13. Dimanche, 48e ANNÉE. 12 Février 1888 JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. Chemin de fer. Revue politique. Intérieur. Actes de pression. 6 FRANCS PAR AN. PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. 3* Heures de départ d'Ypres pour Poperinghe, 6-50 9-09 10-00 12-07 3-00 Ypres, le 11 Février 1888. On a de mauvaises nouvelles du prince impé rial d'Allemagne. Une nouvelle enflure s'est produite et aug mente rapidement. Le Courrier de la Bourse de Berlin annonce que le professeur Bergmann a été avisé télégrapni- quement, de San-Remo, d'avoir se tenir prêt pour aller, au premier appel, faire l'opération de la trachéotomie au prince. Au moment de mettre sous presse, nous ap prenons que cette opération a eu lieu. Voici quelques détails sur la séance tenue Lundi par le Parlement allemand M. de Bismarck est arrivé l'heure militaire, tenant de la main gauche son sabre de cuirassier. Une ovation lui a été faite par la foule. Le chan celier s'est exprimé avec une facilité inaccoutu mée, parlant les mains derrière le dos. Au milieu du discours, il a demandé la per mission de s'asseoir,puis emporté, il s'est relevé. Lorsqu'il a parlé de la France et de M. Carnot, le silence était absolu. Jamais M. de Bismarck n'avait été plus décidé, plus rempli de bonhomie et de franchise. La dernière phrase de son discours l'Allemagne ne craint personne hormis Dieu, a été prononcée d'une voix éclatante qui a été suivie d'un mur mure et de hurras. L'Ambassadeur d'Autriche en sortant a dit Le discours est habile,énergique et opportun.» Ces paroles ont été très applaudies. M. de Bis marck est sorti pied suivi de la foule qui agitait ses chapeaux et le souleva presque. La police était impuissante retenir l'enthousiasme. La Post, de Berlin, annonce que la direction de la fonderie deSpandau fait faire depuis quelques jours des heures supplémentaires de travail. Une activité fiévreuse règne dans toutes les sec tions de la fonderie. La direction suprême de l'armée a ordonné de relier, par un chemin de fer spécial, les magasins de Spandau, qui servent l'armement et l'é quipement du corps de la garde et du 3e corps d'armée, au chemin de fer qui conduit de Berlin Hambourg. Le ministère de la guerre italien a donné l'or dre de pousser avec la plus grande activité la transformation du fusil Wetteriy en fusil répé tition. Le ministre aurait l'intention de munir de cette arme dans le délai de quelques mois, non seulement l'armée active,mais aussi les réserves. Le gouvernement déclarait récemment la section centrale chargée d'examiner le budget de la guerre, qu'il y avait dans les magasins militaires, des effets en quantité suffisante pour équiper les treize classes mobilisables. Or, la Belgique militaire qualifie cette asser tion de a mensonge impudent. Elle affirme, chose presque incroyable, que les magasins renferment peine de quoi habiller et équiper, pour un service de guerre, six classes de milice, et encore beaucoup d'hommes devraient se con tenter d'effets vieux qui ne résisteraient pas quinze jours en campagne. La Belgique militaire ajoute Si notre armée devait être mobilisée, il n'y aurait pas en magasin de quoi donner une paire de bottines neuves trois classes de milice rappelées et les régiments seraient obligés de partir sans bottines de réserve 1 11 est inutile d'insister sur la gravité de ces révélations. La Gazette réclame une enquête parlemen taire. Espérons qu'on va tout au moins interpeller le ministère et le mettre en demeure de s'ex pliquer clairement et nettement devant les Chambres. Au moment où l'un des chefs de notre armée, le général Nicaise, interwiévé par un de nos confrères, vient de prononcer ces paroles fort peu rassurantes a Une guerre est inévitable en Europe elle peut encore être retardée pour quelque temps, fort peu, mais elle est fatale, et peut éclater demain. il faut qu'on sache si bien réellement la Belgique est descendue, sous legouvernement de la prospérité nationale, un tel degré de désorganisation et de misère qu'elle n'a pas même des souliers en magasin pour la moitié de ses soldats. M. Woeste a déposé un projet de loi relatif aux actes de pression exercés par les bureaux de bienfaisance sur les parents pauvres, en vue de les forcer envoyer leurs enfants des écoles déterminées. Le rapport sur ce projet de loi vient d'être distribué. On sait, dit le Courrier de Bruxelles, quelle odieuse pression certains bureaux de bienfai sance exercent sur les pauvres pour les forcer livrer leurs enfants aux écoles neutres. Le Courrier vise les écoles libérales. Pour quoi plutôt celles-ci que les écoles cléricales Le projet de loi de M. Woeste a-t-il pour but d'empêcher une catégorie de bureaux de bien faisance d'abuser de leur influence, et de don ner, au contraire, toute liberté une autre catégorie d'administrations, ayant les mêmes fiouvoirs, d'abuser de ces pouvoirs en toute iberté Le projet présenté laisse ces questions non résolues. L'article premier dit que tout membre ou employé d'un bureau de bienfaisance ou d'un comité de charité, tout membre ou employé d'une administration charitable publique, qui aura, soit directement, soit indirectement, fait dépendre l'octroi de secours permanents ou temporaires aux indigents de l'envoi de leurs enfants dans certaines écoles détermi- nées, sera puni d'une amende de 50 500 francs. Le mot publique s'applique—t-il tout bureau de bienfaisance, comité de charité ou adminis tration charitable quelconque La chose vaut la peine d'être expliquée. Si M. Woeste ne veut atteindre que les co mités de charité qui forment des administra tions publiques, son projet de loi est incomplet. Ce projet doit frapper aussi les comités de charité qui sont organisés par des citoyens libres, aussi bien les sociétés de Saint-Vincent de Paul que les temples maçonniques. Mais il y a une influence que ce même projet devrait atteindre avant tout c'est celle du clergé. Qui est-ce qui a usé et abusé de ce moyen malhonnête de remplir les écoles dites libres, sous la loi de 1879 Qui est-ce qui a menacé les parents de l'enfer Qui est-ce qui a refusé les derniers sacrements aux moribonds qui les demandaient Qui est-ce qui a fomenté la zizanie dans les familles, toujours pour arriver au même but donner des élèves aux ex-gar- deurs de pourceaux et repris de justice Le clergé, et cela avec une violence et une ténacité que les meilleurs arguments n'ont pu vaincre. Est-ce qu'aujourd'hui le clergé n'emploie plus les mêmes manœuvres M. Woeste et la droite de la Chambre savent bien que rien n'est changé. Seulement les élections de 1884 leur ayant donné le gouvernement de leur cœur, ils agissent maintenant avec prudence, et c'est sourdement qu'ils continuent tourmenter les parents pauvres qui ont l'audace d'appartenir l'opinion libérale. La loi de parti que veut faire voter M. Woeste et ce que M. Woeste veut, le gouvernement l'accorde gracieusement sera une belle occa sion pour la gauche de montrer la politique de taupe de nos maîtres. Il faut espérer qu'elle ne la manquera pas Nous avons mille raisons pour une de nous défier d'un projet clérical qui a pour but de faire respecter la liberté des opinions. C'est, en cette circonstance, comme si M. Woeste ou M. Jacobs, présentait un projet de loi punissant rigoureusement tout acte de favoritisme d'un ministre, acte qui aurait pour raison d'être les opinions politiques ou religieuses d'un fonc tionnaire ou d'un employé de son département. Conscience et liberté, pour les cléricaux, ne LE PROGRES vires acquikit eunuo. ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres, fr. 6-00. Idem. Pour le restant du pays7-00. tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue au Beurre, 20. INSERTIONS Annonces: la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames: la ligne, fr. 0-25. Insertions Judiciaires la ligne un franc. Pour les annonces de France et de Belgique s'adresser l'Agence Havas, Bruxelles, 89, Marché aux Herbes. h J 4-00 6-26 9-05 9-58. Poperinghe-Hazebrouck, 6-50 12-07 6-25. Houthem, 5-30 8-20 11-16 5-20. Comines, 5-30 - 8-05 - 8-20 9-58 10-10 11-16 2-41 - 2-53 - 5-20 8-58. Comines-Armentières, 5-30—8-0511-162-538-58. Roulers, 7-45 10-45 12-20 4-10 6-30. Langemarck-Ostende, 7-23 12-22 3-58 6-22. Courtrai, 5-30 - 8-20 9-58 11 16 2-41 5-20. Courtrai-Bruxelles, 5-30 9-5811-162-41 5-20. Courtrai-Gand, 5-30 8-20 11-16 2-41 5-20.

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Le Progrès (1841-1914) | 1888 | | pagina 1