Morale civile et religieuse.
L'homme naît avec une certaine conscienee
du bien et du mal point n'est besoin de lui
dire de ne pas faire autrui ce qu'il ne vou
drait pas qu'on lui fit, il le comprend parfai
tement. La société entière repose sur cet
amour, mais c'est du contact des créatures en
tre elles que naît le vice un mauvais exem
ple en suscite un autre, un vice en engendre
un autre.
Le milieu dans lequel on se trouve règle
souvent dans l'existence d'une personne.
Dans la vie sociale où tout est basé sur le
raisonnement, sur la compréhension des actes
3ue l'on pose, la morale est sainte et empreinte
e liberté et de franchise honnête, quand l'in
dividu vit dans un milieu convenable chez
lui, pas de dissimulation, pas d'hypocrisie, pas
de masque.
Il n'en est pas ainsi dans une société reli
gieuse où le mysticisme égare les imagina
tions, où la croyance tout ce cjui est surnatu
rel trouble les intelligences, ou le jeûne, les
prières insensées, les dialogues impurs du con
fessionnal et le célibat forcé atrophient les cer
veaux les mieux constitués...
Que peut devenir la morale dans un milieu
aussi pernicieux? Elle est incompatible avec
la vie contre nature, menée par les adeptes ou
initiés.
Les vœux de chasteté sont un véritable ou
trage la morale même et constituent une
violation flagrante de la loi naturelle. Et n'est-
ce pas la transgression permanente de cette
loi inéluctable, puisqu'on ne peut lutter victo
rieusement contre elle, qu'il faut attribuer les
scandales renouvelés constamment dans les in
stitutions religieuses, scandales qui font le dés
honneur du catholicisme.
Les faits de Renaix, de Maltebrugge, etc.
etc., etc., les condamnations flétrissantes, infli
gées journellement aux ministres des cultes et
membres des congrégations religieuses, sont
des horreurs qui paraissent remonter aux
mœurs barbares des premiers âges dans leurs
établissements la corruption est contagieuse.
Et que se passe-t-il dans les couvents de
femmes, le sait-on seulement
Diderot, le savant encyclopédiste, nous en a
fait le tableau, il y a cent ans, et il demandait
déjà la suppression de ces gouffres où les races
futures vont se perdre.
Voici un extrait d'un de ses ouvrages
Faire vœu de pauvreté, c'est s'engager par
serment être paresseux et voleur, faire vœu
de chasteté, c'est promettre Dieu l'infraction
constante de la plus sage et de la plus impor
tante de ses lois faire vœu d'obéissance, c'est
renoncer la prérogative inaliénable de l'hom
me, la liberté. Si l'on observe ces vœux on est
criminelsi on ne les observe pas, on est par
jure. La vie claustrale est d'un fanatique ou
d'un hypocrite.
Qu'on supprime donc ces lieux de fanatisme,
de paresse et d'hypocrisie, ce serâ rendre un
véritable service l'humanité, la société tout
entière, car la corruption, les vices associés
des richesses successives qui s'arrondissent
chaque jour, doivent faire execrer les couvents
par tous les hommes généreux, et sensiblement
amis du genre humain.
La situation militaire de la
Belgique.
Le Journal des Débats a publié le second ar
ticle de l'écrivain militaire qui y étudie notre
situation dans le cas d'une guerre franco-alle
mande.
Cette deuxième élude cherche démontrer
que, contre l'avis des militaires belges, l'Alle
magne n'a pas plus que la France intérêt vio
ler notre neutralité.
Elle conclut ainsi
Des journaux annoncent qu'une terrible épi—
zootie vient de se déclarer en Angleterre, sur
les races bovine, ovine et porcine. Elle empor
te, dit-on, en quelques heures des troupeaux
entiers. Ils demandent la prohibition immé
diate de tout envoi de viande venant d'Angle
terre.
Si ces bruits ne sont pas exagérés, on ne peut
assez se presser pour empêcher la contagion
d'atteindre notre pays, mais il faudra s'assurer
s'il n'y a pas là une manœuvre pour faire passer
Slus facilement les propositions du banc de
ivelles.
Nous apprenons que le Roi vient de conférer
M. le chevalier Pycke le titre de Baron.
Nouvelles locales.
Un temps détestable, froid, humide, a régné
Dimanche toute la journée. C'était pitié de voir
les premiers communiants patauger dans la boue
sous de fréquentes ondées. Mais c'étaient les
loueurs de voitures qui étaient contents Jamais
on n'avait vu tant do véhicules dans nos rues.
Combien de rhumes ne seront pas le résultat de
ce mauvais temps.
En France, la première communion se fait en
été. Un soleil chaud et riant dore cette cérémo
nie pieuse. Ici, on réclame tous les ans la même
mesure sans pouvoir l'obtenir.
MILICE 1887. Contingent assigné aux cantons
de l'arrondissement d'ïpres.
43e canton. Ypres, 34 hommes.
44e id. Poperinghe, 33
45e id. Proven, 25
46e id. Elverdinghe, 28
47e id. Langemarck, 34
48e id. Gheluvelt, 35
49e id. Neuve-Eglise, 18
50« id. Warnêton, 32
51e id. Wervicq, 35
Total 274 hommes.
M. Verhaert, receveur des contributions di
rectes, douanes et accises, Putte-Stabroeck,
est nommé en la même qualité Reninghelst.
Capitaine L. Vande Velde donnera Fûmes,
Dimanche prochain, 3 Avril, 7 heures du soir,
au théâtre de la ville, une conférence sur les
mœurs et coutumes du Bas-Congo et du Kwi-
lou-Niade.
Pendant la conférence M. V. De Deyne don
nera les projections la lumière oxyhydrique
des principaux paysages et types de ces con
trées.
Le jeune Sakala, que le capitaine Vande Velde
a ramené du Congo, et qui fait depuis un an ses
études l'Ecole Moyenne de l'Etat Gand, sera
peut-être présent la soirée.
Cette conférence, précédée d'une partie musi
cale, est donnée en faveur des victimes de la ca
tastrophe de Quaregnon.
Voulez-vous avoir un bon baromètre bon
marché
Mettez une sangsue dans un bocal en verre
blanc, d'une contenance d'un demi-litre et plutôt
large qu'étroit. Couvrez l'orifice avec un mor
ceau de toile dont le tissus n'est pas trop serré,
et vous aurez un baromètre très-commode qui
ne vous demandera d'autres soins que de re
nouveler l'eau tous les douze ou quinze jours.
Si la sangsue est roulée sur elle-même et sans
mouvement au fond du bocal beau temps.
Si la sangsue monte la surface de l'eau
mauvais temps, pluie.
Si la sangsue parcourt le bocal avec une vio
lence extrême grand vent.
Si la sangsue fait des soubresautssi elle
éprouve des convulsions tempête.
Un nouveau jeu de cartes le jeu des bords-
plats, qui se joue deux.
On y fait usage d'un jeu de 32 cartes et on tire
la donne.
Par la suite, chacun devant distribuer les car
tes son tour.
Le coup s'exécute comme suit
Le donneur distribue 22 cartes, 11 son ad
versaire et 11 lui-même.
Cette distribution est faite trois cartes par
trois cartes, puis deux la fin pour parfaire le
nombre de 11.
Les 22 cartes distribuées, le donneur détache
la carte supérieure du talon et la met part
Les deux joueurs examinent leurs jeux.
Chacun d'eux choisit cinq de ses cartes et les
donne son adversaire.
L'échange doit être simultané.
Le donneur découvre alors la carte mise de
côté, qui devient la retourne et indique la cou
leur d atout.
Le coup se joue alors d'après les règles sui
vantes 1 as est la plus forte carte de chaque
couleur; on est tenu de fournir de la couleur
jouée; on n'est pas obligé de surmonter ni de
couper.
Les ioueurs cherchent faire le plus de levées
possible.
Celui qui a fait le plus grand nombre de le
vées marque un, deux, trois, quatre, cinq ou six
points, suivant qu'il a fait six, sept, huit, neuf,
dix ou onze levées.
La partie se joue en six points.
Conseil Communal d'Ypres.
Séance du 26 Mars 1887.
Sont présents MM. Vanheule, Bourgmestre
Bossaert et Cornette, Échevins Chev. de Stuers,
Soenen, Brunfaut, Beaucourt, Gravet, Gaimant,
Vermeulen, Poupart, Yerschaeve, Van Daele,
Conseillers, Gorrissen, Secrétaire.
La séance est ouverte 5 heures.
Après approbation du procès-verbal de la
séance précédente, M. le Bourgmestre donne
lecture d'une lettre par laquelle le sr d'Haeyer,
sergent-major de police, demande sa démis-
<MO^0OO
De tout ce qui précède, nous devrions conclure, semble-
t-il, que l'agitation provoquée plusieurs reprises et
tout récemment encore en Belgique n'a point de raison
d'être, et que le gouvernement belge aurait grand tort
d'écouter les alarmistes. En aucune façon, et il ne nous
sera pas malaisé d'expliquer en deux mots cette contra
diction apparente.
Nous avons raisonné d'après les données que nous four
nissaient le sens commun et les seuls vrais principes de
l'art militaire mais il ne faut pas oublier l'histoire ne
nous le démontre que trop que ce n'est pas toujours la
sagesse et les principes qui président l'élaboration des
plans de campagne. N'arrive-t-il pas souvent, d'ailleurs,
que les plans les mieux conçus soient dérangés par les
événements et faussés dans l'application; que les généraux
les plus expérimentés soient contraints parles circonstan
ces politiques ou de toute autre manière, faire autre
chose que ce qu'ils voulaient, sinon même le contraire
Video meliora proboque détériora sequor qu'en
fin des belligérants, sous les coups redoublés de l'infor
tune, se laissent aller des conceptions hasardées contre
lesquelles ils s'étaient peut-être promis, les premiers, de
se tenir soigneusement en garde? D'ailleurs, il y a le cha
pitre des accidents, et les accidents de ce genre peuvent
peser trop lourdement sur la destinée des peuples pour
que, petits et grands, ils ne doivent pas avoir cœur d'en
écarter jusqu'aux moindres chances.
N'en est-ce pas assez pour qu'on ne puisse qu'approuver
la Belgique lorsqu'elle cherche se prémunir temps
contre toutes les éventualités dont elle pourrait avoir
souffrir C'est du contraire, c'est de sa quiétude qu'il la
faudrait blâmer, si elle continuait dormir paisiblement
l'abri, incertain et fragile, de sa neutralité. Aux confé
rences de Londres, en 1831, l'un de ses patrons le duc
de Wellington, lui disait déjà que la neutralité désar
mée ne fut et ne sera jamais une garantie efficace. Cette
parole, ou plutôt cet axiome, n'a jamais cessé d'être vrai,
non plus, du rerte, que le mot souvent cité d'un homme
d'Etat belge, Paul Devaux Etre neutre, c'est être char
gé de se défendre soi-même. Et, en effet, la neutralité
garantie par les traités, loin de dispenser l'Etat qui en bé
néficie d'entretenir un état militaire, l'oblige avoir des
forces préventives d'autant plus fortement constituées que
les alliances politiques préalables lui sont (moralement
interdites.
Voilà pourquoi, en nous en tenant au côté militaire de
la question, nous estimons, comme le général Brialmont,
qu'il est bon que la Belgique neutre sache proportionner
ses charges militaires la volonté qu'elle a de conserver
son indépendance, son autonomie, sa nationalité.
sans la retourner