çons enfin il procédera sous peu un nouvel abalage d'écoles primaires un arrêté royal supprimant seize ae ces écoles paraîtra bientôt au Moniteur il constituera en quelque sorte les œufs de Pâques offerts par le sympathique Pleurnichard la majorité noire. Immédiatement après ce discours, M. Jacobs a pris la parole pour célébrer l'extrême modé ration, la mansuétude incomparable et l'exces sive bonté du préqualifié Pleurnichard, lequel a failli fondre en larmes en recevant les félici tations et les louanges du député d'Anvers. Cette scène touchante a termine la séance de Samedi. Hier la Chambre a voté, par 86 voix contre 9 et 7 abstentions, le projet de loi autorisant l'Etat du Congo émettre en Belgique un em prunt primes. u Elle compte terminer Jeudi la discussion du budget de I intérieur et de l'instruction publi que, après quoi, elle se donnera trois semai nes de vacances. La loi Dumont la Chambre. On écrit de Bruxelles la Meuse La Chambre va s'ajourner pour prendre ses vacances traditionnelles de Pâques. Elle reprendra probablement ses travaux le Mardi 19 Avril et abordera la discussion du projet de loi relatif aux droits d'entrée sur le Détail. Cettediscussion sera particulièrement longue. Déjà, l'heure qu'il est, treize orateurs sont inscrits, dont douze pour, tous appartenant la droite, et un seulement, M. Peltzer, contre. Parmi les orateurs pour, figurent naturelle ment les quatre députés de Nivelles, parrains solidaires du projet de loi, MM. Dumont, de Burlet, Pastur et Snoy MM. D'flooghvorst, de Haerne, Schaetzen, Van Wambeke, Ancion, etc. Le défilé de ces orateurs sera long. Mais ce ne seront là que les préliminaires delà bataille et la discussion ne s'échauffera et ne prendra réellement de l'intérêt que plus tard, lorsque le gouvernement et le banc d'Anvers manifeste ront leur opinion et l'intervention du plus ardent champion que le libre échange ait la Chambre, M. Pirmez, encore malade, mais convalescent déjà et qui aura le temps de se rétablir entièrement d'ici la reprise des tra vaux parlementaires. A gauche, MM. Sabatier, Houzeau de Lehaie et Hanssens lutteront aux côtés de M. Pirmez. On peut donc, dès présent, assigner la discussion du projet de loi Dumont et consorts une durée de quinze jours trois semaines au moins. Et ce n'est que vers la mi ou la fin mai que l'on pourra aborder le projet de loi sur le ser vice personnel. M. d'Oultremont et le général Merjay se sont déjà fait inscrire pour la discussion. La loi de 1884 donne beaucoup d'importance la demande, signée par vingt pères de fa mille, d'adopter une école plus ou moins direc tement désignée par eux ou de maintenir une école communale, et l'on a vu des villes obli gées d'adopter des écoles catholiques et de les subsidier la suite des pétitions de ce genre. Mais il paraît qu'on ne doit pas tenir compte de ces demandes quand elles sont faites par des pères de famille soucieux de donner de l'in struction leurs enfants. En voici une nouvelle preuve La commune de Wacken (Flandre occiden tale), qui compte 2,800 habitants, n'a pas d'école ae filles. Trente-deux pères de famille ont demandé, selon les formes imposées par la loi, qu'on en établisse une, faisant valoir que leurs enfants, au lieu de s'instruire, courent les rues. A vingt-trois reprises différentes, ces braves gens ont renouvelé leur demande, et jusque maintenant M. Thonissen n'a pas encore daigné leur adresser un accusé de réception Et voilà comment le pays est administré, sous le joli régime clérical. Le ministère ne respecte même pas les lois qu'il impose la nation 1 Le Ministère. On fait courir de nouveau le bruit de la re traite prochaine de M. Thonissen. Il n'en faut rien croire, dit la Gazette. Bien qu'ils se sente très fatigué, l'excellent homme n'a nulle envie de se retirer et, quant la droite, elle a trouvé en lui un serviteur trop docile et trop com plaisant pour songer se priver de ses services. Quand le ministère tombera, il tombera tout d'une pièce, et le moment de sa chute est peut- être moins éloigné qu'on ne pense. Il n'est ignoré de personne, en effet, que les rapports personnels de M. Beernaert avec MM. Woeste et Jacobs se tendent de plus en plus, surtout depuis la présentation des projets militaires, qui ont vivement froissé les deux chefs de la jeune droite. Qu'une occasion un peu favorable se pré sente, et M. notre Premier peut compter que ses deux bons amis lui feront payer cher les airs d'indépendance qu'il aime se donner vis- à-vis d'eux. Ce serait chose faite déjà, n'était la con viction, chez ces bons amis, que si le ministère Beernaert venait tomber en ce moment, leur opposition aux projets militaires leur enlèverait toute chance ae recueillir sa succession. Ils attendront donc, pour secouer le prunier, qu'ils soient bien assurés de ramasser les prunes eux- mêmes. Quand nos droitiers (les plus pointus, encore), se mettent faire de l'esprit, ils ne le font pas demi. Laissons la parole M. Begerem, l'Eliacin du banc gantois Nos vieux épiscopaux riaient comme de peti tes folles. ,2 C'était d'un joyeux Un journal de Paris, le Matin, racontait l'autre jour que les Allemands viennent se fixer en si grand nombre dans notre pays, que ce mouve ment d'émigration équivaut l'annexion pa cifique de la Belgique. Le correspondant bruxellois de la Gazette de Huy fait ressortir toute l'exagération de cette assertion Les lignes suivantes, empruntées une cor respondance de Saint-Pétersbourgdonnent une idée des précautions prises pour protéger le czar pendant ses voyages Le chemin de fer allant de Gatschina, la résidence favorite de l'Empereur, Saint- Pétersbourg, a une longueur de quarante kilo mètres environ. Cette distance est gardée vue par des soldats. Tous les kilomètres, il y a, sur le bord de la voie, une petite caserne, sorte de blockaus moitié enfoncé en terre et habité par une cen taine d'hommes de troupe, sous les ordres de deux ou trois officiers. Les troupes séjournent dans ces casernes un, deux ou trois mois, suivant la saison, et, jour et nuit, la moitié des soldats fait le ser vice de garde le long de la voie de Pétersbourg Gatschina. De nombreuses patrouilles circulent. On en rencontre constamment. Les hommes, enve loppés dans leur grand manteau jaunâtre, les pieds dans des bottes de feutre, le fusil sur l'é paule paraissent immenses au milieu de la plaine blanche, et comme tous ces soldats igno rent lorsqu'un train passe si l'Empereur ne s'y trouve pas, chaque passage de train, ceux qui sont en marche s'arrêtent, saluent et prennent une position militaire. Outre ces vedettes volantes, il y a des sen tinelles fixes des distances très courtes les unes des autres. Le terrain est plat. Personne ne peut approcher plus de cent mètres de la voie. Ce n'est pas le puissant Empereur de toutes les Russies qui peut s'écrier comme le premier ténor dans les Diamants de la Couronne Qu'il est doux de courir le monde 1 Ah 1 qu'il est doux de voyager 1 La crise agricole en Amérique. Tout annonce que l'agriculture américaine est la veille de subir une transformation considéra ble. Il est hors de doute que le cultivateur amé ricain n'est plus le franc tenancier prospère, le terme exploitant, le déterminé spéculateur qu'il était naguère. Les lourdes hypothèques, le haut intérêt de Pargent, la chèreté de la main-d'œu vre, la fertilité toujours moindre de ses terres qu'il ne fume généralement pas, l'influence né faste exercée par les tarifs exagérés de douane sur tous les objets son usage, sauf les denrées de première nécessité pour son alimentation constituent une série de charges écrasantes dont on n'a guère d'idée exacte en Europe. Ces causes réunies agissent avec une activité croissante de puis ces dernières années, au point qu'elles l'ont placé dans un état de detresse pécuniaire auquel le cultivateur européen n'a rien envier. Aujourd'hui, le cultivateur américain se hâte de^ réaliser sa récolte aussi vite que possible, coûte que coûte, car il est pressé d'argent et il faut jeter quelques à-comptes ronger aux créanciers et au fisc. Mais le cultivateur américain commence se lasser de produire du blé perte, et déjà on le voit s'ingénier chercher autre chose. Bien des raisons le poussent étendre ses cultures de maïs. En 1885, cette graminée se cultivait sur vingt-neuf millions dyhectares; elle en occupe plus de trente millions en 1886. Ce mouvement qui ne fait que commencer ira en s'accentuant, car d'une part les produits du maïs sont de plus en plus recherchés comme aliments pour l'hom me et les animaux ainsi que pour diverses indus tries, et d'autre part on est obligé daugmenter les surfaces ensemencées pour compenser le ren dement spécifique qui diminue mesure que les terres s'épuisent. Le rendement en maïs par heo tare a, en effet, fortement baissé, ce point qu'il faudra bientôt trente-deux millions d'hectares Ïaur produire autant que produisaient vingt- uit Baillions d'hectares il y a quelques années peine. Or, si l'on examine ce qui se passe dans l'In- diana, l'Illinois, l'Iowa, le Missouri, le Kansas, le Nebraska et même dans le Dakota qui n'est pas considéré du tout comme une région maïs, on constate que les surfaces croissantes que l'on consacre cette céréale sont des terres que l'on soustrait la culture du blé. On en est venu ainsi restreindre cette dernière culture. Et dans les régions où le régime pluvial le permet, on aug mente aussi les emblavures d'avoine au dépens des emblavures de blé. Même en Californie, on considère que la cul ture du ble a atteint son maximum de superficie. Quant aux territoires situés l'est des montagnes ooG^Oo-o Je signalerai encore le cas de l'institutrice de Somergem, qui touche un traitement d'attente de 1,166 francs 66 centimes. Naturellement, cette rentière a été tout de suite recherchée en mariage, et elle a fini par accepter la main d'un pâtissier de Sotegem. (On rit droite.) Croyez-vous qu'elle abandonnera son époux, ses enfants et ses pâtis series pour rentrer dans l'enseignement? (Nouveaux rires.) On dit, mes côtés, qu'elle ne pourrait y faire que des brioches; j'ajouterai qu'en attendant la commune se trouve toujours dans le pétrin (Hilarité sur les mêmes bancs.) Certes, il y a beaucoup d'Allemands en Belgique, particulièrement adonnés au commerce, et leurs préten tions modestes les font rechercher par beaucoup de nos compatriotes. Mais il est établi qu'ils sont moins nombreux que... les compatriotes de l'écrivain du Matin, que les Français Voici au surplus les chiffres. En 1880, il y avait en Belgique 51,000 Français et 34,000 Allemands. Depuis 1881, annuellement, l'émigration française en Belgique est de 7,000 par an, l'émigration allemande de 4,000. De telle sorte qu'en déduisant les étrangers rentrant annuellement dans leur pays, on peut dire qu'il y a en Belgique en 1887, 65,000 70,000 Français et 45,000 50,000 Allemands. Les véritables annexionnistes paciO- ques sont donc les Français et nous n'avons pas nous en plaindre, car les Belges aussi sont en grand nombre en France en 1886 il a été constaté que 480,000 Belges y étaient établis.

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Le Progrès (1841-1914) | 1887 | | pagina 2