N° 95. Jeudi, 47e ANNÉE. 24 Novembre 1887. JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. 6 FBANCS PAR AN. PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. vires acquirit ecndo. Tout nouvel abonné d'un an au PRO GRÈS recevra gratuitement le journal jusqu'au 1" Janvier prochain. CHEMIN DE EEIt. Heures de départ d'Ypres pour Poperinghe, 6-50 9-09 10-00 12-07 3-00 Ypres, le 23 Novembre 1887. Les cléricaux ont de singulières façons de prouver l'immutabilité de leurs principes. Lorsque S. M. congédia MM. Woeste et Jacobs, on n'épargna au trône ni une injure ni une menace en croire les exaltés personne ne pouvait accepter cette succession indûment ouverte et on sut très-mauvais gré M. Tho- nissen de satisfaire sa petite ambition ce prix. Aussi le professeur-ministre eut énormé ment souffrir de-son parti et l'on peut dire qu'il a épuisé le calice des humiliations jusqu'à la lie. Enfin, il a voulu sortir de cette bagarre ne pouvant pas plus longtemps supporter l'os tracisme dont il était l'objet. Le voilà libre et aussitôt on lui refait une popularité; MM. les étudiants manifestent en son honneur, ils détellent sa voiture comme pour quelque célèbre cantatrice la diva-Tho- nissen a eu son triomphe Au ministère qu'il vient de quitter M. De Volder met au carton les projets les plus chers son prédécesseur, entre autres celui sur la réorganisation de la garde civique. Le gouvernement clérical réforme toutes les décisions prises par notre administration en matière de comptes de fabriques d'églises, sans même se donner la peine de prouver l'illégalité de ces décisions. Si ces dernières sont prises en conformité de la loi pourquoi dispense-t-on les fabriques de s'y soumettre Si la loi est mauvaisepour MM. les curés, mais alors qu'on la change. Les cléricaux ont leur immense majorité émanation directe des fabriques d'églises qui n'a rien refuser nos maîtres. Mais, voilà le parti clérical est toujours gêné par la légalité il n'ose pas l'attaquer de face il préfère la fraude. Il n'en est pas moins certain qu'aucun compte de fabrique d'église n'est sincère, que tous sont frauduleux avec force mentions fictives et im putations mensongères. Que dirait-on d'un collège échevinal qui présenterait un compte où l'on aurait imputé des gratifications des employés favoris, sous les rubriques aqueducs ou enseignement Ne seraient-ils pas taxés de prévarication les fonctionnaires qui diminueraient le chiffre des recettes seule fin d'en affecter le reste des services non renseignés Eh bien, c'est ce qui se fait couramment dans la comptabilité des fabriques d'églises. Des recettes ne sont pas renseignées ou fort réduites, et des dépenses telles que supplé ments de traitements aux vicaires inutiles, n'y figurent pas la politique même émarge cer tains budgets. Si MM. les cléricaux trouvent la loi gênante qu'ils la réforment, mais aussi longtemps que c'est la loi celle-ci veut être respectée. Il est possible que dans les communes Wal lonnes, en général libérales, mais dont le clergé est en train de faire le siège, on s'inquiète peu du vote qu'émettra, on n'en doute pas, la majo rité, sur le projet de loi qui autorise la nomi nation des échevins par les communes. Cette quiétude n'est pas partagée par nos petites communes flamandes, où le curé sera le grand maître des élections, et où les fonctions échevi- nales deviendront le prix de la soumission ses ordres. Nous avouons nos sympathies pour le régime électif, cependant depuis que la politique l'a frélaté, l'a gâté, corrompu, falsifié, nous le considérons comme un danger au point de vue même de l'indépendance communale. Mais, dira-t- on, les ministres qui choisissent aujourd'hui les échevins peuvent se montrer partiaux. C'est possible, mais les ministres passent et le curé reste armé de toutes pièces et, la loi votée, nous verrons les questions de personnes s'élever au dessus des considérations d'intérêt général, élever aux fonctions échevi- nales des ignorants, qui sait des hommes que la justice a frappés d'une tare ineffaçable. Puis, quand les chances électorales ramèneront au pouvoir un ministère libéral, tolèrera-t-il ces abus? Non. Alors les lois ne seront plus qu'une toile de Pénélope jamais achevée. Les faits qui se passent actuellement Paris sont une preuve douloureuse, mais éloquente du réel patriotisme des républicains, qui ne reculent pas devant les plus grands sacrifices pour dévoiler les malversations, les prévarica tions et ne s'arrêtent pas même devant la per sonnalité du chef de l'Etat. Cette affaire suggère des réflexions intéressant notre pays. Comparons les républicains français nos catholiques belges. En France, un Anglais, naturalisé Français, Wilson, quoique représentant, quoique gendre du Président, quoique républicain, est renié et attaqué par les républicainsqui font énergi- quement leur devoir et sauront, s'il est reconnu coupable, le chasser de la Chambre. En Belgique, le sieur De Malander, qui a eu maille partir avec... la justice... Wilson n'est encore, lui, que prévenu. Que les honnêtes gens comparent Ce n'est pas la faute de M. de Moreau si l'agriculture belge n'est pas la plus prospère de l'Europe, si les fermiers ne nagent pas dans l'abondance, et ne payent que bien difficile ment leurs propriétaires. Le ministre de l'agri culture et des beaux-arts est animé envers eux des meilleures intentions, comme celles dont l'enfer est pavé. En voici encore un exemple. Tout récemment, dit le Journal de Bruges, M. de Moreau s'est mis en tête d'organiser un enseignement agricole élémentaire, et a choisi la Flandre occidentale pour champ d'expérien ce. A cette fin il a envoyé Bruges un haut fonctionnaire de son département, avec mission de prendre les mesures nécessaires pour faire donner un enseignement agricole dans toutes les écoles d'adultes de la province et dans les écoles normales. Mais le haut fonctionnaire, après s'être renseigné près des autorités com pétentes du chef-fieu de la province, n'a pas été peu surpris d'apprendre que toutes les écoles d'adultes de la Flandre Occidentale ont été supprimées et qu'il n'en reste pas une seule pour en perpétuer le souvenir. Au retour du haut fonctionnaire Bruxelles, M. de Moreau a dû être bien enchanté des sup pressions d'écoles faites par son ancien collègue Thonissen. Le correspondant bruxellois de l'Organe de Mons écrit ce journal que le Roi, dans une conversation qu'il a eue, ces jours derniers, au palais, avec une des personnalités les plus en vue du parti libéral modéré aurait déclaré qu'il exigerait de son gouvernement la présen tation et la discussion, au cours de la session actuelle, d'un projet de loi relatif au service personnel. Si cette information est exacte, M. Beernaert et ses collègues sont loin d'être arrivés au terme de leurs épreuves. Nous l'avons prévu, ceux qui conduisent en ce moment la barque gouvernementale appro chent du cap des tempêtes, tant redouté. Le doubleront-ils On écrit de Bruxelles l'Impartial que la réforme de l'enseignement supérieur ne sera pas encore discutée cette année aux Chambres législatives, quoique les sections aient déjà étudié et discuté le projet. Un projet d'ajourne- mentsera présenté vers Pâques et les loi ancien nes seront prorogées jusqu'au 1" Octobre 1888. On annonce que M. le Gouverneur de la Flandre orientale a pris son recours au Roi LE PROGRES ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres, fr. 6-00. Idem. Pour le restant du pays. 7-00. tout ce qui concerne le journal doit être adressé 1 éditeur, rue au Beurre, 20. INSERTIONS Annonces: la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames: la ligne, fr 0-25. Insertions Judiciaires la ligne un franc. Pour les annonces de France et de Belgique s'adresser l'Agence Havas, Bruxelles, 89, Marché aux Herbes. 4-00 6-26 9-05 9-58. Poperinghe-Hazebrouck, 6-50 12-07 6-25. Houthem, 5-30 8-20 11-16 5-20. domines, 5-30 - 8-05 - 8-20 9-58 10-10 11-16 2-41 2-53 5-20 8-58. Comines-Armentières, 5-30—8-0511-162-538-58. Roulers, 7-45 10-45 12-20 4-10 6-30. Langemarck-Ostende, 7-23 12-22 3-58 6-22. Courlrai, 5-30 8-20 9-58 11 16 2-41 5-20. Courtrai-Bruxelles, 5-30 9-58 11-162-41 5-20. Courtrai-Gand, 5-30 8-20 11-16 2-41 5-20. Glissons, mortels, n'appuyons pas... est envoyé par des crétins au palais de la Nation I

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Le Progrès (1841-1914) | 1887 | | pagina 1