ment accepté par M. Dumont de sa pro
position protectionniste.
Il faudrait peu connaître M. Dumont et les
co-auteurs du projet de loi, ajoute-t-elle, pour
supposer qu il put en être autrement.
Ma foi, c'est leur affaire, et celle du cabinet.
S'ils sont si pressés de faire passer les lois capa
bles d'aggraver la situation déjà si malheureuse
de la classe ouvrière qu'ils jugent nécessaire de
les faire voter avant tous les projets destinés
venir en aide aux ouvriers, qu'ils le fassent. Au
moins les avertissements ne leur auront pas
manqué.
L'ordre du jour de la Chambre est fixé, mais
sera-t-il suivi Voilà ce qui ne se fera pas
sans tirage.
Voici ce qui se serait passé: M. Beernaerl
désire vivement, paraît-il, que les questions
militaires soient abordées avant tout, la ren
trée, et que les questions ouvrières les suivent
immédiatement. Il doit, dès le premier jour
de reprise des travaux parlementaires, déposer
plusieurs projets de loi inspirés par les travaux
de la grande commission spéciale.
Or. pour que les désirs de M. Beernaert de
viennent des réalités, il faut que l'ordre du
jour fixé par la Chambre soit modifié et que la
discussion des droits sur le bétail, portée en
tête, soit retardé. C'est cet objectif qu'a, en ce
moment, en vue le chef du cabinet, qui l'ha
bileté ne manque pas, on doit en convenir.
On sait qu'il y a déjà une quinzaine d'ora
teurs inscrits pour prendre part la discussion
générale de la proposition Dumont. M. Beer
naert s'est dit, avec raison, qu'à ce compte cette
discussion allait durer, pour le moins, cinq ou
six semaines, ce qui reporterait forcément
la mi-Juin l'examen des questions militaires
et sociales. Un mois pour les fortifications de la
Meuse et le service personnel, quinze jours pour
épuiser le service personnel, quinze jours pour
épuiser le budget extraordinaire, et la ses
sion serait close, sans qu'un seul des projets de
loi sur la question ouvrière fût seulement
abordé
Le chef du gouvernement a fait alors appel
au patriotisme de M. Dumont, et il aurait,
comme on l'a dit, obtenu du sauveur de
l'agriculture qu'il laissât reporter ses droits
protecteurs la suite de l'ordre du jour au lieu
d'en exiger le maintien au premier numéro.
11 paraîtrait que, pour amener ce bon M.
Dumont composition on lui aurait fait entre
voir, si, par malheur, les droits sur le bétail
devaient être remis la session prochaine,
d'importantes compensations des droits plus
élevés et surtout, 1 extension de la protection
aux céréales indigènes par le rétablissement
de la balance des droits sur les grains.
Enfin, on aurait habilement fait remarquer
aux députés de Nivelles qu'ils sont soumis
réélection en 1888, et que le vote, certain,
de la proposition Dumont au printemps de
l'année prochaine, la veille même des élec
tions provinciales et législatives, constituerait
pour tous les députés des campagnes en général
et pour ceux de Nivelles en particulier la
plus formidable et la plus efficace réclame qui
se pût trouverl
On nous assure que MM. Dumont and C° se
sont laissés convaincre par ses arguments topi
ques, surtout par le dernier, sans doute,
puisqu'ils ont consenti, en principe, laisser
reporter leur proposition de loi la suite de
l'ordre du jour de la session actuelle et, plus que
probablement même, la session prochaine.
Le Bien public aura beau dire que c'est
inexact» et le Courrier que ce n'est pas vrai,»
ils n'en témoigneront ainsi qu'une fois de plus
combien la presse calotine est déplorablement
informée.
Maintenant, il s'agit de faire revenir la
Chambre sur la décision qu'elle a prise de dis
cuter, dés la rentrée, la loi Dumont pour ce
qui est de la gauche, cela ira tout seul mais
la droite? Elle sera diantrement curieuse, la
séance de rentrée Quels cris de détresse et
d'indignation vont pousser les Doucet et les
Struye
Le résultat de l'élection d'Ostende est pour
nos adversaires une cruelle déception, si cruelle
qu'ils ne parviennent pas dissimuler leur
dépit, eux qui presque toujours paient d'audace
en semblables circonstances. On écrit de Bru
xelles au Bien public
Le résultat de l'élection d'Ostende décon
certe les prévisions que l'on avait rue de la Loi
sur l'issue de la journée du 11 Avril. Les
dernières nouvelles faisaient prévoir, d'après
un pointage que l'ori disait très serré et très
sévèrement fait, la nomination de M. Carbon.
Le Journal de Bruxelles se lamente sur l'in
gratitude des électeurs ostendais
Quelle plainte les 587 électeurs de M. de
Stuers ont-ils élever contre le gouvernement
actuel M. A. Beernaert, qui est né Ostende,
n'a négligé, depuis qu'il est au pouvoir, aucune
occasion d'être utile ou agréable ses compa
triotes. Le ministère qu'il préside a même dé
passé quelquefois la mesure des faveurs qu'on
peut raisonnablement accorder un arrondis
sement natal.
Et malgré cela, Carbon fils a remporté sa
veste
La feuille officieuse, en s'exprimant de la
sorte, ne comprend-elle pas qu'elle rend plus
significatif encore l'échec que vient d'éprouver
la maison Beernaert, Devolder, Poreau et Cu
Le Moniteur a publié hier un nouveau règle
ment sur le travail des détenus dans les prisons
et les maisons spéciales de réforme.
Un rapport au Roi précède ce règlement.
Dans ce rapport, le ministre de la justice
soutient que le travail des détenus n'a pu
causer au travail libre aucun préjudice appré
ciable ou sérieux 1...
Cependant, pour ne plus occasionner de
plainte, ajouta M. Devolder le nouveau règle
ment cherche développer les travaux en régie
pour compte des administrations publiques il
supprime la part de bénéfices accordée jusqu'ici
aux directeurs des maisons secondaires et leur
enlève la faculté consacrée par le règlement du
14 Mars 1869 d'entreprendre certaines indus
tries pour leur compte personnel.
Le programme du grand meeting tenu
Londres dans Hyde-Park a été suivi la lettre:
malgré la foule, il n'y a pas eu de désordre. On
a évalué 250,000 le nombre des assistants,
parmi lesquels il y avait bien 60,000 simples
curieux. Il va de soi que la résolution qui fai
sait l'objet du meeting, c'est-à-dire la protes
tation contre le bill de répression, a été, après
les discours, votée par acclamation. Au défilé
général on a vu M. Gladstone sa fenêtre,
dans Piccadilly, et on lui a fait une vive
ovation.
Les socialistes étaient au meeting, mais pour
eux-mêmes, et ils ont déployé leur drapeau
ils étaient peu nombreux et, la police n'étant
intervenue, tout est resté très-calme.
Nous apprenons que le gouvernement a ap
prouvé la conversion des obligations de la ville
d'Anvers.
La Commission médicale du Brabant vient
de publier son rapport annuel. En voici un
extrait
Le personnel médical de la province se com
pose de 536 docteurs, 10 chirurgiens, 317 phar
maciens, 77 vétérinaires, 254 sages-femmes,
110 dentistes et 243 droguistes.
De même que dans les autres provinces, le
Brabant a vu s'accroître d'une manière exces
sive le nombre des praticiens et surtout des
médecins et des pharmaciens.
La Commission médicale, en vue de restrein
dre l'accroissement du nombre de médecins et
autres praticiens exerçant des professions libé
rales, propose de rendre l'accès du diplôme
plus diffïci e et le rétablissement de l'examen
préalable de l'élève universitaire.
Les larmes de Thonissen.
Nous donnons ci-dessous, un extrait de l'ex
cellent livre intitulé «Au courant de la plume
par Diogène
1.
3.
4.
8.
Nouvelles locales.
Le chevalier printemps devient excessivement
capricieux, tantôt comme avant-hier,, il fraie
avec le soleil et nous jette haletant sous une
température sénégalienne. Puis, pris d'un accès
de mauvaise humeur, il se poudre en frimas, et
recouvre d'une couche de neige les pâquerettes
et les violettes qui osaient montrer leur frais
museau entre l'herbe verdissante.
Chacun se demande quand le chevalier se dé
cidera arborer pour de bon lé drapeau du re
nouveau et fera définitivement la mque au vieil
hiver qui nous revient pour la troisième fois.
Il y aura prochainement examen pour l'em
ploi de candidat porteur de télégrammes au bu
reau télégraphique de cette ville.
Voici les conditions pour être admis concou
rir
La Nation donne ce sujet les explications
qui suivent:
Thonissen a la fibre tendre
Le bon professeur de Louvain
Fait accroire qui veut l'entendre,
Qu'il mêle des pleurs son vin,
Quand le pays est en alarmes,
Villes, villages et hameaux,
Thonissen nous offre ses larmes
Comme remède tous maux.
2.
Quand par milliers, de leur école,
Maîtres, maîtresses sont chassés,
Et par des frocards, qu'on raccole
En tout pays, sont remplacés,
Devant ce malheur qui désarme
L'adversaire au cœur le plus sec,
Thonissen dépose une larme
Dans le gilet de Van Humbeck.
Contre l'impôt, naguère, en masse
Les cléricaux avaient voté
On les nomme, et comble d'audace,
L'impôt par eux est augmenté.
Que feras-tu réponds sur l'heure
Dit le peuple, assez de propos
Hélas dit Thonissen, je pleure,
Sur le peuple et sur les impôts.
Nous voyons, d'année en année,
Notre commerce dépérir
Grâce la gent ensoutanée,
Tout devait sous peu refleurir.
Puisqu'en tes mains tu tiens l'empire,
Fais ce que tu nous as promis
Ah dit Thonissen, je soupire
Sur le commerce, mes amis
Et de pitié, le bon apôtre,
L'air morne comme un décavé,
Laisse couler, l'un après l'autre,
Ses pleurs brûlants sur le pavé.
Il verse des larmes austères
Sur nos malheurs, sur nos péchés,
Sur nos pékins, nos militaires,
Sur nos produits, sur nos marchés.
6.
Non, jamais, depuis le déluge,
Il ne s'était versé tant d'eau
Contre elle pour trouver refuge,
C'est construire un batardeau
Ça, le ministre, qu'on le cueille
Et qu'on le suspende au séchoir
D'honneur, au lieu d'un portefeuille,
Ce qui lui faut, c'est un mouchoir