Certes, Pranzini est indigne de pitié, son
triple crime est abominable; mais ne sont-elles
f>as sauvages ces scènes nocturnes de la popu-
ace hurlant, chantant autour de la prison,
réclamant la fête promise et troublant, par
d'indicibles terreurs, les dernières nuits du
condamné.
Si, après ces orgies sanglantes, la France ne
comprend pas qu'il est indigne d'une nation
civilisée de maintenir l echataud, c'est qu'elle
n'est pas encore mûre pour la vraie liberté.
Les marchands de bestiaux se plaignent
unanimement des mesures injustes, onéreuses
et vexatoires prises par notre gouvernement.
Ces mesures entraves fortement leur commerce
avec l'étranger et les plaintes sont générales.
Voici quelles conditions les expéditions de
bétail étranger se font pour notre pays
L'expéditeur doit déclarer le poids du bétail
la station de chargement ou d'embarquement
et le temps lui manque presque toujours pour
contrôler le poids de son expédition la bas
cule spéciale. Le bétail se vend sur les marchés
la téte et non au poids, il est forcé d'évaluer
la vue le poids de chaque téte de bétail et de
faire ainsi sa déclaration.
Quand les bestiaux arrivent la station fron
tière belge, un agent spécial fait passer le
wagon sur la bascule et constate le poids exact
du transport s'il advient que l'expéditeur a
évalué son bétail son désavantage, il ne reçoit
aucune restitution si, au contraire, le poids
du wagon dépasse le poids déclaré, il doit payer
la surtaxe, plus une amende de vingt francs,
3uand le poids dépasse de 200 kilos le poids
éclaré.
On trouve sans doute que les droits d'entrée
n étaient pas encore assez élevés, car on vient
de frapper l'expéditeur d'un nouvel impôt de
deux francs cinquante centimes par wagon.
Cette innovation s'appelle frais d'agence en
douane. [Etoile).
On assure que l'archevêque de Malines vient
d'ordonner l'affichage dans toutes les sacristies
du pays de la loi sur l'ivresse publique.
Nous ne reproduisons naturellement ce bruit
que sous toutes réserves. Le Courrier de Bru
xelles, qui est au mieux avec l'archevêché,
pourra nous dire s'il est exact.
La machine canuler, comme disaient nos
bonscléricaux sous le ministère libéral, conti
nue fonctionner au Moniteur, avec une célé
rité qui s'explique par le désir de nos maîtres
d'augmenter les ressources du clergé, en sup
primant toutes les décisions des Députations
permanentes qui leur déplaisent.
Et l'on oppose toutes les demandes des laï
ques la nécessité de faire des économies 1
Quelques libéraux, vraiment dignes de ce
nom, viennent de créer Thourout un cercle
littéraire ayant pour but de répandre, parmi
les populations du canton, au moyen de jour
naux, brochures, conférences, etc...., les idées
de liberté et de progrès.
Les administrations publiques de Bruxelles
viennent de recevoir l'avis qu elles peuvent ac
cepter la nouvelle monnaie de l'Etat libre du
Congo.
Les pièces ont les mêmes dimensions et le
même poids que les nôtres.
D'un côté, se trouve la tête de Léopold II; de
l'autre, enguirlandé de branches de laurier
surmonté d'une couronne royale un écusson
encadrant un lion.
Nouvelles locales.
Donc et nous serions mal venus de nous en
étonner le Festival de Dimanche dernier a
fait un fiasco complet lisez plutôt l'honnête
Journal d'Ypres.
Il a compté le nombre de sociétés présentes et
naturellement il a mal compté. Il sait parfaite
ment que le nombre est plus considérable qu'il
ne renseigne il y avait, Dieu merci, assez de
ses détectives sur le parcours.
Il sait parfaitement qu'on ne fait pas chanter
les sociétés chorales en plein air, pas plus rue des
Fripiers qu'ailleurs que la seule place qui fût
convenable était la Salle de Spectacle ou la Salle
des Halles; que partant il n'était pas possible
de disposer un Kiosque la Place Vandenpeere-
boom.
Il sait qu'à cette même place ont eu lieu,
l'occasion de la Tuindag, pas mal de fêtes popu
laire», concours de billards et tir la cible chi
noise; il sait que les griefs, dont il se prétend
l'écho, existent avant tout dans sa propre ima-
Sination,et cela pour faire pièce la Commission
es fêtes, naturellement.
Il sait autant que nous, que MM. Vanheule et
Bossaert n'ont nullement quitté la ville le jour
même du Festival. Mais alors il n'aurait pu
risquer son heureuse plaisanterie sur leur
crainte d'un fiasco complet, n
Il sait que le concert de la Grand'Place a eu
un franc succès il y avait là aussi bon nombre
de ses amis; que pendant toute l'après-midi, les
kiosques du Marché au Beurre et de la rue des
Fripiers, ont été fort entourés. Et tout cela,
malgré la belle campagne de nos chers maîtres n
contre une fête, qui en somme, était organisée
dans l'intérêt du commerce Yprois.
Mais alors, me direz-vous, il ment, et il sait
qu'il ment. Mon Dieu oui Vous et moi nous ap
pelons mentir dire le contraire de ce que l'on
sait être vrai. Mais, quand il s'agit de la seule
bonne cause, c'est là œuvre pie. Et voyez, l'hon
nête Journal d'Ypres, combien de fois nous l'avons
pris la main dans le sac n cela lui est bien in
différent, aussi longtemps toutefois que la ré
ponse ne doit pas paraître dans ses colonnes il
est toujours désagréable de devoir désillusionner
ses amis.
Mais au fait, sont-ils bien désillusionnés? Et
les mensonges avec Dieu que prodigue le
scribe en raison de son plantureux traitement,
ne serait-ce pas là le great attraction du Jour
nal d'Ypres. Car il a des lecteurs ipse dixitet
ma foi, nous pouvons bien le croire sur parole
n'est-ce pas lui d'ailleurs qui a dit un jour, dans
un élan de sincérité (une fois n'est pas coutume)
stultorum numerus est injinitus.
Nous nous faisons l'écho des plaintes de cer
tains parents, dont les enfants fréquentent l'école
des chères sœurs,ancienne école Lamotte.
Hs trouvent que la Distribution des prix tarde
quelque peu s'annoncer, et ils craignent, disent-
ils, un escamotage de la cérémonie.
Nous renvoyons respectueusement ces doléan
ces l'auguste directeur spirituel de la maison.
Il était question en ville depuis quelques se
maines de la création d'une Association des
anciens sous-officiers de l'armée belge.
C'est fait.
La nouvelle société s'est constituée sous la
présidence d'honneur de M. le colonel retraité
rarsy, officier de l'Ordre de Léopold.
Voici la composition de son comité
Président M. Collin.
Vice-Président M. Lousberg.
Secrétaire M. Denauw.
Trésorier M. De Kyndt.
Commissaires MM. Bartier et Lebbe.
M. le docteur Poupart, conseiller communal,
a accepté les fonctions de médecin de l'Asso
ciation.
Plus de quarante membres se sont déjà fait
inscrire.
Le local de la société des ex-sous-officiers est
au Lion noir, rue de Boesinghe.
Deux mots au sujet du but de l'Association, ce
d'après les statuts que nous avons rapidement
parcouru
Affermir parmi les ex-sous-officiers de l'ar-
mée l'esprit de concorde et de fraternité qui
r> doit exister entre d'anciens frères d'armes
et procurer, autant que possible, de l'occu-
pation ceux de ses membres qui en sont
privés.
C'est donc vrai dire une mutualité.
Nos renseignements particuliers nous permet
tent d'affirmer que la cérémonie d'installation
aura lieu très-bref délai et que le Bureau
compte recevoir dans quelques jours, le drapeau
que 8. M. le Roi offre toutes les associations du
même genre.
Nous aurons donc bientôt une nouvelle fête
Ypres.
Tant mieux
Dans la nuit de Jeudi un vol a été commis
dans une maison appartenant la ville et sise
rue de la Bouche en notre ville. Tous les outils
de l'ouvrier-charpentier, Edmond Florentyn,
ont été volés. Les outils des maçons, qui s'y trou
vaient également, sont restés intacts, ce qui fait
présumer que le voleur est probablement un
charpentier.
La valeur des outils volés s'élève 25 ou 30 fr.
Renseignements pris, nous pouvons rassurer
notre abonné.
Le pieux confrère a menti une fois de plus.
Nous le savions quasi d'avance et si des pour
suites doivent être intentées propos de cette
affaire, nous sommes d'avis que ce n est pas pré
cisément charge de M. Cmais bien plutôt
la requête de M. C.... contre l'honnête bête
d'encre de la feuille cléricale de la rue au Beurre.
En un mot, nous ne voyons en tout ceci qu'une
imputation calomnieuse comme notre confrère
en édite deux fois par semaine et dont le bon
sens public fait justice au fur et mesure qu'el
les se produisent.
Mais ne faut-il pas que le Monsieur du
Journal gagne sa vie, après tout, nous demande
notre abonné
A cela nous n'avons plus rien répondre.
Le Journal d'Ypres a longuement relaté la visite
qu'ont faite en notre ville les membres de certain
Congrès archéologique de Bruges.
On s'est quelque peu étonné Ypres des
membres mêmes du dit Congrès se sont exprimés
ce sujet en termes très-vifs de ce que les
excursionnistes aient dîné au siège d'une asso
ciation politique militante.
C'est peu convenable, dit-on. Un congrès d'où
la politique est exclue de commun accord, doit
autant que faire se peut, s'abstenir de donner
prise la moindre critique et éviter d'afficher
une couleur politique quelconque.
Mais on se tromperait étrangement si on ju
geait nos cléricaux capables d observer les con
venances les plus élémentaires. Aussi, u nos
maîtres ont-ils fait dîner les congressistes
au K.K.
Cette conduite est généralement blâmée en
ville. Seuls, les cléricaux se réjouissent du bon
tour qu'ils ont joué et se félicitent d'avoir en
quelque sorte accaparé le congrès archéologique.
Grand bien leur fasse
Jeudi dernier, une délégation de la Commis
sion des Monuments (MM. Pauli, professeur
l'Université de Gand, De Kurth, architecte
Bruxelles et Massau, secrétaire-adjoint) est arri
vée en notre ville.
Elle a été reçue la gare par M. l'Echevin
Bossaert ff0Ilsde bourgmestre et Gorrissen, secré
taire communal.
Ces Messieurs se sont rendus immédiatement
aux Halles où, accompagnés de M. l'Echevin
Cornette et de M. Demazière, architecte, ils ont
examiné en détail les travaux de restauration
exécutés dans ces derniers temps.
Vers une heure, un groupe s'est formé sur 1a.
Grand'Place. Les personnes, qui le composaient,
regardaient, tout etonnées, la galerie qui s'étend
le long de la toiture des HaUes et par où les dé
légués de la Commission et de la ville allaient
Un abonné nous demande ce qu'il y a de
vrai dans le récit des faits imputés un M. C....
de notre ville et que certain journal, toujours
brouillé avec la vérité, a publié dans un de ses
derniers numéros (voir Journal d'Ypres du 27 Août
1887, n° 2260.)