avait repoussé, par 322 voix contre 178, la pro-
position de supprimer les indemnités allouées
aux aumôniers des hospices et des prisons.
Voilà pour les questions cléricales.
Passons aux questions qui touchent aux li
bertés publiques.
La Constitution belge, issue du suffrage cen
sitaire, proclame la suppression de la censure
et décrète qu'elle ne pourra jamais être réta
blie.
En l'an de grâce 1887, le 28 Janvier, la
Chambre française, issue du suffrage universel,
vote, par 338 voix contre 169, le maintien de
la censure sur les œuvres dramatiques.
Mais tout cela n'est rien encore côté du
vote de Jeudi dernier, de ce vote incroyable
par lequel cette même Assemblée vient de frap
per d'un droit de cinq francs par 100 kilogram
mes l'entrée du blé étranger.
En Belgique, sous le régime du suffrage cen
sitaire, la proposition Dumont, qui ne deman
dait qu'un droit d'entrée d'un franc par cent
kilogrammes, avait été repoussée la Chambre
par 33 voix contre 39.
En France, ce droit, élevé jusque cinq francs,
est voté par une majorité de 328 voix contre
238
Et c'est ce suffrage universel, qui menace
d'affamer les classes ouvrières, qui va on l'a
démontré augmenter d'un dixième le prix
du pain, c'est-à-dire voler aux pauvres diables
un pain sur dix, c'est ce suffrage universel qui
a fait cette chose honteuse, quon ose nous re
présenter comme le défenseur le plus sûr des
intérêts des travailleurs Franchement, pour
qui nous prend-on
Mais, diront les Fakirs, c'est le procès la
revision que vous faites là
Oh que non La revision ne nous jamais i
comptés parmi ses adversaires. Bien loin d'être j
hostiles toute réforme électorale, nous som
mes las de répéter que le régime électoral ac
tuel a fait son temps et que le moment est
venu d'élargir la base de la souveraineté na
tionale en reconnaissant l'instruction, la
capacité, les droits que la Constitution lui re
fuse.
Ce que nous avons combattu, ce que nous
continuerons combattre de toutes nos forces,
c'est l'idée d'introduire en Belgique le système
du suffrage universel, tel qu'il fonctionne en
France, sans condition de capacité, sans ga
rantie d'instruction d'aucune sorte. De ce suf
frage universel là nous ne voulons pas pour
notre pays, et nous ne laisserons pas une oc
casion de démasquer ses hypocrisies et ses j
mensonges.
Après cela, ce que nous en disons n'est pas
pour convertir les Fakirs. Le suffrage univer- j
sel, c'est le Droit avec un grand D, n'est- i
ce pas Alors, n'en parlons plus.
Et en attendant l'heureux jour où la Belgique
sera mise en possession de ce merveilleux in
strument de progrès et de justice sociale, fai
sons comme sf nous en jouissions déjà, et
supplions la Chambre de reprendre le plus tôt
possible la proposition Dumont, en ayant soin,
pour bien marquer sa sympathie pour les clas
ses ouvrières d'élever d'un cinq francs le droit
sur le pain qu'elles mangent.
Le budget de l'intérieur et de
l'instruction publique.
C'est M. Melot, représentant de l'arrondis
sement de Namur, qui a fait le rapport sur le
budget de l'Intérieur et de l'Instruction publi
que pour 1887.
Les prévisions s'élèvent 21,644,764 fr.M.
Thonissen a rogné sur son budget, et il reçoit
ce sujet les chaleureuses félicilations du rap
porteur qui l'engage persévérer dans cette
voie et faire mieux 1 avenir.
Le crédit affecté au Musée scolaire a été ré
duit de 2,000 fr. Là-dessus, nouvelles félicita
tions de M. Melot qui s'empresse d'ajouter que
cette institution du Musée scolaire est d'une
utilité douteuse.
Le rapport insiste pour que le gouvernement
poursuive l'etude de la suppression des com
missaires d'arrondissement.
La section centrale demande quelles sont les
mesures prises pour l'organisation de la garde
civique dans certaines communes où elle n'était
pas en activité.
Avant les grèves de 1886, la garde civique
n'était organisée activement que dans 30 villes
ou communes.
Du 16 Mai ce jour, 18 bataillons nouveaux
d'infanterie ont été appelés l'activité Nivel
les, Mouscron, Roulers, Eecloo, Grammont,
Renaix, Wetteren, Zele, Courcelles, Cuesmes,
Gilly, Jumet, La Louvière, Marchienne-au-
Pont, Marcinelle, Montigny-sur-Sambre, An-
gleur, Andenne.
Depuis, il a été créé quatre corps de chas-
seurs-éclaireurs Chapelle-lez-Herlaimont
Gosselies, Lodelinsart et Morlanwelz.
32,699 gardes sont armés du Comblain.
Pour le service des patrouilles dans les com
munes rurales 10,329 fusils du vieux modèle
ont été prêtés.
Enseignement.
Répondant une question de la section cen
trale, le gouvernement fait connaître qu'il y a
actuellement 193 professeurs et régents de
l'enseignement moyen sans emploi.
Une enquête a été ouverte sur les fraudes
commises lors du concours des écoles primai
res en 1886.
11 en résulte qu'on a soupçonné un impri
meur d'avoir divulgué les questions du con
cours, mais une ordonnance de non lieu est
intervenue. Depuis on a renoncé faire im-
)rimer les questions, on s'est contenté de le
aire autographier sous la surveillance de deux
ônctionnaires et le secret a été gardé.
Le nombre des normalistes des deux sexes,
diplômés, se trouvant sans emploi se monte
actuellement 1,136, sans compter les institu
teurs et institutrices en disponibilité.
Les traitements d'attente.
Les traitements d'attente payer aux insti
tuteurs et institutrices en disponibilité par
suppression d'emploi, coûtent annuellement
l'Etat fr. 1,165,071-28.
Il ressort du tableau annexé au rapport que
les suppressions les plus nombreuses ont eu
lieu dans les provinces cléricales, telles que les
deux Flandres.
On constate également dans le rapport la
préoccupation d'arriver la suppression, ou
tout au moins la réduction de ces traitements.
La section centrale a réclamé un tableau
nominatif des instituteurs et institutrices en
disponibilité qui exercent une profession quel
conque ou se sont établis pour subvenir leurs
besoins.
Le rapporteur insiste pour que le traitement
ne soit plus payé ceux qui se trouvent dans
ces conditions ou qui aident leurs parents dans
leurs affaires.
Pour M. Melot, la plupart des malheureux
mis en disponibilité, vivent dans l'abondance.
Citons ce propos un passage du rapport
N'est-il pas inique de forcer des communes
pauvres payer des traitements d'attente des
instituteurs qui vivent dans l'abondance C'est
la pire des exploitations, celle du pauvre par le
riche Et quel crime ont commis ces pauvres
communes ainsi frappées Elles n'ont eu d'autre
tort que de supprimer des écoles vides et d'écar
ter des instituteurs que souvent le ministre libé
ral leur avait imposées.
Quelle défiance ne mérite pas la déclaration
des instituteurs en disponibilité qui prétendent
exercer titre gratuit des fonctions permanen
tes, qui partout ailleurs sont rétribuées Géné
rosité suspecte Générosité facile si on la lais
sait se réaliser aux dépens de l'Etat et des
communes. La section centrale croit que, dans
ces circonstances, le traitement d'attente ne doit
pas être maintenu.
Deux échantillons «le l'enseignement
la confiture.
Un de nos amis a eu l'occasion, ces jours
der niers, d'entrer dans une école primaire d'une
•commune des environs d'Ostende, l'heure où
le tonsuré du lieu donnait aux enfants la leçon
de catéchisme, et voici textuellement le bout
du monologue qu'il a surpris.
Pourquoi faut-il être sage l'Eglise
Les élèves restent muets, yeux écarquillés,
cherchant la raison mystérieuse. Personne ne
trouve un mot, et le prêtre, ayant fait la de
mande, se charge de faire également la réponse,
ce qui va tout seul
Par ce que Dieu est surtout présent
l'Eglise.
Il passe une seconde question
Pourquoi Dieu est-il invisible sur la terre?
Même jeu. Les élèves continuent rester
muets devant ces questions saugrenues, et le
prêtre répond encore
Parce que Dieu étant monté au Ciel, on
ne peut plus le voir sur la terre...
Notre ami n'en a pas entendu davantage. Il
a cru que cela suffisait. Oh l oui Mais c'est
toujours et partout comme cela La base de
l'enseignement clérical, ce dont on farcit le
cerveau de l'enfant, tout d'abord et comme pré
paration. C'est cela.
Et dire qu'il y a des gens qui doutent encore.
D'ailleurs voici, pour convaincre absolument
ceux qui pourraient encore douter de ce que
nous avançons, un second exemple qui montre
nu, l'ineptie, l'immoralité de l'éducation ca
tholique.
Certainement nous n'étions pas sans savoir
que les chers agneaux élèves des petits frères
sont astreints aller souvent confesse.
Mais ce que nous ne savions pas, c'est qu'ils
ont écrire leur confession.
Nous possédons un document de l'espèce
ôest la confession écrite d'un Eliacin de 14 ans.
Elle est d'une orthographe qui donne une bril
lante idée de l'enseignement congréganiste.
Nous ne parlons pas du reste.
Voici le texte du petit papier, dont nous
tenons l'original
X...
Loué soit Jésus-Christ.
CONFESSION.
J'ais juré.
J ais dis des mensonges.
J'ais été gourment.
J'ais été paresseux.
J'ais été colérique.
J'ais été désobéissant envers mes parents.
Je n ais pas été la messe.
J'ais vus(1)
J'ais fait... (2)
Je me suis battu.
J'ais dis... (3)
Je n'ai pas dit mes prières du matin ou soir
ni avant ni après le repas.
Alez avec des mauvais compagnon.
D. G.
Lecteurs, je crois qu'après cela nous pouvons
tirer l'échelle et qu'il serait tout fait inutile de
prendre un émétique après une telle lecture.
martha.
N. de la R. (1. 2. 3.) De peur de blesser la plupart de
nos lecteurs nous sommes moralement empêchés de com
pléter les 3 phrases numérotées qui sont de la plus haute
immoralité.