N° 101. Jeudi, 47e ANNÉE. 22 Décembre 1887. JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. Revue politique. Le pauvre homme. 6 FRANCS PAR AN. PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. ®3Èr* Tout nouvel abonné d'un an au PRO GRÈS recevra gratuitement le journal jusqu'au Janvier prochain. CHEMIN DE FER. Heures de départ d'Ypres pour La situation qu'ont créée les nouvelles alar mistes de Berlin et de Vienne sur les concentra tions de troupes russes en Galicie, reste tendue. Les relations entre l'Autriche et le gouvernement de Saint-Pétersbourg ne sont pas compromises encore, aucune action diplomatique n'étant engagée entre les cabinets en cause au sujet de leurs griefs réciproques, mais il faut recon naître que les explications de VInvalide russe, du Journal de Saint-Pétersbourg et du Nord n'ont eu nullement paur effet de calmer les inquiétudes vraies ou feintes de l'empire austro-hongrois. Cette puissance continue prendre toutes les dispositions pour rassembler en Galicie des forces imposantes et pour pousser activement ses armements. D'autre part, il semble que l'Allemagne, se sentant atteinte par le langage de Y Invalide qui n'établit aucune distinction, en effet, entre les préparatifs qu'il accuse les deux pays voisins de la Pologne de poursuivre, se met elle aussi en mesure de pourvoir sa sécurité sur sa frontière orientale. L'empereur a reçu Samedi le prince Guillaume, le ministre de la guerre, le chef de l'état-mai or, comte de Waldersée, le général d'Albedyll, et la Gazette de Cologne annonce que cette réunion a eu le caractère d'un conseil de guerre. La Gazette de Cologne va un peu loin. Il se trouve encore bien des gens qui prédisent qu'une prochaine détente" se produira dans la situation selon eux, il n'y a eu, au fond de cette affaire, qu'une campagne de presse habi- lement menée par M. de Bismarck pour amener le Reichstag voter les nouveaux projets mili taires, et forcer son alliée l'Autriche complé ter ses armements. En somme, la situation reste telle que le Nord l'a précisée dans son dernier article La Russie ne veut point la guerre; elle ne la fera pas. Mais elle revendique pleinement son droit de prendre toutes mesures nécessaires afin de convertir en un désastre final pour l'agresseur toute invasion éventuelle de son territoire. Le bruit court qu'un attentat aurait été com mis contre le czar, que celui-ci aurait été blessé ©t qu'un mouvement révolutionnaire aurait éclaté Saint-Pétersbourg Cette nouvelle a été reçue par la Correspon dance de Vienne, qui la dément aujourd'hui. L'Agence Havas annonce qu'elle n'a reçu aucune dépêche relative ces rumeurs. En somme, il est impossible pour le moment de savoir quoi s'en tenir. Ypbes, le 21 Décembre 1887. 11 est temps qu'un échec, ne fut-il que partiel, vienne réfréner l'arrogance de nos maîtres car s'ils continuaient rester en possession de la majorité, tout leur dévotion, dont ils dis osent, leur audace ne connaîtrait plus de ornes, l'asservissement du pays serait complet, et il faudrait de longues années pour réparer le mal et faire justice des abus auxquels on est en train de donner force de loi. Quand on songe notre belle organisation de l'enseignement détruite, en un tour de main, par les amis de l'ignorance, parce qu'ils savent qu'on a plus vite raison des populations ignorantes que d'un peuple instruit qui connait ses droits et ses devoirs. Ce que nos maîtres craignent aussi, c'est la concentration des forces libérales, aussi vont-ils s'occuper activement de l'eparpillemenl, de l'émiettement des collèges électoraux. Ils n'ose raient du premier coup demander le vote en panloufïles la commune, qui serait l'idéal, mais, en attendant qu'on nous le donne, on se contenterait du vote au chef-lieu de canton et de l'attribution de l'impôt foncier au locataire. Mais viennent des temps meilleurs le présent ne nous semble pas trop mauvais le tour sera joué. Déjà le Courrier éperonne le ministère. Le moment n'est-il pas venu, dit-il, de réaliser ce dernierarticle du programme con servateur M. Beernaert ne se trouve-t-il pas en posi- tion de réaliser les desiderata formulés dans la plate-forme de 1884 dont il a été un si vaillant défenseur? Charmante plate-forme dans laquelle un parti s'établit seul, aux cris répétés: «Nous sommes les maîtres, qu'ils s'en aillent Une fois ancrés là et opérant en grand, on assurera la prédominance de l'élément cam pagnard sur l'elément urbain. Il n'est pas mauvais, ajoute le Courrieril est au contraire désirable que les influences locales aient voix au chapitre. Or, il en sera ainsi, si les électeurs laissent faire. Et le chapitre sera long ii s Nos adversaires nous jettent souvent leurs statistiques la tète, celles qui visent les libé raux; mais ils restent bouche close sur certains chiffres trop propres faire voir le fond de leurs affaires. Nous avons précisément sous les yeux des documents vieux. ils datent de 1874 mais qui n'en sont que plus probants au point de vue où nous nous plaçons. Il s'agit du personnel ecclésiastique entretenu par l'Etat, I époque précitée. Il y avait en Belgique: 184 doyens; 230 curés primaires 2,778 curés succursalistes 166 chapelains; 1,839 vicaires; 113 coadju- teurs: 2o curés d'églises annexées; 695 prêtres d'oratoires et de chapelles de collège. Total: six mille cinquante-deux prêtres payés par l'Etat. Depuis lors, ce nombre a considérablement augmenté et n'est pas resté, nous en sommes sûr, en proportion directe avec l'augmentation progressive de la population, il y a plus de Erèlres que les besoins du culte ne l'exigent. a moindre chapelle perdue au coin d'un bois a son désservant. Et ce n'est point sous le mi nistère actuel qu'on peut espérer qu'un juste équilibre soit établi. Ce n'est pas que nous en voulons au prêtre en tant qu homme d'Eglise. On nous a reproché souvent de manger du curé, de l'arranger toutes les sauces et de nous en fourrer jusque- là. C'est une pure calomnie. Nous trouvons le ragoût non-seulement peu substantiel, mais sans saveur et le meilleur vin de France ne ferait pas passer le morceau. Ce n'est pas le prêtre, homme de religion, que nous attaquons, c'est celui dont la soutane n'est qu'un travestissement politique, dont le tricorne est comme un casque de guerre. C'est le prêtre politiqueur, journaliste, agent électo ral que noue visons; le prêtre qui fait marcher la baguette nos ministres; le prêtre brouillon, perturbateur, socialiste rebours, qui tend, par ses manœuvres, diviser le pays en deux camps hostiles et qui pousse la lutte avec une Fiersévérance qui pourrait avoir pour résultat a ruine de notre nationalité. Eh bien, s'il y avait plus de sept mille de ces agents politiques et de ces fauteurs de désordres en 1874, on peut en élever le nombre aujour d'hui plus de dix mille,dix mille individus en lutte sourde ou découverte contre le pouvoir civil. Sans doute, pour le Journal et ses confrères il n'y a point de parti clérical Les curés que nous mangeons sont d'inoffensifs citoyens por tant sous leur amulette un cœur tout en Dieu, désintéressé des richesses et des passions de ce monde une certaine partie de la presse radi cale et socialiste est de cet avis; il n'y a que ces pauvres doctrinaires qui persistent voir un loup là où il n'y a qu'un agneau toujours prêt se laisser tondre jusqu'au cuir, marchant l'abattoir politique dans son innocence et sa blancheur; Et pourtant on ne peut faire un pas dans les régions du pouvoir, dans les adminis trations, les bureaux et près des comices en temps d'élections, sans se heurter un tricorne aussi despotique qu'insolent Qu'est-ce que cela voudrait bien dire? Ne sont-ce pas là des curés et serions-nous vraiment le jouet d'une illusion.... doctrinaire l Pendant que de misérables travailleurs meu rent de misère dans nos pays industriels, les mendiants cléricaux tarissent au profit du pape les sources de la charité publique. LE PROGRES vires acqdirit ecndo. ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres, fr. 6-00. Idem. Pour le restant du pays7-00. tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue au Beurre, 20. INSERTIONS Annonces: la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames: la ligne, fr. 0-25. Insertions Judiciaires la ligne un franc. Pour les annonces de France et de Belgique s'adresser l'Agence Havas, Bruxelles, 89, Marché aux Herbes. Poperinghe, 6-50 9-09 10-00 12-07 3-00 4-00 6-26 9-05 9-58. Poperinghe-Hazebrouck, 6-50 12-07 6-25. Houthem, 5-30 8-20 11-16 5-20. Comines, 5-30 8-05 - 8-20 9-58 10-10 11-16 2-41 2-53 5-20 8-58. Comines-Armentières, 5-30—8-0511-162-53—8-58. Roulers, 7-45 10-45 12-20 - 4-10 6-30. Langemarck-Ostende, 7-23 12-22 3-58 6-22. Courtrai, 5-30 - 8-20 9-58 11 16 2-41 5-20. Courtrai-Bruxelles, 5-30 9-58—11-162-41 5-20. Courtrai-Gand, 5-30 8-20 11-16 2-41 5-20.

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Le Progrès (1841-1914) | 1887 | | pagina 1