IV0 52. Dimanche, 47e ANNÉE. 24 Avril 1887. JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. Revue politique. 6 FRANCS PAR AN. Le journal Paris annonce qu'il a reçu dans la matinée, de Berlin, une carte postale ouverte, signée d'initiales inconnues, le prévenant que toutes les gares sont actuellement encombrées Allemagne. Le Paris prétend qu'il n'aurait pas ajouté im portance cette lettre, s'il ne savait pas que des avis semblables, émanant de sources autorisées,- ont déjà dû être reçus par le gouvernement français. Le ministre de l'instruction publique de Hon grie a donné, une réunion publique d'électeurs, Fresbourg, les assurances les plus positives sur le maintien de la paix pour le courant de cette année. Cette déclaration a été accueillie la Bourse avec une vive satisfaction. La population riveraine du Danube, ayant en tendu des coups de fusil, a cru une attaque d'émigrés; renseignements pris, ce n'était qu'une fausse alarme. Des réfugiés bulgares sont toujours Renou, mais on croit que la maj eure partie se trouve Patekesbourg, avec M. Labokoff. Les affaires de l'Angleterre ne vont bien ni en Birmanie, ni dans l'Afghanistan. En Birmanie, les Dacoïts répandent partout la terreur et mas sacrent les fonctionnaires qui se sont soumis aux Anglais. Malgré les déclarations de M. Parnell, traitant sa soi-disant lettre de méchante altération, pro duite aux dernières heures pour influencer le vote de la Chambre des communes, cette Cham bre a repoussé par 370 voix contre 269 l'amen dement de sir B, Samuelson (tendant au rejet du bill) et a adopté en seconde lecture, par assis et levé, le bill de coercition. La famille royale d'Allemagne est en ce mo ment très-éprouvée par des maladies. L'état de faiblesse de l'Empereur continue et les méde cins attendent avec impatience l'arrivée du beau temps, afin de permettre au vieux monarque de se rendre Ems. Ils espèrent que le séjour dans cette station lui sera très-favorable. Le prince impérial qui est, on le sait, Ems, est toujours très-souffrant. Les derniers froids ont eu une très-fâcheuse influence sur la lyrin- gite dont il est atteint et qui l'a fait beaucoup souffrir pendant tout l'hiver. On n'est pas sans inquiétude dans son entourage. Le fils du prince impérial est malade, lui aussi, en ce moment. Il souffre de maux d'oreil les dont la persistance est inquiétante. Un incident important vient de surgir. Le commissaire spécial français la gare de Pagny- sur-Moselle vient d'être arrêté par la police alle mande. L'émotion est vive Paris. On se demande s'il s'agit de soupçons d'espion nage ou d'un regrettable malentendu. Demain, Tous les journaux sont d'accord pour réserver leur jugement jusqu'à l'arrivée des explications. La Gazette de Metz dit que l'arrestation se rat tache l'agitation de la Ligue des Patriotes. A 4 heures, M. Schnsebele a subi un interro gatoire Metz. Le j ournal Paris se demande si ce n'est pas là un moyen détourné employé par l'Allemagne pour faire naître un casus belli. Ypres, le 23 Avril 1887. Les cléricaux, arrivés au pouvoir au cri D'à bas les impôts, vont bientôt en voter de nou veaux, et des plus odieux, sur la viande et sur le pain. Gela ne fera pas un pli, paraît-il. Mais lorsque les journaux libéraux prédi saient la chose, c'était qui parmi leurs ad versaires jurerait le plus haut, sur sa part de paradis, que c'était une abominable calomnie. Le correspondant bruxellois du Journal de Liège le rappelle ces précédents, la mémoire du Journal de Bruxellespeu suspect en joint un autre Par lant de son petit frère le Patriote, il écrit Il y en a bien d'autres qui faisaient les mêmes paris, qui étaient placardés, en termes de dé fis, tous les coins de rue. Ce qui n'empêchera pas que les droits sur la viande ne soient votés. Belle chose que la bonne foi des cléricaux Est-ce une banqueroute La Chambre reprend ses travaux Mardi pro chain. Le cabinet sera-t-il en mesure de déposer, ce jour-là, quelques-uns des projets de loi éla borés par la Commision du travail Le Journal de Bruxelles déclarait dernière ment que les Chambres devaient tenir hon neur de voter ces projets dans le cours de la session actuelle. Mais encore, pour qu'elles les votent, faut-il qu'ils leur soient présentés en temps utile. Ces projets sont-ils prêts On commence dire que non et que même ils ne pourront être .déposés qu'au commencement ue la session prochaine. Or, c'est une chose dès présent certaine, s'ils ne sont pas discutés cette année, ils ne le seront pas non plus l'année prochaine, cause des élections qui abrégeront d'un mois ou deux e la la durée ordinaire de Ta session législative. Ces 1 lesquels oh a fondé tant d'espérances d'apaise- Ces projets, si impatiemment attendus, sur îls on a fondé tant d'espé ment, seraient donc remis la session de 88-89? Cela nous paraît absolument impossible. Que le cabinet se rappelle donc le discours du Trône et les solennels engagements qu'il a pris alors devant le pays. Le discours du Trône disait Et de toutes ces promesses, que le pays avait accueillies avec une si vive satisfaction, pas une ne serait tenue Nous répétons que cela nous paraît absolu ment impossible. (Gazette). M. Jacobs a fait choix d'un Dauphin. Au banquet d'Ypres, il a a lancé M. Bege- rem, le clérical député de Gand, auquel il a cru devoir faire une véritable réclame de den tiste. Quand le vétéran Jacobs ne sera plus là, espérons, n'est-ce pas que ce sera le plus tard possible, le jeune Begerem sera là pour continuer son oeuvre. Allons nous avons encore des ministères trimestriels en perspective. Extrait d'un toast de M. Biebuyck N'est-ce pas le charitable M. Jacobs qui a dit en présentant le projet de loi qui devait jeter sur le pavé tant de malheureux instituteurs:*" y aura des pleurs et des grincements de dents! Il Un nouvel arrêté, soumis en ce moment la signature du Roi, dit le Journal de Liègesup primera encore une dizaine d'écoles communa- D'autres suivront. On s'était quelque peu LE PROGRES PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. VIRES ACQUIRIT EUNDO. ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres, fr. 6-00. Idem. Pour le restant du pays7-00. Tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue au Beurre, 20. INSERTIONS Annonces: la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames: la ligne, fr. 0-25. Insertions Judiciaires la ligne un franc. Pour les annonces de France et de Belgique s'adresser l'Agence Havas, Bruxelles, 89, Marché aux Herbes. Voyez le chemiD que la réaction a parcouru depuis trois ans. Lorsqu'en Juillet 1884, aux élections pour le renou vellement du Sénat, on a parlé des droits sur le bétail et sur le blé, le gouvernement a protesté de toutes ses forces. M. Beernaert était cette époque ministre de l'agriculture; M Malou était ministre des tinances et chef du cabinet. Dans la lettre qu'il écrivit entre l'élection et le ballotage et qui est connue sous le nom de lettre aux deux barous, il traitait de billevesées les projets qu'on prêtait au gou vernement. M. Woeste qui commençait ses cent jours au département de la justice intervenait également et faisait déclarer par un de ses amis que jamais le gouvernement ne se prêterait l'établissement de droits sur les grains et sur le bétail. C'est lui qui offrait, aux élections de 1884, de parier dix mille francs que le parti conservateur étant au pou voir, celui-ci n'établirait aucune taxe douanière sur les céréales. C3 3^— La situation des classes laborieuses, est hautement digne d'intérêt, et ce sera le devoir de la Législature de chercher, avec un surcroit de sollicitude, l'améliorer. Peut-être a-t-on compté sur le seul effet des principes, d'ailleurs si féconds, de liberté, il est juste que la loi en toure d'une protection plus spéciale les faibles et les mal heureux. Mon Gouvernement a cru devoir faire étudier, dans un esprit d'ensemble, les vastes questions qui se rattachent la législation du travail, et, il a institué dans ce but une Commission tout la fois d'enquête et d'examen. Je me plais rendre hommage au zèle et au dévoue ment avec lesquels il accomplit cette tâche considérable. Eclairé par ses travaux, mon Gouvernement aura vous saisir de projets de réformes importantes, il convient no tamment de favoriser la libre formation de groupes pro fessionnels, d'établir entre les chefs d'industrie et les ouvriers des liens nouveaux sous la forme de Conseils d'arbitrage et de conciliation, de réglementer le travail des femmes et des enfants, de réprimer les abus qui se produisent dans le payement des salaires, de faciliter la construction d'habitations ouvrières convenables, d'ai der au développement des institutions de prévoyance, de secours, d'assurances et de pensions, et de chercher combattre les ravages de l'ivrognerie et de l'immoralité. =>»Cs^Ooo- M. Jacobs a été trop flatteur pour les catholiques de la ville d'Ypres; nous n'avons fait que notre devoir et nous ne nous attendions pas ces éloges. Nous acceptons ces paroles de M. Jacobs comme un eu- couragement; nous en retiendrons surtout celle parole en toutes choses la charité. Applaudissements pri les

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Le Progrès (1841-1914) | 1887 | | pagina 1