nistration,n'existe que depuis fort peu de temps;
que dans toutes les nouveautés, dont il faut faire
1 expérience, il y a parfois de petits désagré
ments qui disparaissent rapidement.
L'eau est abondante et saine; on pourra la con
duire jusqu'au Kalfvaart; ce qui existe actuelle
ment est mie institution magnifique quand on le
compare ce qu'il y avait autrefois. A ce propos,
l'orateur esquisse rapidement le tableau de la si
tuation matérielle de la ville, il y a une quaran
taine d'années ceux qui ont vécude ce
temps-là, se rappelleront que l'Yperléo coulait
ciel ouvert travers la ville, donnant lieu des
émanations pestilentielles, que des fossés, qui
enserraient la ville et empêchaient toute exten
sion,se dégageaient des vapeurs, des .brouillards,
le tout formant une atmosphère pernicieuse
l'état permanent, ce qui provoquait l'éclosion de
maladies horribles qui, tous les deux ou trois
ans,j taientla terreur dans la population. Les
administrations libérales, qui se sont succédées
au pouvoir, ont eu cœur de remédier cette
triste situation; elles ont visité l'Yperlée sur tout
son parcours travers la ville, et depuis lors ces
terribles maladies ont disparu pendant dix ans,
elles ont été en négociation avec les différents
ministres, auxquels on les renvoyait, quand elles
voulaient acquérir la propriété des terrains mi
litaires, dans l'intention de continuer cette
grande œuvre d'assainissement, de procurer du
travail la population ouvrière et de donner
la ville une nouvelle extension.
Lorsque les libéraux arrivèrent au pouvoir,
tous les monuments publics, jusqu'aux églises,
se trouvaient dans un état pitoyable (une voix
't is nog zoo voor de kerken) tout a été
restauré l'église Sl-Nicolas était effondrée on
en a fait une nouvelle.
L'administration libérale a fait quantité de
travaux utiles elle a placé de beaux et bons
trottoirs intra et extra muros elle a mis les che
mins vicinaux en bon état le besoin d'un bas
sin de natation se faisait vivement sentir; sous la
direction intelligente de l'ancien échevin M.
Leleup, la ville a acquis un bassin, fait dans des
conditions, qui le mettent au niveau des meil
leurs établissements de ce genre en Belgique et
qui le rendraient même de servir dans le cas de
la grande augmentation de population, prédite
par M. Struye.
Quant la restauration des Halles et au déga
gement du Rez-de-Chaussée, l'administration a
fait là œuvre belle et profitable pour la ville,
non seulement parce que nos Halles attirent ici
de nombreux étrangers, mais encore parce que
le marché couvert, si bien aménagé, et que tant
d'autres villes nous envient, est en train de de
venir un des plus importants marchés du pays
de jour en jour les marchands et les vendeurs y
arrivent plus nombreux c'est là pour la ville
une riche source de prospérité, et celle-ci ne
fera que s'accroître après la construction des
chemins de fer vicinaux Ypres-Furnes et Ypres-
Armentières.
Et pourtant, malgré ces grands travaux, la si
tuation financière est des plus belles chaque
année se clôture par un boni de 70 80,000 fr.
la dette communale ne s'élève qu'à 500,000 fr.,
somme bien minime pour une ville comme Ypres,
alors qu'à Poperinghe, où il n'y a ni eau, ni
faz, ni trottoirs convenables, ni instruction pu-
lique, ni monuments publics, cette dette s'élè
ve 900,000 fr. Et pourtant, Ypres, une solide
instruction se donne dans des écoles, qui sont
excellentes, fécondes en résultats et fréquentées
que cette annee-ci 1 ecoie menagere,
créée Ypres la première de la Belgique, si dé
criée autrefois par MM. Surmont et consorts,
qui se moquaient d'une école, où l'on apprenait
faire la cuisine et le ménage en général, où
l'on apprenait peler des pommes de terre, l'ad
ministration l'avait créée, parce qu'elle estimait
que l'entretien d'un ménage est une des choses
les plus importantes connaître pour les enfants
des ouvriers bientôt des demandes de rensei
gnements arrivaient de tous côtés, on venait visi
ter l'établissement et successivement Bruxelles,
Mous, Anvers, toutes les grandes villes, adop
taient le modèle d'Ypres oien plus, récemment
le gouvernement envoyait aux administrations
communales des instructions nouvelles, pour
instituer des écoles ménagères, où les jeunes
filles apprendraient la cuisine, apprendraient
peler des pommes de terre aussi M. Surmont
n'est-il plus revenu la charge, et dans son ma
nifeste, il ne souffle mot des écoles, pas plus
u'aucun autre des candidats catholiques, sauf
Seys, et encore, c'est des écoles Lamotte
Les catholiques reprochent si souvent aux
libéraux de ne pas payer leurs écoles de leurs
propres deniers; M. le Bourgmestre fait prompte
justice de cette accusation, en donnant lecture
d'une longue liste de dons faits par des libéraux
pour l'entretien des écoles laïques ces pin
gres ont donné plus de 130,000 fr. dans l'es
pace d'une douzaine d'années, sans compter le
Denier des écoles.—Nos adversaires eux-mêmes,
continue l'orateur, ont senti le peu de valeur de
leurs arguments, ils ont voulu se rattraper sur
les personnalités de nos nouveaux candidats
après leur réunion, ils so sont séparés en chan
tant la parodia d'upe chansonnette, chantera
bien, qui chantera le dernier nous autres, nous
saluerons notre nouvelle victoire en chantant
l'air national, qu'ont chanté nos pères après les
combats qu'ils ont gagnés pour la cause de la
liberté.
L'enthousiasme de l'assemblée se traduit par
de fréquentes salves d'applaudissements, et
montre assez que nos édiles ont bien mérité de
l'estime publique.
Après quelques explications de M. le Prési
dent sur la manière de voter, la séance est levée
8 heures moins un, quart, au milieu du plus
grand enthousiasme.
La prochaine réunion est fixée Samedi, 8
heures du soir.
Y pu es, le 12 Octobre 1887.
Enjeu de la lutte.
Electeurs, ne vous laissez pas prendre la
1 glu cléricale
Si le cléricalisme cache son drapeau et paraît
faire litière de ses principes pour flatter les con
voitises des uns et lés susceptibilités des autres,
ce n'est là que lacliqiie jésuitique et habile stra
tégie.
Si, en une heure, d^aberration, les électeurs
devaient investir lès suppôts de l'évôché du
pouvoir communal, nous verrions s'introniser
Ypres cette politique de destruction et de
réaction outrance qui déshonore la Belgique
et y accumule tant de ruines.
N'en doutez pas: vos écoles, vos prospères et
puissantes écoles auraient vécu.
Les cléricaux, sous peine de forfaire leurs
convictions et de désobéir leurs maîtres les
évêques, doivent vouloir et réaliser Ypres ce
qu'ils veulent et réalisent ailleurs.
Et ce qu'ils ont réalisé ailleurs, en voici le
triste bilan
Suppression des écoles normales d'institu
teurs de Bruxelles, Anvers, Jodoigne, Jumet,
Hasselt.
Suppression des écoles normales d institutri
ces de Bruxelles, Anvers, Hasselt, Namur, Lou-
vain, Mons.
Suppression desAthénées Boyaux de Dinant,
Vp res, Thuin, Bouillon, Virton.
Suppression des Ecoles Moyennes de Gram-
mont, Elbezeles, Enghein, Brée.
Suppression de plus de DOUZE CENTS éco
les primaires.
Electeurs prenez garde que l'on ne puisse
dire l'an prochain Il y avait Ypres un Col-
lege Communal et trois écoles primaires.
MM. Surmont, Colaert, hvcins et Cie en ont
chassé les professeurs laïcs pour y installer
des curés, des petits frères et des petites
sœurs.
L'enseignement public, l'avenir intellectuel
de nos enfants, voilà l'enjeu de la partie qui va
se jouer le 16 Octobre.
La remise du Drapeau la Société Royale
des
Ex-Sous-Olïïciers de l'armée Belge.
Dimanche dernier a eu lieu la cérémonie de la
remise du drapeau la Société Royale des Ex-
Sous-Officiers do l'armée Belge. La fête, favorisée
par un temps superbe-, a réussi au-delà de toute
espérance.
Vers midi, de nombreuses Sociétés Yproises
se sont rendues la gare pour recevoir les dépu-
tations des Sociétés étrangères dont l'arrivée a
été saluée aux sons de la Brabançonne par la
musique des Pompiers. Le cortège s'est formé.
En tête se trouvait la musique des Pompiers,
suivie d'un peloton. Comme Sociétés de la ville,
il y avait la Société des Secours Mutuels, la So
ciété Royale de S1 Sébastien, la Société Royale
des Arbalétriers (Tête de Bronze), la Société des
Décorés, la Société Vlaamsche Ster différen
tes Sociétés de Billard (Monarque, Tête de
Bronze, Locomotive), la Fraternelle (jeu de
quilles, l'Ange), et la Lyre Ouvrière. Suivaient
la Société Yproise des Ex-Sous-Officiers et les
députations d'Anvers, de Liège, de Bruges et de
Gand. Un 2d peloton de Pompiers fermait la mar
che. A la Grand'Place, le cortège s'est formé en
carré, en face de la Concorde. Il y avait foule.
Rarement le public Yprois a pu assister une
solennité aussi imposante que la remise d'un
drapeau. M. le Colonel Parsy, Président d'hon
neur de la Société Yproise des Ex-Sous-Officiers,
s'est avancé au milieu du carré précédant le
drapeau porté par M. Houzé, suivi de deux com
missaires MM. Canfrère et Devaux. Au milieu
d'un profond silence, le Colonel s'est exprimé
dans les termes suivants M. le Président,
drapeau de la Patrie, le symbole de nos institu
tions et de nos libertés; qu'il soit, en plus, pour
vous, le symbole de la philanthropie et de la fra
ternité Gardez-le religieusement ce drapeau et,
qu'en toutes circonstances, il vous trouve sur le
chemin de l'honneur et vous rappelle vos devoirs
envers le Roi et le Pays
Monsieur Collin, Président, a répondu M. le
Président d'honneur, au nom de la Société que
j'ai l'honneur de présider, je vous remereie et
du drapeau que vous venez de me confier et des
paroles si patriotiques que vous avez prononcées.
Soyez persuadé que ce drapeau sera pour nous
non seulement le symbole de la fraternité et de
la philanthropie, mais aussi celui de la Patrie, et
que, si un jour de danger venait naître, le Roi
et le Pays nous trouverait prêts les défendre
jusqu'à la dernière goutte de notre sang Après
ces chaleureuses allocutions, a retenti l'air de
notre Chant National. MM. Vanheule, Bourg
mestre BossaertEchevin; Soenen, Conseiller;
Welter, Commandant de la Place, Laloux,Major,
et d'autres invités, dirigés par M. Parsy, ont
passé la revue des diverses Sociétés. Le "défilé,
commandé par le sympathique Colonel, s'est ef
fectué martialement. A ce sujet, nos plus cordia
les félicitations Monsieur le Commandant des
Pompiers et ses Officiers.
Le cortège s'est rendu au Lion Noir où la
Société des Ex-Sous-Officiers a son local. Le vin
d'honneur a été offert aux membres des députa
tions étrangères. M. le Colonel Parsy, buvant
leur santé, leur a souhaité la bien-venue et a re-
M. Van Eeckhout (flamand) regrette de n'avoir
pu assister la première réunion il fait une
profession de foi libérale et remercie l'assemblée
du bienveillant accueil qu'elle lui a fait il dé
clare que toute l'énergie, qu'il a dû déployer
pour se créer une place au soleil, il l'a gardée,
et Temployera dans l'intérêt de ses concitoyens;
il croit que ses rapports fréquents avec les ou
vriers et les patrons le mettront même de leur
rendre des services.
M. Vermeulen (flarpand) déclare qu'il a cru de
son devoir, malgré ses nombreuses occupations,
d'accepter de nouveau une candidature il ex
horte les capacitaires prendre un peu patience;
la réforme qu'ils attendent ne tardera pas se
produire tous doivent marcher au scrutin com
me un seul homme pour abattre les calotins.
M. Parsy engage les libéraux une lutte de
tous les instants contre l'éternel ennemi des li
bertés modernes, le cléricalisme, puisqu'il faut
l'appeler par son nom, il va tenter l'assaut de
notre Hôtel-de-Ville, où n'ont siégé que des libé
raux depuis quarante-sept ans n faut que tous
fassent leur devoir pour l'en repousser tous au
scrutin, et alors la victoire est certaine.