10 Juillet 1887.
JOURNAL D'APRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
Au conseil provincial.
Un marché.
La séance la Chambre.
l\° 54. Dimanche,
47e ANNÉE.
6 FRANCS PAR AN.
PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE.
Y près, le 9 Juillet 1887.
La cérémonie de l'inauguration
du monument Breydel sera très-
grandiose dans la sévérité de son patriotisme.
Deux cents sociétés environ se sont fait inscrire
pour assister cette manifestation. Toutes défi
leront devant les statues, aux pieds desquelles
seront déposées des fleurs et des couronnes.
Gand et Anvers fourniront -la fête un fort
contingent. La société gantoise Sayling Club ar
rivera avec ses barques qui, brillamment illumi
nées, feront le soir une promenade dans nos
canaux intérieurs, en chantant des lieds populai
res. Ce sera aussi intéressant que pittoresque et
charmant.
Ypres, de son côté, ne restera pas en arrière.
L'excellente musique du Corps des Sapeurs-
Pompiers assistera, au grand complet, cette
fête patriotique.
La section du Willems-Fonds et notre vaillante
société dramatique Vlaamsclie Ster, auxquelles
se joindront d'autres groupes de patriotes se
rendront également dans lavieille citébrugeoise,
cartels et drapeaux en tête.
Nous ne pouvons qu'engager tous nos amis
répondre l'appel qui leur est adressé par nos
frères de Bruges.
Nous lisons dans l'Avenir des Flandres
UN SCANDALE ADMINISTRATIF.
Mardi a eu lieu l'ouverture de la session ordi
naire du Conseil provincial.
A cette occasion, nous avons pu constater que
les fanatiques de notre députation permanente
ont posé un acte de parti véritablement scanda-
daleux.
Voici, en peu de mots, ce dont il est question:
Il y a de cela une vingtaine d'années le direc
teur de l'Avenir des Flandres, qui remplissait
depuis plusieurs sessions et la satisfaction de
tous, les fonctions de rédacteur du Bulletin ou
Compte-rendu analytique du conseil provincial, fut
remercié, ou plutôt on le remplaça sans même
lui en donner avis. Son crime Ses opinions ne
cadraient pas avec celles de MM. De Cock, Van
den Abeele et consorts.
Son remplaçant était M. De Coninck, sténo
graphe la Chambre des représentants. M.
De Coninck compte aujourd'hui vingt années
d'excellents et loyaux services comme sténogra
phe du conseil provincial.
Eh bien, voulez-vous savoir comment nos fa
meux instruments épiscopaux le récompensent
En le remerciant, comme s'il était un simple
rédacteur du Westvlaming
C'est M. le greffier Sheridan qui a été chargé
de porter la décision de la députation perma
nente la connaissance dé M. De Coninck, -qui
a dû tomber des nues lorsqu'on lui a signifié son
renvoi.
Mais voici ce qui constitue surtout le scandale:
On renvoie M. De Coninck pour donner, non
sa place, mais son traitement un petit avocat
sans clientèle, qui se dévoue la bonne cause
dans la ville d'Ypres.
Nous disons que l'avocat bien-pensant n'héri
tera pas de la place de M. De Coninck, pour la
bonne raison qu'il ne connaît rien la sténogra
phie il jouira cependant du traitement, et cela
pour rédiger un compte-rendu analytique, qu'on
a supprimé il y a une vingtaine d'années.
Pour pouvoir caser une créature, nos bons
permanents créent donc un nouveau service,
tout en maintenant le compte-rendu sténogra-
phique.
N'avons-nous pas raison de dire que c'est là
un véritable scandale administratif et un gas
pillage éhonté
Quant au compte-rendu analytique, il est dis
tribué, paraît-il, certains organes de la presse.
Nous disons certains, en effet, dans les ateliers de
l'Avenir des Flandreson édite trois journaux,
mais aucun d'eux n'est assez en faveur près de
nos permanents pour obtenir un exemplaire de
cette œuvre qui doit être remarquable, puis
qu'elle est due la plume d'un avocat sans
causes
S'asseoir entre deux chaises, afin de garder
son siège, est une position peu honorable, ridi
cule même, pour un premier ministre. C'est ce
que fait M. Beernaert dans toutes les questions
vitales qui s'agitent.
On en a eu l'exemple, lors de la discussion
de la loi établissant des droits sur le bétail, et
aujourd'hui, dans la question du recrutement
de l'armée et du service personnel.
Le chef du cabinet se déclare, avec grand
tracas, libre-échangiste, et cependant, pour ne
pas mécontenter les électeurs terriens cléricaux
et ruraux, il laisse voter des droits sur un ali
ment de première nécessité, alors que les ou
vriers crient famine.
Il y est, il y reste.
A propos de la question militaire, même
guitare. M. Beernaert professe, en théorie, une
vive tendresse pour le service personnel il est
juste, équitable; mais, comme chef du cabinet,
il cane et se contente d'exposer des théories
creuses qui excluent toute organisation sérieuse.
Il y est, il y reste.
Cet échange de patriotisme et de soumission
h l'épiscopat forme un amalgame très-peu in
téressant et déconsidère le pouvoir.
Battre ainsi la chamade, sur l'ordre de l'épis
copat, dans une question militaire, c'est moins
que de la bravoure.
Ne se trouvera-t-il pas un membre de la
gauche, ou même du centre parlementaire,
pour proposer d'ajouter un article au projet de
loi sur le service personnel?
Les conservateurs et les cléricaux sont d'ac
cord pour maintenir certaines immunités dans
la loi qu'on discute ainsi, le clergé, les insti
tuteurs, certaines catégories d'étudiants, etc.,
ne seraient pas astreints au service militaire,
pour cause d'intérêt social.
Admettons cela c'est une grosse concession
que nous faisons.
Mais ne devrait-il pas être entendu que les
catégories de citoyens qui jouiraient de cette
faveur considérable, c'est-à-dire qui serafent
débarrassées d'un grand devoir, seraient débar
rassées également d'un droit de citoyen
La loi leur dirait Vous ne serez pas sol
dats, puisque vous pensez que vous serez appe
lés rendre des services spéciaux mais vous
renoncerez votre droit électoral et vous pro
mettrez solennellement de ne plus vous occuper
de politique.
Donnant, donnant vous ne voulez pas du
devoir vous n'aurez pas le droit.
N'est-ce pas un principe juste
Nous serions curieux d'avoir l'opinion de la
Chambre sur ce marché.
Quelqu'un la Chambre ne demandera-t-il
pas des explications au gouvernement sur l'in
compréhensible violation du secret de la cor
respondance privée qui a amené l'arrestation
d'un de nos compatriotes au cours d'un voyage
d'affaires en Italie?
Ce secret, qui est garanti par la loi, ne peut
être violé par les magistrats instructeurs que
dans des circonstances exceptionnelles et dans
des conditions déterminées.
Nous croyons, dit la Chroniquequ'une sa
tisfaction doit être donnée non seulement la
victime de celte arrestation inique et témé
raire, mais encore l'opinion publique. Il faut
3ue cesse un état de choses qui peut engendrer
'aussi graves conséquences.
Même affluence que la veille pour l'audition
de la seconde partie du discours de M. Woeste.
Suivant une tactique qui lui est familière, et
qui d'ailleurs lui a réussi quelquefois, le chef de
la droite a essayé de mettre en désaccord sur
la formule tous les partisans du principe du
service personnel, puis, après cela, a tenté de
démolir, par des arguments habilement pré
sentés, tous les systèmes proposés.
Aucun de ces systèmes n'a trouvé grâce de
vant M. Woeste, ni celui de M. d'Oultremont
qu'il trouve bourré de privilèges au profit des
classes élevées, ni celui de M. Frère-Orban que
la droite et une partie de la gauche ont re
poussé, ni celui de M. Nothomb que son auteur
a défendu, dit M. Woeste, par des phrases
d'une admirable éloquence.
En résumé, M. Woeste maintient que le ser
vice personnel est antipathique au pays, que
celui-ci lisez les cléricaux n'en veut pas,
que ce serait un malheur (jour la nation lisez
le parti catholique et que cette raison doit
suffire pour qu'une majorité conservatrice bien
LE PROGRES
vires .1cqcirit eonro.
INSERTIONS Annonces: la ligne ordinaire fr. 0-10; Réclames: la ligne, fr. 0-25.
Insertions Judiciaires la ligne un franc.
Pçur les annonces de France et de Belgique s'adresser l'Agence Havas, Bruxelles, 89,
Marché aux Herbes.
ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres, fr. 6-00.
Idem. Pour le restant du pays. 7-00.
tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue au Beurre, 20.
A cette occasion, on nous prie d'annoncer que Lundi
11 Juillet 1887, l'administration des chemins de fer de
la Flandre Occidentale a décidé que le train ordinaire
partant de Bruges 9 heures du soir et s arrêtant
Boulers, continuera ce jour-là jusqu'à Ypres, où il
arrivera vers 11 heures du soir.
Il n— I s.