VILLE D'YPRES. RÉSULTAT PARSY. A Messieurs les Électeurs libéraux de la ville d'Ypres. l\° 85. Jeudi, 47e ANNÉE. 27 Octobre 1887. 6 FRANCS PAR AN. JOURNAL D'APRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. DU BALLOTTAGE DU 25 OCTOBRE 1887 Inscrits. Votants. Nuls. M. Parsy, Léopold M. Colaert, René 2d BUREAU TOTAL. 1566 794 678 1472 17 10 27 valides. 777 668 1445 588 508 696 589 560 749 Le ballottage de Dimanche a été un échec pour le libéralisme Yprois. Directement en cause dans cette seconde phase de la campagne électorale, je viens vous adresser mes vifs remercîments pour l'ac tivité et le dévouement dont vous avez fait preuve dans la lutte et pour les suffrages dont vous m'avez honoré. Les cléricaux, fidèles leur devise La fin justifie les moyens n'ont reculé devant rien pour arriver leur but. Par le mensonge et la corruption ils sont parvenus former un appoint qui leur a donné la majorité. Le résultat regrettable de cette journée n'est pas irrémédiable. C'est dans les revers que les grands coeurs se retrempent. La population libre et éclairée de la ville d'Ypres ne voudra pas subir la domination cléricale elle affirmera ses principes, que tout en honorant le prêtre dans l'église, elle entend maintenir intacte l'indépendance du pouvoir civil. Agréez, Messieurs, l'expression de mon dévouement. Col. retr. Ypbes, le 26 Octobre 1887. La journée du 25. Après les trois jours qui nous séparent de la dernière lutte électorale, le moment est venu de jeter un coup d'œil sur les causes qui ont amené la déception qui a si étrangement trou blé les esprits dans la journée du 23. Au pre mier jour la déroute est trop grande, les idées sont trop bouleversées pour juger sainement de la situation les éléments d'appréciation manquent et toute conclusion serait prématu rée. En politique surtout, alors que tant de masses diverses viennent se heurter, où tant d'intérêts divers se font jour et revendiquent leur place au soleil, il faut savoir se prémunir contre les entraînements et les préventions de la première heure pour asseoir un jugement base sur les faits et la raison. Ce n'est malheu reusement pas toujours ainsi que l'on procède et il n'est que trop vrai qu'on se hâte d'ordi naire trop ou se louer, d'un côté, du succès obtenu, quelque mince fût-il, ou se lamenter, de l'autre, de l'échec que l'on a subi. En exa minant froidement la situation, il serait irra tionnel de séparer la journée du 23 de celle du 16 et c'est celle-ci qui doit donner la note vraie de celle-là. Or, quelle est la signification de la journée du 16? Quelqu'un pourrail-il en con tester un seul instant le sens? Le 16 n'a-t-il as été iin triomphe éclatant du libéralisme "près? Et ce libéralisme se serait-il en huitjours fondu comme neige au soleil? Le lendemain du 16 le parti catholique n'était-il pas abattu, dé couragé? Et que signifiait ce cri de désespéré du Journal d'Ypres en exhalant ce soupir nous lutterons, quoiqu'il arrive»? C'est que la partie lui paraissait bien mauvaise, mais il avait encore quelques cartouches brûler et il les a risquées. Il a réussi au grand ébahisse- ment de ses propres amis, mais comment Est-ce le parti catholique, comme parti, qui a triomphé? Il serait absurde de le prétendre. C'est M. Colaert qui a vaincu M. Parsy et voilà quelles misérables proportions la lutte a été réduite. M. Colaert, le contrôleur pur et simple le contrôleur sans passion, sans couleur politi que; le ciel n'est pas plus pur que le fond de son âme. Et M. Parsy, pensez donc, un wallon l Conçoit-on tant de noirceur? Un wallon dans les Flandres 1 Les wallons auraient donc aussi des droits dans les Flandres? Ne faut-il pas creuser de plus en plus profondément le fossé qui sépare le flamand du wallon? On a beau dire que ce wallon comprend aussi bien le fla mand que M. Colaert, s'il le parle moins cou ramment on a beau dire que ce wallon a servi dans l'armée belge, composée de flamands et de wallons et qu'il y a assez bien servi pour y arriver aux grades supérieurs, arrière, eest un wallon et pour le wallon point de salut. Jolie, n'est-ce pas, l'union de tous les belges, et ur met- comme les catholiques s'y entendent po tre en pratique la devise du pays l'Union fait la force Mais ce cju'il y a de profondément dépl dans cet épisode honteux de notre hi lorable istoire, LE PROGRES vires acquirit eundo. ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres, fr. 6-00. Idem. Pour le restant du pays7-00. tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue au Beurre, 20. INSERTIONS Annonces: la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames: la ligne, fr. 0-25. Insertions Judiciaires la ligne un franc. Pour les annonces de France et de Belgique s'adresser l'Agence Havas, Bruxelles, 89, Marché aux Herbes. 1' BUREAU dépouille les 2e et 4e BUREAUX. dépouille les /r et 3? BUREAUX. -•

HISTORISCHE KRANTEN

Le Progrès (1841-1914) | 1887 | | pagina 1