taires des cléricaux qui gaspillent, en pure
perte, l'argent amassé par leurs prédécesseurs.
Et le pays est victime de cette mauvaise plai
santerie, car c'est là ce que l'on appelle le jeu
régulier de nos institutions
Zuze un peu s'il était irrégulier.
La viande chère.
Les protectionnistes ont dit et répété satiété,
Ecndant la discussion des droits d'entrée sur le
étail, que les viandes de premier choix seules
seront augmentées de prix, mais que les basses
viandes coûteraient moins cher qu'auparavant.
Si les aloyaux d'Allemagne et de France,
disaient-ils, n'entrent plus chez nous, les pro
ducteurs belges devront en fournir la con
sommation une quantité égale celle qui sera
arrêtée la frontière. Par conséquent, ils de
vront abattre un plus grand nombre de bes
tiaux, ce qui encombrera le marché de viandes
de catégorie inférieure, dont le prix baissera
nécessairement et sera plus abordable que
jamais pour les classes ouvrières.
Eh bien il n'en sera rien. La loi nouvelle
n'arrêtera pas la frontière seulement les vian
des dépecées, mais aussi les bestiaux vivants
et les éleveurs belges auront beaucoup de peine
produire des têtes de bétail en nombre suf
fisant pour remplacer celles que le petit doua
nier dont parlait M. Pirmez fera rétrograder
aux limites de notre territoire.
Admettons cependant qu'ils arrivent ce
résultat.
Un bœuf de six cents kilogrammes payera
l'entrée trente francs le bœuf belge va donc
acquérir une plus-value de trente francs; sinon,
l'agriculture ne serait pas sauvée.
Or, si le prix des basses viandes n'augmente
)as, cette augmentation portera tout entière sur
es viandes de première catégorie aloyau et
ïlet.
Y a-t-il, dans un bœuf de 600 kilos, vingt
kilos d'aloyau et de filet Soyons généreux, et
mettons qu'il y en a trente.
L'augmentation sera donc de un franc par
kilogramme de viande de choix.
Et admettons que le boucher, pour ne pas
faire mentir nos prophètes protectionnistes,
vende bas prix ses viandes de moindre qua
lité, il devra encore rattraper cette perte sur
les malheureux aloyaux. Mettons qu'il diminue
200 kilos de basse viande de quinze centimes
par kilo. Voilà encore trente francs reporter
sur les aloyaux et les filets. Et nous ne parlons
pas de la perte subie encore par le boucher par
favance des trente francs faite en plus sur le
prix d'achat de la bête.
Un kilogramme d'aloyau vaut aujourd'hui,au
bas mot, deux francs cinquante centimes. Do
rénavant, s'il faut en croire MM. les protection
nistes, il se vendra quatre francs cinquante
centimes
Quel est le boucher qui osera demander ce
prix-là sa clientèle? Certes, les millionnaires
ne se priveront pas d'un fin morceau pour si
peu. Ils payeront quatre francs cinquante cen
times. Ils feront la grimace, mais ils payeront.
Mais ceux qui n'ont pas un million, les fonc
tionnaires, les rentiers, les propriétaires, les
bourgeois qui ont un revenu d'une dizaine de
mille francs, croit-on qu'ils payeront une di
zaine de francs pour un rôti de bœuf?
Deux ou trois fois par an, peut-être, aux
jours de fête. Mais dans les conditions ordinai
res, ils mangeront des poulardes truffées, par
économie, ou ils se résigneront au bœuf bouilli
et aux carbonades flamandes perpétuité
Un boucher qui débite aujourd'hui cent kilos
de viande de première qualité n'en vendra plus
dix ce prix-là. Il ne faudra plus, par consé
quent, abattre autant de bœufs, les basses vian
des se feront plus rares que jamais,et leur prix
augmentera.
On voit [absurdité de l'argument de MM.
Dumont, De Smet et consorts.
La vérité, la voici Le prix de toutes les
viandes augmentera. On le voit déjà et on le
verra mieux encore lorsque les bestiaux étran
gers n'arriveront plus chez nous et que l'amen
dement prohibitif de M. Simons fera sentir ses
funestes effets.
Une chose est craindre c'est que les bou
chers, obligés déjà d'augmenter les viandes de
deuxième qualité, ne répartissent sur les deux
cents kilos de cette viande la plus forte partie
de l'augmentation déterminée par les droits
d'entrée.
Et cela parce crue les viandes de premier
choix ont atteint ues prix qui font récriminer
depuis longtemps les meilleurs clients des bou
cheries.
Qui vivra verra. El avant peu. N....
OEuvre criminelle.
L'Office de Publicitédont personne ne con
testera la modération, publiait dans son numéro
de Dimanche l'article judicieux suivant
Après la loi de malheur, la loi de famine.
Ces gens-là, décidément, veulent que la coupe
déborde. Il ne leur suffit pas de priver les clas
ses laborieuses de toute nourriture intellectuel
le il faut qu'ils les affament, présent. Est-ce
impéritie, stupide passion Ou bien est-ce de
ferme propos qu'ils agissent On l'ignore. En
tous cas, qu ils sachent ce qu'ils font ou qu'ils
obéissent leur aveugle esprit de secte, le ré
sultat sera le même un déchaînement des
haines sociales.
Quoi nous sommes encore mal remis des
événements de Mars 1886; nous en pâtissons
encore, nous en pâtirons longtemps, et l'on
vient de gaieté de cœur faire plus qu'il ne faut
jour qu'ils se renouvellent. Les ouvriers se
)laignent d'être insuffisamment nourris, de ne j
>as manger leur faim, eux, leurs femmes et j
eurs enfants, et l'on vient créer des droits, au
jourd'hui sur la viande, demain sur le pain.
Autant leur dire Crevez donc
Mais s'ils ne se résignaient pas crever si
les instincts de conservation, qui sont en toute
nature humaine, si les convoitises qu'on éveille
en eux les poussaient la révolte I Si, voyant
qu'on les abandonne leur sort déjà fort peu
enviable, et qu'au lieu de penser les relever,
on se fait comme un plaisir de les plonger en
core dans une misère plus noire, ils se lassaient
enfin et, jetant là leurs outils de travail, s'en
allaient par les chemins mendier avec des me
naces la bouche? La faim fait sortir le loup
du bois 1
Ces gens-là font œuvre criminelle, leur
escient peut-être. Sentent-ils leur rè^ne fini,
et ont-ils besoin d'une révolution étouffer?
Quoi qu'il en soit, ils font tout ce qu'ils peuvent
pour la provoquer.
Il fallait éclairer le peuple, afin de le sous
traire aux doctrines malsaines et décevantes
Ils ont détruit les écoles, et voué la Belgique,
pour vingt ans, toutes les conséquences de
l'ignorance.
Il fallait donner au peuple des preuves d'in
térêt, afin qu'il traversât avec courage et rési
gnation la crise qui sévit sur nous On
travaille lui ôter le peu de viande et de pain
qu'il a.
Etonnez-vous, après cela, que les porteurs
de la doctrine socialiste trouvent des oreilles
complaisantes.
Quel dessein abominable poursuivent donc
nos maîtres Ils savent que l'on n'attend qu'un
prétexte pour décréter la grève générale, et ce
prétexte ils le donnent
Il y a là quelque machination, car nous ne
pouvons croire un tel aveuglement.
L'intérêt de l'agriculture, invoque-t-on. Mais
l'intérêt du pays
Toute la question est là
La Belgique produit-elle de quoi se nourrir
Si oui, élevez des droits. Si non, vous affamez.
Or, l'on sait que la Belgique est loin de produire
ce qu'elle consomme.
L'exemple de la France et de l'Allemagne ne
signifie rien. Ces deux nations sont plutôt agri
coles qu'industrielles tandis que la Belgique
est plutôt industrielle qu'agricole.
On se croit très-fort, quand on s'appuie sur
une majorité qui, bravant de vulgaires préjugés
sur la nécessité de la moralité dans la politique
et I honnêteté chez les fonctionnaires, fait d un
condamné la prison un représentant de la
nation. C'est sans doute ce qui engage M. Tho-
nissen reprendre le cours de ses persécutions
contre le corps enseignant officiel. L'arrêté ci-
dessous, paru aujourd'hui au Moniteuren té
moigne
Véritable et odieuse économie de bouts de
chandelles puisqu'elle atteint ceux qui distri
buent la lumière.
Une mauvaise nouvelle dans 1 Impartial de
Gand
Les effets de la loi Dumont.
Allons-nous voir, grâce aux intelligents (selon
le sens attaché ce mot par M. Pirmez), grâce,
disons-nous, aux intelligents et désintéressés dé
putés de Nivelles, une seconde édition des trou
bles de Mars 1886
On doit le craindre l'émotion qui s'est empa
rée des ouvriers de nos régions industrielles,
aussitôt après le vote de la loi Dumont, les évé
nements de La Louvière, que nous venons
d'apprendre v nous font apprahender le renou
vellement, l'aggravation peut-être, des scènes
sanglantes de lYan dernier.
La surexcitation est terrible, la colère des ou
vriers est au paroxysme. Après les promesses
sans nombre de la commission du travail, quelle
amère désillusion que le vote de cette honteuse
loi de famine
Les travailleurs du Centre, les houilleurs et
les métallurgistes de cette populeuse agglomé
ration de La Louvière, Haine-Saint-Pierre,
Mariemont, Carnières, Baume, Houdeng, ont
toujours passés pour les plus sages, les plus pa
tients et les plus instruits du pays entier.
Ce sont eux qui ont salué avec le plus de joie
la création de cette fameuse commission d en
quête dont ils attendaient tant de choses. Nous
nous rappelons les réunions de la commission
La Louvière: Pour marquer leur satisfaction, les
houilleurs et les métallurgistes, bras dessus,
bras dessous, venaient défiler en interminables
cortèges, musique en tête, devant les délégués
du gouvernement.
En 1848, les ouvriers parisiens avaient mis
trois mois de misère au service de la République.
Nos travailleurs industriels, eux, avaient mis au
service du gouvernement conservateur une an
née de patience et de souffrances, pour lui per
mettre de préparer des projets de loi sauveurs.
Revu nos arrêtés des 21 Septembre 1884 et 5 Novembre
suivant, réglant la mise en disponibilité des membres du
personnel enseignant des établissements communaux d'in
struction primaire".
A dater du 1" Juin 1887, l'arrêté royal du 5 Novembre
1884, portant 1,000 fr. le minimum du traitement d'at
tente des instituteurs communaux, cessera d'être ap
plicable aux institutrices et sous-institutrices gardiennes.
Le minimum de 750 fr., fixé par l'article 3 de l'arrêté
royal du 21 Septembre 1884, leur sera appliqué sans
préjudice aux droits réservés Notre ministre de l'inté
rieur et de l'instruction publique par l'article 7 du dit
arrêté.
OflO I
MM. Gife et Lapierre, chargés de représenter M. Van-
denpeerehoom auprès du gouvernement allemand, sont
revenus de Berlin avec de bonnes paroles mais un maigre
résultat. Jusqu'à nouvel ordre, le transit postal allemand
échappe la Belgique.
C'est la voie de Flessingue qui fera le service. Il y avait,
paraît-il, promesse faite par l'Allemagne la Hollande.