PARS Y! La journée du 16 Octobre en Belgique. unISïffreIloquent. Le nombre des prê- très et des religieux qui ont pris part au vole Dimanche, Bruges a été de 350. Que l'on dise encore que les j élus cléricaux ne sont pas les j élus du clergé Cabaretiers et cléricaux. Partout les mêmes, les cléricaux. La loi sur l'ivresse. Alors ce ne serait pas seulement Ypres que ce principe serait appliqué,mais partout: Bruges, a Courtrai, etc., etc. Et ce serait plus juste. Eh bien pour forcer le malin Mons Colaert {irouver sa sincérité, Bruxelles, il faut ui infliger ici Ypres la loi rigoureuse des ma jorités. De crainte de duperie, le principe de la repré sentation des minorités doit être appliqué par tout dans toutes les assemblées délibérantes et dans toutes les communes, ou nulle part. Libéraux, ne soyons donc pas dupes de Mons Colaert et votons en masse pour le colonel Le résultat de la journée est excellent pour les idées libérales et prouve l'existence d'un incontestable mouvement contre le gouverne ment catholique. Dans tous les centres de la vie nationale, dans nos villes, les libéraux ont maintenu ou fortifié leur situation. A Gand, malgré l'absence de lutte, le nom bre des votants a été considérable, tandis que le scrutin prouve que les socialistes n'ont fait aucun progrès au contraire. A Anvers, la majorité est formidable A Liège, h Verviers, Louvain, .Mons, Charleroi, Ostende, Ypres, Dixmude, les libéraux ont vaillamment maintenu leurs posi tions. Mais ce qui surtout est d'un augure favorable, ce sont les succès obtenus par les libéraux dans bien des communes moins importantes. Il y a là le signe d'un reveil qu'il faut saluer avec j joie. Ainsi Ledeberg, où le parti libéral avait i lutter contre les catholiques, les radicaux et les j socialistes, il l'emporte au premier tour de scrutin. A Renaix, nos vaillants amis ont réussi ébranler la domination du sieur de Malander, malgré les audaces de celui-ci. A Deynze, où depuis longtemps les catholiques étaient les maîtres, la liste libérale passe trente voix de majorité 1 Dans la province d'Anvers, nos amis passent Hemixera, Vieux-Dieu et Boom, ils re conquièrent la majorité et renversent le bourg mestre. A Assche, en Brabant, les libéraux l'empor tent. A Maeseyck, ballotage entre le bourgmestre et un libéral. Le mouvement est général. Ce qui, notre sens, constitue l'événement capital de la journée, c'est, Bruxelles, le triomphe éclatant de la Ligue sur Association, qui réduit les radicaux l'impuissance. 11 ne faut pas voir dans cette victoire de nos amis de Bruxelles la victoire d'une nuance du libéralisme l'emportant sur les autres. C'est l'union libérale qui triomphe de ceux qui l'avaient déchirée, de ceux qui empêchaient sa restauration, de ceux qui, la main dans celle des socialistes, avaient pris pour mot d'ordre sus aux doctrinaires Les excès des hommes de Y Association et plus encore leurs folies avaient été en 1884 la cause principale et déterminante de notre désastre. La misérable faiblesse où les divi sions fomentées par leur fanatique intran sigeance maintenaient les libéraux de Bruxelles, paralysait le parti libéral dans tout le pays, et permettait seule au gouvernement exécré des catholiques de subsister. La victoire de la Ligue, la démonstration de la faiblesse des radicaux, même dans le corps électoral capacitaire, malgré leur alliance avec les révolutionnaires, socialistes et communistes du parti ouvrier, suffiront rétablir en fait l'unité du parti libéral Bruxelles. tilles rétablissent surtout l'union intime entre j le parti libéral de Bruxelles et celui de toute la Belgique. La journée est bonne et le gouvernement clérical a reçu un coup dont il ne se relèvera plus. Nous avons touché le Journal au vif, la veille des élections, c'est dire au moment où il aime flatter tous ceux sur le concours desquels il compte en rappelant le peu de sympathies que ce pieux journal et ses amis j n'ont cessé de montrer pour une classe hono rable et nombreuse de commerçants, nous j voulons parler des cabaretiers Nous avons montré déjà que la loi sur l'ivresse dont on oblige tous les cabaretiers, sans distinction d'aucune sorte, placarder le texte dans leur salle principale, a donné lieu aux plus déplorables abus. Le Journal proleste des bonnes intentions de ses patrons qui, j d'après lui, n'ont d'autre but que de protéger j le cabaretier contre l'ivrogne. Singulière protection qui permet un mau- j vais drôle de refuser le payement des consom mations faites dans le plus honnête des établis- sements, sans que le cabaretier ait le droit de réclamer judiciairement son dû. Singulière protection que celle qui met le cabaretier la merçi d une bande de soulards 1 prêts tapager s'il leur refuse boire et 1 l'expose, par dessus le marché, des condam nations sérieuses pour le cas où, cédant la 1 menace, il consentirait leur donner une con sommation. i Singulière loi, dont ladministration provin ciale n'ose pas même faire afficher le texte avant les élections Les sympathies et les protections que le parti clérical accorde aux cabaretiers nous les con naissons. j N'est-ce pas un journal catholique, la Gazette 1 de Nivellesqui écrivait les lignes suivantes en parlant des cabaretiers rayés des listes électo- i- raies, grâce l'abolition du droit de patente i Et ne disait-il pas un autre jour encore ce j même journal Nous mettons le Journal au défi de contester l'exactitude de ces citations! Nous lui citerons le n° et la page de la collection, si c'est néces saire Nous lisons dans le Journal de Bruges Si le besoin de donner de l'éducation au peuple ce que voulait et faisait l'administra tion libérale devait être démontré, ce qui se passe en ce moment Bruges prouverait sur abondamment la nécessité d écoles civiles pour y apprendre la génération nouvelle le respect d autrui. Les établissements congréganistes font tout fait le contraire. n Le dépit que cause leurs patrons le résul tat de l'élection de Dimanche est tel, qu'il n'a f)u s'assouvir dans les écœurants pamphlets où es candidats libéraux étaient inj uriés et calom niés par des plumes taillées par l'Eglise et trem pées dans le fiel libelles où on leur jetait les accusations les plus déshonorantes, pouvant nuire leur considération, leurs relations de famille, d'affaires, d'amitié, et ébranler leur position. On allait chez leurs amis colporter ces abominations, dans l'espoir de leur enlever quelques bulletins. Les écrits anonymes abon daient. La journée électorale finie, on aurait pu croire que ces scandaleuses manœuvres pren draient fin. Il n'en est pas ainsi. Nos braves clé ricaux ne peuvent se consoler de la perte de trois cents voix, que le revirement électoral leur a fait subir, et ils continuent leurs persécutions, surtout contre certains candidats, qu'ils espè rent intimider. Ainsi, le soir même de l'élection on a jeté dans la boîte de plusieurs candidats des cartes de visite où, sous une croix, brillait le titre d'un pamphlet, tandis que l'on déposait des immon dices la porte de l'un d'eux. Mais le couronnement de telles infamies, c'est le rôle qu'on fait jouer aux enfants dans ces persécutions on les voit poursuivre d'insul tes jusqu'aux enfants libéraux. M. De Decker nous promettait une généra tion de crétins. Nous l'aurons renforcée d'insen sés dangereux. Une victoire ainsi célébrée doit être de bien mauvais aloi. Nous préférons la nôtre elle est au moins digne d'un parti qui se respecte. Les journaux catholiques crient bien haut que les élections communales de Dimanche leur ont été favorables. C'est chez eux une constante lactique que de nier leurs défaites et l'on sait si Je souci de la vérité est jamais pour les gêner. Donc ils affirment qu'ils sont victorieux, victorieux sur toute la ligne Mais en même temps ils se chargent de don ner eux-mêmes le démenti le plus catégorique leurs vanteries ils réclament cor et cri une réforme électorale 1 Rien de plus clair ils sentent dès présent qu'à moins de quelque coup de parti, ils seront rudement battus, et ils se proposent en consé quence de biseauter les cartes. C'est un jeu dangereux. Et il reste savoir s'il leur sera permis de le jouer et de tenter l'entreprise rêvée par les fa natiques contre l'opinion publique et la volonté nationale. Un journal anversois reçoit de Bruxelles une étrange nouvelle le gouvernement aurait l'in tention de suspendre le bourgmestre de Gand pour un mois cause de la correspondance qu'il a échangée avec le gouverneur. Bravo, voilà une bonne idée 1 L'exemple donné par nos amis a été suivi dans un grand nombre de localités. La fameuse loi sur l'ivresse a été tirée un nombre considérable d'exemplaires, distribuée aux cabaretiers et affi chée aux coins des rues. Voici ce que nous lisons ce sujet dans le Journal de Bruges Comme Bruges, un bon jeune homme fort n ennuyé c'est en ce moment M. Reynaert. Comme représentant il a voté la loi sur n l'ivresse. Comme bourgmestre de Courtrai, il n n'ose pas, la veille de l'élection, l'exécuter et la faire afficher. j! Pour le tirer de sa situation difficile, les n libéraux de Courtrai ont gracieusement fait imprimer la loi leurs frais et l'ont distribuée I Ils (les catholiques) ont extirpé du corps électo- rat UN VENIN qui menaçait d'inoculer la mort nos institutions. Le commerce de débitant de boissons est fatal j la santé de l'ouvrier, au bonheur et la prospérité des familles et principalement aux mœurs il est contraire toute idée de progrès et d'ordre public.

HISTORISCHE KRANTEN

Le Progrès (1841-1914) | 1887 | | pagina 2