des pointus voulait la suppression deces utiles fonctionnaires; le ministre les a défendus, tout en leur adressant des injures. Ils ont été main tenus. Mais le clergé a décidé que les commissaires d'arrondissement disparaîtraient etvoyant qu'il n'a pu obtenir directement de ses amis au pouvoir, l'enregistrement de ses volontés, il a adopté une tactique nouvelle. Il avait fait proposer de remplacer les com- missaires d'arrondissement par les députés per- manents. Ceux-ci vont se charger de leur besogne, sans attendre la décision du parle ment. Voici un document qui le prouve. C'est une lettre adressée par M. lweins d'Ecckhoutte tous les secrétaires communaux de l'arrondis sement. Het Weekblad van Yperen nous en apporte le texte J'ai l'honneur de porler voire connaissance que M. Verhaeghe, membre de la députation, se tiendra doréna vant la disposition des personnes qui désirent le parler Ypres, les lr et 3e Samedi de chaque mois, de 9 11 h. du matin, au Cercle Catholique, premier étage, rue de Menin. Le lieu fixé par M. lweins pour les réceptions de M. Verhaeghe montre assez qu'il s'agit de la besogne politique dont sont chargés les com missaires d'arrondissement. On veut agir com me pour les écoles communales. Elles sont videsdit-on au ministèresupprimez-les. Vous prétendez que les commissaires d'arron dissement avaient du travail, dira-t-on au ministre. Ce travail, les députés permanents le font, et comme nous voulons qu'il soit fait. 11 est prouvé que les commissaires d'arrondisse ment sont inutiles. Supprimez, supprimez! Et le ministère, ayant suffisamment prouve sa modération par une résistance de deux an nées, accomplira la volonté èpiscopale. Cette lettre de M. lweins est donc un fait important. Elle prouve une fois de plus que le parti clérical pur, celui qui n'est pas gouverne mental, le vrai, passe par-dessus la tête du ministère chaque fois que celui-ci n'exécute pas ses ordres. Ce député permanent qui s'en va au Cercle Catholique triturer officiellement la pâte électorale avec ses amis politiques, peut-on imaginer un acte plus inconvenant Affiche- t-on ainsi qu'on est l'homme d'un parti, alors qu'on est investi d'une magistrature publique et qu'on représente par conséquent la minorité des électeurs, aussi bien que la majorité? C'est enlever toute dignité aux fonctions électives. Le signataire de la circulaire, M. lweins d'Eeckhoutte, est conseiller provincial, cheva lier de Saint-(jrégoire-le-Grand, président du conseil de fabrique de sa paroisse, membre du bureau de la Fédération des Cercles Catholi ques. Le piquant de l'aventure, c'est qu'il a brigué depuis longtemps la place de commis saire d'arrondissement Ypres. En 1884, no tamment, il se croyait si sûr d'être nommé qu'il avait fait déjà l'acquisition de son uniforme. L'échec de ses espérances lui a donné de la haine pour l'institution elle-même. Mais intérêt de cet épisode n'est pas borné aux limites de l'arrondissement d'Y près. Il y a là un plan dont nous verrons l'exécution dans toutes les provinces où la Députation perma nente est cléricale. Le masque est tombé. L'élection qui vient d'avoir lieu Ostende est significative. Elle prouve que le pays com mence se ressaisir. En 1884, par une sorte d'entraînement irréfléchi, presque tous les ar rondissements du pays donnèrent une formi dable majorité aux catholiques. Le vote d'impôts nécessaires, demandés par le cabinet précédent, et le mécontentement que pareille mesure suscite toujours dans un corps électoral censitaire l'exploitation de griefs imaginaires ou fort grossis, par le parti cléri cal les promesses sans nombre, faites par celui-ci, de dégrèvement d'impôts, de prospé rité nouvelle, d amélioration de la situation des classes inférieures, des mesures destinées re lever le commerce, l'industrie et l'agriculture la division qui s'était mise dans les rangs de la majorité, et la guerre ouverte déclarée par les soi-disant progressistes deBruxelles lagrande majorité des libéraux du pays voilà les prin cipales causes de la défaite du parti libéral en 1884. Depuis, les électeurs ont pu se convaincre qu'ils ont été bernés et trompés par nos adver saires. Les impôts sont plus lourds que jamais l'intérêt des fonds de l'Etat a été diminué, l'a griculture souffre, l'industrie est dans un état de gêne manifesté un malaise lourd pèse sur le pays. L'enseignement, que l'on promettait de réorganiser d'une manière sérieuse, a été pres que entièrement détruit au profit des couvents. Des milliers d'instituteurs ont été jetés sur le pavé au profit d'ignorants, dont le diplôme mentionnera, l'avenir, en premier lieu, le catéchisme et l'histoire sainte. Une fermenta tion dangereuse existe dans les couches infé rieures. Les grands travaux publics ont été presque entièrement arrêtés. Voilà le bilan de ce qu'ont réalisé, depuis leur avènement au pouvoir, ceux qui avaient promis monts et merveilles Voilà comment ils ont ramené la paix et la prospérité pour tous. L'épreuve a duré trois ans qui voudrait la faire durer plus longtemps Depuis 1884, il est vrai, le nombre des égli ses et des chapelles a considérablement aug menté les couvents se sont multipliés et en richis des vicaires et des desservants ont été installés là même où ils sont absolument inuti les enfin, grâce l'amendement de M. Van Uleemputte et consorts, proposé lors du vote du budget de l'instruction publique, les écoles du clergé pourront désormais émarger pour une part plus grande au budget de l'Etat, et M. De Volder se dispose majorer les traitements des vicaires. Mais on se dit que ce sont là de minces avantages. L'Eglise y trouve son compte, mais non le pays. Ce n'est pas pour augmenter les richesses déjà si considérables des gens d'Eglise et des couvents, que les électeurs ont donné leurs voix, en 1884, ceux qui se ca chaient sous l'étiquette de modérés, d'in dépendants, de candidats nationaux ce n'est pas pour voir s'accroître encore la main morte qui nous menace qu'ils ont voté pour les membres de la société pour le redressement des griefs nationaux. Le masque, aujourd'hui, est tombé le char me est rompu, et ceux qui ont abusé de la crédulité et de la bonne foi des électeurs, peu vent s'attendre être bientôt chassés du pou voir. Le Mémorial administratif publie, en exé cution de la décision prise, en 1885, par le Conseil provincial, le relevé des membres du personnel enseignant de la Flandre occidentale mis en disponibilité par suppression d'emploi. Cette liste comprend 141 instituteurs et in stitutrices. C'est un beau chiffre Reste savoir combien de suppressions ont encore eu lieu depuis que ce tableau a été dressé. Un avis du ministre des finances, publié au Moniteur, fait connaître aux détenteurs d'obli- §ations au porteur de la dette 4 p. c., 2* série, ont la conversion a été décrétée par la loi du 19 Novembre 1886, que l'échange de ces obli gations contre des titres 3 1/2 p. c.s'effec tuera sans frais, partir du 2 Mai prochain, chez les divers agents du caissier de l'Etat (Banque nationale). Les formalités remplir par les détenteurs sont indiquées sur la demande qu'ils auront produire et dont des formules seront leur disposition chez les agents précités, ainsi que dans les agences du Trésor, partir du 25 Avril courant. L'époque laquelle commencera l'échange des obligations de la dette 4 p. c., première série (Mai-Novembre), sera annoncée prochai nement. il O0O Le Moniteur publie le tableau des recettes des chemins de fer, des postes et des télégra phes pendant l'année 1886. La recelte des chemins de fer a été, en 1886, inférieure de 3,031,219 francs la recette de 1885; elle se chiffre par 116,638,212 francs. Sur cette somme le Trésor a perçu 112,615,238 francs sur la recette de 1886, il avait perçu 3,133 195 francs de plus. Les postes, les télégraphes et la marine ont fait, en 1886, des recettes plus grosses qu'en 1885. Pour les postes la recette pour compte de l'Etat a été de 14,800,982 francs, 401,001 francs de plus qu'en 1885. Pour les télégra phes la recette a été de 2,868,546 francs, soit une augmentation de 94,268 francs. La ma rine a produit 3,644,525 francs, soit 6,212 francs de plus que l'année précédente. Documents parlementaires. Budget des affaires étrangères. Le projet de budget pour 1888 s'élève 2,377,020 francs et ne présente aucune différence avec les crédits budgétaires votés par la Légis lature pour l'exercice 1887. Budget de l'intérieur et de l'instruction publique. Les crédits demandés pour ce budget s'élèvent fr. 21,829,764 Le budget de 1887 montait 21,644,764 La différence en plus pour l'exercice 1888 est donc de fr. 185,000 Une augmentation de 59,000 francs l'article: Jetons de présence aux membres et secrétaires des bureaux des élections législatives se justifie par le fait qu'il devra être procédé en 1888 au renouvellement partiel de la Chambre des ré présentants et du Sénat. Budget de l'agriculture, de l'industrie et des travaux publics. Le projet de budget pour 1888 s'élève fr. 16,712,281 Celui de 1887 était de 16,756,671 Différence en moins pour 1888. fr. 44,390 Les modifications apportées aux crédits ordi naires sont de peu d'importance. Budget des chemins de fer, postes et télégraphes. M. yandenpeereboom, dont le budget pour 1887 vient seulement d'être voté par les Cham bres, est fort embarrassé de devoir présenter son budget pour 1888. A tout hasard, il le fixe 83,850,116 francs, soit une diminution de 118,434 francs. Mais il se réserve naturellement de proposer de nombreux amendements. L'œuvre noire. L'Avenir donne, sur la bibliographie du pays flamand belge, une statistique d'une im portance et d'une signification de nature atti rer sérieusement l'attention Veuillez, Monsieur, en informer MM. les Bourgmestres, Échevins et autres autorités locales. IWEI.NS D'EECKHOOTTE. Ypresle 5 Avril 1887. Pendant l'année 1886, il a paru dans le pays flamand 479 livres et publications diverses, 43 revues," annuaires, alraanachs, dont 13 exclusivement cléricales militantes, 2 libérales et 28 sans tendance politique. 55 ouvrages de religion, morale, histoire tendance cléricale des plus fanatiques. Ces ouvrages forment un ensemble minimum de 16,321 pages in 8° et ont été tirés un total de 125,250 exemplaires. 16 publications de jurisprudence politique, économie sociale, dont 3 socialistes, 1 libérale et 11 de questions diverses au point de vue clérical. 32 ouvrages de géographie, voyages, histoire, dont 5 tendance cléricale prononcée. 16 ouvrages d'arithmétique, géométrie, physique, chi mie, mécanique. L'auteur d'un traité de chimie, un abbé, trouve l'occasion de parler miracles propos de l'affi nité atomique.

HISTORISCHE KRANTEN

Le Progrès (1841-1914) | 1887 | | pagina 2