comme un ministre qui sent sa majorité lui échapper, que le chef du cabinet a pris position au début de la discussion. Il s'est borne faire un exposé sommaire et sec et n'a conclu, ni en posant la question de conliance, ni en pro posant le renvoi du projet une commission. M. Beernaert et le gouvernement cette fois les ministres sont daccord acceptent le prin cipe du service personnel, mais repoussent le service obligatoire. Ils écartent la proposition de M. d'Oultremonl et se rallient la suppres sion du remplacement. Ils ne veulent pas du système de la nation armée, qui aurait pour conséquence de doubler le budget de la Guerre ou de diminuer de moitié le temps de service. En ce qui concerne les immunités ecclésias tiques, il va sans dire que le gouvernement en est partisan il étend les exemptions aux membres du personnel enseignant et certai nes catégories de citoyens. En terminant, M. Beernaert a constaté, non sans amertume, que sa majorité semblait l'aban donner, et il a exprimé l'espoir que la discus sion lui ramènerait quelques-uns de ses amis politiques. A en juger par l'accueil glacial que ceux-ci ont fait aux paroles ministérielles, nous crai gnons fort que M. Beernaert ne se prépare une cruelle désillusion. Bref a été relativement le discours de M. d'Oultremorit. Presque voix basse, il a repro duit les arguments de justice et déquité qui militent en faveur du service personnel. Il a ensuite défendu sa proposition contre le gou vernement et la section centrale, qui la repous sent. Bien de saillant, d'original, de nouveau dans cette défense. Pour terminer la séance, M. Meyers, d'une voix criarde et avec des gestes arrondis, a mo tivé son vote négatif. Pendant plus d'une heure l'éloquent député limbourgeois a battu en brèche le principe du service personnel et la proposition d'Oultremont, sous prétexte que la Belgique, garantie par les traités, n'a pas be soin d'une armée de 165,000 hommes, que le service personnel serait un retour aux époques sauvages, et le reste, l'avenant. M. le général Brialmont arrivera dans quel- 3ues jours Liège. 11 viendra donner le tracé éfinitif, sur le terrain, des différents forts et fortins qui formeront le camp retranché de Liège. Des pavillons seront installés proximité des travaux pour héberger les officiers du génie chargés de la direction de ces importants tra vaux. Breidel et de Coninc. L inauguration du Monument Breidel et de Coninc, par la Breidel-Commissie, qui aura lieu Lundi prochain, Juillet, promet d être splendide. Nous apprenons que CENT QUATRE-VINGTS sociétés prendront part la fête qui sera re haussée, en outre, par QUINZE corps de mu sique. Le Moniteur publie un arrêté royal du 2 Juil let aux termes duquel les quatre directions des fortifications sont composées des commande ments suivants 1™ direction (Anvers). 2* direction (G&nd). 3e circonscription militaire. 3« direction (Liège). 4e direction (Bruxelles). L'impôt sur la viande. Le protectionnisme maintient les industries dans la routine. Les producteurs étant protégés contre la con currence étrangère, ne font rien pour se mainte nir au niveau des inventions de la science moderne, ils continuent fabriquer, produire comme ils l'ont toujours fait. En voulez-vous un exemple Que font nos agriculteurs, nos paysans Quand on leur demande des explications sur leurs différentes occupations, ifs répondent Qu'ils font comme leurs pères, leurs aïeux L'expérience Aller leur parler d'engrais chimiques et d'in struments perfectionnés, ils vous traiteront de charlatan. Ils emploient tous, peu d'exceptions près, l'engrais naturel, ils en inondent leurs terres mais jamais ils ne se sont demandés quelle est son action, et s'il n'y aurait pas lieu, dans cer taines circonstances, de le remplacer par un amendement chimique. Oui notre paysan est ignorant et routinier le Journal de Bruxelles le reconnaît. Mais pourquoi ne l'instruit-on pas, pourquoi ne l'arrache-t-on pas cette ignorance Pourquoi, au contraire, certains Messieurs, vont-ils primer, couronner cette ignorance en disant Ce sont les droits qui doivent vous sauver Pourquoi Parce qu'il y a des loyers et des fermages hausser, des gens maintenir dans leur crasse ignorance et des sinécures politiques conserver. Dans toute question économique, dans toute question sociafe il faut distinguer entre l'intérêt public et l'intérêt privé. Loin de le confondre toujours, ils sont le plus souvent en conflit il s'agit alors de se deman der lequel des deux doit l'emporter, générale ment ce sera l'intérêt public, l'intérêt général. L'intérêt privé ne pourra cependant pas toujours être sacrifié. Examinons maintenant le libre échange ces deux points de vue 1° L'intérêt général. Il est représenté par la masse des consommateurs qui doivent désirer que les objets de l'étranger, fournis meilleur compte que les produits nationaux, leur arri vent sans entraves. La douane renchérit toujours les objets, et ce renchérissement se manifeste, non seulement sur les produits imposés, mais sur les produits similaires de l'intérieur. Tous les consommateurs en souffrent donc. Or tout le monde est consommateur 2° L'intérêt privé. Celui-ci est représenté par les producteurs qui demandent être protégés. Nous déclarons que les producteurs eux-mêmes ont intérêt se soumettre la libre concurrence, car la protection dont ils jouissent n'est qu'ap parente. En éloignant les concurrents étrangers ont fait surgir des concurrents nationaux. Cela est vrai pour toute industrie, pour l'agriculture comme pour l'industrie cotonnière, etc... Le nombre de producteurs et les produits augmentent, les prix redescendent au taux nor mal et cela d'après la loi immuable de l'offre et de la demande. Dans l'industrie agricole les prix ne redescendent pas aussi vite parce que l'extension est plus lente et parce que les pro priétaires exigent leur part dans les bénéfices sous forme de hausse de loyer. Par le droit d'entrée, par l'impôt on a diminué la consommation, parce que la hausse des prix a effrayé certaines classes mais d'un autre côté, le bénéfice créer, le produit protégé étant de venu plus grand, on a augmenté le nombre de producteurs, la production. Ces nouveaux producteurs viennent augmen ter l'offre, les pnx baissent Donc le résultat est nul. On a tout bonnement dirigé les capitaux dans une fausse voie il y a excès de production, et le capital est employé dans une industrie où il n'a Eas tant d'utilité que dans telle autre qni en a esoin. Frédéric Bastiat, Déminent économiste, fait ainsi raison de cette erreur Si l'on vous dit La restriction l'entrée du blé étranger induit plus de culture et par conséquent, plus de production intérieure. Répondez Elle induit semer sur les ro- ches des montagnes et les sables de la mer.»(i) Nous avons vu que le système protecteur a Sour effet d'éloigner le concurrent étranger et e faire surgir une plus grande quantité de con currents nationaux. La production nationale augmente, donc il y a plus de travail pour nos ouvriers. Cela peut être vrai pour un laps de temps restreint, mais la grande offre fait bientôt baisser les prix, le surcroit de produits remet les ouvriers sur le pavé. De plus nos producteurs nationaux sont par l'infériorité de leurs produits, ou par les impôts votés par les voisins titre de représailles, écar tés du marché étranger. Leur production diminue encore et nous arri vons bientôt employer moins de bras que sous l'empire de la liberté de là diminution des Conséquence plus terrible la classe ouvrière que l'on s'imaginait favoriser par une augmen tation de travail est au contraire cruellement atteinte. Les produits haussent de prix l'ouvrier, qu'il soit de la campagne ou de la ville, ne sera vrai- prix des produits. Nous pouvons donc dire nos affameurs, qu'il faudra pour nos classes laborieuses une augmen tation de salaire au moins proportionnelle au renchérissement produit dans le prix des viandes par leurs taxes et leurs surtaxes. Mais ces gens trouvent des arguments irré sistibles. là diminution dans la variation de la nourriture, consommation de denrées inférieures. Dès lors il se livre des consommations dés avantageuses, or toute consommation mauvaise a pour effet de le rendre moins apte au travail. Oui, l'ouvrier ne manae pas de la viande, mais faut-il par vos exécrables impôts rendre l'état de chose encore plus désastreux. Notez que l'énorme chiffre de mortalité dans les basses classes résulte précisément de ce que l'ouvrier est peu ou mal nourri. L'ouvrier doit avoir une nourriture suffisante, substantielle et il faut surtout qu'elle soit va riée, agréable. Le gouvernement et l'initiative privée doivent lre circonscription militaire. 1. Enceinte d'Anvers, (ville et enceinte). 2. 1" secteur du camp retranché d'Anvers (forts de Mersera et de Schooten et polygone de Brasschaet). 3. 2« secteur du camp retranché d'Anvers (forts 1, 2, 3 et 4 et dépôts de Conlich). 4. 3e secteur du camp retranché d'Anvers (forts 5, 6, 7 et 8 et Saint-Bernard). 5. 4* secteur du camp retranché d'Anvers (forts de la Tète de Flandre, forts de Cruybeke, de Zwyndreeht; digue défensive, dépôts de Beveren et fort de Rupelmonde). 6. 5e secteur du camp retranché d'Anvers du Bas-Es caut et tone maritime. 7. Matines, Lierre, Forts et redoutes de la ligne de la Ntthe. 1. tiand, Audenarde. 2. Termonde, Saint-Nicolas, Alost. 3. Bruges. 4. Ostende. Ypres, Menin, Courlrai. 1. Liége-rive gauche (ville, citadelle et Chartreuse, forts et fortins de la tète de pont de la rive gauche). 2. Liége-rive droite (forts et fortins de la tète de pont de la rive droite). Verviers et Huy. 3. Namur-rive gauche (ville et citadelle, forts et fortins de la tète de pont de la rive gauche. 4. Namur-rive droite (forts et fortins de la tète de pont de la rive droite), Arlon, Bouillon, Dinaut, Philippeville, Mariera bourg. 5. Camp de Beverloo, Hasselt, Saint-Trond. 1. Bruxelles, Laeken, Vilvorde. 2. Louvain, Tirlemont, Wavre. 3. Diest. 4. Mons. 5. Charleroi. Tournai, Ath. Suite. salaires. L'ouvrier ne mange pas de viande i> Notre impôt ne frappe que la partie privilégiée de n la nation, et cela encore pour dégrever des miséra- n liesles agriculteursles paysans. G) Le petit arsenal du libre échangiste. F. Bastiat.

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Le Progrès (1841-1914) | 1887 | | pagina 2