ÉLECTIONS COMMUNALES
N° 82. Dimanche,
47e ANNÉE.
16 Octobre 1887.
JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
DU 16 OCTOBRE 1887.
Instructions pour l'électeur.
La domination cléricale
en Belgique.
6 FRANCS PAR AN.
PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE.
VIRES ACQCIRIT ECNDO.
i.
1.
Brunfaul, Auguste.
2.
2.
de Stuers, Gustave.
3.
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3.
Gravct, François.
4.
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4.
Parsj, Léepold.
3.
5.
Poupart, Oscar.
6.
6.
Van Ecckhout, Ange.
7.
7.
Vernieu len, Polydorc.
I. L'élection commence 9 heures du matin, le deuxième réappel se fait midi juste.
II. L'électeur apporte sa convocation il verra la dessus dans quel bureau il doit voter.
III. A l'appel de son nom, l'électeur se rend dans le bureau et reçoit des mains du président
un bulletin de vote plié en quatre, ayant l'estampille en dehors puis entre dans un couloir isolé,
ouvre son bulletin et, avec le tampon, noircit le point blanc qui se trouve dans le carré noir au-
dessus de la liste de droite. Puis il replie son bulletin de la même manière qu'il l'a reçu, sort du
couloir, montre son bulletin au président avec l'estampille en dehors, et le met lui-même dans
l'urne.
IV. On doit bien faire attention de ne pas faire des taches d'encre en dehors du carré noir,
sinon le bulletin serait incontestablement annulé.
V. S'il arrivait qu'un électeur eut sali son bulletin en dehors du carré noir, il peut en
demander un autre au président. Le premier est immédiatement annulé, sans que jamais personne
en connaisse le contenu.
Ypbes, le 15 Octobre 1887.
Aujourd'hui que les principes de la société
moderne inaugurés en 1789, tendent s'affirmer
de plus en plus dans tous les pays civilisés, la
presseet peut-être les puissances étrangère
se préoccupe et s'inquiète, paraît-il, sérieuse
ment, de la situation faite notre pays, depuis
qu'il est soumis la domination politique du
clergé.
Unjournal français disait récemment encore
La Belgique ne s'appartient plus elle est de-
venue une province de la curie romaine.
Cette appréciation humiliante irrite vivement
la presse cléricale qui porte la livrée ministé
rielle et même, le croirait-on, les journaux ro
mains publiés en Belgique
Rien malheureusement n'est plus vrai cepen
dant: depuisl884,laBelgiquenes appartientplus.
C
Dans un pays libre en effet, et régi par des in
stitutions semblables celles que le Congrès de
1830 a voulu donner la Belgique indépendante
tous les pouvoirs de la nation. Celle-ci exerce
sa souveraineté dans les comices électoraux, soit
directement, soit par ses délégués légaux, les
électeurs et le corps électoral, s'inspirant des
intérêts du pays, a le droit et le devoir d'exercer
librement ses prérogatives souveraines, c'est-à-
dire d'imprimer la marche du gouvernement
une direction conforme la volonté nationale.
La liberté électorale est donc la base essentielle
de l'indépendance politique d'une nouvelle
nation.
En Belgique et surtout en Flandre, cette li
berté n'est plus aujourd'hui qu'une fiction con
stitutionnelle entravée toutes les époques,
par le clergé des paroisses, elle est depuis 1884,
monopolisée par lui au profit du haut clergé.
Certes, si, pour guides les électeurs ruraux,
hommes simples et, en général, peu au courant
des affaires publiques, Tes curés et vicaires de
nos villages se bornaient exercer, comme ci
toyens et spontanément leur influence sur le
corps électoral, en se plaçant au point de vue
des intérêts nationaux, on pourrait soutenir
qu'ils usent d'un droit légitime, appartenant
tous les Belges, mais il n en est pas ainsi, c'est
comme ministre d'un culte, titre d'autorité re
ligieuse, et, afin de faire prévaloir les doctrines
et la volonté de ses supérieurs ecclésiastiques sur
la volonté et la constitution du pays, que le
clergé rural impose aux fidèles, en l'élevant
la hauteur d'un devoir de conscience, le choix
de candidats désignés par l'épiscopat.
Quel est l'électeur, enfant soumis de l'Eglise,
qui puisse résister une telle pression, sanc
tionnée d'ailleurs, par l'application rigoureuse
de pénalités ecclésiastiques. Le croyant sincère
peut-il hésiter abdiquer ses droits politiques
temporaires, pour sauver son âme immortelle
et dès lors le citoyen ne doit-il pas être un in
strument épiscopal, comme le lui prescrit un
mandement reste célèbre
Ainsi, dans nos districts flamands, les curés et
vicaires, obéissant aveuglément aux évêques,
soumis eux-mêmes la curie romaine, élisent en
fait la majorité des sénateurs et des députés
belges mandataires du clergé, ceux-ci en sont
les hommes-liges. Ils représentent dès lors
l'Eglise et non la Nation, ainsi que le prescrit la
Constition, et comme ils forment la majorité
parlementaire, ils gouvernent et imposent la
Couronne le choix de ses ministres c'est donc
en réalité l'épiscopat, agissant sous l'impulsion
de la curie romaine, qui par les mandataires du
clergé, gouverne et règne en Belgique n'a-t-on
pas raison, par conséquent, de constater que
notre pays ne s'appartient plus et qu'il est de
venu depuis 1884 un véritable arrière-fief d'un
gouvernement étranger.
Des faits connus de tous prouvent malheureu
sement trop la réalité de cette situation, pour
qu'il soit nécessaire d'en citer ici.
Qu'on ne s'y trompe pas cependant cet as
servissement honteux ne peut etre que tempo
raire la nation belge a trop le sentiment de sa
dignité et de l'amour de son indépendance pour
ne pas s'affranchir bientôt spontanément de son
pénible servage.
Déjà la Belgique se réveille et le 16 Octobre
Srocnain les électeurs donneront nos maîtres
'un jour un premier avertissement qui sera le
LE PROGRES
ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres, fr. 6-00.
Idem. Pour le restant du pays7-00.
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Marché aux Herbes.
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