Fortifications de la Meuse. 54 millions. Chronique électorale. Nouvelles locales. Abandonnant les travaux parlementaires, M. Victor Jacobs, un des chéris du parti cléri cal, vient de partir pour Gonstantinople, où il va remplir une mission de M. le banquier israé- lite, M. le baron de Hirsch. Cette mission, laquelle, dit-on, sont atta chés des honoraires d'un millionavait été d'a- bord otferle M. Bara. En qualité de membre de ce parti libéral dé signé en chaire de vérité comme l'expression la plus complète de la cupidité et de l'àpreté au gain, \1. Bara avait décliné lolfre. Appartenant au parti du désintéressement évangélique, M. Victor Jacobs s'est empressé daccepter. Mais pourquoi, jadis, .t-l-il eu l'idée de faire un procès quelques-uns de nos confrères, qui, le connaissant fond, l'accusaient de faire argent de son nom. Il est vrai que la justice l'a éconduit preste ment, en déclarant que ces journaux n'avaient outrepassé ni leur droit ni la vérité [Union libérale Il résulte des documents fournisà la Chambre par le gouvernement que l'on prévoit des au- jourdhui que les fortifications de la Meuse coûteront 54 millions. Et nous ne sommes qu'au commencement. 54 millions cle fortifications voilà une singu lière réduction des charges militaires. A la même date, deux chefs de parti repré sentant les mêmes générations, MM. Bara et Jacobs verront célébrer par les amis politiques le 25' anniversaire de leur entrée la Chambre, l'un Tournai, la première grande ville que traverse l'Escaut en entrant dans le pays, I autre Anvers, la dernière grande ville qu'il arrose avant d'aller se jeter dans la mer L'un et l'autre, tous deux ayant été deux fois ministres du Boi, M. Bara pendant onze ans. M. Jacobs pendant quelques mois peine, au ront naturellement exposer les vues, les ten dances, les aspirations des deux partis si opposes qu'ils représentent indiquer le pro gramme des réformes politiques, économiques et sociales qu'ils jugent nécessaires au bien du pays, l'avancement de sa législation, au dé veloppement régulier de nos institutions na tionales. Les idées de M Bara suivront-elles les cours de l'Escaut pour se répandre dans le pays jusqu'à son embouchure, celles de M. Jacobs remonteront-elles ce cours ou seront-elles em portées dans la mer Nous avons reproduit un article de la Chro nique d .près lequel uncréditde82mille francs, voté par les Chambres pour organiser des cours d'agronomie dans les écoles moyennes de l'Etal, sert en réalité subsidier des établisse ments du clei ge. Jusqu'à présent aucune feuille cléricale n'a contesté le lait en question. Faudra-t-il recourir une interpellation par lementaire pour forcer nos maîtres s'expli quer sur ce point Si les journaux sacrés continuent tourner en silence autour du pot aux roses découvert par la Chroniquel'interpellation s'impose, nous semble-t-il. Comme le dit l'Union libérale de Verviers, il importe de savoir si le cierge, subsidié de tant (le façons déjà par le Trésor public,a trouvé le moyen de se faire subsidier comme agronome par-dessus le marché. L'honorable M. Albert Eeman, le député qui aboie la Chambre, continue servir de cible aux railleries de ses concitoyens. On lit dans le Journal de Gand LU LOGiQUE CLÉRICALE. PÈLERINS A VOS PIÈCES droit de recommander l'école cléricale, mieux que cela, le droit de subordonner la fréquen tation de cette école par l'enfant, du pauvre la libéralité qu'il tient de la générosité de ses ouailles, l'obole même qui lui a été confiée moins pour alimenter sa propagande que pour soulager la misère a Eh bien, en dépit de toutes les subtilités jésuitiques ou juridiques, il y a là une antino mie faite pour révolter la conscience publique, et cette antinomie mène droit la revision de l'article 117 de la Constitution, la suppression du budget des cultes, la séparation complète des Eglises et de l'Etat. M. Woeste ne veut pas voir l'antinomie. Le ministère encore moins. Mais la conséquence s'imposera tôt ou tard et l'hypocrisie de la droite y ralliera les libéraux les plus modérés. On racontait en ville, hier, que l'un de nos {(lus sympathiques députés avait été prévenu par e commissaire de police de la 8me section, qu'il devait dorénavant se conformer au règlement communal sur les chiens; c'est-à-dire porter la médaille obligatoire et payer la taxe annuelle de cinq francs. Par condescendance spéciale le charmant et séduisant député serait autorisé porter sa mé daille avec son scapulaire sous son premier, vête ment. Le Moniteur de Jeudi contient un rapport au Roi, suivi d'un arrêté royal, relatifs l'élection communale de MOUSCRON. L'arrêté royal annule la décision de la dépu- tation permanente de Bruges du 13 Décembre 1887, ainsi que le ballottage auquel il a été pro cédé le 18 Décembre, en exécution de cette décision. Sont proclamés élus au scrutin du 11 Décem bre MM. Mulliez, Hollebeek, Den Reep (série 1893) et Coppenolle (série 1890). Il sera procédé dans le délai légal un scru tin de ballottage entre MM. Busschaert, Crom- beke, Parmentier, Bentein et Desprets, pour les trois mandats de la série de 1893 restant con- férer. Le Collège Échevinal informe le public que l'ouverture de l'Ecole de Natation se fera cette année le Lundi 14 Mai. La loi contre les bureaux de bienfaisance qui pensent autrement que M. Woeste est votée, il fallait s'y attendre. M. Colaert, ce politique l'eau de rose, en paroles, a cru bon d y apporter son petit appoint, il n'a pas voulu qu on pût dire que quand on s'attaque l'enseignement officiel, il y restât étranger. Le Journal d'Ypres l'en félicite et signale son discours l'admiration de ses lecteurs. Ce senti ment part d'un excellent naturel. En bon père, le Journal aime son enfant. M. Colaert peut dire tout ce qu'il veut, il peut tout faire, rien n'est beau, rien n'est mieux que ce qu'il fait. Pour nous qui n'avons pas ces faiblesses qu'engendre la paternité, nous sommes loin de partager cet enthousiasme et n'était, l'inutilité de la démon stration, la loi est votée et sera exécutée, nous prendrions le fameux discours du représentant d'Ypres, phrase par phrase, nous en ferions res sortir toutes les contradictions, les inexactitudes et les tortures qu'il fait subir la loi de 1842. Mais la majorité la dévotion de M. Woeste a parlé, il n'y a qu'à s'incliner. Toutefois nous rendrons hommage M. Colaert dans ce qu'il a de bon et nous tenons prendre acte d'une déclaration qu'il a faite et qui fait tout le mérite, le seul, de son discours. Cette déclaration la voici Quel est le rôle des membres des bureaux de bienfaisance C'est de distribuer des secours aux pauvres avec intelligence et impartialité. Peuvent-ils aller plus loin et tout en soulageant b matériellement les indigents, engager les pa- b rents faire donner leurs enfants une bonne b instruction primaire b Evidemmentb Cette proposition, nous y souscrivons des deux mains, et appliquée dans le sens que les mots comportent elle répond aux vrais principes qui doivent régir la matière. En effet que signifie-t- elle Que veut dire que le maître des pauvres doit distribuer les secours avec intelligence C'est qu'il doit les distribuer de manière qu'ils profitent le plus ceux qui les reçoivent. Comment profi tent-ils le plus Ici il s'agit d'instruction, c'est donc en donnant l'instruction que le maître des pauvres juge la meilleure, celle en laquelle il a confiance et qui servira le mieux les intérêts de l'enfant. Si le maître des pauvres restait indiffé rent ce choix, il ne distribuerait pas ce secours avec intelligence et il pécherait par le premier point que récommande M. Colaert et que re commanderaient tous ceux que n'aveugle pas la passion politique. Il faut aussi distribuer les secours avec impartialité c'est le second point. Qu'est-ce que cela veut dire? On entend par là, les distribuer tous ceux qui en sont dignes, l'un pas plus qu'à l'autre,et comme tous les enfants sont dignes de recevoir l'instruction, que c'est même un devoir de la leur procurer, il se fait que tous la recevront. Voilà l'impartialité. C'est aussi la vraie doctrine. Elle n'est dirigée ni contre tel parti ni contre tel autre, et nous félicitons M. Colaert de l'avoir si bien énoncée. Mais qu'elle est loin de ce cri irréfléchi lancé par le même M. Colaert, préten dant, en séance du Conseil communal, que le membre du bureau de bienfaisance n'avait pas s'enquérir de l'instruction des pauvres Que ce n'était pas là son rôle que quand le maître des pauvres avait distribué du pain et du char bon, sa besogne était terminée La nuit a porté conseil non, il n'a pas fallu la nuit, l'instant même où le fougueux Conseiller avait lâché sa brioche, on lui en a fait tellement bien et immé diatement sentir la monstrueuse épaisseur qu'il l'a laissée tomber sans plus. Il s'est bien gardé de la relever la Chambre, en quoi il a eu grande ment raison. Mais revenons la proposition de tantôt. Com ment se fait-il qu'après avoir posé de si belles prémisses, le rapporteur de la loi aboutisse où l'on saitaccumulant sophismes sur sophis- mes, invoquant et interprétant judaïquement la circulaire de M. Nolhomb sur la loi de 1842. fai sant dire M. Pirmez ce qu'il n'a pas dit, efîleu- expression de l'étoile Belge, faussant, et confondant tout Parce qu'à tout prix, coûte que coûte,il faut détruire l'enseigne ment officiel là où il a résisté jusqu'ici aux coups du clergé, et que la persécution dirigée contre les bureaux de bienfaisance libéraux est un moyen tout trouvé. Se rappelle-t-on les professions de foi électo rales d'antan que faisaient nos candidats catho liques, jurant leurs grands dieux, que l'en seignement officiel n'avait rien craindre de leur part Les journaux rapportent que le pèlerinage auprès du S1 Père vaut au Père de la chrétienté des sommes assez fortes, juste de quoi renouve ler temps sa couchette de paille et les cadenas de la porte de sa prison. Les belges auraient fait cadeau d'un lot de 800,000 francs, un fran çais d'un million, un troisième de deux millions et ainsi de suite. Les pick-pockets par l'odeur alléchés ne sont pas restés en arrière et jugeant que toute l'eau ne doit pas aller la mer, ils ont, paraît-il, opéré sur une échelle qui dépasse quel que peu le drainage habituel. Il est vrai qu'à Rome, et Rome surtout, on met en pratique la grande maxime que charité bien ordonnée com mence par soi-même. Mais cette maxime devrait avoir des limites, comme toute maxime qui se respecte. Au delà des Alpes on ne pense pas toujours ainsi et on lui donne la plus grande extension possible. C'est ainsi qu'une de nos belles pèlerines, assure-t-on, s'est vue délestée de 2,800 fr. Etaient-ils destinés ou non au Père des fidèles? Si oui, cette infidélité sera vite répa rée, si non, mettez-vous la place et dites si le Pape, avant d'appeler lui ses brebis dont tou tes ne sont assurément pas d'avis d'être tondues, ne ferait pas bien de leur lancer cet avertisse ment canonniers, pardon, pèlerins vos pièces 1

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Le Progrès (1841-1914) | 1888 | | pagina 2