N° 52. Dimanche,
47e ANNÉE.
5 Juillet 1887.
6 FRANCS PAR AN.
JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE.
Yprès, le 2 Juillet 1887.
Tout est consommé Le Moniteur a parlé, il
publie la loi établissant des droits l'entrée sur
es bestiaux et les viandes. L'arrêté portant
'approbation royale, est date de Laeken le 18
utn, et l'arrêté qui stipule les conditions de
'exécution de la loi a été signé Londres le 25
uin. La loi sera obligatoire partir du 11
uillet.
Au milieu de la crise industrielle, si intense,
que le pays subit, et des grèves dans lesquelles
les travailleurs réclament une augmentation de
salaire, notre paternel gouvernement ne trouve
rien de mieux, pour répondre h ces revendica
tions, pour guérir la plaie sociale, que de
rendre impossible aux ouvriers l'usage d'une
nourriture nécessaire, réparatrice, indispensa
ble, pour entretenir leurs forces.
Le moindre mal que cette mesure inhumaine
pourrait produire serait une augmentation des
salaires. Mais alors c'est la ruine de l'industrie
même, qui ne pourra plus lutter avec les pro
duits de l'étranger.
N'importe de quelle manière on l'envisage,
nous considérons cette loi comme impolitique,
anti-économiste, inhumaine, digne enfin du
parti qui l'a proposée et votée.
Heureusement que les coups de parti et
c'en est un ne durent pas longtemps et que
le pays électoral pourra bientôt réparer celui-ci.
Mardi, on abordera, la Chambre, la discus
sion du service personnel, et nous assisterons,
peut-être, ce spectacle d'une majorité qui,
après avoir supprimé l'usage de la viande
l'ouvrier, l'obligera donner seul sa chair pour
la défense de la patrie.
Loi établissant on droit d'entrée sur les
bestiaux et les viandes.
A propos du concours général.
Les établissements privés, c'est-à-dire les
collèges épiscopaux, ont toujours eu la faculté
de prendre part aux concours généraux de
l'enseignement moyen, condition d'avoir une
organisation analogue celle des établissements
de l'Etat. Jusqu'en ces derniers temps, l'arrêté
royal organisant le concours formulait cette
garantie Le gouvernement constatera si les
établissements privés qui désirent concourir
sont dans les conditions requises Aussi MM.
les épiscopaux avaient-ils soin de se tenir
l'écart. Mais aujourd'hui, la constatation exigée
par l'Etat est supprimée, et nous apprenons que
les collèges cléricaux vont entrer en lice NN.
SS. les évêques déclarent que l'organisation de
leurs établissements est analogue celle des
athénées, et le doux Thonissen accepte leur
affirmation les yeux béatement fermés. Or, ce
qui se manigance est tout bonnement une
tromperie éhontée. Il est de notoriété publique
que dans les collèges épiscopaux, les leçons
d'anglais et d'allemand sont tout ce qu'il y a
de plus élémentaire les sciences naturelles ne
figurent au programme que pour la frime
enfin, les cours d'histoire et de géographie ne
correspondent absolument pas ceux des éta
blissements de l'Etat: en affirmant que les deux
programmes sont analoguesnos évêques
mentent effrontément.
Mais voici où gît le lièvre: dans les athénées,
il n'y a plus que cinq années de latin et quatre
années de grec, tandis que les épiscopaux ont
conservé sept années de latin et six années de
grec. Or, d'après des renseignements que nous
avons tout lieu de croire exacts, le sort, l'aveu
gle sort doit désigner cette année la troisième
latine pour le concours d'un bout l'autre du
es tonsurés font piocher les élèves de
asse.
Vous voyez d'ici le plan comptant sur les
deux années qu'ils ont en plus, nos tricornes
espèrent emporter haut la main la plus grande
partie des distinctions en latin et en grec; toute
la presse cléricale entonnera le Te Deum
victorieux, et l'enseignement public sortira de
la lutte battu, honteux et confus.
N'y aura-t-il donc pas un représentant de la
gauche qui veuille bien interpeller ce sujet
notre suave ministre de l'instruction publique?
[Chronique.)
Une feuille cléricale publie l'arrêté suivant
que vient de prendre, dit-elle, M. Thonissen,
ministre de l'instruction publique
11 est croire que M'11* Rézette a épousé un
bon fonctionnaire, qui obtiendra de l'avance
ment. Or, M. Thonissen y veillera, et chaque
pays,
cette c
fois que le mari aura une augmentation de
traitement, celui d'attente de sa femme dimi
nuera dans la même proportion, ce ménage
nageant dans l'abondance.
En voilà, n'est-ce pas, de la justice distribu—
tive
Nous croyons qu'on ne pourrait se montrer
plus ingénieux dans la haine contre l'instruction
et contre ceux qui la distribuent. Ainsi, voilà
une femme qui a passé sa jeunesse se former
la profession d'institutrice, qui n'en connaît pas
d'autre, vous lui donnez, par grâce, quelques
centaines de francs, mais vous la faites sur
veiller, et si les dénonciateurs vous apprennent
que le moindre travail, le plus petit pécule
vient mettre un peu de beurre sur son pain,
vous lui retranchez bien vite ce qui lui était
légalement acquis, et vous la remettez la
portion qu'on gruge.
C'est tout bonnement odieux.
L'Indépendance dit que le gouvernement
vient de commander en Allemagne un projec
teur mobile de lumière électrique destiné
éclairer la zone d'attaque des forts de Liège.
Cet appareil d'une grande intensité lumineuse
et qui se déplace facilement, coûte, paraît-il,
50,000 francs.
Elections parlementaires.
Les élections du mois de Juin 1888 porteront
sur 69 membres de la Chambre et 35 sénateurs.
Voici comment se répartissent les repré
sentants et sénateurs soumis réélection
LA CHAMBRE.
Province d'Anvers, 14 cléricaux.
Bruxelles, 14 cléricaux et 2 libéraux.
Louvain, 5 cléricaux.
Nivelles, 4 id.
Bruges, 3 id.
Courtrai, 4 id.
Ostende, 1 libéral.
Ypres, Dixmude, etc., 9 cléricaux.
Le Luxembourg, 3 id. et 2 libéraux.
Namur, 4 id.
Dinant, 2 id.
Philippeville, 2 id.
Soit en tout 64 cléricaux et 5 libéraux.
La Chambre compte aujourd'hui 96 catholi
ques et 42 libéraux.
LE SÉNAT.
Province d'Anvers, 7 cléricaux.
Province de Brabant, 10 libéraux et 2 cléri
caux.
Province de Namur, 3 cléricaux et 1 libéral.
Province de Luxembourg, 2 cléricaux et 1
libéral.
Province de la Flandre occidentale, 9 cléri
caux.
Soit en tout 23 cléricaux et 12 libéraux.
Le Sénat compte aujourd'hui 43 cléricaux et
26 libéraux.
Les libérauxchercherontà conquérir les sièges
de représentants occupés par les cléricaux
LE PROGRES
vires acqdirit ecndo.
ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres, fr. 6-00.
Idem. Pour le restant du pays7-00.
tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue au Beurre, 20.
INSERTIONS Annonces: la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames: la ligne, fr. 0-25.
Insertions Judiciaires la ligne un franc.
Pour les annonces de France et de Belgique s'adresser l'Agence Havas, Bruxelles, 89
K. Marché aux Herbes.
Art. 1". Des droits d'entrée sur les bestiaux et les
viandes sont établis comme suit
Espèce bovine.
Taureaux et taurillons, fr. 0-04 par kit, poids vif.
Bœufs, bouvillons, et veaux n'ayant pas de dents de
lait rasées, fr. 0-05 par kil. poids vif.
Vaches et génisses, fr. 0-03 par kil. poids vif.
Espèce ovine.
Béliers, brebis, moutons, fr. 2-50 par tête.
Agneaux, 1 franc par tête.
Viandes fraîches.
Bêtes entières, demi-bêtes, fr. 0-15 le kil.
Viandes autres et gibier, fr. 0-30 le kil.
A partir du 1" Janvier 1888, les viandes fraîches de
boucherie ne seront admises l'entrée qu'à l'état de bêtes
entières, demi-bêtes ou quartiers de devant et conditions
que les poumons soient adhérents.
Art. 2. Le gouvernement est autorisé permettre, sous
les conditions qu'un arrêté royal déterminera l'admission
en franchise provisoire de droits des bestiaux d'origine
étrangère envoyés aux foires et marchés en Belgique et
destinés la réexportation.
Art. 3. Le gouvernement est autorisé prescrire, par
arrêté royal, dans le rayon réservé de la douane, les mesu
res qu'il jugera nécessaires pour empêcher l'importation
frauduleuse du bétail.
Attendu que M1" Rézette, Anne-Marie-Loyse, ancienne
sous-institutrice l'école primaire communale de filles
Florenville, a acquis des ressources nouvelles par suite de
son mariage avec un fonctionnaire de l'Etat, jouissant d'un
traitement de 2,600 francs,
Arrête
Art. 1". Le traitement d'attente de Mrae Goffette-Rézette
(A.-M.-L.) en disponibilité pour suppression d'emploi, est
réduit la somme de 500 francs par an partir du V Juin
1887.