adoptées M. Thonissen jugeant qu'elles pour raient être adoptées, les subsidie comme si elles l'étaient. C'est tout juste ce que demandait l'auteur de l'amendement au projet de loi de 1881. Or, cet amendement fut combattu et malgré les adhésions nombreuses qu'il recueillit sur les bancs de la droite, il fut repoussé Qu'est-ce dire, sinon que le législateur de 1884 refusa, par une décision formelle, au gouvernement la faculté dont M. Tiionissen vient de faire usage. Et qu'on veuille bien le remarquer, il n'est pas possible que M. Thonissen ait perdu de vue cet épisode de la discussion de la loi maudite, car l'auteur de l'amendement n'était autre que M. Thonissen lui-même. Et celui qui le combattit et le fit rejeter com me entaché d'exagération fut M. Jacobs Mais c'est bien du respect de la loi que se soucie le plus humble des serviteurs que nos maîtres les évéques possèdent dans le gouvernement actuel. Le clergé a besoin d'argent il ne demande pas, il commande et M. Thonissen s'empresse de mettre la caisse sa disposition. Ceci évidemment n'est qu'un premier pas, et après l'arrêté de Morlanwelz nous en verrons bien d'autres Et si Dieu et Messieurs les électeurs prêtent vie au plus clérical des gouvernements que la Belgique ait connu, il n'y aura plus d'ici quelques années une seule école libre qui ne se fera entretenir aux frais de l'Etat ou des communes El nous aurons alors la réalisation complète de la fière légende des catholiques vivant ae la liberté, ne demandant rien aux pouvoirs pu blics et soutenant leur enseignement de leurs deniers La bonne farce, en vérité Dès maintenant ils puisent plus de 2 millions dans les caisses communales, pour leurs écoles adoptées. Voici M. Thonissen qui ne résiste plus leurs sollicitations et qui leur ouvre toute large la caisse de l'Etat pour leurs écoles non-adop tées I Et dire qu'on a fait presque une révolution au cri de A bas les couvents Comme ils doivent se frotter les mains et rire de nous, ceux qui tiennent les ficelles cléricales La valeur de renseignement avec Dieu. Nous publions, d'après les journaux de Char- leroi, la lettre suivante rédigée par un institu teur catholique et accompagnant pne requête adressée par quelques cléricaux de Charleroi réclamant l'entrée du prêtre dans les écoles officielles. Ce morceau de littérature cléricale donnera une fois de plus la mesure de la valeur de l'en seignement catholique J'ai l'honneur de vous transmettre ci-joint une pétition de trente-neuf pères de famille, etc., vous adressée en conformité avec le V de l'art. IV de la loi du 12 Sep- tembrel887 sur l'enseignement primaire. Xos Élections communales. Le Cercle des Capacitaires recevait Lundi ses membres et ses invités, une séance ex traordinaire au a Lion Noir M. Parmentier, avocat du barreau de la Cour d'Appel de Gand, devait prendre la parole et traiter la question de l'extension du droit de suffrage. Chambrée complète. Nous y remarquons )lusieurs Conseillers communaux et des mem bres du Denier des Ecoles laïques. L'assistance 'ort nombreuse nous comptons 250 300 personnes est presque exclusivement com posée d'électeurs qui doivent leur droit de vote la loi chinoise style Malou de 1883. M. le Président, docteur Poupart, présente en excellents termes, l'orateur l'assemblée, et lui accorde aussitôt la parole. M. l'avocat Parmentier n'est pas nouveau venu parmi nous. Et les applaudissements, qui saluent son arrivée la tribune, lui rappellent le succès de ses conférences notre section du Willems-Fonds. L'orateur manie la parole élégamment ses convictions sont très-nette ment établies, et il les défend avec grande cha leur et grand talent. Son auditoire devait goûter tout spéciale ment le sujet choisi, qui touche leurs intérêts les plus directs et les plus chers. L'orateur fait le procès procès peu près gagné, croyons-nous, l'art. 47 de la Con stitution. 11 en démontre les suites odieuses, étonnantes et aussi ridicules: le droit de vote conféré un homme, parce que sa maison compte autant de fenêtres ou que son mobi- lier comprend autant de pièces ou encore le droit de vote trouvant sa source dans la pré- sence d'un cheval ou d'un âne l'étable. 11 démontre le côté inique de cette dispo- sition constitutionnelle qui accorde aux seu- les personnes fortunées déjà favorisées par la possession de leur richesse le droit de prendre part au gouvernement de la nation et la confection de lois, établies pour tous. Il attribue l'influence néfaste des élec- teurs censitaires uniquement préoccupés de leur porte-monnaie, dit l'orateur le re- jet des projets de loi de 1848 et 1870, en fa- veur de la classe ouvrière il l'accuse, seule coupable, d'avoir entravé l'établissement du service personnel et de l'instruction obliga- toire. De pareilles hontes, continue leconféren- cier, ne seront jamais reprochées des élec- teurs capacitaires, qui n'ont pas acheté leur droit prix d'argent, mais au prix de leur savoir. Il félicite chaleureusement les capacitaires présents, d'avoir subi cet examen, dont certai nes questions auraient fait reculer, de leur propre aveu, des législateurs de la Chambre. Il fait des vœux pour que le droit de vote soit étendu tous les Belges, possédant le savoir lire et écrirece que i instruction ne saurait tarder établir. Il estime que contrairement l'avis de certains organes libéraux que l'ad- jonction des capacitaires aux électeurs géné- raux serait un élément de force pour le parti libéral que l'influenee des électeurs ruraux ne saurait compenser la création d'électeurs capacitaires des villes, électeurs infiniment plus nombreux et attachés par leur savoir même aux idées libérales. Il voit dans cette union de la bourgeoisie et de la classe labo- rieuse éclairée le salut du parti de la liberté. Et c'est vous, dit-il, électeurs, qui avez fait preuve d'instruction et de savoir par un exa- men laborieux et difficile, vous que l'on a es- timés dignes de prendre part la gestion des affaires communales et provinciales c'est vous que l'on voudrait exclure du suffrage aux Cnambres, pour ne l'accorder qu'à des censitaires, souvent ignares, n'ayant fourni aucun témoignage d'instruction ou de capa- cité Vous montrerez, par vos votes, que cette indignité ne saurait plus peser sur vous De chaleureux applaudissements saluent cette brillante péroraison, comme ils se sont produits différentes reprises au cours de la conférence. M. Parmentier, tout en réclamant, non sans énergie, pour les capacitaires les droits dûs l'instruction, s'était exprimé en un langage heureux et modéré, qui lui aurait con cilié même des adversaires si toute fois l'as semblée en avait eu dans son sein. Nous tenons aussi signaler cet engagement, auquel les applaudissements de l'assistance ont souscrit Nous, progressistes, nous ne vou- Ions tenir que du parti libéral la réalisation de nos droits nous n'hésiterons pas ac- corder notre vote au doctrinaire le plus mo- déré, plutôt qu'à aucun clérical noch tjeef, noch paap et nous croyons pouvoir espérer des doctrinaires la même fidélité au dra- peau. On ne saurait mieux dire quel doit être le credo du libéral, fidèle ses principes. L'union, sur ce terrain, montrerait cruelle- I ment nos maîtres que leur puissance n'est qu'un vain nom, et que pour tous vouloir, c'est pouvoir. Nous avons emporté de cette réunion, di sons-le bien haut, l'impression la plus récon fortante et la plus heureuse. Et que maintenant, le parti clérical Ypres continue s'hypnotiser dans la contemplation de son nombril ou que le Journal dYpres continue crier nous sommes sûrs de la victoire. Il nous rappelle trop parfaitement ces..,, braves, qui sifflent et chantent tue- tête, pour se persuader eux-mêmes que la solitude ne les effraie pas. Allez-donc marchander leur voix ces élec teurs capacitaires, allez leur offrir de prostituer leur diplôme pour une pièce de cent sous et un dîner, plus ou moins béni par un président ensoutané Pourquoi d'ailleurs feriez-vous des démar ches ou plutôt des marchés? Votre victoire est inévitable aleajacta est, comme disent vos prophètes et ces électeurs, de par la loi chinoise de 1883 style Malou seront trop heureux de pouvoir voter pour des Messieurs, que les discussions de cette loi chinoise ont tant égayés ou tant indignés et qui au Congrès ultramontain de Liège, ont montré toutes leurs sympathies aux classes laborieuses, en récla mant le droit sacro-saint de la mendicité, et l'enrôlement obligatoire dans les congréga tions sous l'œil de Dieu. Nouvelles locales. Le Journal d'Ypres, dans son dernier numéro, étale dans de longues colonnes les chiffres obte nus dans les élections communales précédentes ar les candidats des deux partis. Cette enfilade e chiffres semble assez bien faire l'affaire des cléricaux qui, les en croire, y trouvent la con clusion si chère leur cœur. En effet, première vue et envisagée d'une façon superficielle, il y a là une petite logique qui dit que l'écart entre les résultats obtenus de part et d'autre ayant été en diminuant pendant quelques années unira par s'effacer. C'est aller vite en besogne et négliger complè tement les circonstances au milieu desquelles les choses ont eu lieu. Pour nous cette façon trom peuse de présenter la situation sous un jour tout l'avantage d'un côté ne nous émeut nullement. Nous sommes habitués aux petites malices du pieux Journal et il ne nous aura convaincus que quand il sera démontré que pour gagner quelques voix aux dernières élections, ses patrons mont pas leurré le corps électoral par toutes sortes de promesses les unes plus pompeuses que les autres. Or, tout cela est usé jusqu'à la corde. Ce sac j enfariné ne dit plus rien qui vaille. Assez de ces retors, assez de leur mirage et de leurs turlu- i taines. Ils vous offrent de 1 hypocras et ils n'ont Ïias même le plus maigre brouet vous verser. It ils croient que ces jongleries peuvent durer toujours Non, mille fois non, on est désabusé etfinie la comédie. Aussi les plus malins voient clair et MM. Surmont et Colaert en refu sant une candidature savaient bien pourquoi. C'est qu'ils prévoyaient un échec certain. Leur amour-propre était en jeu et on allait lancer le t A MM. les Bourgmestre et membres du Conseil Com- nal de la ville de Charleroi. t Messieurs, Cette demande a donc pour objet que vous veuillez mettre h l'ordre du jour de vos séances et délibération la question de l'enseignement religieux donner dans les écoles communales, selon la prescription du dit V de l'art. IV de la loi précitée et nous donner connais- sance de votre décision ce sujet (Signé) E. Liénaux, Instituteur en chef de l'école libre de Charleroi (Nord).

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Le Progrès (1841-1914) | 1887 | | pagina 2