22 Avril 1888 JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. Abonnements Électoraux. Intérieur. Les Vieux de la Révolution Nécrologie. l\° 53. Dimanche, 48e ANNÉE. 6 FHAIVCS PAR AN. PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. La lutte électorale sera cette année une des Elus intéressantes et des plus décisives que la lelgique aura eu traverser. Ses conséquences seront immenses. Le pays entier s'y intéresse. Pour donner satisfaction la curiosité publique, vivement excitée, nous instituons des abonne ments électoraux, qui prendront cours le lr Mai pour finir fin Juin, au prix de 1 franc. Les lecteurs qui se feront inscrire avant le 30 Avril, recevront gratuitement le journal, jus qu'à la fin du mois, partir du jour où leur demande nous sera parvenue. Y près, le 21 Avril 1888. La période électorale est déjà ouverte. Elle sera une des plus sérieuses de toutes celles que le pays a traversées. Les présages sont favora bles, le corps électoral semble impatient de se débarrasser du joug qui depuis quatre ans pèse si lourdement sur lui. Personne en ce moment solennel ne peut se désintéresser de la chose publique et ne pas répondre l'appel qu'on fait au patriotisme et au dévouement de tous les bons citoyens. On écrit de Bruxelles XEconomie de Tour nai L'événement du jour dans les cercles mili taires, c'est la mise la pension du général De lloer, qui, depuis deux ans, devait être nommé lieutenant-genéral. Officier de grand talent, esprit distingué, il aurait compté parmi les chefs les plus brillants de l'armée, côté des Brialmont et des Vander Smissen. Il est frappé cause de son libéralisme les cléricaux ne lui ont jamais pardonné d'avoir été le directeur eflectif du département de la guerre sous le général Gratry. M. De Boer paye toutes les ran cunes injustifiées de la gent jésuitique. La me sure qui l'atteint produira une triste impression dans l'armée. On écrit de Bruxelles au Journal de Char- leroi Le nombre des décorés de la Croix de fer et des blessés de Septembre diminue avec chaque année qui nous éloigne de la Révolu tion. D'après le relevé des pensions payées sur le crédit de 200,000 fr. qui leur est alloué, il restait en 1887, 71 décorés de la Croix de fer et 29 blessés assimilés aux décorés. L'Etat pensionne aussi 2 veuves de légion naires, 213 veuves et orphelins de décorés et 54 veuves et orphelins de blessés. Au 21 Février 1887, le crédit était réparti entre les 369 titulaires vivants au 1" Janvier il ne sera distribué cette année qu'entre 345 participants. En un an, 13 décorés de la Croix de fer sont morts, 2 blessés de Septembre et 17 veuves de décorés ou de blessés. Trois décorés encore en vie n'ont pas ré clame la pension fournie par l'Etat ce sont Henri De Brouokere, Louis Heyvaert et Napo léon Simon. Quant au fonds spécial de 100,000 fr. pour les blessés de Septembre et pour leurs familles, il a été réparti l'an dernier entre 477 partici pants. Il s'agit ici des blessés non assimilés aux décorés de la Croix de fer, mais qui ont reçu la Croix commémorative de 1830. 41 sont décédés avant le 1" Janvier 1888. Comme on le voit, la légion d'honneur se disperse travers les cime tières. Un vent de mort ne cesse de souffler sur elle et bientôt des héroïques combattants de 1830, il ne restera plus qu'un souvenir. glorieux LA SÉANCE DE LA CHAMBRE. La discussion générale de la proposition de M. Woeste, relative aux bureaux.de bienfaisance, a été close hier après un vif et intéressant débat. Nous ne parlerons pas du discours de M. Co- laert, rapporteur, qui a, pendant une heure, dé veloppé son rapport et repris une partie des arguments que M. Woeste avait fait valoir la veille Tout l'intérêt a été M. Lejeune,donton atten dait l'opinion. L'attente n'a pas été longue le ministre de la Justice a déclaré nettement que le gouvernement se rallie entièrement la proposi tion de loi. En eût-il pu être autrement? M. Le- jeune ne voit, ou feint de ne voir qu'une chose dans cette proposition la charité publique est faussée, il faut la faire rentrer dans la bonne voie. Il faut donc frapper les maîtres des pauvres... libéraux qui exercent une pression sur les indi gents secourus, mais il ne faut pas toucher aux prêtres, aux visiteurs catholiques qui font une active propagande en faveur des écoles libres. Pour M. Lejeune, le premier est un administra teur infidèle le second, un citoyen qui agit dans la plénitude de son droit Ce discours très applaudi droite, naturel lement, a valu M. Lejeune une virulente riposte de 3!. Bara. Comme il l'avait déjà fait, le député de Tournai a démontré tout ce qu'il y a d'odieux dans cette proposition, qui n'a pour but que de protéger les institutions charitables et scolaires cléricales. M. Pirmez est rentré également dans la dis cussion. Après avoir rappelé la pression inouïe que le clergé a exercée en 1879 sur les pères de famille, il a qualifié la loi proposée de loi de parti et d'intolérance. A noter un discours de M. Buis, qui a tenu montrer que les maîtres des pauvres de la ville et l'administration communale n'ont jamais re fusé des secours un indigent raison de ses opinions politiques ou religieuses. Sur la proposition de M. d'Andrimontla Chambre a décidé de ne pas siéger aujourd'hui. Samedi, 14 de ce mois, est décédé Bruxel les, après une longue maladie, dans la 72* année de son âge, M. Jules de Codt, ancien Secrétaire communal et ancien Conseiller com munal de notre ville. La dépouille mortelle de notre regretté con citoyen a été ramenée Ypres pour y être in humée dans le caveau de la famille Mercredi, 4 heures de relevée. Un grand nombre d'amis du défunt et de la famille s'étaient réunis la gare pour accom pagner le corps jusqu'au cimetière. M. de Codt avait laissé parmi nous les meil leurs souvenirs. C'était un homme franc et loyal, un libéral sincère et convaincu, un fonctionnaire intelli gent et dévoué qui a rendu sa ville natale des services réels. Dans les fonctions de Secrétaire communal qu'il a remplies depuis le 20 Septembre 1842 jusqu'au 28 Février 1876, M. de Codt a su ac quérir l'estime et la sympathie de tous. Plus tard, en 1878, lorsque le corps électoral l'en voya siéger au Conseil de la commune, il fut un des membres les plus actifs et les plus dévoués de cette assemblée, au sein de laquelle ses conseils, dictés par une longue expérience, furent d'un précieux concours pour la bonne administration de la ville. En 1884, il ne sollicita pas le renouvellement de son mandat et alla se fixer Bruxelles. M. de Codt était Chevalier de l'Ordre de Léopold. En saluant ici la dépouille mortelle de cet homme de bien, nous rendons un hommage mérité ses brillantes qualités et nous adres sons la famille de Codt nos plus sincères condoléances. Les funérailles du regretté sous-lieutenant Beauraind, victime de l'accident dont nous avons entretenu nos lecteurs dans un précédent numéro, ont eu lieu Jeudi avec une pompe et une magnificence extraordinaire. Une députation du 2e d'artillerie, régiment auquel appartenait le défunt, les officiers et le cadre de la 14e batterie montée du même régi ment, le chef des artilleurs de la 46° promotion de l'Ecole militaire, étaient venus rendre les derniers devoirs leur collègue et ami. De nombreuses couronnes ont été déposées avant la levée du corps de la part de la 14* batterie montée du 2° d'artillerie des offi ciers-élèves et officiers d'instruction de l'Ecole d'Equitation du cadre permanent de la même Ecole des officiers du 3" de ligne des sous- officiers du même régiment de la 46e promo tion militaire des officier et sous-officiers de l'armée Hellénique qui suivent les cours de l'Ecole d'Equitation des maréchaux-ferrants de la même Ecole, du docteur Bodart, assistant l'Université de Liège, ami du défunt, etc., etc. Les honneurs étaient rendus par un peloton du 38 de ligne, précédé de l'excellente musique des Pompiers d'Ypres, mise gracieusement la disposition de l'autorité militaire par l'autorité civile. Venaient ensuite les couronnes portées cha cune par deux sous-officiers des divers déta chements de l'Ecole et du 3* de ligne. Le corps suivait porté bras par six sous-officiers. LE PROGRÈS vires acqcirit el'jfdo. ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres, fr. 6-00. Idem. Pour le restant du pays7-00. tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue au Beurre, 20. INSERTIONS Annonces: la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames: la ligne, fr. 0-25. Insertions Judiciaires la ligne un franc. Pour les annonces de France et de Belgique s'adresser l'Agence Havas, Bruxelles, 89, Marché aux Herbes.

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Le Progrès (1841-1914) | 1888 | | pagina 1