Nouvelles locales.
POPEHLWHE,
L union du parti libéral aux élections pro
chaines, c'est lépouvantail des cléricaux, et, ia
sentant venir, ils ne savent olus quel saint se
vouer pour conjurer ce danger. Ils en sont
arrives ce point de l'aire de M. Guillery un
boulanger beige, qui serait le maître unique de
la situation. L'oeuvre de réconciliation ou
d'apaisement des querelles libérales se fera en
presence de l'urne. Il n'y a pas en douter, et
iaggrégation des petites chapelles en temple
unique du progrès, rendra notre opinion la
force que la division lui a fait perdre.
Nos adversaires feignent de s'inquiéter de
savoir quelle sera la nuance dominante, la
gamme en étant bien considérable. Or, il n'est
pas si difficile de fondre ces nuances en un
accord parfait. On en tente l'expérience, et,
avant le 12 Juin, la fusion sera un fait accompli.
Les cléricaux le savent, et voilà pourquoi ils
suent la peur.
- ^MTWmm
La loi Dumonl commence porter ses effets.
Depuis trois semaines on constate une hausse
progressive sur le bétail de 10 15 pour cent et
ce n est là qu'un commencement. Cette hausse
frappe surtout, eu ce moment, les petits agri
culteurs de la Campine qui ont du vendre leurs
bestiaux, faute de pouvoir les nourrir,la suite
du rude hiver dont nous sommes gratifiés de
puis six mois et demi. Aujourd'hui, devant
refaire leurs étables ils paient le bétail un
prix élevé et sont ainsi les premières victimes
de la loi Dumont.
Un changement ministériel est prochain, dit
le correspondant bruxellois du Journal de
Charleroi. M. de Moreau, ministre de l'agricul
ture, songe se r etirer. Malade, demi brouillé
avec le ministre des finances, fatigue du pou
voir et de ses corvees, il veut imiter M Tho-
nissen. Avant le partir pour l'Allemagne, il
tenait remettre sa démission au Roi. On la
supplié de n'en rien taire avant les élections.
Sitôt après, en admettant que les catholiques
gardent le pouvoir il sera remplacé par M.
Begerem, député de Gand, l'un des membres
de la droite les plus actifs et les plus remuants.
Le budget des recettes et dépenses extraordi
naires qui vient d'être déposé nous apprend que
les fortifications de la Meuse coûteront beaucoup
plus qu'on ne l'avait dit d'abord.
La dépense avait été évaluée primitivement
deux millions par fort et un million par fortin,
soit, en somme, trente-deux millions.
On avait, paraît-il, compté sur l'état du sol
qui exigera partout une contre-escarpe en
maçonnerie de béton. Dans toutes les parties
exposées, il faudra employer des bétons de
ciment, coûtant plus que ceux prévus en premier
lieu. Enfin, on a reconnu la nécessitq d'augmenter
l'armement proposé et, par suite, le nombre de3
coupoles établir dans les forts.
De tout quoi il résulte, d'aprè3 les déclarations
du gouvernement, que la dépense totale sera de
51 millions au lieu de 32.
Vingt-deux millions d'écart, c'est joli, sur
tout pour commencer.
Les indépendants de Bruxelles viennent de
se réunir pour proclamer entre eux que les XIV
sont demeurés fidèles leur programme de 1884
et qu'ils comptent sur la naïveté du corps élec
toral bruxellois pour renouveler leur parade
électorale au mois de Juin prochain. Ils sont des
nationaux eux, c'est-à-dire des hommes
attachés tout d'abord aux idées nationales et
ils ne veulent plus des libéraux qui sont les radi
caux
Ces farceurs politiques ne s'aperçoivent même
pas qu'il y a quelque chose de changé dans la
situation depuis 1884, et ils ne prévoient pas que
M. Woeste, en leur donnant demain la béné
diction cléricale dont il est le président, fera
sauter leur masque.
Tout se prépare dans la province de Namur
pour une vigoureuse campagne électorale. Nos
amis donneront sur tous les points la fois,
Namur comme Philippeville, Philippe ville
comme Dînant, obligeant ainsi leurs adversai
res éparpiller leurs forces et leurs moyens d'in
fluence.
A Namuron se tient pour assuré d'une
victoire complète. A Philippeville, les dissenti
ments entre libéraux apaisés laissent peu d'espoir
MM. de Chimay et de Baré de Comogue, dont
le corps électoral a pu apprécier la parfaite
nullité.
Reste Dinant où, là aussi, les libéraux se pré
parent un effort énergique qui promet d'etre
couronné d'un éclatant succès. La popularité de
cet excellent M. Thibaut a fini par s'user la
longue et celle du comte de Liedekerke-Beaufort
qui n'est plus ni beau ni fort, ne présente plus
que des ruines. Nos amis n'auront pas grande
Seine, prétendent-ils, avoir raison de l'une ét
e l'autre et se montrent pleins de confiance.
Dans notre avant-dernier numéro, touchant un
mot en passant des examens électoraux, nous
avons parlé d'un jeune avocat qui s'était glissé
sans mandat régulier dans le local de l'école
cela ne souffrait aucune réfutation, le fait étant
patent et la loi étant claire comme eau de roche.
Vous croyez, n'est-ce pas, et tout le monde le
croirait, que dans ce cas le silence est d'or Oui
pour vous, pour moi et pour tous ceux qui savent
reconnaître la vérité, mais pour le Journal
d'Ypresc'est tout autrement, c'est même l'in
verse. Plus vous lui faites sentir que cela pue,
plus il soutient que cela sent bon vous lui dites
que son avocat a filé comme un renard qu'une
poule aurait pris, il réplique que c'est juste le
contraire. A l'avocat tout le beau rôle, toutes les
raisons, l'autre tous les torts.
Voyons que dit la loi L'art. 31 de la loi de
réforme électorale dit que des groupes d'élec
teurs généraux au nombre de vingt-cinq au
moins pourront se concerter pour déléguer col
lectivement un témoin auprès du jury,
Cela veut dire en un mot que vingt-cinq élec
teurs généraux délégueront un témoin. La loi
leur donne-t-elle le droit de déléguer deux,trois,
quatre témoins? Non, elle dit un, et un n'est pas
deux, ni trois, dans toutes les arithmétiques du
monde. M ais nous le savons, les cléricaux ne sont
pas forts en arithmétique, part celle de Lan-
grand-Dumonceau et autres pâtissiers de ce bord.
Nous ajoutons qu'il n'est nulle part question
dans cette loi électorale de témoins suppléants,
de sorte qu'on ne saurait arguer dans ce sens. De
plus les instructions ministérielles du 19 Avril
1884 portent entr'autres remarques celle-ci
il va cle soi, d'ailleurs, que chaque électeur ne peut
participer la désignation que d'un seul témoin. Or
que s'est-il passé Le témoin, ou pour mieux
dire, le pseudo-témoin Sobry se présente avec
les mêmes signatures que celles qui figuraient la
veille la délégation du témoin Bouquet. Celui-
ci avait été admis la veille, délégué par vingt-
cinq électeurs généraux, il était donc le témoin
reconnu, seul et unique témoin, et le droit des
vingt-cinq était dès lors épuisé. Mais ces Mes
sieurs ne l'entendent pas ainsiComme le cheval
de la Juive, ils reparaissent toujours croyant
qu'on les prendra pour d'autres.
Ah si la loi disait qu'on est témoin dès qu'on
est délégué par vingt-cinq électeurs généraux,
elle donnerait lieu des interprétations diverses.
Mais la loi ne dit pas cela. Il faut donc s'en tenir
au texte qui n'est obscur que pour M. Sobry. Et
c'est ainsi que M. Sobry n'était pas en règle et
c'est ainsi que nous avions raison d'en faire un
renard qu'une poule aurait pris et que le Journal
d'Ypres a tort de vouloir nier la lumière du soleil.
Et c'est après cela que le Journal d'Ypres
s'écrie avec un faux air de triomphe Et voilà
comment le Progrès écrit l'histoire L'histoire,
l'histoire, chez les cléricaux Et Loriquet donc?
Mais puisque le Journal y tient et puisqu'il
fait mine de ne pas comprendre ce qu'il y a
d'important pour un parti avoir un jury formé
son image, ne fût-ce qu'un jury de simple sur
veillance, et nous savons distinguer celui-ci d'un
jury de correction, voudrait-il nous dire pour
quoi ce j ury de simple surveillance est si soigneu
sement trié sur lé volet
Mais nous nous hâtons de le reconnaître, le
jury de correction est autrement important et
pour échapper tout soupçon il ne saurait s'en
tourer de trop de conditions pour donner ses
opérations toute la considération qui doit s'atta
cher sa mission. La loi a prévu le côté délicat
de cette question et pour lui assurer toutes ga
ranties, 1 art. 17 de l'arrêté Royal du 6 Octobre
1883 dit que le Président dm Jury convoque les
témoins qui ont produit une délégation régulière,
Voilà encore un texte clair. Pourquoi les té
moins du 2e canton n'ont-ils pas été convoqués
Est-ce que c'est parce que les opérations du
jury de correction, d'après l'avis même du Jour
nal, sont autrement importantes
Le Journal d'Ypres visiblement embarrassé
par nos observations sur la prétendue sonnerie
du carillon pendant la Semaine-Sainte, ânonne
ainsi
Nous ne discuterons pas la question avec le
Moniteur de l'Hôtel-de-Ville. Le confrère,
force d'impiété (sic), ne serait plus même ca-
pable de comprendre la valeur de nos argu-
n ments.
J'te crois.
Le confrère, force de piété, n'est plus même
capable de comprendre qu'une horloge est faite
pour sonner les heures, et qu'il est parfaitement
inutile de la détraquer pour jouer messe, et
amuser une cinquantaine de cagots et de vieilles
bigotes, qui,n'en déplaise au Journal,* ne forment
pas, en cette matière, la majorité de nos conci
toyens.
Conseil de Prud'hommes.
Sont nommés respectivement Président et
Vice-Président
Du Conseil de Prud'hommes d'Ypres, MM.
Ange Van Eeckhout et Auguste Brunfaut.
le 13 Avril 1888.
t
Qui ne se rappelle le fameux manifeste Van-
deputte signé «par ordre PierreVanden Berghe,»
où se trouvait, entr'autres mensonges, la pro
messe formelle'qu'à l'avenir, tous les efforts de
l'administration communale allaient tendre la
prospérité de l'agriculture.
-*•
Ceci s'écrivait en 1869 Depuis qu'a-t-on fait?
D'abord pour le houblon ce n'est qu'après
avoir, pendant de longues années, fermé l'oreille
aux sages conseils donnés par des hommes com
pétents et expérimentés et avoir impassiblement
assisté la ruine du commerce de notre ville,
qu'enfin nos édiles se sont résignés, en mau
gréant, demander au Gouvernement que les
plantes-mâles, qui chaque année affaiblissaient
de plus en plus la qualité de notre houblon, fus
sent assimilées aux plantes nuisibles.
Et encore, au lieu de proposer au ministre de
prendre d'un seul coup une mesure radicale, se
sont-ils contentés d'empêcher cette culture une
distance minimum de 100 mètres, ce qui est une
véritable absurdité.
Où en sont-ils avec le fameux pavé de Woes-
ten qui devait sauver l'agriculture de VOost-
lioehy, et le tronçon si impatiemment attendu par
les cultivateurs de la section dite du Bossen-
boom a dont la partie située sur Reninghelst est
faite depuis longtemps Dieu sait si j amais on y
a déjà songé.
On nous répondra peut-être, que tout ne peut
pas être fait en même temps et que les cultiva
teurs qui habitent ces.contrées doivent attendre
leur tour.
Belle consolation mais n'est-ce pas un peu
le cas de se rappeler qu'à un de ses collègues qui
disait patience, la queue du chat est bien arri
vée le jovial, député de Turnhout, répondait
possible, mais le3 grenouilles attendent le leur
depuis le commencement des siècles.
C'est ainsi que chaque fois qu'il y a question
de dépenses utiles, nos mandataires n'ont pas
d'argent, ce qui n'empêche pas cependant qu ils
continuent tranquillement ruiner la ville par