N° 100. Dimanche, 47e ANNÉE. 18 Décembre 1887. JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. Revue politique. Réforme électorale. M. Woesle Gand. 6 FRANCS PAR AN. PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. vires acquirit ecndo. Tout nouvel abonné d'un an au PRO GRÈS recevra gratuitement le journal jusqu'au 1" Janvier prochain. CHEMIN DE IËK. Le message ministériel. La déclaration du ministère français complète et commente en quelque sorte le Message prési dentiel. Elle affirme la volonté de continuer l'ouvre de concorde et d'entente républicaine commencée dans la journée du 3 Décembre. Elle promet la France une ère de repos et de tranquillité et elle annonce la volonté du cabi net de s'occuper avec ardeur des questions finan cières, économiques, administratives, sociales dont la solution s'impose la sollicitude du Parlement, s A la bonne heure Rien ne coûte de promet tre, dit le proverbe, ce qui coûte c'est de tenir parole. Il est peu de cabinets qui ne soient pleins de bonnes intentions, et le ministère nouveau est certainement au premier rang parmi les cabinets bien intentionnés. On lui voit même une sorte de candeur qui ne lui messied point. Il a quel que chose qui persuade, et il ne vient personne l'idée qu'il puisse promettre plus qu'il n'a l'in tention de tenir, mais, de la coupe aux lèvres, il y a de la place pour bien des mécomptes. Ce qu'il y a de certain, c'est que le ministère s'associe franchement la pensée de M. Carnot et que M. Carnot est très-resolu déployer une grande activité. Nous avons vu son programme il est large, et, comme il faut songer aux voies et moyens, le cabinet travaillera rétablir l'équilibre budgé taire, momentanément troublé par des travaux nécessaires, par des dépenses pour l'instruction publique, par celles que commande la défense du pays et par des dégrèvements considérables. Voilà qui est franc et sincère, mais pourquoi a-t-on contesté, dans le temps, que l'équilibre fût sérieusement rompu N'était-ce pas M. Dauphin qui voyait alors la situation tout en roBe Après le paragraphe sur les économies, contribuables, saluez il y a eu des applaudisse ments. C'est qu'il avait été question de la répres sion des fraudes qui lèsent la fois le Trésor public et le commerce honnête. Dès lors, vous comprenez. Ce que promet encore le cabinet, c'est l'étude, dans le meme ordre d'idées, des réformes pro posées par la Commission du budget. Enfin, le ministère demande la Législature la prompte discussion des lois préparées ou en préparation qui intéressent le travail national, La déclaration ministérielle finit par un appel l'union, la constatation de la bonne harmonie entre la République et les nations étrangères, et ces lignes qui ont leur prix Désireux du maintien de la paix au dehors, nous travaillerons l'apaisement des esprits l'intérieur. Le cabinet, résolu faire sans faiblesse res pecter la Constitution et les lois, ne se dissimule pas les difficultés de la tâche, mais il accomplira tous les devoirs qu'imposent au gouvernement la dignité et la prospérité de la France répu blicaine. C'est sans contredit le plus consciencieux des programmes, mais on n'en attend pas moins une fanfare pour finir. C'est l'effet de tous les programmes. On promet selon les espérances, on tient selon les circonstances. Ypres, le 17 Décembre 1887. Un des désidérata du parti catholique, c'est une réforme électorale qui ordonne le vote au chef-lieu de canton pour les élections législa tives. Le Courrier de Bruxelles recommandait hier cette nouveauté nos maîtres. Un des arguments employés par le dévot journal est celui-ci L'électeur campagnard ignore souvent l'endroit où il doit voter. Il est perdu dans le méandre des rues des grandes villes et il n'ose demander son chemin, parce qu'il pourrait s'adresser un zwanzeur libéral. La bonne plaisanterie Est-ce que le clergé ou ses représentants n'ont pas soin de veiller sur leurs électeurs, 3u'ils ne quittent pas d'une semelle aux jours 'élection et qu'ils conduisent comme un berger son troupeau Ne les voyons-nous pas, ces électeurs obéis sants et craintifs, arriver dans les bureaux élec toraux sous la garde vigilante et sévère de leurs conducteurs, tonsurés ou non? Que le Courrier se rassure: les citoyens illet trés qui font la majorité catholique trouveront toujours facilement leur chemin politique. Le parti du clergé sait bien que si ces mal heureux étaient libres, beaucoup échapperaient sa domination. Des journaux s'étonnent qu'il ne soit plus Question la Chambre des projets ouvriers, ont le gouvernement annonçait la présenta tion prochaine dans le discours du trône de 1886. Et ils demandent que l'opposition le pousse et le mette en demeure de remplir ses promesses. Nous ignorons cè que l'on espère de l'initia tive de nos Maîtres. Quant nous, le passé nous a appris nous en défier et plus elle s'endor mira, et plus il y aura lieu d'être satisfait. S'est-on si bien trouvé des projets que celte initiative est parvenue mettre au jour, pour qu'on la relance et qu'on l'oblige continuer? De la part de gouvernants qui ont abouti aux insignifiantes ou tracassières lois sur l'i vresse publique, sur l'incessibilité des salaires, sans parler des lois odieuses sur la réserve, du rejet du service personnel, de l'impôt sur le bé tail et sur la viande, tout est craindre et rien n'est espérer. Si on les presse quelque peu, ils nous servi ront l'impôt sur le grain et sur le pain, en ju rant leurs grands dieux que rien de plus utile la classe populaire ne peut être voté par le temps qui court! et ils vous citeront l'exemple de l'Allemagne bismarkienne et de la France démocratique. Merci bien de cadeaux et d'imitations de cette nature. Les journaux cléricaux chantent les louanges de la protection, parce que la viande, sous l'in fluence des droits sur le bétail, diminue au lieu d'augmenter de prix. L'un d'eux s'écrie Farceurs, val comme si l'on ne savait pas que la loi, frappant le bétail étranger de droits l'entrée, n'avait pas été votée dans le but de faire augmenter le prix de la viande. Si le résultat ne répond pas aux prévisions de ces singuliers amis des ouvriers, c'est que, la suite d'un été très sec, la nourriture man que absolument, c'est pour ce motif que de nombreux cultivateurs sont obligés de conduire leurs bêtes cornes au marché et de les vendre, bon gré, mal gré. Mais vienne l'été, le prix de la viande aug mentera dans des proportions considérables. Tous les cultivateurs seront forcés de racheter plus cher les bêtes qu'ils ont vendues bas prix. Et alors l'impôt sur le bétail portera ses ef fets désastreux. Les faits ne tarderont pas le démontrer. Le discours prononcé par M. Woeste au ban quet des Cercles catholiques de Gand est une réponse, dit la Meusel'article que publiait récemment la Revue générale sur la formation d'un centre droit. Avec quel dédain le chef de la majorité traite ces personnalités indécises, incapables de donner une charte leur parti, qui rêvent la constitution d'un centre droit, et qui sont condamnées au plus pitoyable échec L'exécution est complète. A quoi donc a pensé M. Beernaert en faisant entrer M. Lejeune au ministère pour essayer de sauver les indépendants M. Woeste lui a nettement fait connaître LE PROGRES ABONNEMENT PAR AN; Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres, fr. 6-00. Idem. Pour le restant du pays7-00. tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue au Beurre, 20. INSERTIONS Annonces: la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames: la ligne, fr. 0-25. Insertions Judiciaires la ligne un franc. Pour les annonces de France et de Belgique s'adresser l'Agence Havas, Bruxelles, 89, .Marché aux Herbes. Heures de départ Ypres poi/r Poperinghe, 6-50 9-09 10-00 12-07 3-00 4.00 6-26 9-05 9-58. Poperinghe-Hazebrouck, 6-50 12-07 6-25. Houthem, 5-30 8-20 11-16 5-20. Comines, 5-30 - 8-05 - 8-20 9-58 10-10 11-16 2-41 - 2-53 - 5-20 8-58. Comines-Armentières, 5-308-0511-162-538-58. Roulers, 7-45 10-45 12-20 4-10 6-30. Langemarck-Ostende, 7-23 12-22 3-58 6-22. Courtrai, 5-30 - 8-20 - 9-58 11 16 2-41 - 5-20. Courlrai-Bruxelies, 5-30 9-58—11-162-41 5-20. Courtrai-Gand, 5-30 8-20 - 11-16 - 2-41 5-20. -ooG^Ooo Travailleurs, ouvriers, petits employés, ia presse gueuse vous a crié de toutes ses forces, propos du droit d'entrée sur le bétail c'est une loi de famine! c'est frap per la nourriture du travailleur, de l'ouvrier En disant cela, celte presse perfide, hostile aux vrais intérêts nationaux, avait menti, menti elfrontément.

HISTORISCHE KRANTEN

Le Progrès (1841-1914) | 1887 | | pagina 1