a 25. Dimanche, 48e ANNÉE. 18 Mars 1888. JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. Chemin de fer. Revue politique. Intérieur. Un incident franco-belge. 6 FRANCS PAR AN. PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. Nos lecteurs ont eu sous les yeux les pièces du Srocès sommaire qui a abouti la mise pied u général Boulanger. Le rapport du ministre de la guerre au prési dent delà République énumère en termes précis les faits qui ont motivé cette mesure le géné ral était venu plusieurs fois Paris sans permis sion. Evidemment, la note communiquée au Journal officiai ne dit pas tout. Le motif n est qu'un pré texte. Si on mettait en non-activité par retrait d'emploi tous les commandants de corps d'armée français qui vont Paris sans permission, il n'en resterait pas beaucoup en activité de service. A chaque première représentation d'une pièce im portante dans un théâtre d'ordre de Paris, ils sont tous là, sans que le ministre de la guerre, qui est là aussi, ait autorisé ce déplacement ou songé en tirer prétexte pour briser la carrière de ces officiers amateurs de premières théâtrales. A ce point de vue, certaines personnes seront d'avis peut-être qu'il eût été préférable de ne pas publier au Journal officiel le rapport expli catif, publication qui ne se fait pas d'ordinaire, d'ailleurs. Mais si le rapport n'avait pas été publié, il se serait fait un joli boucan dans la presse boulan- giste. Déjà la Lanterna publie en gros caractères, en tête de ses colonnes Le coup orléano- ferryste. Hier, des journaux affirmaient très- sérieusement que le journal la Cocarde avait été fondé avec l'argent des princes d'Orléans pour perdre le général Boulanger. Tout cela paraît absurde mais en France surtout, il y a toujours un tas de gens tout disposés croire aux choses absurdes. La vérité vraie nous semble être où on l'indi quait hier dans des dépêches privées venues de Paris. Le général, tout en affectant de désavouer l'œuvre de propagande qui se poursuit depuis plusieurs mois sous son nom, l'aurait encoura- §ée, au contraire, et était prêt saisir l'occasion e profiter des chances personnelles qui pou vaient en résulter pour lui. A ce point de vue, le décret de M. le président Carnot l'aura mis l'aise. Il aura moins de ménagements garder. Dans une séance extraordinaire, le conseil mu nicipal de San-Remo a accordé au docteur Mackensie le droit de cité et lui a adressé un té légramme l'autorisant représenter la ville de San-Remo aux funérailles de l'Empereur. Rien n'est longtemps ultra, disait Benjamin Constant la Chambre française. Les cléricaux ont conquis le pouvoir par les moyens ultra malhonnêtes que ehacun sait et ils l'exercent depuis quatre ans par des procédés ultra auto ritaires. Toutes leurs décisions, tous leurs actes sont inspirés par l'esprit de parti et ont pour but unique de rassembler autour du gou vernement une armée assez compacte pour lui assurer la continuation du pouvoir. Mais c'est ce luxe même de précautions qui le perdra. Un pays qui a des traditions d'honneur, de liberté, d'indépendance comme le nôtre ne se laisse traiter ainsi que le temps qu'il faut un ressort trop tendu pour se briser. Nous appro chons de la catastrophe, aussi les inquiétudes sont vives chez nos adversaires. Elles se tra duisent par l'abondance de promesses, dont l'échéance est indiquée pour le 12 Juin. Pré caution inutile Le pays se réveille, même dans les localités où l'action soporifique a été la plus forte. Dans quatre-vingt-dix jours on en aura la preuve car, répétons-le, rien ri est longtemps ultra. Les premières paroles du nouvel Empereur d'Allemagne ne démentent pas l'opinion que l'on s'était faite de sa loyauté. Chef d'un empire, ui s'est formé par la guerre, il n'a pas craint e prononcer ces belles paroles Indiffèrent l'éclat des grandes actions qui apportent la gloire, je serai satisfait si plus tard on dit que mon règne a été bienfaisant. Il espère faire de l'Allemagne le foyer de la paix. Il veut l'ordre par le progrès. La plus large tolé rance religieuse. En fait d'instruction il ne veut pas de demi savants et dit qu'il ne faut pas susciter des prétentions qu'on ne peutsatisfaire. Ce programme honnête, s'il est donné au nouveau monarque le temps de le réaliser, promet l'Europe une ère de tranquillité et de paix. Le père des petits employés alias le R. P. Boom continue être fort malmené par le journal de ses enfants. On lit en effet dans le dernier numéro du Moniteur des Employés: On n'entend plus que plaintes et lamenta tions. Le zèle, le dévouement au devoir, l'ardeur au travail, tout a disparu pour faire place un abattement moral et physique des plus inquié tants. Jamais le nombre des malades n'a atteint des proportions comme celles de nos jours et jamais non plus la situation n'a été aussi ten due. Le personnel, surmené, houspillé, mal traité, en estarrivéà un dégoût tel, que pour lui, le seul moyen de salut est le certificat d'exemption de service. Voilà le beau résultat obtenu par l'affreux système des économies Système qui consiste réduire le personnel sa plus simple ex pression, le traiter de Turc More, et, pour couronnement, le priver de tout avance ment. Une observation bien juste du correspondant bruxellois du Journal de Liège Chaque fois que les cléricaux veulent faire une mauvaise action, ils ont une liberté in voquer. Quand ils ont détruit l'enseignement primaire, c'était au nom de la liberté (les pères de famille. Quand ils voulaient attribuer au clergé le droit d'injurier en pleine église des citoyens qui n'ont pas le droit de réponse, ils invoquaient la liberté de la chaire. Quand ils cherchaient donner la personnification civile aux couvents sous le couvert des Bureaux de bienfaisance, ils appelaient leur aide la liberté de la charité. Dernièrement, quand ils ont or ganisé la résistance des petites communes aux lois qui n'ont pas la sanction du clergé, cela s'est fait au nom de la liberté communale. Il y a toujours une liberté quelconque qui est en jeu et qui, naturellement, autorise toutes les iniquités, toutes les violences, toutes les vexa tions qui se pratiquent contre les citoyens. Rappelez-vous seulement les malheureux traqués pendant la campagne faite par les or dres des évêques la suite de la loi scolaire de 1879. Des écoles sans Dieu et des maîtres sans foi, avaient dit les mandements épiscopaux, délivrez-nous, Seigneur. Et on s'en débarras sait en abreuvant d'ennuis de toute nature les pauvrës paysans qui avaient l'audace de conti nuer envoyer leurs enfants aux écoles qu'ils fréquentaient précédemment. Ces écoles étaient desservies par des instituteurs qui avaient fait leurs preuves on les connaissait, on avait con fiance en eux rien n'était changé ni dans leur manière d'être, ni dans leur enseignement mais c'était devenu un crime que de ne pas dé serter les écoles publiques et la désertion s'est obtenue par les moyens les plus odieux et les plus infâmes. Eh bien, c'est au nom de la liberté des pères de famille que ces persécutions se sont exercées c'est pour protéger la liberté des pères de familles que de pauvres gens ont, jus que sur leur lit de mort, été l'objet de vérita bles tourments. Quand les cléricaux parlent de liberté et invoquent la liberté l'appui d'une de leurs re vendications, il est prudent de se mettre sur ses gardes, car on peut être certain qu'ils st'ap- prêtent commettre quelque attentat contre la liberté. Nous lisons dans la Flandre libérale Les renseignements que nous avons don nés relativement aux difficultés surgies entre LE PROGRÈS vires acquibit epnro. ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres, fr. 6-00. Idem. Pour le restant du pays. 7-00. tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue au Beurre, 20. INSERTIONS Annonces: la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames: la ligne, fr. 0-25. Insertions Judiciaires la ligne un franc. Pour les annonces de France et de Belgique s'adresser l'Agence Havas, Bruxelles, 89, .Marché aux Herbes. Heures de départ d'Ypres pour Poperinghe, 6-50 9-09 10-00 12-07 3-00 4.00 6-26 9-05 9-58. Poperinghe-Hazebrouck, 6-50 12-07 6-25. HouUteui, 5-30 8-20 11-16 5-20. domines, 5-30 - 8-05 - 8-20 9-58 10-10 11-16 2-41 - 2-53 - 5-20 8-58. Comines-Armentières, 5-30—8-0511-162-53—8-58. Roulers, 7-45 10-45 12-20 4-10 6-30. Langemarck-Ostende, 7-23 12-22 3-58 6-22. Courtrai, 5-30 - 8-20 9-58 11 16 2-41 5-20. Courtrai-Bruxelles, 5-30 9-58—11-162-41 5-20. Courtrai-Gand, 5-30 8-20 - 11-16 2-41 5-20. Ypres, le 17 Mars 1888. a Un profond découragement règne en ce moment au Département des Chemins de fer, postes, télégraphes et marine. a. oîOPIc .r-

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Le Progrès (1841-1914) | 1888 | | pagina 1