L'élection de Bruges. L'homme est-il un capital? Nouvelles locales. Beaux-Arts. améliorée par suile de l'établissement des mesures prohibitives décrétées par la légis lature. Nous comparons, d'après les données que nous fournil le Moniteurdeux années où la spéculation n'a pu influencer sur le chiffre des affaires, 1885 et 1887, et laissons l écart 1886, annee pendant laquelle l'attente de la loi Dumont a provoque nombre de transactions extraordinaires. 11 avait été importé en Belgique pendant Tannée 1885 un total de 126,983 bétes bovines, ce chiffre s'est élevé en 1887 127,437. Le nombre des porcs importés en 1885 avait été de 37,325, il s'est élevé en 1887 47,878. Par contre l impo'rtation des moutons a des cendu de 238,483 172,683 têtes. Pour les chevaux elle a monté de 14,306, chiffres de 1885, 16,785 en 1887. Voilà des chiffres Ils ne sont guère ras surants pour les éleveurs Si encore nos gouvernants employaient dégrèver l'agriculture les produits des droits d'entrée, il n'y aurait pas se plaindre mais non, ils se contentent de palper les écus des contribuables et n'en font guere profiter que les œuvres cléricales, auxquelles on octroie fort généreusement, il faut l'avouer, toutes les majorations de subsides qu'elles réclament. Mais de l'agriculture et des promesses qu'on lui a faites, on s'en soucie comme de Colin- Tampon. Dimanche a eu lieu Bruxelles la distribu- lion des prix aux lauréats du concours entre les élèves des écoles primaires. M. Duslin membre de la Deputation permanente, prési dait celte cérémonie le discours qu il a pro noncé cette occasion, a été applaudi avec enthousiasme: après avoir rappelé tout ce ue la majorité libérale du conseil provincial u Brabant a fait pour l'enseignement popu laire, pour le bien-être moral, matériel et in tellectuel des travailleurs, M. Duslin s'est écrié On télégraphie de Bruges, 7 Janvier, VIndé pendance L'assemblée générale de Y Association libérale, tenue Lundi soir, a décidé la lutte l'élection législative laquelle il devra être procédé en suite du décès de M. Declercq. Elle a choisi pour candidat M. de Maere, qui voudra bien, espère-t-on, accepter définitive ment. On prête aux jésuites de Belgique une noir ceur dont nous jugeons inutile de dire que nous les croyons incapables. Ils auraient décidé de consacrer une somme considérable l'extirpa tion de la presse libérale par la distribution de journaux gratuits sans couleur. Bien souvent nous entendons dire, ce que d'ailleurs les économistes répètent foison, que l'homme est un capit.il. Celle expression n est pas tout fait juste, car l'homme est avant tout un consommateur pour qu'il devienne un ca pital, il faut nécessairement qu'il produise plus qu'il ne consomme. En outre, dès qu'il cesse de produire, n'importe pour quelle cause, l'homme-capital disparait, seul le consomma teur reste. Avant de devenir capital, c'est-à-dire pro ducteur, l'homme a déjà coûté tout un capital dont l imporlance varie selon la carrière qu'il embrasse son premier devoir est donc de rembourser, par un travail productif, ce qu'il a coûté la société, représentée par ses parents ou d'autres. Ce n'est qu'après avoir acquitté cette dette que commencent réellement son travail, sa production, en un mol, ce qu'on est convenu d'appeler un capital. Cest alors qu'on peut juger un homme. Ne sera-t-il, d'après une expression sévère mais juste, qu'un vulgaire cochongentil-homme a fruges consumere natus né pour manger, ou bien deviendra-t-il un être utile, un producteur, un capital? A l'origine de la société, l'homme se trouvait seul avec ses facultés natives, en présence de la nature brute. C'est ici, surtout, que nous voyons l'œuvre le véritable homme capital. Dans cet état, son existence était bien précaire, son action sur la nature bien faible-, sa puis sance de production extrêmement bornée. Mais, peu peu, grâce l'intelligence et la pré voyance dont il était doué, il se créa des instruments propres seconder le travail de ses mains il se contruisit des habitations, il se prépara des approvisionnements, des réserves qui lui permirent de vaquer des travaux plus longs, plus productifs, en lui assurant un leudemain en un mot, il embellit la terre pour son usage, en même temps qu'il augmenta les moyens qu'il avait de lexploiter. Les valeurs dont il s'entoura ainsi pour améliorer son existence se présentèrent sous mille formes diverses. Eh bien, cet immense fonds de valeurs, si différentes les unes des autres, ajouté au domaine qui l'enrichit et le féconde, est le vrai capital sorti des mains de l'homme-capital ou producteur. Ici se présente l'idée de l épargne, car elle est inséparable de celle du capital, celui-ci n'étant que le résultat de celle-là. Mais l'épargne n'est qu'un fait négatif; en d'autres termes, épargner, c'est ne pas consommer, et souvent on n épargne que dans le but Je pouvoir satisfaire plus tard un besoin, un goût personnel. Il faut, pour que le produit épargné puisse être appelé ca pital, qu'il soit destiné une production, la seule richesse réellement utile. C'est pourquoi le génie de la guerre qui fait la conquête, mais aui détruit au lieu de produire,est le plus grand estructeurdu capital. Le capital est, par essence, une force indé pendante, dont un Etat, n importe sa puissance, ne peut disposer son gré. Le capital de l'artiste est son talent l'homme fait est un capital accumulé. Aussi, dirons-nous en terminant, que l'homme-capital, tel que nous l'entendons, c'est-a-dire l'homme producteur, est la puis sance démocratique, philanthropique, égalitaire par excellence, contre laquelle viennent se briser toutes les phrases creuses, toutes les folles utopies, toutes les extravagantes revendications des socialistes et des partageux. L'examen électoral est proche. Il aura proba blement lieu dans la première quinzaine du mois de Mars. Nous ne pouvons donc qu'engager nos amis qui désirent subir l'épreuve, soigner dès-à-pré sent pour l'extrait de leur acte de naissance et se faire inscrire ensuite l'Hôtel-de-Ville. Cet avis s'adresse spécialement ceux d'entre eux qui ne suivent pas les cours organisés l'Ecole Communale. La société des sous-officiers de la Garde civi que d'Ypres avait invité pour Dimanche dernier tous les gardes et leur famille (habitant sous le même toit) un concert devant avoir lieu la Salle de Théâtre. Cette fête a eu lieu, mais, pour toute charmante qu'elle était effectivement, elle n'en a pas moins fait beaucoup de mécontents, et cela, non sans raison. Nous n écrivons pas ces lignes par esprit de dénigrement au contraire, nous rendons pleine justice au mérite, au talent des exécutants nous convenons que tout a bien réussi mais nous protestons énergiquement contre la surprise désagréable qu'on nous ména ge lit. Gardes et officiers s'attendaient, en effet, se rencontrer entr'eux ils s'attendaient une véritable fête de la Garde civique, et ils ont assisté, en réalité, une espèce de concert-gala clérical Inviter les gardes et leurs officiers, c'est invi ter, naturellement, les autorités civiles qui sont la tête de la garde et qui peuvent la réquérir au besoin. Il s'agit, évidemment, de M. le Bourgmestre et de M. le Commissaire d'arron dissement. MAIS, que venaient faire là, au pre mier rang, en grande toilette, ces insinuants et encombrants MM. Colaert et Henri Iweins (ce dernier aurait pu venir, il est vrai, en uniforme de garde, mais il a préféré s'étaler en cravate blanche, gilet en cœur et bouche idem), puis M. de Gheus, Bourgmestre de Voormezeele,puis M. Louis Biebuyck Il faut croire que ces bons"cléricaux avaient été invités, et, diable ils n'ont eu garde de manquer l'invitation, ces fourre-partout. Oh non ils n'auraient eu garde Seulement, les sous-officiers devraient prendre garde ne pas laisser envahir ainsi nos réunions par des gens qui font de la politique propos de tout. En quelle qualité assistaient-ils la fête, ceux que nous venons de nommer Qu'ont-ils de commun avec la garde? S'il y avait lieu d'inviter Mons Colaert Ciepourquoi ne pas inviter le doyen et toute sa sequelle D'aucuns affir ment, du reste, que cela a été fait. N'insistons pas davantage sur ces faits. Disons seulement que jusqu'ici, dans le cadre de la Garde civique, il n'a pas encore été question de politique, mais que, si les cléricaux ont l'inten tion de s'implanter chez nous, pour ridiculiser ou rabaisser notre institution, nous les en empê cherons parfaitement bien en mettant la porte certain personnage ou certains personnages dis posés les favoriser. Un dernier mot. Pourquoi les sous-officiers, si prodigues de leurs invitations, n'ont-ils pas eu la bonne idée d'inviter leurs collègues ne faisant pas partie de la société Il est vrai que la société a pour but de donner des fêtes, et que ceux qui se retirent de la société n'ont plus le droit d'assister ces fêtes. C'est logique. Mais, dans le cas actuel, il ne s'agissait pas d'une fête donnée par la société ses membres (honoraires ou effectifs), mais tous les gardes, et les scis- sionnaires, tout scissionnaires qu'ils soient, sont des gardes. Sans compter, du reste, qu'une invi tation ces MM. aurait peut-être amené un rapprochement. Nous sommes bien sûr queparmi les mem bres de la société des sous-officiers, beaucoup pensent comme nous, mais ont obéi un mot d'ordre ou ont laissé faire. (En désapprouvant tout bas Notre concitoyenne, Mademoiselle Louise Dehem, expose en ce moment en la Salle Bleue de l'Hôtel-ae-Ville, toute une série de Tableaux qui ont figuré au Salon de Bruxelles en 1887. Le public est admis gratuitement aller les voir, il constatera que l'artiste a fait d'énormes progrès, et qu'un jour Ypres, sa ville natale, pourra être fière de la compter parmi ses en fants. Yoici la liste des tableaux 1° La Dentellière, 2° Jeune fille l'éventail, Que l'on compare, sous ce rapport, ses actes avec ceux du parti au pouvoir Loin de subsidier les écoles gardiennes et d'adultes si utiles la classe ouvrière, le gouvernement clérical les a supprimées. Aucune des promesses faites son avènement au pouvoir n'a été tenue! Les instituteurs des communes qui n'ont pas leur tête des administrations libérales pour les défendre et les protéger, l'ont appris leur dépens. La loi sur la milice a été rendue plus injuste encore et bientôt, peut-être, un remaniement jésuitique de nos lois électorales aura pour effet d'éloigner du scrutin un grand nombre de citoyens instruits et intelligentset cela au profit du régime le plus odieusement réactionnaire qui ait pesé sur notre pays. (Applaudissements prolongés). Le jour de la lutte suprême approche. Que tous ceux qui veulent sincèrement sauvegarder l'enseignement popu laire contre de nouvelles atteintes, que tous ceux qui veulent reconstituer un enseignement public national conforme aux idées sages de progrès, se tendent la main que tous ensemble, faisant trêve leurs divisions déplo rables, marchent l'assaut du pouvoir, et j'en ai la pro fonde conviction, le 12 Juin prochain le drapeau national libéral flottera au soleil de la patrie heureuse et délivrée BravosAcclamations m OOOflCKX GARDE CIVIQUE ET CLÉRICALISME.

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Le Progrès (1841-1914) | 1888 | | pagina 2