Antiennes. Correspondance. Nouvelles locales. pourra jamais dépasser le maximum de cinq mille francs. Voilà la justice du ministère qui nous gou verne 1 OtO On écrit de Bruxelles YOrgane de Alons Aucun journal de la capitale n'a jusqu'ici eu vent, paratt-il, de l'émoi causé dans les hautes régions officielles par des observations du re présentant d'une grande puissance notre ministre des alTaires étrangères, observations relatives aux fortifications de la Meuse. Ces représentations, je le répété, ont causé certain émoi en haut lieu, et M. Beernaert en a pris souci. Depuis lors, des conférences ont lieu entre le chef du cabinet et M. de Chimay ce propos, et la cour ne reste pas étrangère ces échanges de vues. M. Frère-Orban aurait-il raison si tôt que cela, lui qui a déclaré les fortifications de la Meuse dangereuses et de nature attirer au pays de graves embarras Attendons la suite. C'est en province que se feront les élections, et nous conserverons la majorité par les pro vinces telle est la vérité sur laquelle s'ap puient les cléricaux dans leurs polémiques relatives aux prochaines élections. Et c'est vrai notre gouvernement est un gouvernement rural. Tous les ministres qui en font partie, et qui sont tous députés, ont été nommés par des arrondissements ruraux. Ils représentent donc bien la foi, l'ignorance et la superstition. Mais les cléricaux ne doivent pas oublier que l'arrondissement de Bruxelles est libéral et nomme seize députés que l'arrondissement d'Anvers, qui nomme sept députés, peut leur échapper que les députations de Philippeville et de Waremme, de Dinant et de Namur ont été libérales, et qu'au bput du fossé la culbute. Les antiennes n'y feront rien; nous comptons beaucoup sur les fautes de nos maîtres. Ah I si nous pouvions ainsi compter sur le bon sens des libéraux Chronique Petit bout de conversation entendu par Pétrus la dernière séance de la Chambre Il y avait en 1881 4,713 écoles primaires soumises l'inspection de l'Etat en 1884, le chiffre de ces écoles montait 4,805. En 1885 après un an seulement de régime clérical il descendait 4,009. L'Annuaire statistique s arrête cette date. Depuis, combien d écoles ont encore été sup primées 1 L'armée cléricale, salariée par l'Etat, se com posait, au 31 Décembre 1886, de 185 doyens, de 231 curés, de 2,839 desservants de succur sales, de 183 desservants de chapelles, de 1,548 vicaires et de 14 coadjuteurs. Les oratoires et les églises non reconnues comptaient 583 ecclésiastiques. L'Annuaire statistique s'arrête pour la popu lation des ordres religieux 1880 il y avait alors, vivant sur le sol belge, 25,362 carmes, petits-frères, prémonlrôs, capucins, trappistes, jésuites, etc., voués, en grande partie, la vie contemplative. Le montant des libéralités et des dons en nature faits aux établissements du culte, en 1885, s'élève la somme de 2,003,037 fr. 70. Infortunés religieux L'effectif de la garde civique active du pays, qui en 1886 la première année des grèves était de 33,020 hommes, a été porté en 1887 41,222 soldats-citoyens. Si, dans les grandes villes, on faisait une charge active aux réfractaires, le nombre des bleus serait autrement considérable. Les corps de sSpeurs-pompiers assimilés aux corps spéciaux qui ne comptaient que 205 hommes en 1886, se composaient en 1887 de 1,086 citoyens de bonne volonté. Le nombre des chasseurs-éclaireurs s'est accru considérablement de 1,648 en 1886, il atteint 2,204 en 1887. Accroissement moindre dans les corps d'ar tilleurs et de cavaliers. Dans les premiers, 1,568 en 1886 et 1,686 en 1887 pour les se conds, 444 en 1886 et 457 en 1887. Nous recevons d'un de nos correspondants l'appréciation suivante sur l'accueil lait Diman che soir, l'Abbé Constantin. Sans y contredire quant au fond, nous nous permettons cependant de trouver un peu sévère le qualificatif qui fait tous les frais de son article et nous croyons même qu'il se méprend sur le caractère du rire qui a souligné certains passages de la pièce. Car, il faut bien le constater, l'abbé a de ces naïvetés 2 de ces simplicités qui font sou rire et tout en lui reconnaissant beaucoup d'hon nêteté, de charité et de vertus chrétiennes qui en font un modèle de prêtre, il a une telle inex- {lérience du monde, lui tout confit en Dieu, que e sourire s'adresse non au représentant de l'Evangile, au prêtre, un saint, mais son in comparable bonhomie, sa céleste candeur. Que parlois le sourire ait peut-être dépassé le diapa son du connaisseur collet monté, c'est possible. Dans le rire comme dans l'indignation la mesure exacte n'est pas toujours chose facile. A preuve l'article, très-bien écrit d'ailleurs, de notre ho norable correspondant. Voici cet article Dans sa préface sur Ruy-Blas, Victor Hugo s distingue trois espèces d'auditeurs les érudits a qui demandent des caractères, les femmes, la passion et la foule, l'action. Malgré tout mon respect pour le grand écri- vain, je dirai qu'il en oublie une, peu nom- breuse, il est vrai, et par bonheur l'espèce a bête... C'est crû, mais c'est ça.Et cette espèce, x que veut-elle Elle veut..., je ne sais pas, en- fin elle veut être bête. Vous étiez, comme moi, Dimanche l'Abbé v Constantin. Cette pièce a parfaitement satisfait, a que dis-je, émerveillé, enchanté et aussi ému les spectateurs. Je ne porterai pas d'apprécia- tion autre que celle-ci c'est que et la pièce et a les auteurs sont au-dessus de tout éloge. Mais là n'est pas mon but. J'en reviens donc l'espèce dont je parlais. Par quoi se distiiïgue-t-elle Elle se distingue par son rire. Un rire particulier, enfin un rire... que voulez-vous, je ne connais que le mot bête, un rire qui n'eclate qu'aux endroits a sérieux,auxsituationspleinesdesentiment,d'in- a térêt, de vérité. Je ne parle pas des impatients a qui tuent le temps aux entr actes avec l'épée a de Boulanger. Non, je ne parle que de ceux a qui trouvent qu'il faut éclater de rire, quand, a par exemple, entre en scène avec une admira- a ble vérité, le sympatique abbé, essoufflé, a vaincu par l'âge, la fatigue et le souci de ses a pauvres, quand il élève vers son Dieu ses deux a mains suppliantes, dans une prière attendrissan- a te pour son enfantetl'adversaire de son enfant, a quand la sémillante et un peu capricieuse Bet- a tina entre, grave, sérieuse mais profondément a remuée, demander au bon vieillard d'entendre a sa confession et cela devant celui qu'elle ado- a re, quand plus tard, l'abbé lève, muet, un a regard où se mêlent l'admiration et la stupeur, a sur les deux fiancés si chers son cœur et a dans une foule d'autres situations. Ces indivi- a dus voient du plaisant dans cette phrase a l'accent touchant Ecuyère Je l'aurais a préférée mendiante!a;dans les embrassements a affectueux du bon père et du bon fils, dans cet a éclat du sentiment de Bettina qui, se tournant a vers Jean dont elle a deviné l'amour et qui s'en a va sans le dire, lui crie, les mains jointes avec a un accent de tragédienne, mais, dites-le n donc!... a dans la bénédiction interrompue par les a sons de l'orgue tant désiré par le vieillard. a Eh bien oui, vous l'avez entendu, il y en a a qui riaient. Dites-moi si vous trouvez un autre a adjectif, car bien que je vienne de feuilleter a mon dictionnaire, c est-celui-là seul qui rende a ma pensée, a T. LE CONTROLEUR AU CONSEIL COMMUNAL. Ainsi que nous l'avons annoncé dans notre avant-dernier n°, la séance d'installation des nouveaux Conseillers communaux a été très- calme. Grâce aux dispositions prises, le contrô leur a pu supporter sans trop de fatigue le poids du jour et de la ehaleur et résister sans trop d'effort au déchaînement de toutes les colères du libéralisme sectaire. C'est un grand succès pour les calotins. Le public s'attendait généralement ce que le contrôleur, fidèle au principe au nom duquel il a soutenu sa candidature au Conseil communal In Vlaanderen vlaamsch, aurait prêté serment en flamand il n'en a rien été. Aussi le désappoin tement a-t-il été grand parmi les flamingants du parti clérical. C'est une première déception, ce n'est pas la dernière. On dit toutefois que le contrôleur a éprouvé un remords, et qu'en descendant les marches de l'Hôte 1-de-Ville au bras d'un de ces bons amis des XIV, il lui aurait exprimé d'amers regrets de ne pas avoir prononcé le serment dans la Moedertaal. Regrets stériles, il était trop tard LE PREMIER EXPLOIT DU CONTROLEUR. Mr Colaert a fait son entrée au Conseil com munal, le 21 Janvier dernier. Toute la clique cléricale y était au grand complet, anxieuse de constater le premier succès de ce défenseur du droit méconnu, de ce vengeur de la bonne cause. Désormais plus de fraude, plus de tour de passe-passe. Les points sur les i, le contrôle et tare là-dessous C'est son programme et il est omme l'exécuter. La pièce va commencer. Il est 5 heures 15, au dire du Journal d'Y près. Le premier acte se déroule comme l'ordi naire. Le second aussi. Au troisième acte, scène troisième, M. le Bourgmestre fait connaître que la Fabrique d'église de S1 Nicolas a demandé l'autorisation a d'aliéner un titre de rente belge 3 1/2 p. °/0. a Le Conseil décide de renvoyer le dossier au a conseil de fabrique pour le motif que copie de a la délibération n'est pas jointe, a (Extrait du compte-rendu de la séance du Journal d'Y près!) Bon. Ainsi la demande était incomplète il y manquait une pièce. Le Conseil de fabrique de l'église de S1 Nicolas ne s'était pas mis en règle. Qui est le président de ce Conseil Mr Colaert. Qui signe ces pièces Le président et le secrétaire. Mr Colaert était donc en défaut Oui. Mr Colaert n'a donc pas mis le point sur l't Non. Qui a mis le point sur l'i Le Conseil. Mr Colaert n'est donc pas un administrateur modèle Non. Il est donc bon de le contrôler Pardi M. De Laet M. Demalander). Tenez bon, cher monsieur, tenez bon. Si vous aviez le malheur de fléchir seulement d'une ligne, on vous écraserait comme une punaise. M. Demalander. Soyez tranquille. M. De Laet. Oui. Je crois que je puis l'être. Vous êtes, comme moi, j'ose le dire, de la race de ces vaillants dont l'iniquité des hommes est impuissante faire courber l'échiné. M. Demalander. Ce petit procureur du Roi croyait avoir affaire un pleutre. Mais je vous l'ai joliment arrangé. M. De Laet. Vous savez que s'il accepte le jury d'honneur que vous lui avez proposé, vous pouvez compter sur moi. M. Demalander. Merci. J'y avais déjà pensé. (La conversation continue). «eooBooo»

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Le Progrès (1841-1914) | 1888 | | pagina 2