N° 10. Jeudi, 48* ANNÉE. 2 Février 1888. JOURNAL DYPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. Chemin de fer. Revue politique. Intérieur. L'impôt sur le pain. 6 FRANCS PAR AN. PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. TIRIS ACQUIRIT KBNDO. Ypbes, le lr Février 1888. Nouvel incident dans l'inépuisable affaire Wil- son. On a perdu l'une des lettres dont lecture avait été donnée devant la Cour d'appel par M9 de Saint-Auban, l'avocat de Mme Rattazzi, lettres qui ont établi que M. Legrand avait payé sa dé coration. La pièce égarée est précisément l'une des plus importantes; c'est celle où M. Pierre Legrand annonçait qu'il verserait deux jours plus tard une somme de 3,000 fr. rue Bergère, c est-à-dire dans les bureaux du Moniteur de l'Exposition. Cette lettre faisait partie du dossier dont M9 de Saint-Auban a donné lecture le 27 Décembre dernier devant la chambre des appels correc tionnels. L'honorable avocat avait ensuite remis ce dos sier au président, M. Bresseilesqui l'avait transmis au parquet du procureur général Bouchez. Il y est resté assez longtemps, et lorsqu'il est Ï>arvenu entre les mains de M. Atthalin, celui-ci 'a aussitôt Quvert en présence de Mme Rattazzi. Le juge et l'inculpée ont alors constaté l'absence de cette lettre dont nous venons de parler. Ta bleau Cet incident inattendu a x'endu confiance M. Wilson l'aplomb et l'insolence de ce person nage dépassent décidément toutes les bornes. On commence parler de la démission du pro curer général Bouchez. Le Parlement allemand, dans sa séance d'hier, a renvoyé le projet de loi socialiste une com mission spéciale. M. Bebel, socialiste, a prononcé contre le pro jet un discours qui s'est prolongé pendant trois neures. M. Kardorff, au nom du parti de l'empire, a S ris la parole pour la prolongation de la loi, mais s'élève contre l'expatriation. M. Windthorst veut bien voir les démocrates- socialistes combattus comme une véritable peste, mais par des moyens moraux. Il annonce que lors de la discussion en commission il fera des propositions mitigées; dans le cas où elles se raient rejetées, une partie de ses amis voteraient pouiUa prolongation de deux ans et un autre nombre voterait en faveur de l'abolition de la loi. Le débat politique provoqué par l'examen du budget de la justice, a été l'éclatante dé monstration du cléricalisme effréné du minis tère et de sa révoltante partialité. Sans la moindre nécessité, il a augmenté le casuel du clergé, doublé le crédit alloué aux édifices du culte et afin de couronner son œuvre, après avoir acheté le concours du clergé, il l'a flatté en livrant la magistrature tous ses protégés. M. Bara, 1 honorable représentant de Tour nai, très en verve, a fait le procès de la politi que du gouvernement avec une redoutable énergie et une grande force d'argumentation. Habilement il a rattaché la question de la caisse de levêché de Tournai l'analyse du budget de M. Lejeune et a rappelé comment le procès qui était en cours a sombré dans une mysté rieuse transaction. Ses deux discours ont été des chefs-d'œuvre d'esprit et d'ironie mordante. Ils ont porté de rudes coups M. Woeste qui en a blêmi de rage M. Lejeune, l'ancien professeur de l'Université libre de Bruxelles, l'ancien con seiller libéral d'ixelles, qui en a ri jaune JV1. Beernaert, M. de Lantsheere, M. De Malander lui-même, qui indirectement a été fustigé de main de maître grâce une inter ruption prudhommesque de ce bon M. Van Wambeke. Les indépendants n'ont pas été épargnés propos déquilibre, M. Bara a parlé fort joyeusement de leur balancier. On peut affir mer que le sympathique ministre d'Etat n'a jamais mis en déroule ses adversaires avec plus de gaîté, d'assurance et de bon sens. Près de sa verve satirique et de la solidité de ses arguments, la pompe oratoire de M. Lejeune, l'aigle du ministère, a sonné faux. Entre les deux orateurs, tout en reconnaissant Sue le ministre de la justice ne manque pas e belles qualités dans l'art de bien dire, le choix a été vite fait. M. Bara possède toutes les ressources du parlementaire et de l'homme d'Etat apte mettre ses idées en relief avec vi gueur sans le secours d'une phraséologie de meeting ou de cour d'assises M. Lejeune reste un avocat. Or, un grand avocat n'est pas un grand ministre; on l'a vu clairement la Chambre après le magnifique tournoi oratoire qui a fait de cette séance de Jeudi la plus cu rieuse, la plus intéressante de la session. Le budget de l'intérieur fera naître un nou veau débat politique; on y discutera le sort créé l'enseignement officiel depuis la loi sco laire de 1884. M. de Kerchove, le vaillant député d'Ath, a recueilli de nombreux documents sur les per sécutions endurées dans beaucoup de commu nes cléricales par les instituteurs officiels. Il se propose de les résumer, de les condenser et de montrer, avec les ruines accumulées par la loi Jacobs, toutes les infamies dont les éducateurs de la jeunesse ont été les victimes en ces der nières années. Ce saisissant tableau ramènera l'attention sur la situation déplorable de l'enseignement public et démontrera tous les libéraux, suivant la parole de M. Louis Crom- bez, combien il est temps de s'unir pour épargner au pays de nouveaux désastres. On y revient, timidement il est vrai, mais on y revient. Parmi les projets qui seront sou mis au Parlement au cours de la session extra ordinaire de Juillet, on cite celui en vertu duquel une taxe d'un franc serait élablie sur l'entrée du blé étranger. Qui l'annonce Le correspondant bruxellois de la Patriequi sait d'ordinaire ce qu'il dit. Au surplus c'est dans l'ordre: après la viande, le pain. Ces deux impôts sont éminemment préféra bles celui sur les alcools. Peut-être, du reste, songe-t-on supprimer celui-ci. Le correspondant de la feuille brusjeoise se récrie sur la modicité de la taxe. Un franc, s'écrie-t-il, et l'Allemagne en a décrété six Que notre confrère se rassure il ne manquera pas la Chambre de généreux cléricaux pour amender le projet au gré de ses désirs. Le projet, dit-on, sera dû l'initiative par lementaire, le chef du cabinet restant imper turbablement libre-échangiste. On est édifié sur le libre-échangisme de M. Beernaert comme sur son imperturbabilité. Noire honorable premier est libre-échangiste, comme il est partisan du service personnel et de la représentation des minorités. Son libre échangisme n'empêchera pas le vole de la loi en projet, pas plus qu'il n'a em pêché celui de la loi Dumonl. Le Parlement, issu des élections de 1884, ac quiert tous les jours des droits nouveaux la reconnaissance du pays. Flandre libérale). M. Bara, dans le discours remarquable qu'il a prononcé la Chambre, a signalé l'irrégula rité avec laquelle sont desservies les fondations de messes le clergé est surchargé d'offices de l'espèce et ne peut faire face aux engagements dont les fabriques empochent cependant la rémunération. Le Journal de Florenville signale un fait qui vient corroborer les paroles de l'honorable député de Tournai. Le voici Le l" Juin 1855, il a été versé M. D..., curé d'une paroisse du canton de Florenville, une somme de 155 francs, pour fondation d'une messe annuelle. En 1860, la personne qui avait fait ce verse ment voulut savoir si la messe était célébrée régulièrement. Elle s'adressa, cette fin, au successeur de M. D..., qui répondit, le 12 Mars, par un certificat ainsi conçu LE PROGRES ABONNKMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Tpres, fr. 6-00. Idem. Pour le restant du pays7-00. tout ee qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue au Beurre, 20. 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Le Progrès (1841-1914) | 1888 | | pagina 1