S
N° 67. Jeudi,
25 Août 1887
JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
Revue politique,
Notre Collège communal.
47e ANNÉE.
6 FRANCS PAR AN.
PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE.
C'est Jeudi prochain que le général Ferron,
ministre de la guerre, désignera le corps d'armée
qui doit faire l'essai de mobilisation dont on
roccupe tant en France. On assure que c'est le
17e corps (Toulouse) qui serait définitivement
choisi.
Une grande manifestation est annoncée Rome
pour le 20 Septembre, afin de protester contre
toute idée de conciliation avec le Saint-Siège. Un
comité démocratique vient de se former cet
effet il a déjà reçu de nombreuses adhésions de
toutes les provinces de l'Italie.
On écrit de Berlin
La santé du prince impérial inspire touj ours
de sérieuses inquiétudes. Il est certain, désor
mais, qu'il n'assistera pas aux grandes manœu
vres, et, s'il revient Berlin, ce qui n'est pas
sûr, il ne s'y arrêtera que quelques jours, et ira
ensuite passer l'hiver dans le nord de l'Italie.
Le correspondant de la Gazette de Voss a eu
une entrevue avec le docteur Mackenzie, qui lui
aurait dit que l'état actuel du prince était tout
fait satisfaisant et qu'il y avait espoir de com
plète guérison. Cependant, cette guérison ne
pourra se faire que lentement; l'excroissance n a
pas reparu, mais il n'est pas impossible qu'elle
repousse. Le symptôme le plus alarmant c'est
que le prince a une tendance se refroidir et
dans ce cas, il peut se produire un état de con
gestion des muqueuses du larynx et des cordes
vocales. Il en résulterait une extinction de voix
persistante.
Le prince Ferdinand de Cobourg se trouve en
ce moment dans une situation délicate au point
de vue religieux il est la fois béni et excom
munié, béni par le Pape, excommunié par
l'exarque bulgare de Constantinople, primat de
l'Eglise bulgare.
Il est possible que la bénédiction de Léon XIII
lui fasse du bien mais ce qui est positif, c'est
que l'anathème lancé par l'exarque contre le
prince usurpateur, peut lui faire beaucoup
de mal.
Cette excommunication, dit une corres
pondance, est le plus rude coup que pouvait
frapper la Russie par ses agents qui travail
lent une partie de 1 armée et son influence sur
le clergé, elle est maîtresse de la situation. Pour
contrebalancer son action, il faudrait que le
peuple résistât mais il connaît peine son
maître improvisé auquel manqueront la fois
les ressources pécuniaires et le crédit diplomati
que. Il est donc cerné de presque tous les côtés.
M. le Directeur Yan Heugen nous prie d'in
sérer la lettre suivante qu'il vient d'adresser
Monsieur le rédacteur du Journal d'Ypres.
On me communique le dernier n° du Journal
d'Ypres dans lequel il est question du Collège
Communal et de l'Ecole Moyenne de l'Etat,
lacés sous ma direction. Vous donnez, au sujet
e la population scolaire, des renseignements
inexacts et il ne pouvait en être autrement puis
que vous l'avouez d'ailleurs vous les avez
puisés dans le livret de la distribution des prix.
Si vous aviez bien lu, vous auriez vu que le pro
gramme ne publie que les noms des élèves qui
ont obtenu la moitié des points dans l'ensemble
des compositions.
Je ne viens pas relever toutes les erreurs que
votre article renferme il me suffira de vous dire
que l'Ecole Moyenne, elle seule, compte 147
elèves. C'est, une unité près, le chifire que vous
avez donné pour les deux établissements.
Recevez, etc.
N. VAN HEUGEN.
Le Journal d'Ypres ne porte pas le Collège
communal dans son cœur c'est là son droit.
Conformément des traditions pieuses et déjà
anciennes 22° année, n" 2258 il ne s'em-
barasse pas de misérables questions de vérité
ou de loyauté; la fin légitime les moyens, n'est-
ce-pas, et contre les mécréants, toutes les
armes sont bénies par N. M. la S" Eglise.
Voici donc ce que le bon apôtre vient de
trouver: il a additionné(exactement?)
le nombre des élèves mentionnés au livret de
la distribution des prix, et il en conclut que le
total des élèves des deux établissements s'élève
S 148. Gageons que jamais vous n'auriez trouvé
combinaison aussi parfaite,
i Et vraiment on ne sait ce qu'il faut admirer
le plus, ou de.... la bonne foi du pieux Journal
ou de la sereine naïveté qu'il attribue (gra
tuitement! j'en doute cependant) ses pieux
lecteurs.
Partant de ce résultat, si.... habilement ob
tenu, il triture et majore le budget communal.
Et, un mot s'il vous plaît ne parlons pas de
corde, cher confrère nous croyons qu'il serait
intéressant de soumettre aux contribuables le
budget de certaines villes selon Dieu, Courtrai,
Poperinghe, pour ne citer que celles-là; et
nous n'y renonçons pas d'ailleurs. Conti
nuons ce budget, manipulé et façonné ad hoc
lui permet de conclure que chaque élève nous
coûte deux cent et septante francs.
Ah mais, il nous semble que l'Administration
du Collège a été en bonnes mains, puisque le
budget s'est allégé aussi considérablement en
trois années. Si nous avons bon souvenir, au 7
Septembre 1884, l'Athénée coûtait alors 3,000
fr. par tête d'élève, et le Journal d'Ypres doit
être le dernier l'avoir oublié.
Cette fameuse pancarte, qui «flottant sur un
peuple enthousiaste, devait produire Bruxel
les un effet superbe cette pancarte, avait
donc.... trahi votre pensée, comme elle a
manqué son effet superbe?
Mentiris impudentissime nous ne pourrions
mieux conclure que par ces paroles, qui pour
n'être pas de l'Ëcelésiasten'en seront pas
moins goûtées des saints lévites
Le Moniteur continue publier des arrêtés
annulant les décisions des députations per
manentes libérales. La semaine dernière, deux
arrêtés en annulaient d'un seul coup trois cent
vingt-deuxtoutes concernant les fabriques
d'église. Le sieur Devolder, ministre de la
justice doit se lever tous les jours quatre
heures au matin pour abattre une telle besogne.
Ah voilà un aomestique dont les évêques
doivent être satisfaits. Dur l'ouvrage, obéis
sant comme pas un, marchant au doigt et
l'œil c'est la perfection même. Et il faut
s'attendre le voir poursuivre sa carrière en
versant des torrents d'annulations sur ses
obscurs blasphémateurs.
Au nombre de ces derniers, figure la Flandre
libérale qui disait hier
Le Moniteur ne s'appelle plus le journal
des cas nuls. Du moins ne lui donne-t-on plus
cette appellation gracieuse dans la presse cléri
cale. Ce n'est pas cependant que les annulations
soient devenues difficiles découvrir dans le
journal du gouvernement.
Il ne se passe pas de semaine où le Moniteur
ne nous apporte des collections d'arrêtés royaux
annulant des décisions de députations perma
nentes relatives aux comptes et aux budgets des
fabriques d'église. Toutes ces annulations se
font au profit du clergé. Vous vous rappelez le
tapage qui se faisait dans la presse cléricale
lorsque, sous l'administration précédente, le
gouvernement ramenait les députations per
manentes l'observation des fois. C'était un
scandale sans nom, des cris, des appels la
vindicte publique. Il n'y avait plus d'autonomie
provinciale.
Aujourd'hui c'est par douzaines, par cen
taines que les décisions des députations per
manentes sont anéanties, mais rien n'est plus
légitime puisqu'il s'agit des intérêts du cléri
calisme.
Un ancien instituteur de l'enseignement pri
maire sous la loi d'affranchissement de 1879,
ayant réclamé l'intervention de M. Thonissen
pour obtenir le payement d'une somme que lui
doit encore la commune où il a exercé ses fonc
tions, a reçu la lettre suivante le 1*r courant
Monsieur l'Instituteur,
LE PROGRES
vires acquirit eunuo.
ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres, fr. 6-00.
Idem. Pour le restant du pays7-00.
tout ce qui concerne le journal doit être adressé l éditeur, rue au Beurre, 20.
INSERTIONS Annonces: la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames: la ligne, fr 0-25.
Insertions Judiciaires la ligne un franc.
Pour les annonces de France et de Belgique s'adresser l'Agence Havas, Bruxelles, 89,
Marché aux Herbes.
A l'occasion du Festival du 28 Août,
un train spécial partira de Courtrai
pour Ypres 1 heure de relevée. Les voyageurs en
destination de Comines, Wervicq, Menin et Wevelghem
pourront quitter Ypres 11 heures du soir.
Ypres, le 24 Août 1887.
Monsieur le Rédacteur,
A Monsieur le Rédacteur du Journal d'Ypres.
M. le Gouverneur de la province me charge de vous
faire savoir que M. le Ministre compétent a décidé de ne
pas intervenir pour faire payer par les communes les
sommes réclamées par les instituteurs pour avoir donné
l'enseignement religieux sous l'empire de la loi du
Juillet 4879.
Si vous persistez dans votre réclamation, vous pou-
vez, dit ce haut fonctionnaire, vous adresser aux tribu-
naux. L'Inspecteur cantonal,
(Suit la signature).