province d'Anvers, fr. 16,406-31 du Bra- bant, 17,105-93 de la Flandre occidentale, 12,926-10; de la Flandre orientale, 10,422-66; de Liège, 25,663 du Luxembourg, 19,093 de Namur, 27,241 En tout, fr. 128,560. De plus, le Moniteur autorise les fabriques d'églises accepter différents legs et rentes. De plus, M. le ministre Devolder cassait, tour de bras, une foule d'arrêtés de députa- tions permanentes libérales, qui avaient eu l'impertinence de contrôler la comptabilité des fabriques d'églises et de régler le pillage de leurs ressources par les curés et les vicaires. Le premier jour de l'an a donc été une fructueuse journée pour Nos Maîtres. C'est un commencement qui promet. 1887 commence bien en effet, et 1886 n'avait pas mal fini, puisque, dans la dernière semaine de Décembre, plus de 120,000 fr. de subsides avaient été encore distribués au clergé. On lit dans la Nation La pensée qui avait inspiré M. Olin, lors qu'il prit au service de l'Etat des demoiselles télégraphistes, est une pensée hautement hu manitaire. Dans notre organisation sociale actuelle, il devient de plus en plus difficile aux femmes de gagner honnêtement leur vie; c'était chose excellente que de leur ouvrir une car rière, d'ailleurs aussi modeste qu'honorable. Il faut croire que le R. P. Boom, dont la chasteté est proverbiale, ne veut pas avoir plus longtemps le moindre rapport (même dans le bon sens du mot) avec des filles d'Eve, puisqu'il n'admet plus au concours pour les emplois d'é lèves télégraphistes que des récipendiaires mas culins. Voilà une mesure dont votre directeur de conscience vous saura gré peut-être, mais dont, certes, les mères de famille ne vous féliciteront point, R. P. Boom. Que faut-il croire de cette prochaine reprise des affaires annoncée par M. Jamar, gouver neur de la Banque nationale, lors de la récep tion du premier jour de l'an au Palais Nous lisons ce propos dans la correspondance bruxelloise de l'Opinion libérale de Namur Nous lisons dans le Journal de Bruges De toutes les relations que nous pouvons avoir nouées dans le cours de la vie, les plus vivaces, celles qui nous laissent le souvenir le plus frais, le plus persistant, le plus agréable, ce sont celles entre condisciples. Formées sur les bancs de l'école, lage où tous les senti ments sont vrais, elles occupent une place pri vilégiée dans le cœur. Nous étions ensemble au Collège. Cette réponse se traduit ainsi Je le connais et je l'aime. Voyez ces deux hommes qui s'abordent le sourire aux lèvres, la joie dans les yeux. Ce sont d anciens camarades de classe. Leurs che veux ont blanchi. 11 y a dix ou quinze ans qu'ils ne se sont vus, et cependant ils se sont recon nus Comment, c'est toi, Alfred 1 Quel plaisir de te revoir Maurice 1 Et les voilà tous les deux se raconter leur vie depuis qu'ils ont quitté l'A thénée ou l'Université. Et puis on s'enquiert de ce que les anciens amis sont devenus. Te sou viens-tu?... Cette question revient chaque moment et l'on ne se quitte pas sans se pro mettre de se revoir bientôt. Mais les occasions de se rencontrer quand se >rèsenteront-elles? Chacun est souvent entraîné jar un courant contraire. Ces occasions il faut es faire naître, ces liens il ne faut pas les lais ser se briser. Comment faire Réunir en société tous les anciens élèves disséminés de par le monde et renouer ainsi des relations sur lesquelles le temps étendrait le voile de l'oubli. C'est ce que l'on va faire Bruges, où vient de se constituer une association qui a pris le nom de union des anciens élèves de l'A thénée de Bruges. La cotisation annuelle n'est que de cinq francs, le produit et les dons seront employés l'octroi de subsides aux jeunes gens studieux peu favorisés de la fortune. Inutile de recommander une semblable in stitution, elle doit rencontrer toutes les sym pathies. Le Comité est ainsi composé De Poortere, Charles, avocat, président. Sabbe, Jules, professeur l'Athénée, vice-président. Ret- sin, Frans, étudiant en philosophie l'Univer sité de Gand, trésorier.De Rycker, Gustave, négociant, membre. Saeys, Félix, docteur, id. Thooris, Réné, étudiant en médecine l'Université de Gand, id. De Schryver, Char les, étudiant en droit l'Université de Gand, secrétaire. Ganshof, Arthur, id., secrétaire- adjoint. Mgr Freppel en recevant son clergé l'occa sion de la nouvelle année lui a adressé une allocution qui est reproduite avec force par tous les organes cléricaux belges. On y remar que le passage patriotique que voici Ce langage prouve qu'en France il suffit que l'indépendance du pays soit en péril pour que l'accord des partis se fasse. En Belgique cet accord est irréalisable parce que le clergé subordonne tout, même l'intégrité du sol natio nal des préoccupations électorales. Il vient d'être décidé que l'on ferait exécuter pour la Chambre le buste de M. Malou, le re gretté homme d'Etat conservateur, et les por traits de tous les chefs de cabinet, ainsi que les Êortraits en pied du roi Léopold II et de Marie- enrietle. On complétera ainsi la décoration de la salle de lecture, où figurent déjà les por traits des présidents. Chose assez curieuse ni le Sénat, ni la Chambre ne possèdent jusqu'à présent les por traits des souverains actuels. Léopold I" et Marie-Louise ont leurs bustes en marbre dans la salle des séances du Sénat. Ils font bel effet dans les niches pratiquées dans la boiserie derrière le bureau. Ils y ont leurs portraits aussi, peints par Gallait et placés droite du grand tableau de De Biefve. A gauche doivent venir les portraits de Léo pold II et de la reine. Les cadres, tout prépa rés, attendent les toiles. Les chefs de cabinet qui se sont succédé au Eouvoir depuis cinquante-six ans sont au nom- re de treize. Le régent a eu deux ministères, l'un formé par M. Silvain Van de Weyer et qui dura peine un mois, du 26 Février 1831 au 24 Mars suivant le second formé par M. Joseph Lebeau et qui n'eut guère une plus longue existence. Le 24 Juillet, en effet, Léopold I" constitua son premier ministère, la tête du quel se trouva M. de Muelenaere. Un nouveau ministère se forma le 20 Octo bre 1832, sous la direction successive de MM. Goblet et Lebeau un troisième lui succéda le 4 Août 1834, sous la direction de M. de Theux, le fondateur du parti catholique belge. Le ca binet de Theux vécut six ans. Le 18 Avril 1840, Lebeau constitua un ministère, dans lequel figuraient Rogier, Liedts et Leclercq. Pendant une période parlementaire agitée de près de dix-sept années, les ministères se succèdent alors assez rapidement. De 1840 1857, il y eut sept cabinets: le cabinet Nothomb, du 13 Avril 1841 le cabi net Van de Weyer, du 30 Juillet 1845 le ca binet de Theux, de 31 Mars 1846 le cabinet Rogier, du 12 Août 1847 le cabinet Henri de Brouckère, du 31 Octobre 1852 le cabinet De Decker, du 30 Mars 1855 enfin, le cabinet li béral du 9 Novembre 1857, qui gouverna pen dant la fin du règne de Léopold I" et les pre mières années du règne nouveau, jusqu'au 2 Juillet 1870, dirigé successivement par M. Ro gier et M. Frère-Orban. Les derniers cabinets sont ceux que formè rent M. d'Anethan, en 1870 M. Malou en 1871 M. Frère-Orban, en 1878 MM. Malou et Beernaert en 1884. En somme, le règne de Léopold I" compte onze ministères celui de Léopold II, six. L'homme d'Etal belge qui a passé le plus d'années au pouvoir est M. Frère-Orban. Il a été ministre pendant 24 ans. Rogier avait 15 années de ministère, Malou, 10 seulement. Tel est le tableau chronologique exact des ministères belges depuis que la Belgique existe. Nouvelles locales. Notre Foire aux Chevaux, une des plus re nommées du pays, aura lieu cette année le Mer credi des Cendres33 Février. A cette occasion, l'Association Agricole de l'arrondissement d'Ypres donnera un grand Concours pour la Race Chevaline. Nous publierons le programme de cette fête dans un de nos plus prochains numéros. M. Maquet, sous-lieutenant de gendarmerie, commandant la lieutenance d'Ypres,vient d'être promu au grade de lieutenant. Comme nous l'avons dit dans notre dernier n°, c'est demain, midi précis, en la Salle de l'Aigle d'Or, que notre excellent Quatuor donnera sa première séance de Musique de Chambre. Les personnes, qui désirent assister cette séance, peuvent se procurer des cartes d'invita tion en s'adressant verbalement ou par écrit l'un ou l'autre des membres du dit Quatuor. Programme. 1. Quatuor n° 1, Mendelssohn. a) Allegro, b) Cauzonetta, c) Andante, d) Finale. 2. a) Andante, b) Scherzo. Tchaïkowsky. m-.™ Après avoir lu le discours du gouverneur de la Banque nationale dans un des journaux de la capitale, un finan cier expérimenté, administrateur de charbonnages me disait M. Jamar est trop optimiste la crise ne cessera pas de sitôt. La reprise factice des affaires est due uniquement aux bruits de guerre répandus avec opiniâtreté par toute la presse européenne depuis l'incident bulgare. On s'approvisionne en prévision de la grande lutte et, naturellement, les stocks s'épuisent. Mais si la paix per siste, l'ère nouvelle entrevue par M. le gouverneur de la Banque nationale ne percera pas l'opacité de la crise. Afin de retrouver la prospérité de 1870 1875, il nous faut la guerre au printemps, bien entendu chez nos voisins, non chez nous. Une nouvelle destruction est nécessaire pour alimen ter le carnet des commandes et faire refleurir les affaires.» Malgré leur égoïsme, ces paroles ne manquent pas d'ap précier assez sainement la situation. Souhaitons toutefois que le financier se trompe et que M. Jamar ait raison. Certes, nous catholiques, nous avons bien des griefs contre ceux qui gouvernent le pays; ils nous ont cruelle ment blessés dans nos intérêts les plus chers et dans nos droits les plus sacrés. Mais qu'on le sache bien au dehors comme au dedans, si l'heure du péril venait sonner pour la France, tous ces griefs s'écarteraient d'eux-mêmes de vant le salut de la patrie. Vainqueur ou vaincus de la veille dans nos luttes in testines, nous nons rallierions tous le lendemain et sans ex ception autour de ceux qui tiendraient en main le drapeau de la France. Et je connais trop les sentiments qui ani ment le clergé français pour ne pas savoir que rien n'aura été capable de décourager son patriotisme, et que les événements le trouveraient la hauteur de tous les sacri fices compatibles avec son caractère et sa sainte mission.

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Le Progrès (1841-1914) | 1887 | | pagina 2