ges scolaires, contre la création d'écoles pri
maires, trop nombreuses et trop coûteuses,
d'honnêtes jésuites, que les électeurs ont en
voyé promener profilent des quinze jours
qu'on leur a donnés pour imposer aux contri
buables ils le croient du moins une dé
pense annuelle de quatre mille francs en faveur
de leurs écoles.
Nous sommes fort curieux de savoir si le
Gouverneur du Hainaut sanctionnera une aussi
scandaleuse opération et admettra au serment
les quatre instituteurs et institutrices nommés
in extremis par le Conseil actuel de Sivry.
Nous avouons que nous ne sommes pas ras
suré ce sujet. Nous avons vu, en effet, tout
récemment, le bourgmestre clérical de Sivry,
soumis réélection en Octobre dernier et cer
tain de son échec, donner sa démission pour
permettre notre loyal gouvernement de le
remplacer par un bourgmestre bien pensant,
avant que la majorité fut redevenue libérale.
Mais nous comptons sur l'énergie de nos amis
de Sivry et sur la députation permanente du
Hainaut pour que la tactique aes cléricaux de
cette localité soit déjouée et pour empêcher
que l'argent des contribuables aille, par des
mesures malhonnêtes et contrairement la vo
lonté des électeurs, subsidier l'enseignement
des petits-frères.
A notre tour, nous invoquerons l'intérêt des
contribuables et l'autonomie communale.
On trouve dans les Annales parlementaires
un curieux débat au sujet de la simplicité des
mœurs et de la charité du clergé.
M. Buis ayant reproché au clergé catholique
d'exploiter de la façon la plus fructueuse
l'ignorance et la superstition des populations
M. Woeste lui répond ce qui suit
Réplique de M. Bara, en ces termes
Ce débat fait songer aux facteurs de la poste.
De même que les prêtres dont M. Woeste
fait l'éloge, le facteur ignore l'abondance et le
luxe.
Plus souvent que ces prêtres, il s'en va le
matin, chargé de valeurs, parcourant les villes
et les hameaux, répandant la joie dans la
demeure du pauvre, béni par le soldat, par
l'étudiant, par la vieille mère infirme dont le
fils est au loin et il rentre le soir dans son
humble maison... les mains yides.
O facteur Combien j'admire ta probité, ton
désintéressementla bonté de ton cœur 1 Quel
détachement des richesses de ce monde.
Quelle aimable modestie! Tu ne connais pas
l'envie. Tu te réjouis du bonheur des autres
tu fais le bien, sans même demander un re
merciement.
Direz-vous que le mérite du prélre bienfai
sant l'emporte sur celui de facteur, que l'un
donne du sien, tandis que l'auire exécute une
commission 1
Erreur profonde; nos prêtres sont en général
d'extraction modeste leur traitement, leur
casuel suffisent leur procurer une honorable
retraite, mais ne leur permettent pas de faire
des largesses. Ce qu'ils donnent, c'est l'argent
qui leur a ete confié pour être employé en
bonnes œuvres: comme le facteur, ils remplis
sent un mandat, ils exécutent des commissions.
Di rez-vous qu'ils ont plus de mérite, parce
qu'ils ne sont pas obligés de délivrer des reçus
leurs commettants ou de leur rendre des
comptes 11 vaudrait mieux qu'ils fussent,
comme le facteur soumis un contrôle l'im
piété ne pourrait pas les soupçonner d'imiter
certains gérants de caisses diocésaines.
A ce point de vue, le facteur l'emporte donc
sur le prêtre. Mais, d'autres égards encore, le
rôle du facteur semble plus beau.
Les prêtres exercent la bienfaisance avec
l'argent d'autrui, et laissent dire qu'ils se
dépouillent ils s'attirent ainsi une réputation
de charité peu méritée. 11 n'y a pas d'exemple
d'un facteur qui se soit paré de la générosité de
ses commettants.
Les prêtres ne donnent qu'à ceux qui leur
obéissent. Le facteur, semblable au bon
Samaritin, donne tous sans distinction de
croyances.
Les prêtres trouvent, quand ils le veulent,
dans leurs largesses, un moyen d'acheter les
consciences et de plier les volontés: leur puis
sance croit avec le nombre et l'importance de
leurs libéralités. Le facteur donne sans condi
tion, et eût-il, pendant sa vie entière, distribué
chaque jour un million, il n'en reçoit pas pour
cela un coup de chapeau de plus.
Tout compte fait M. Woeste en pensera
ce qu'il voudra j'aime encore mieux le
facteur.
La machine canuler recommence fonc
tionner le Moniteur d'aujourd'hui en fournit
la preuve, en même temps que celle de la
prospérité de nos communes. La feuille officielle
nous apprend que cent-vingt-deux communes
sont autorisées augmenter leurs impôts. 11 est
vrai que, par contre, on rend des fabriques
d'églises, des subsides que des Députations
permanentes avaient jugés inutiles.
Les nouvelles élections communales de Mous-
cron sont fixées au Dimanche M Décembre.
Les libéraux ne l'oublieront pas.
Les libéraux renaisiens n'étant nullement
satisfaits de la décision de la députation per
manente, ont résolu de s'adresser M. le mi
nistre de l'intérieur et de l'instruction publique,
afin d'engager le gouverneur de la Flandre
Orientale se pourvoir contre la décision de la
députation permanente.
Il ne sera pas difficile d'établir qu'un qua
trième candidat libéral devait également être
proclamé et qu'un nouveau scrutin de ballot
tage doit être ordonné pour les deux autres
sièges.
Que diable, on a une majorité aux Cham
bres, dans certains Conseils provinciaux, et on
en use et on en abuse pour fabriquer des lois
et démolir des élections.
A qui la faute
Aux électeurs qui se laissent emberlificoter
par leur curé et forment ces majorités qui nous
conduiront loin, si on ne les arrête bien vite.
Les élections communales de Renaix sont va
lidées et celles de Mouscron annulées. C'est
dire assez au moyen de quels coups de parti
nos maîtres dirigent la machine administrative,
Mouscron au moins en appellera.
Electeurs, allez y gaîment
Du Journal de Charleroi
Nouvelles locales.
Le Journal d'Ypres, la fin d'un article très-
embarrassé, où le grotesque le dispute la
faiblesse de raisonnement, selon sa louable ha
bitude, termine par ces mots Mais puisque
nous parlons de corruption électorale, nous
nous permettrons de poser deux questions
notre confrère.
Dites donc, Progrès si bien informé, ne
pourriez-vous par hasard nous renseigner au
sujet d'une certaine lettre remise un électeur
de la ville par un domestique galonné
Ne pourriez-vous pas non plus donner quel-
ques renseignements au sujet d'une autre lettre
adressée un électeur de l'étranger par un
Monsieur tenant de près la finance
Nous avouons nous être donné la peine de dé
brouiller ce logogriphe. Nous savions que le
Journal paie d'audace et que quand on le prend
la main dans le sac, il se retourne en souriant et
vous dit poliment vous qui le tenez vous vous
fourrez le doigt dans l'œil. C'est une façon
comme une autre de se donner de la contenance.
Il n'en est pas autrement cette fois. Nous lui
montrons de quel prix est sa miniscule victoire
achetée par les moyens le plus éhontés, il ré
pond et vous donc
Cet et vous donc ne nous émeut pas le
moins du monde. Tout en prévoyant le résultat,
nous sommes allés aux informations, nous nous
sommes adressés ceux qui tiennent de près, même
ceux qui tiennent de loin la finance, comme
s'exprime le Journal dans son langage hiérogly
phique nous avons voulu savoir quel poulet
pouvait avoir remis un domestique galonné.
Il est vrai que tout cela est excessivement
vague et il n'est pas toujours facile de mettre la
main sur ce domestique galonné. A-t-on affaire
un galon-petit-filet ou un galon-large-bande?
A un galon or ou un galon argent Tout cela
complique singulièrement la question, il faut en
convenir. Hé bien, malgré toutes ces difficultés
qui nous attendaient, nous n'avons pas reculé
devant la tâche, quelque ardue qu'elle fût
nous avons bravement sondé le terrain, nous
avons sonné toutes les portes, nous avons inter
rogé les échos d'alentour, nous avons poussé nos
investigations jusqu'à l'indiscrétion, et par
toutrien, pas la moindre trace de corruption
électorale; c'est donner sa langue aux chiens
Il faut bien cependant tirer cela au clair.
Nous demandons donc au Journal qui a son dos
sier si bien fourni, ce qu'il dit, qu'il veuille
bien nous donner la clef de son rébus et nous
dire ce qu'il y avait de corrupteur dans cette
lettre adressée un électeur de la ville par un
domestique galonné, et secondement, dans
cette autre lettre adressée un électeur de
l'étranger par un Monsieur tenant de près la
finance
Au large, Journal, allez-y gaiment. En atten
dant, nous avons l'honneur de vous informer
qu'il ne se passe pas de jour que nous ne dé
couvrions quelque corruption nouvelle exercée
sur des électeurs libéraux par les vôtres.
Quant l'exploitation dont l'honorable membre accuse
le clergé, je lui demanderai de nous montrer, même dans
les villes, les prêtres qui vivraient dans l'abondance ou
dans le luxe. Je montrerai alors, de mon côté, ces nom
breux prêtres qui vivent dans la médiocrité et qui consa
crent toutes les ressources dont ils disposent aux œuvres de
charité et aux œuvres d'enseignement. Pour ces œuvres-
là, la population les bénit, de jour en jour davantage, et,
s'ils sont anathématisés par l'honorable M. Buis, ils sont
récompensés par la gratitude des petits et des pauvres!
Vive approbation droite).
L'honorable membre a terminé par un sermon, vantant
la charité du clergé.
On sait quoi s'en tenir cet égard. Le clergé n'appar
tient pas la classe la moins aisée de la population. Le
clergé, chacun le sait, vit très-convenablement. Protesta
tions droite).
Que de milliers de familles bourgeoises seraient heu
reuses de vivre dans une aussi parfaite aisance (Bruit
droite). Oui Mensieurs, les curés, en Belgique, sont loin
d'être malheureux
L'honorable M. Woeste veut faire passer le clergé com
me faisant des libéralités. Or le clergé fait peu de libéra
lités par lui-même. C'est l'argent de ses ouailles qu'il
donne. D'ailleurs, il ne le pourrait pas puisqu'on prétend
qu'il n'a pas assez pour lui.
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oOOOgOOOo
On nous rapporte un fait auquel nous ne pouvons croire,
tant qu'il est ridicule, et qui prouverait une fois de plus
dans quelle situation notre ministère des Chemins de fer a
jeté son administration.
Dans une gare de nos environs, l'on serait obligé, vu le
manque de pièces de rechange, de démonter un wagon
sur trois pour en réparer deux.
Cette gare refuserait des wagons tous les jours nos
industriels, le matériel étant complètement insuffisant. Et
pendant ce temps on loue nos wagons la Hollande.
Dans le Borinage et dans le Centre, pénurie complète
de wagons.
A la suite d'une lettre circulaire émanant des autorités
et qui est parvenue dans une de nos gares, il n'y a plus
qu'un médecin de semaine, qui tous les ouvriers mala
des doivent s'adresser et encore certaines heures. A
Roux, quand un ouvrier est malade, il doit courir Jumet
ou Monceau, alors qu'auparavant il pouvait s'adresser
au médecin le plus proche. C'est admirable