N° 12. Jeudi, 48e ANNÉE. 9 Février 1888 JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. Chemin de fer. Intérieur. Élections législatives. La prospérité nationale. L'Agriculture protégée. 6 FRANCS PAR AN. PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. vires acquirit epnim). jy- Heures de départ d'Ypres pour Poperingbe, 6-50 9-09 10-00 - 13-07 3-00 Ypres, le 8 Février 1888. Dans un précédent n* nous avons émis l'es poir de voir renverser au mois de Juin prochain ce ministère des prêtres qui malmène le pays depuis bientôt qtiatre ans. Cet espoir est fondé, disions-nous sur le grand mouvement qui s'opère dès maintenant au sein du parti libéral. Nous démontrerons aujourdhui que si l'ours n'est pas encore terre il suffit d'un bon coup d'épaule pour l'y coucher. En effet, il y a la Chambre 96 cléricaux et indépendants contre 42 libéraux, ce qui donne au parti clérical 54 voix de majorité. Pour que les libéraux reprennent le pouvoir il suffirait donc 1° que les 14 soit-disant indé pendants de Bruxelles fussent remplacés par des libéraux; ce qui est parfaitement admissi ble. 2° Que les collèges de Nivelles, Marche- Bastogne, Neufchâteau, Dinant, Namur et Philippeville qui envoient la Chambre 15 clé ricaux nommassent 15 libéraux, ce qui est d'autant moins impossible que tous ces collèges ont eu des majorités libérales. Or, en présence de l'ardeur que les libéraux déploient partout, on peut sans paraître trop optimiste espérer de voir ce revirement se produire. Il y aurait ainsi la Chambre 71 libéraux et 67 cléricaux ce qui entraînerait le renverse ment du ministère actuel. Les symptômes de la libération du pays en Juin prochain se manifestent d'une façon évi dente. Nos Maîtres s'en aperçoivent si bien que toutes leurs paroles comme leurs écrits trahis sent l'appréhension d'un scrutin favorable leurs adversaires. Leur crainte est si réelle que Io Patriote en trevoit déjà la dégringolade des siens et l'avè nement des libéraux au pouvoir. Dans un article intitulé: Le futur ministère libéral il jette un cri d'alarme; il va même jus qu'à rédiger le programme du futur cabinet libéral. Ce programme, dit-il, sera énergiquement libéral, nous savons ce que cela veut dire On revisera la législation sur les fabriques d'Eglise et les fondations pieuses. On décrétera une loi sur les biens des com munautés religieuses. On fera l'enquête sur les couvents. On supprimera autant que possible les traitements au clergé. On supprimera définitivement l'aumônerie et les exemptions ecclésiastiques de façon empêcher le recrutement du clergé. On décrétera l'instruction obligatoire et laïque. En un mot on réalisera tous les odieux at tentats que le ministère Frère-Orban préparait contre la liberté d'enseignementla liberté d'association et la liberté des cultes quand le pays l'a renversé. Il y a de bien bonnes choses dans le pro gramme que la feuille ultramonlaine attribue au futur ministère libéral tout en le travestis sant sa manière. Le clergé qui a le plus poussé la cruelle guerre scolaire et qui en a le plus profité aura, comme de raison, en payer les irais; mais il ne sera porté atteinte aucune liberté constitutionnelle; il n'y aura pas de persécution religieuse, et M. Woeste qui, dans son imagination affolée en prêtait le profit M. Bara, s'est attiré cette réplique C'est tout bonnement ridicule. Quoi qu'il en soit, Nos Maîtres prennent déjà l'attitude d'accusés pour les élections de Juin. La conscience chargée de tous les méfaits, de toutes les mystifications électorales, de tous les dénis de justice qu'ils ont commis, ils sentent 3ue leur cause est compromise, qne le cas est ésespéré et qu'ils ne peuvent échapper la justice électorale. Présage de victoire pour la cause des écoles, pour la cause du progrès, pour le libéralisme, pour le parti de la liberté pour tous. Le libéralisme mène le pays sa ruine. Les catholiques seuls, sont des administrateurs ca pables. La prospérité nationale est assurée, elle progresse grâce aux ministres catholiques qui nous gouvernent. Tel est le grand tremplin sur lequel nos ca- lotins exécutent les exercices les plus variés en vue des élections législatives prochaines. On a toujours prétendu que la richesse pu blique est intimement liée l'état intellectuel et moral d'un peuple. Voyons ce qui se passe chez nous. Le nombre des écoles primaires suivait une progression continuelle en 1881, il y en avait 4713; en 1884, il en existait 4805. Le fameux ministère catholique prend les rênes du gou vernement et en 1885, il restait.... 4009 écoles. Les chiffres cités sont officiels. Depuis 1885, la statistique est muette, par ordre; mais nous savons que depuis lors la suppression des écoles communales n'a fait que croître et augmenter. Il est vrai qu'il y a compensation, car, comme nous le disions dans un de nos derniers numé ros, si les écoles disparaissent le nombre des couvents augmente et aujourd'hui déjà nous avons un couvent par commune. Et là nous voyons une prospérité réelle, une prospérité continue et certainement remarquable. Oui, ils ont raison, nos cafards, quand ils parlent de la prospérité en Belgique, mais de la prospérité telle qu'ils l'entendent, c'est-à-dire, celle des moines et des curés. Oui, celle-là est palpable et indéniable. En 1886, nous avions le bonheur de posséder dans notre pays 185 doyens, 231 curés, 2839 desservants de succursales, 183 desservants de chapelles, 1548 vicaires et 14 coadjuleurs, 503 ecclésiastiques surnumérairessans compter les chanoines et les abbés de tout calibre. Nous avions en outre 26 mille religieux et frocards de toute robe, dont la plupart d'ordres contem platifs. Eh bien! franchement, pour nous autres, hé rétiques et schismatiques, nous trouvons là une contemplation excessive. Nous nous de mandons comment le libéralisme belge existe encore quand il doit lutter journellement con tre une armée noire de cette force. Nous nous demandons comment l'industrie et le commerce belges ne sont pas encore arrivés l'état de mythe. Car on ne niera certes pas que ces 26 mille sangsues vivent au détriment des travailleurs et leur font même souvent une concurrence désastreuse et ruineuse. N'est-ce pas dans ces antres du fanatisme que s'engouffre la tortune publique? Sans compter les millions que recè lent les coffres-forts diocésains, combien an nuellement deviennent la proie de ces cafards insatiables. En 1885, 2 millions 3037 francs 70 centimes, tel est le chiffre des libéralités et dons en nature faits aux établissements du culte. Calculez, d'après cela, lecteurs, ce que coûtent au pays la gent monacale et les mi nistres du culte catholique. Notre malheureux pays voit donc le nombre des écoles diminuer et celui des couvents pro gresser. La morale publique, tout comme la fortune et la prospérité d'un peuple,est, d'après tous les enseignements de l'histoire, en propor tion inverse du nombre des couvents. Concluez avec nous Il est grand temps pour tous les vrais patrio tes de s'unir dans un même élan pour culbuter cette lèpre qui menace le pays entier. Il est grand temps pour tous ceux qui n'ont pas perdu toute notion de liberté et de patriotisme, d'op poser une digue aux envahissements de cette race de frocards et de leurs esclaves, nos maî tres. Belges I rappelez-vous vos ancêtres. Unissons-nous au cri de Patrie et Liberté Que Juin 1888 soit une nouvelle victoire pour la libre Belgique sur les armées de l'étranger, de la Rome papale Les fermiers constateront que l'application de la loi Dumont n'a guère restreint l'importa tion du bétail vivant en Belgique et que, dès lors la situation des éleveurs Belges ne s'est pas LE PROGRES ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres, fr. 6-00. Idem. Pour le restant du pays7-00. tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue au Beurre, 30. INSERTIONS Annonces: la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames: la ligne, fr. 0-35. Insertions Judiciaires la ligne un frauc. Pour les annonces de France et de Belgique s'adresser l'Agence Havas, Bruxelles, 89, Marché aux Herbes. 4.00 6-26 9-05 9-58. Poperinghe-Hazebrouck, 6-50 13-07 6-35. Houthem, 5-30 8-30 11-16 5-30. Comines, 5-30 - 8-05 - 8-30 9-58 10-10 11-16 3-41 3-53 5-20 8-58. Comines-Armentières, 5-30—8-05—11-16—2-53—8-58. 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Le Progrès (1841-1914) | 1888 | | pagina 1